Spoiler :
NOTE ; N'hésite pas à accompagner la lecture de ce RP des mélodies
deux et trois de cette playlist.
Nerveuse, une boule est nouée au fond de ma gorge, logée à l'intérieur de celle-ci, sans que je puisse y faire grand chose. Avalant ma propre salive, j'essaie de la faire disparaitre, mais ... En vain ! Ce n'est pas ce soir que j'arriverai à être détendue, visiblement. Du coin de l'oeil, je le dévisage, lui et sa silhouette si distante, et pourtant, si familière. Lorsque l'on y pense, ce visage, je ne l'ai vu que peu de fois, ces derniers mois ... Mais le nombre de fois que je l'ai imaginé dans mes rêves doit probablement grandement compenser le peu de fois où j'ai réellement eu l'opportunité de le graver dans mes souvenirs, comme une précieuse information. Le silence dans lequel nous sommes actuellement plongés m'enveloppe et me rassure, tout en cultivant la terreur grandissante en moi.
Je suis rassurée parce que je ne suis pas vulnérable, là, actuellement. Je suis rassurée parce que mes défenses sont encore levées, que ce silence me sert de rempart et que du haut de ma tour, je peux me contenter de voir l'opposition arriver sans avoir peur que ma forteresse ne soit conquise. Et pourtant, la frayeur, la peur m'animant actuellement n'est pas négligeable.
Peur de quoi ? Peur de tout. Le château que je m'étais forgé me semble tout d'un coup bien simple, bien pâle, en comparaison avec la riche complexité du monde. Ses murs, jadis de brique, semblent faits de sable, tant et si bien qu'un simple coup de pied - un simple mot de balancé dans ce silence réconfortant - suffirait pour permettre à l'architecture entière du bâtiment de s'effondrer en moins de deux. Je suis munie d'armes et vêtue d'une armure derrière laquelle je me sentais, jusqu'ici, en sécurité.
Maintenant, je me rends compte qu'il possède la seule arme capable de me détruire.L'atmosphère autour de nous est tendue, et c'est avec une attention particulière que j'écoute le rythme de sa respiration battre l'air autour de son visage. Chaque inhalation et chaque exhalation semble parfaitement imiter les battements tambourinants des valves de mon coeur.
Tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic ... Son clignotant résonne dans mon oreille, produisant cette infâme mélodie obsédante. J'ai l'impression qu'une bombe à retardement a été installée dans mon coeur et que plus nous approchons de notre - ou plutôt, de sa - destination, plus celle-ci se rapproche de l'heure de la détonation. Brr. De quoi en avoir froid dans le dos. C'est alors que le véhicule ralentit, petit à petit ... Jusqu'à ce que les vibrations s'interrompent, que le ronronnement berçant du moteur s'arrête et que les phares s'éteignent, nous plongeant alors dans une obscurité quasi-totale.
Lorsque Snow se retourne vers moi, je m'attends un instant à ce que, tel le prédateur qu'il est réellement, il plonge pour dévorer sa proie.
Embrasse moi, ici et maintenant. Embrasse moi, langoureusement. Mes pores, ma peau, mon être entier le réclame ... Et pourtant, je me contente de le regarder avec fascination, respirant discrètement dans mon coin sans oser faire le moindre pas.
C'est à lui de s'avancer, non à moi. Je ne suis que passagère, dans cette histoire. Le conducteur se trouve toujours derrière le volant. Lorsqu'il sort du véhicule, je me permets cependant de relâcher un soupir de soulagement, à peine audible. Si je n'ai jusque là toujours pas obtenu ce que je voulais de lui, la simple idée de ne pas, non plus, lui avoir cédé - pour le moment - me redonne des forces, car je me sens encore sur un niveau de parité avec lui.
Nous sommes égaux, et non emprisonnés dans un jeu de domination et de soumission. J'ai toujours été une femme assez paradoxale, lorsqu'on y pense ; derrière mes airs de princesse entêtée, je n'ai jamais souhaité me retrouver face à un homme incapable de me tenir tête. Si j'aime obtenir ce que je veux et que les choses soient faites à ma façon, le jeu ne serait pas aussi intéressant si l'on cédait à chacun de mes caprices sans y apporter d'opposition, sans chercher à les contrer, voire, même, à les écraser. Je suis une femme qui aime gagner ... Mais également une femme qui aime perdre. Une femme qui aime voir
son homme gagner. Une femme qui aime voir
son homme lui tenir tête. Une femme qui aime l'idée que
son homme soit fort, assez fort pour lui résister, car cela voudrait non seulement dire qu'il possèderait en lui la force de résister
aux autres femmes à forte tête, mais également, celle de
la protéger, contre tous les dangers extérieurs.
Je suis une femme qui aime prendre des risques tout en se sentant en sécurité.
Moi, je suis Lisa, et ce qui me caractérise, plus que tout, c'est mon désir de vivre. Je veux vivre en me sentant vivante, en faisant des choix, en bravant l'avenir sans avoir à croire au destin. Être le libre arbitre de mes choix et de les faire entrer en collision avec ceux des autres, uniquement dans le but de voir lequel de tous ressortira vainqueur. Au final, ce n'est pas tant gagner qui me plait. C'est
la possibilité de gagner.
L'idée que tout n'est pas prédéterminé, que la vie n'est pas qu'un enchainement successifs d'évènements prédestinés et qu'il y reste de la marge pour du changement et de l'improvisation. Le désir de vivre brûle fort en moi tout comme la volonté d'avancer, l'envie d'évoluer.
Je veux apprendre ... Et lui ? A-t-il envie de m'apprendre des choses ? De me faire découvrir le monde, un monde nouveau, à travers d'autres yeux : les siens ? A-t-il envie de me transporter, de me faire voyager, dans ses bras, afin que je puisse me sentir légère, si légère ... Et pourtant, assez lourde pour pouvoir y rester ? A-t-il envie de me découvrir, comme une ile déserte ? De m'explorer de fond en comble, insatiable et insatisfait tant qu'il n'aura pas déchiffré chacune de mes énigmes, chacun de mes mystères et chacun de mes secrets ?
Nos regards se croisent. Lui, à l'extérieur, moi, encore installée dans le siège du passager de sa voiture. Un instant, mon coeur s'arrête. Mes yeux l'observent avec crainte et impatience tandis que son regard me renvoie cette décharge que j'avais toujours eu l'impression de ressentir en sa présence, jusqu'ici.
Électrique. La portière s'ouvre lentement, d'un geste gracieux, solennel, et voilà que la fraicheur nocturne vient caresser mes joues. La température ambiante est considérablement plus forte par ici qu'en centre-ville, probablement parce que nous sommes près de l'eau et qu'ici, il n'y a plus de maisons ni d'immeubles pour nous protéger de la colère du vent. Si toutefois, ce soir, il a envie de s'emporter. Avec hésitation, je le regarde, mon regard pourtant serein, calme, composé.
Alors, Snow ? Tu es sûr de ton choix ? Les évènements s'étant précédemment produits dans la soirée ne se sont pas pour autant effacés de ma mémoire, et ce n'est pas sans un pincement au coeur que je me souviens très clairement du visage désagréable de Thea proche de celui de Snow.
Es-tu sûr que ce n'est pas avec elle, que tu voudrais être, ce soir ? Que ce n'est pas ses draps que tu aurais envie de visiter, plutôt que de visiter la ville, notre ville pour la centième fois ? Lentement, mon pied droit s'aventure hors de la voiture avant que mon pied gauche n'en fasse de même. Ma main posée dans la sienne, je m'en sers comme appui pour me hisser à son niveau.
Debout, Lisa, debout. Réveille toi, idiote, réveille toi. Regarde donc : ne vois-tu pas qu'il n'a d'yeux que pour toi ? Légèrement déstabilisée par le fait de porter des talons et complètement déboussolée par le surréalisme de la situation actuelle, je perds momentanément mon équilibre avant de me raccrocher à ses bras, virils et, pourtant, accueillants. Il me sermonne de venir. Un seul mot. Un commandement. Quelque chose de calme, de chuchoté.
Un secret. Ceci est notre secret. Et ce soir, plutôt que de me battre, j'ai décidé de me plier à sa volonté.
Je suis reine, mais il est guide. Il est lumière. Je peux l'écouter. J'ai enfin retrouvé mon équilibre, mais ça, il le sait, car déjà, voilà qu'il me relâche afin de marcher, sa main chaude enveloppant encore la mienne.
Trop bref, ce contact a été trop bref. Mais j'avance malgré tout, en silence, car je sais que des moments, comme celui-là, il y en aura d'autres. Que nos corps se retrouveront indéniablement, encore lorsque nous n'y attendrons le moins, afin de se partager un peu de chaleur, un peu de gentillesse dans ce monde pourtant si cruel. Lorsqu'il me dit que je n'ai pas à m'inquiéter car il ne se jettera pas sur moi, c'est d'une fausse assurance qu'enfin, je lui réponds. Mes pensées ne sont pas claires. Mes paroles bredouillées, quant à elles, ne sont que d'autant plus saccadées par mon hésitation.
- Je n'avais pas peur que tu te jettes sur moi.Je me permets de briser mon silence imposé, le silence de la princesse frigide, de la reine de l'impassibilité, afin de lui montrer une nouvelle facette de moi. Une Lisa timide, une Lisa vulnérable, qui, pour le coup, peine à trouver ses mots, mais ose malgré tout les sortir avant même que ses pensées ne soient entièrement formées.
Une Lisa spontanée. Une Lisa que je ne me suis pas autorisée d'être depuis bien des années ...
Bien trop longtemps. Et que cela me fait du bien. De ne pas avoir à réfléchir, à me contrôler. De pouvoir me laisser aller, encore et toujours, plus loin, plus haut, plus intensément ... ! Enfin ! Mes pensées virevoltent, pirouettent, font des galipettes dans ma tête. Une valse de spontanéité, de jeunesse, de légèreté. Plus de contrôle, plus de barrières, plus de limites, ce soir.
Fiévreuse. Je suis fiévreuse, ou du moins, je dois l'être, parce que mes pensées sont complètement folles, à changer du tout au tout.
Je n'arrive même plus à les attraper ... À les retenir ... Est-ce donc ça, être vivante ? La liberté ? Ce sentiment de n'avoir réponse à rien, de ne pouvoir contrôler que ce que l'on parvient à attraper ? De courir, encore et toujours, les mains ouvertes, afin d'enserrer dans nos doigts ne serait-ce qu'une partie de la réponse ? Puis, de nous rendre compte que nous poursuivions la réponse à la mauvaise question depuis le début ? Est-ce donc ça ?
Incertaine, mes doigts se cramponnent autour des siens.
J'ai peur. Tout m'échappe, et pourtant, ce n'est que maintenant que je me sens libre. Comme si les chaines que j'avais construites autour de mes chevilles et de mes poignets commençaient petit à petit à se desserrer.
J'étais dans une prison, la porte m'est entrouverte. Mais j'ai peur. Le monde en dehors me fait peur. Ce monde de partage, où je ne serai plus seule.
Plus seule ... Mon coeur, mon âme, mon corps entier en raffole ! Et pourtant, cette simple idée, celle d'avoir à partager m'effraie.
Je ne veux pas me faire piétiner, je ne veux pas devenir une coquille ... Recroquevillée, perdue, je ne veux pas devenir un reflet de moi-même. Mes doigts se font plus pressants, plus insistants sur sa main. Je ne m'en rends pas compte, mais je m'agrippe à lui d'une force qui m'est inconnue. Il me dit avoir envie de me déguster et c'est alors que je me tempère à nouveau.
Resserrons les liens, barrons les portes de la prison. Enfermons la, enfermons la à nouveau, cette bête, cette bestiole, cette âme spontanée, cette Lisa. Je tente une blague, seul moyen pour moi de redevenir celle que j'étais ...
Avant. Avant la nuit tombée.
- Il ne faudrait pas faire une indigestion, non plus, ce serait fort contrariant.Déguste moi, je suis à toi, déguste moi, déguste moi ... Ma main libre vient ranger à leur place ces mèches qui volent, soulevées par la brise marine, et en profite pour calmer ces ardeurs qui émanent de moi. Ces idées folles qui n'ont pas leur place dans ce monde, ces idées folles qui devraient, elles aussi, être rangées, méticuleusement, au fond d'un tiroir, par peur qu'elles ne s'envolent jusqu'à son cerveau.
S'il venait à découvrir tout ce qui me passe par la tête, simplement en étant à côté de lui, je crois que je ne m'en remettrai jamais. Distraitement, je l'écoute à moitié lorsqu'il me déclare qu'il ne me touchera que si je lui demande de le faire. D'après ses dires, il attend le moment que je le supplie d'en faire, et, pour le coup, le dégout que j'éprouve à ses mots est irrépressible et impossible à faire taire.
Le supplier ... Je ne suis pas une vulgaire femme contrainte de me rabaisser au stade de la prière pour me faire entendre. Il s'éloigne alors de moi et je le laisse faire, trop absorbée par mes pensées, trop occupée à méditer.
Lui. Moi. Lui. Nous. Lui. Moi. Nous. Moi ... Je commence à avoir mal à la tête, mais je m'efforce de tenir bon, car je ne veux pas être celle qui gâchera cette soirée.
Pas maintenant que tout me semble si parfait ... Lorsque Snow se rapproche de moi afin de coller ses lèvres contre ma joue, je ne réagis pas, ou presque pas.
À peine. Mes yeux se clignent de surprise tandis que mes poings se resserrent, légèrement. Mais ce sera tout, pour le moment.
Contrôle toi, Lisa, ne lui laisse pas voir l'univers naissant en toi. Il me dit de venir, et en silence, à nouveau, je le suis. Maintenant, je ne parle plus. Muette, je suis redevenue une statuette. L'idole. L'effigie. La Reine des Glaces, Lisa. Nous avançons et je le suis en silence, occupée à dévorer sa silhouette du regard.
Ce corps, cet homme, à moi, à moi. Il m'obsède, il me fascine, il me rend folle il me ... Je ne peux plus arrêter de penser à lui.
À lui, encore et toujours. Son rire. Son sourire. À ses mains, si chaleureuses. À son regard, tendre, expressif ... J'ai essayé de l'ignorer pendant des mois, mais en vain. Maintenant, je la connais, l'histoire que ses yeux cherchaient à me raconter. J'ai cessé de faire la sourde oreille et patiemment, j'ai écouté. Et depuis, me voilà complètement envoutée. Noyée sous le charme d'une neige des plus toxiques, incapable de me propulser vers le haut à nouveau, entrainée vers le fond, sous l'avalanche, encore et toujours.
Mes pas suivent les siens avec détail et précision.
Un, deux, un deux. Je m'amuse à suivre les traces que ses pieds laissent dans le sable.
Ses empreintes. À voir combien elles sont plus grandes que celles que je laisse, avec mes petites chaussures de ville, ridicules. C'est alors que je m'arrête afin d'enlever mes talons et de les planter dans le sable, non loin de la voiture.
Pendant qu'il nous est encore temps de continuer sans. Puis, c'est pieds-nus que je le suis, cette fois-ci. Plus à l'aise, plus libre, encore et toujours plus légère. J'ai l'impression de flotter, dans ses empreintes gigantesques. Comme si ses pieds étaient des monstres capables de détruire les miens en les écrasant. Je me sens frêle, fébrile, face à cet homme qui se trouve devant moi.
Un homme ... C'est vraiment un homme, un vrai. Un homme qui n'a pas peur de se battre pour ce en quoi il croit ; qui n'a pas peur de le défendre. Et ce en quoi il croit, c'est moi.
Maintenant, je le sais.Spoiler :
Désolé, il n'y a pas de code mais je suis trop fatigué pour coder là.
Et je me suis un peu laissé emporter, aussi, ne me tue paaas.