❝ i'll take care of you... ❞ If you let me, here's what I'll do : I'll take care of you. I've loved and I've lost... Marius Arselin & A. Jordan Anderson |
Je marche, sourire aux lèvres. C'est probablement l'une des rares fois où l'on peut me voir heureuse. Le bonheur n'est pas un terme faisant parti de mon quotidien mais je m'y suis habituée. La douleur est une chose constante dans ma vie. Un sentiment qui ne s'efface plus depuis des années. Pourtant aujourd'hui c'est différent. Je vais voir Marius et cela suffit à me mettre un peu de baume au cœur. Il est de ces personnes qui rendent votre journée agréable rien que par leur présence. Moi, plutôt sauvage et solitaire, je prends plaisir à voir le jeune Arselin. Il faut dire que Marius est une des seules personnes que j'ai laissé entrer dans ma vie. J'ai une confiance aveugle en cet homme, moi d'habitude si méfiante et distante envers les autres. Mais lui a su briser ma carapace et se faire une place dans ma vie. Je ne suis pas du genre possessive mais je dois avouer que j'aurai du mal à accepter qu'il puisse sortir de mon quotidien. Il est si présent pour moi que désormais je ne m'imagine plus vivre sans lui. Et si mes paroles laissent planer le doute de sentiments amoureux envers le jeune Arselin c'est une belle erreur. Je ne l'aime pas d'amour. J'ai de la tendresse, de l'affection pour lui, je ne peux le nier. Mais malgré son physique parfait et son sourire ravageur il n'y ni attirance, ni ambiguïtés. C'est peut être ça la véritable amitié au fond ? Être là l'un pour l'autre sans condition et sans peur. Sans se demander si c'est plus que ça, si on ne s'attache pas un peu trop... Car avec lui je n'ai pas peur. Non, je n'ai plus peur. J'ose montrer qui je suis. J'ose affirmer mes faiblesses. Avec lui je ne suis plus cet animal blessé et effrayé. Je suis moi, Jordan. Cette femme fragile et forte à la fois. Cette femme qui a tellement à offrir mais qui a tellement peur de perdre et de souffrir. Avec lui, j'ose m'attacher et me confier. Il fait de moi une personne meilleure. Il est mon repère dans cette vie devenue chaotique. Mon rayon de soleil dans cette noirceur quotidienne. Si j'aime être indépendante, je dois pourtant admettre avoir besoin de lui près de moi. C'est ce qui m'a toujours effrayé dans l'attachement... Le fait de dépendre d'une autre personne que de soi-même. Mais avec Marius, c'est différent. Différent parce qu'il ne prétend pas être parfait. Différent parce qu'il a été là quand plus personne ne l'était. Différent parce qu'il a vu la misère de ce monde dans lequel nous vivons. Nous l'avons vu ensemble. Nous partageons des souvenirs qui n'appartiennent qu'à nous. Qu'ils soient bons ou mauvais ils sont là. Dans notre esprit, dans notre âme. Ils sont en partie la cause de ce que nous sommes devenus. Ce genre de souvenirs ne s'inventent pas. Ils se vivent, ils se ressentent. Ils créent des liens plus forts. Plus solides. Plus singuliers. Voyager m'a permis de rencontrer des personnes formidables. Et en particulier mon grand amour... Lukah. Je secoue la tête. Je ne veux pas y penser. Je ne veux plus y penser. Me rappeler des moments passés avec le jeune Foster me plonge toujours dans une profonde mélancolie dont je parviens difficilement à me sortir. Son absence est déjà dur à vivre et je préfère ne pas m'infliger une nouvelle douleur dû à son manque. Cette souffrance est déjà là, je n'ai pas besoin de la raviver ou je crains de ne pouvoir être sauvée un jour. Je lutte chaque jour pour ne pas m'enfoncer un peu plus dans cette abysse qui ne cesse de se creuser. Tomber est facile. Remonter l'est beaucoup moins. Alors je me contente de petits instants de bonheur fugace. Les moments près de Marius en font parti, parce qu'il parvient à me faire tout oublier. Il m'aide à penser au présent et pas seulement au passé, sans néanmoins oublier mes expériences précédentes. J'arrive devant chez Marius. Je frappe à sa porte et patiente quelques secondes avant que ce dernier ne vienne m'ouvrir. Voir son image me réchauffe le cœur. C'est dingue à quel point je me sens bien en sa présence. Même moi je ne saurais l'expliquer. C'est probablement ce qu'on appelle un coup de foudre amical ? Je m'approche et le prends dans mes bras. Je ne suis pas particulièrement tactile mais cela ne me dérange pas avec lui. Il est comme mon meilleur ami. « Salut toi. Tu es tout beau dis donc. Ce n'est pas pour moi tout de même ? » Je le taquine toujours dès que l'occasion se présente, c'est seulement mon côté enfant qui ressors. Je ne suis pas comme ça avec énormément de personnes, seulement quand je me sens à mon aise. Je souris au jeune homme et pose un léger baiser sur sa joue avant de pénétrer à l'intérieur de son appartement. « Tu vas bien ? Tu m'as l'air un peu fatigué... »