Drive my heart into the night
Drive my heart into the night, You could drop the keys off in the morning, I don't want to leave home, Without your love, Without it
Dick laissa échapper un soupir d'agacement. Attendre sagement n'a jamais été son point fort mais au moins, avant, il était compréhensif. Il savait prendre son mal en patience quand il s'agissait du bien être des autres, ou quand c’était pour une urgence. Et il est sûr à quatre vingt dix neuf pour cent, qu'il y a des personnes beaucoup plus nécessiteuses que lui présentement dans cet hôpital. Mais c'était plus fort que lui. Il n'arrivait pas à se détendre entre les quatre murs de cette salle d'examen. Cela faisait bientôt trente bonnes minutes qu'il était assit ici comme un con, attendant qu'un abruti de médecin vienne à lui. Certes, ce n'est pas la meilleure façon de qualifier son docteur, mais Richard en avait tellement rencontré qu'il en faisait maintenant une overdose. Ce qui est dérisoire puisqu'il s'est engagé de lui même dans une étude médicale, là où il côtoiera chaque jour des toubibs. Bref, le bonheur.
Néanmoins, l'ancien soldat espère que cette clinique sera l'une des dernières qu'il arpentera dans sa vie. Il en avait bien trop vu pour son jeune âge, de là à se demander s'il n'aurait pas préféré sauter à la place de son frère un an auparavant... Lorsque cette pensée lui traversa l'esprit, son regard retomba sur la où se trouvait avant sa main droite. Et il se maudit de suite. Rorry avait donné sa vie pour lui et pour son pays. C'était égoïste de sa part de penser d'une telle façon. Il devrait être reconnaissant d'être vivant et tout et tout... Mais rien n'y fait. Plus il arpente les couloirs d'un hosto, rencontre des docteurs, fait des examens ou encore regarde son moignon, plus il se déteste d'avoir survécu. C'est égoïste, c'est insultant envers la mémoire de son frère, mais c'est ce qu'il ressent.
Heureusement pour lui, cette visite n'était qu'un contrôle de routine, donc qui ne devrait pas durer longtemps. Il ne devra supporter qu'on le touche que quelques minutes, lui rappelant encore plus le manque qu'il subit chaque jour. Des fois, c'est comme si sa main était toujours là. Bien sûr, sa psychiatre lui a bien expliqué que souvent, les personnes amputées d'un membre ressentent souvent cette chose. Membre fantôme. Mais ça semble tellement... réel. Rien à voir avec un esprit quelconque. Visite de contrôle donc, et check up complet, pour pouvoir juger s'il est apte ou non à participer à l'essai clinique pour lequel il est venu à Los Angeles... si ce foutu toubib se décide à se montrer.