Les talons de mes chaussures résonnent beaucoup plus fortement qu'à l'ordinaire. La raison ? Ma démarche dynamique mais aussi parce que je suis remontée contre cette professeur qui voit pas plus loin que le bout de son nez et qui chouchoute sa faux-cul de première. La professeure peut bien me mettre des heures de colle, je n'irais pas m'excuser d'avoir foutu un poing à cette gourgandine et d'avoir claquer la porte de la salle de classe par la suite. Je souffle d'agacement avant de prendre le chemin vers la cafeteria, prendre un café latte me fera le plus grand bien et me calmera sans doute. J'affiche tout de même un sourire pour faire genre tout va bien dans le meilleur du monde.
Une fois ma boisson chaude entre les mains, je me retourne pour faire un rapide tour de la salle. Jake était présent assis seul à une table, son sourire timide mais charmeur à la fois. Oui, pour moi, il est charmeur. Instantanément, je lui rends son sourire avant de me diriger vers lui et de prendre place juste en face de lui. Je ne sais pas quoi vraiment lui dire, je ne l'ai pas vraiment revu depuis l'anniversaire de Lisa. Enfin, si je l'ai vu, mais je n'ai pas eu le temps de lui parler. Je pose mon café sur la table et prends son livre pour l'examiner.
Haleah – Je vais bien, ne t’en fais pas… je ne l’ai jamais lu et je n’ai pas vu le film non plus. Il est bien ce livre ?
Je marque un temps de pause en continuant de tourner le livre dans mes mains avant de le redonner à son propriétaire. Devrais-je me confier à Jake ? Je me confie toujours à Sawyer quand ça va mal, mais il n’est pas joignable en ce moment. Puis je pourrais toujours lui en parler plus tard.
Haleah – C'est amusant comme quoi ce livre pourrait se prêter un peu à la situation d'aujourd'hui. Enfin arrête-moi, si je t'ennuie, mais j'ai besoin de parler. Alors... Ça fait un moment déjà que je fais semblant d'aller bien, mais qu'en fait ça ne va pas. Aujourd'hui encore, un de mes professeurs m'a convoqué soit disant parce que j'avais copié le devoir d'une autre fille. Elle se croit si supérieur avec ses aires de pimbêches. Elle a osé me dire des phrases complètement grotesques, enfin pour moi. Pourquoi j'irais copier son devoir, sachant que je travaille d'arrache-pied pour réussir. Puis me dire, je cite « L'intelligence, c'est comme le parachute, quand on n'en a pas : on s'écrase », rien que cela m'a énervé un peu, mais quand elle a enchainé sur « Si la barbe blanche engendrait la sagesse, nous écouterions les chèvres ». En gros, elle a insinué devant ma professeure que j'étais un peu débile et aberrante. Hein dis-moi Jake, tu trouves que je suis absurde et imbécile ?
Arg, ce n'est pas vrai, soit je ne suis pas capable d'aligner mes mots convenablement en sa présence, soit je lui fais une tirade digne d'une pièce de théâtre. Je vais finir par le faire fuir, si cela continue. Mais autant continuer sur ma lancée, maintenant qu'il sait pratiquement tous.
Haleah – Avant que tu ne répondes, je dois finir et aussi te dire que je sais que la violence ne résout rien. Cependant, j'étais tellement remontée contre ma camarade de classe que je lui ai donné un bel œil au beurre noir. Mais tu comprends, il fallait que j'extériorise ma colère, donc c'est la seule chose que j'ai jugée utile de faire sur le moment. N'empêche, ça résoudrait pleins de choses si les Pokemons existaient ! Parfois, je me dis cela.