Les flashs tapent sur mes rétines à m’en donner le tournis, la chaleur presque étouffante ralentie considérablement mes souffles et mon rythme cardiaque. Mon corps frêle est au bord de l’évanouissement, mais les vibrations des basses me tiennent éveillée dans une espèce de transe qui finalement, me fait plus de bien que de mal. J’avance sur la piste, essaye de me frayer un chemin entre les corps en mouvements. Parfois lascifs, parfois impulsifs. Moi ? Je ne sais même pas décrire mes mouvements, je ne calcule rien, je me laisse seulement porter par les ondes qui s’échappent des énormes enceintes disposées un peu partout dans la pièce et qu’il fait hurler. Lui, le DJ masqué de Los Angeles. Rien de tel que de se cacher pour marquer les esprits. Il a marqué le mien. Et quand mes yeux se lèvent vers lui, un sourire s’étire sur mes lèvres. J’avance doucement vers l’estrade où des centaines de nanas rêveraient de se faufiler, simplement parce qu’il les intrigue lui, ou sa popularité croissante qui transpire un possible avenir fait de pouvoir et d’or. Je passe facilement la sécurité, hissée sur des talons beaucoup trop haut, dévoilée par une robe beaucoup trop courte et encouragée par une arrogance beaucoup trop vindicative.
« Hé ». Murmuré-je à son oreille découverte par le casque qu’il porte en passant derrière lui.
« Tu me montres comment on fait ? ». Culottée peut-être de monter sur cette estrade et de vouloir une démonstration privée. Mais ce n’est pas la première fois qu’il fait face à mes demandes loufoques.