Melody & Landry
I try to put up a good show in front of this world which judges us every second. But it is hard.
Landry embrasse la cancéreuse du bout des lèvres, son visage dans le miroir lui renvoi l'image étrange du paternel. Carrure fier, barbe conséquence, des cheveux jamais réellement coiffé et la clope suspendu aux lèvres. A quelques différences prêt. Lui ne prie pas. Jamais. Autrefois, c'était simplement une question de croyance. Désormais, c'est surtout que, quand bien même pourrait-il être aussi pieux que le reste de la famille Lockhart, il ne se sens pas digne d'avoir à son côté une quelconque oreille, encore moins celle d'un homme qu'on dit divin. Candide est-elle auprès de lui ? De cet inconnu qu'on décrit roi des cieux ? Pardonne-t-elle toujours les maux dont elle fut victime ? Des maux chaque fois plus profondément ancré dans son corps, dont l'instigateur implicitement pointé n'était autre que Landry ? Ces même maux, trop lourd à supporter pour l'innocente Candide qui, telle un oiseau en cage s'était laissé mourir pour atteindre une liberté nouvelle. Son cœur lentement se gonfle. Penser à Candide est une torture dont il se juge méritant. Ce sont des soirées entières qu'il passe à se flageller, le pathétique qui ne comprend l'étendu de son amour que lorsqu'il l'a laissé s'échapper. Et les mots de la belle, encore en écho dans ses oreilles. Un « je te pardonne » lancé comme une ultime dague au cœur, une marque au fer rouge pour lui rappelé que, dans l'histoire, elle a toujours été celle qui avait tout donné et lui, celui qui avait tout prit. Tout. Jusqu'à la dernière parcelle de vie de sa défunte. Landry baisse son regard : ses mains tremblent, comme souvent lorsque Candide prend possession de son esprit meurtri. Seulement, il est rare que ce genre de chose survienne si tôt le matin alors qu'il s'apprête à partir travailler, trahissant, aux yeux de tous, l'ancien accroc aux amphétamine qu'il était. Non pas que ce soit un honteux secret, simplement qu'il a conscience de vivre dans une société qui possède le jugement facile sitôt que quelqu'un empreinte un chemin plus biscornue qu'un autre. Mais au delà de ça, c'est le sentiment de vulnérabilité qui émane de cette fébrilité qui l'énerve, l'impression de ne pas contrôler son corps, de sentir que tout lui échappe sous prétexte qu'un jour, il a joué avec quelques substances et que désormais c'est le prix fort qu'il doit payé.
Le trajet se révèle être plus aisé que la plupart du temps, ses mains bien que tremblantes ne jouent pas de ''air-batterie'' comme elles peuvent parfois s'amuser à faire dans des moments de manque intense. Devant lui, UCLA a des airs de micro-ville, tous ses gens qui s'affairent, que ce soit élèves où personnelles, qui tournent ici et là, avec leur cahier en main et leur mine pressées. Il se surprend parfois à avoir l'impression de ne pas connaître cet endroit, si différent des lieux où il avait pu enseigné autrefois, il y a déjà cinq ans de cela. Souvent dans des endroits exiguës pour une poignée d'élève à peine, des cours particulier de psychosociologie pour des gens davantage concentré par leur vie personnel tourmenté que par le cours que Landry s'évertuait à donner. Cette ambiance sombre d'antan dénotait totalement avec UCLA. Des cours plus élargies, des élèves plus nombreux, plus attentifs. Une communauté tout entière au service de l'enseignement. Et quoiqu'il en dise, cette communauté-là, en un sens, l'effrayait. Côtoyer des gens si régulièrement, c'est laisser une porte ouverte sur votre vie privée.
Les mains enfournés dans les poches, cachant avec brio les tremblements qui n'ont toujours pas cessé, Landry traverse la salle, se ruant presque vers la cafetière. Les cafés ont l'étrange tendance de l'apaiser.Par chance, il n'y a presque personne dans la salle. Il ne prête même pas attention à Melody, qu'il aperçoit vaguement, son regard inquisiteur déjà posé sur lui, fine observatrice de son étrange manège. Par habitude, il sait pertinemment qu'elle ne tardera pas à venir fouiner vers lui, sentant déjà à des kilomètres que quelque chose ne va pas, se faisant un plaisir, par la suite, de pointer du doigt le problème, de remuer savamment le couteau dans la plaie. Tout cela, sans aucun tact, évidemment. Un comportement à la limite de la bienséance qui caractérisait Melody à la perfection et qui, par la même occasion, avait le don d'agacer Landry, encore plus lors de journée démarrant si mal, à l'instar de celle-ci. Fort heureusement pour elle, à défaut d'avoir un caractère plus facile à vivre, la jolie brune avait au moins le physique à son avantage, palliant son manque de tact, sans doute. Landry se plaisait à l'associer à un volcan, un tempérament de feu, ne se souciant jamais de qui elle pouvait éclabousser de ses paroles parfois presque vicieuse. Il l'entend déjà, sa démarche singulière de femme qui paraît tout maîtrisé : il la reconnaîtrait entre mille. Avant même qu'elle n'ait le temps d'ouvrir sa bouche au couleur vermeille, sa main encore libre pose un doigt avertie sur ses lèves, fixant ses prunelles d'émeraude tout en remplissant savamment sa tasse de café. « Aucun commentaire O'Donnel, pas ce matin où je t'assure que je te fais manger ta langue. » Ses deux mains redevenus totalement libre trahissent les tremblements qui l'ont saisis. Foutu addiction qui joue encore les trouble fête dans sa simili-existence qu'il tente peu à peu de reconstruire. Il se concentre sur la tasse de café, la tenant à deux mains, observant, silencieux et passablement irrité le liquide noir qui gigote.
Le trajet se révèle être plus aisé que la plupart du temps, ses mains bien que tremblantes ne jouent pas de ''air-batterie'' comme elles peuvent parfois s'amuser à faire dans des moments de manque intense. Devant lui, UCLA a des airs de micro-ville, tous ses gens qui s'affairent, que ce soit élèves où personnelles, qui tournent ici et là, avec leur cahier en main et leur mine pressées. Il se surprend parfois à avoir l'impression de ne pas connaître cet endroit, si différent des lieux où il avait pu enseigné autrefois, il y a déjà cinq ans de cela. Souvent dans des endroits exiguës pour une poignée d'élève à peine, des cours particulier de psychosociologie pour des gens davantage concentré par leur vie personnel tourmenté que par le cours que Landry s'évertuait à donner. Cette ambiance sombre d'antan dénotait totalement avec UCLA. Des cours plus élargies, des élèves plus nombreux, plus attentifs. Une communauté tout entière au service de l'enseignement. Et quoiqu'il en dise, cette communauté-là, en un sens, l'effrayait. Côtoyer des gens si régulièrement, c'est laisser une porte ouverte sur votre vie privée.
Les mains enfournés dans les poches, cachant avec brio les tremblements qui n'ont toujours pas cessé, Landry traverse la salle, se ruant presque vers la cafetière. Les cafés ont l'étrange tendance de l'apaiser.Par chance, il n'y a presque personne dans la salle. Il ne prête même pas attention à Melody, qu'il aperçoit vaguement, son regard inquisiteur déjà posé sur lui, fine observatrice de son étrange manège. Par habitude, il sait pertinemment qu'elle ne tardera pas à venir fouiner vers lui, sentant déjà à des kilomètres que quelque chose ne va pas, se faisant un plaisir, par la suite, de pointer du doigt le problème, de remuer savamment le couteau dans la plaie. Tout cela, sans aucun tact, évidemment. Un comportement à la limite de la bienséance qui caractérisait Melody à la perfection et qui, par la même occasion, avait le don d'agacer Landry, encore plus lors de journée démarrant si mal, à l'instar de celle-ci. Fort heureusement pour elle, à défaut d'avoir un caractère plus facile à vivre, la jolie brune avait au moins le physique à son avantage, palliant son manque de tact, sans doute. Landry se plaisait à l'associer à un volcan, un tempérament de feu, ne se souciant jamais de qui elle pouvait éclabousser de ses paroles parfois presque vicieuse. Il l'entend déjà, sa démarche singulière de femme qui paraît tout maîtrisé : il la reconnaîtrait entre mille. Avant même qu'elle n'ait le temps d'ouvrir sa bouche au couleur vermeille, sa main encore libre pose un doigt avertie sur ses lèves, fixant ses prunelles d'émeraude tout en remplissant savamment sa tasse de café. « Aucun commentaire O'Donnel, pas ce matin où je t'assure que je te fais manger ta langue. » Ses deux mains redevenus totalement libre trahissent les tremblements qui l'ont saisis. Foutu addiction qui joue encore les trouble fête dans sa simili-existence qu'il tente peu à peu de reconstruire. Il se concentre sur la tasse de café, la tenant à deux mains, observant, silencieux et passablement irrité le liquide noir qui gigote.