Lorsqu'elle me rit au nez, un doute s'installe profondément en moi, s'ancrant au plus profond de mon être et refusant de s'évaporer. Ridicule. Bibbo, elle te trouve ridicule, t'es conscient de ça ? Tremblant légèrement, je me sens incroyablement con sur le coup, parce que oui, en effet, cela doit être risible de voir un Dom Juan comme moi annoncer que très prochainement, il renoncerait à sa vie de fier coureur de jupons pour changer des couches sales et faire des grimaces devant un petit objet tout chaud, bruyant comme pas possible. Elle me demande "Quoi ?" et je ne lui réponds pas, car, pour le coup, je ne sais pas quoi rajouter à ce que je viens de lui demander. Après tout, je ne pense pas que lui définir ce qu'est un bébé va grandement l'aider, dans la mesure où Alice, à son âge, doit quand même assez bien savoir ce que c'est - enfin, je l'espère pour elle - et c'est donc muet que j'attends ... Je ne sais pas trop ce que j'attends. Mais je reste silencieux malgré tout.
Entendant alors ses pas la guider jusqu'à là où je me trouve actuellement, je ne me retourne cependant pas pour lui faire face, trop humilié par le ridicule de la situation pour oser ne serait-ce qu'affronter son regard. Ce n'est que lorsqu'elle me demande comment, depuis quand et avec qui que je me retourne afin de la regarder durement dans les yeux et de lui répondre, d'une voix grave.
- Eh bien, visiblement, on s'y est mal pris et ... Voilà. Ça doit faire six semaines que je suis au courant, maintenant ... Putain.
Délibérément, je ne lui révèle pas l'identité de la mère.Je n'étais qu'un étudiant quand nous nous étions rencontrés, après tout, et si cela fait bien un peu moins d'un an que je ne suis plus à UCLA, je ne voudrais tout de même pas qu'elle perde son emploi par ma faute. C'est alors qu'Alice me prend par la main pour me trainer vers le canapé. Distraitement, je la suis, avant de m'assoir sur le cuir noir du meuble en question. Fouillant ensuite dans ma poche gauche, j'en ressors mon paquet de Marlboros Black avant de m'en coller une dans le bec et de sortir mon briquet de mon autre poche. Si j'avais promis à Soraya que j'arrêterais de fumer, depuis son décès, je m'y étais silencieusement remis, occasionnellement ... Puis, l'annonce de la grossesse de Julia m'avait fait un tel choc que je m'y étais pleinement remis. Facilement, je dois faire, en moyenne, un paquet par jour, à l'heure actuelle, et encore, ça, c'est parce que je me retiens d'en griller plus. Nerveusement, j'essaie d'allumer mon feu, sans grand succès.
- Putain, fait chier ...
Et sinon, ça se voit, que mes mains tremblent, ou je parviens encore à maintenir l'illusion que cette histoire ne me bouleverse absolument pas ?
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+ DOESN'T IT FEEL SO GOOD TO BE BAD?