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just the way you are
Noah
Je pianote quelques secondes sur le clavier de mon ordinateur portable, papillonnant sur des sites en tout genre plutôt que de travailler sur les cours que j’ai eu aujourd’hui. Je m’en fiche un peu, je crois, je n’ai pas la tête à ça, peut être que j’ai révisé trop fort ces derniers temps pensant de plus en plus aux examens qui arrivent bientôt. Le problème c’est que même lorsque j’essaie de laisser tomber, de relâcher la pression, je reviens toujours sur les étoiles et sur les cartes du ciel qu’internet a à m’offrir. Nora, ma compagne de chambre s’approche de moi, regarde l’écran, et c’est avec un sourire sur les lèvres qu’elle découvre ce que je suis en train de faire. « Ouais, je sais, je devais décrocher. » Mais je n’y arrive pas, c’est plus fort que moi. Même lorsque je dis que je m’en fiche, j’y reviens, c’est toujours le même refrain. Alors que je la vois sortir de la chambre, j’hésite quelques secondes de plus avant d’attraper mon téléphone portable afin d’envoyer un texto à Noah, sur qu’avec lui je trouverai quelque chose à faire pour me vider la tête de mes étoiles qui commencent à la faire réellement tourner. J’enfile une paire de basket et une fois que j’ai une réponse positive de sa part, je me mets en route pour son appartement, il n’habite pas à côté, mais sur le chemin, je prends mon temps. Je regarde autour de moi, découvre à nouveau ces rues que je connais par cœur, sur le bout de mes doigts. Les minutes défilent, mais je suis certaine qu’il ne tiendra pas compte de mon retard, il sait comment je suis, qu’un simple détail retient mon attention, que jamais cela ne changera, que c’est juste comme ça. Mais finalement, je me retrouve devant son bâtiment. Je m’en vais sonner à son interphone, lui précise que je suis là, une fois la porte ouverte, je monte les escaliers rapidement, pour en arriver à sa porte d’entrée qui n’est pas verrouillée, évidemment. J’entre comme je le fais à chaque fois, comme si c’était chez moi. Sans être gênée plus que cela, mais on m’aime avec ce défaut-là. Quand je le vois, un sourire se pose sur mes lèvres, naturellement, et c’est aussi naturellement que je m’approche de lui pour déposer sur sa joue un baiser. Sans lui demander, je m’assois sur son canapé, et c’est en lui faisant une petite mine que je lui dis finalement. « Tu y crois ? J’ai la tête dans les étoiles. » Beaucoup trop, mais le dire semble étrange, je l’avoue. « Comment tu vas ? » Prononce finalement ma voix, toujours souriante, à attendre qu’il me réponde, tout simplement.
© Belzébuth