Je suis de retour à L.A. Et Dieu m’en préserve, aux côtés d’Adam. Je n’ai jamais su comment expliquer l’alchimie qui fait que je suis « heureuse ». Mais au final, j’ai trouvé le bonheur que je voulais. Cependant, je devais aussi me battre pour le conserver. Car il est clair, je ne me laisserais pas entretenir par Adam même si ce n’est pas que pour moi qu’il paie mes études, qu’il me fait vivre ici encore pour plusieurs années. Je dois trouver un travail. Cependant, ce n’est pas facile vu que je ne suis diplômé que du lycée. Je suis plutôt doué pour les rédactions, vous voyez, le genre secrétaire ?
Mais les secrétaires sortent de l’université avec une licence de Lettres. Pas une licence non terminée en sexologie. Pas la même chose. Je ne me vois même pas dire à Adam que je pourrais travailler dans un sex shop, l’épisode du métier de strip-teaseuse doit rester dans le passé. Ce n’est pas comme si j’avais envie de me rappeler de ce moment-là. Même si j’ai eu pire comme moment. Une de ses pensées se tourne vers Jake. Mon ex. Mon connard d’ex, plutôt. Je le déteste au plus haut point. Et quand j’ai cru l’apercevoir, mon cœur s’en retourne. Mais je reviens à moi et je me dis que j’ai rêvé.
Mes yeux se posent à nouveau sur le journal alors que j’attends mon tour. J’espère qu’ils vont vite se presser, je dois prendre mon train pour retourner chez Adam. Enfin… chez nous ? Je ne saurais dire, je ne me sens pas « chez moi », chez lui… Certes, j’y suis bien mais Adam et moi, nous sommes un couple naissant, pas un couple qui dure au point de s’installer ensemble. Mon cœur se serre, encore. Je ne veux pas me prendre la tête. Il faut que je passe à autre chose, que je grandisse. D’ailleurs, il serait peut-être temps que je prenne deux centimètres de plus que la voisine d’en face.
En effet, l’heure est trop proche. Je dois partir, tant pis pour le café ! Je me retourne dans l’espoir de m’en aller mais je percute quelqu’un qui était derrière moi. Je vais pour m’excuser mais quand mes yeux se posent sur le visage de cette personne. Je me rends compte de l’erreur que je ferais si je disais quelque chose. Pire encore, je laisse peser mon pied sur le sien. Juste histoire de lui faire sentir mon passage même s’il avait déjà bien senti ma présence.