Une heure plus tard, je suis devant chez elle. Pas besoin de parcourir des kilomètres, pas besoin de filer à toute allure pour m’enfoncer dans les terres et rejoindre les quartiers d’habitations de Los Angeles. Le trajet est … beaucoup plus court. De ma porte, je fais quelques pas pour rejoindre les escaliers. Je monte un étage, parcours un couloir et me retrouve devant sa porte. Quand elle m’a envoyé son adresse par message, je n’y croyais pas, mais c’est bien son nom qui figure sur la sonnerie de sa porte. Je sonne. Encore un peu incertain. Un an que je suis ici et je ne l’ai jamais croisé sur le parking ou dans les escaliers. Si longtemps que je devais la voir sans jamais trouver le temps alors qu’elle habite à la porte d’à côté … Alors que nous habitons bêtement le même immeuble. Devant sa porte, j’entends des bruits de pas venant de son appartement et zieute rapidement ma montre pour être sûr de ne pas être trop en avance, les femmes, il leur faut toujours un temps fou pour se préparer … Pour l’occasion j’ai pris un deuxième casque. Je n’aime pas réellement rouler avec, mais ce soir, je ne veux pas me faire arrêter. J’ai simplement envie de vivre une soirée avec Taylor, une soirée qui me rappellerait nos plus jeunes années, quand je l’entraînais dans des soirées étudiantes auxquelles elle ne devait pas être présente, quand nous faisions les quatre cent coups dans les couloirs. Ma main passe doucement sur ma barbe que je n’ai pas rasé depuis quelques jours, par dépit, puis sur mes cheveux presque longs quand la porte s’ouvre enfin. « Votre voiture est avancée miss Taylor ». A ces mots, je lui tend le casque.