Chaque jour passe, et je n'ai pas pu oublier ce qu'il s'est passé. J'ai encore l'impression de sentir la douceur de sa peau contre la sienne. Je me surprends même à me caresser en ressassant ce moment intense avec elle. Ma première fois, ça me marque tellement. Mais ça commence à faire un moment et je sais que la réalité me rattrape bien vite : c'était qu'un rêve que je me dois d'apprécier par son unicité. Par sa touche d'exotisme à l'italienne.
Je suis obligée d'avancer. Je me dis que j'ai apprécié mais qu'au fond, je me suis trop lancée. Je me sens pas spécialement bien mais pas spécialement mal non plus. Je fais ma vie, et mon sourire n'a pas changé depuis le temps. Je suis la même fille excentrique qui entraîne les cheerleaders, qui assiste les professeurs d'Italien. Ma vie est plus que remplie, je suis occupée...
La journée s'est terminée, encore une... comme à mon habitude, je me retrouve seule dans les vestiaires pour me laver, me changer... Du moins, c'est ce que j'ai cru jusqu'à ce que j'entende mon prénom. Cette voix ne m'était pas inconnue, mais je n'y croyais pas. Je me retourne et c'est là que je me dis que c'est vraiment réel. Matilda Castello. Mon ex-petite amie d'un amour d'été, moment le plus beaux de ma vie.
Mon visage se détend encore plus, et même si je n'étais pas très sexy en tenue de sport, pleine de sueurs, je me rapproche de Matilda. Je suis... en fait, non, je ne suis pas, je ne sais pas ce qui se passe, j'ai l'impression d'être retournée dans le passé. «
Matilda... » Oh, ça faisait tellement longtemps... Depuis ce fameux été. Je n'ai jamais oublié. Je ne peux pas oublier. Qui le pourrait ?
Elle est belle, parfaite, et malgré moi, une Castello. Une Italienne. J'ai dans l'intention de me rapprocher à tel point que ma main tendait à vouloir se poser sur sa joue. Mais je me rends compte que notre histoire appartient au passé, qu'elle ne me considère peut-être plus comme avant. Alors, ma main retombe le long de mon corps. Je n'ose pas la toucher, j'ai peur qu'elle ai changé, qu'elle me repousse encore plus violemment qu'a fait Pia.
«
Je suis contente que tu viennes me voir. Je ne m'attendais pas... à te voir ici. A ce qu'on … se retrouve. Tu es toujours aussi belle que dans mes souvenirs. Je... » Voilà, j'ai envie de pleurer. Trop de temps... Elle et sa sœur ont le don de me torturer. De m'arracher le cœur si facilement. Matilda est capable de bien des choses sur ma personne, autant physique que mentale. Surtout mentale... le psychique, mon âme. «
ciò mi fatto bizzarro di rivederti da tutto questo tempo...* » Je ris timidement, me cachant derrière ma frange blonde.
*ça me fait bizarre de te revoir depuis tout ce temps...