Réveillée de bonne heure, j'étais partie au Starbucks afin de bien entamer la matinée avec un bon petit déjeuner. Ainsi, j'avais pris ce que je consommais toujours d'habitude : le fameux cinnamon roll à tremper dans un café. Mmmh. J'en bavais déjà par anticipation. Au moment de commander mon café, cependant, on m'avait appris la merveilleuse nouvelle que la boutique était à court de lait et qu'ainsi, la fameuse boisson que je prenais systématiquement avec mon roll ne pouvait pas m'être préparée. M'étant contentée de plaider ma cause au vendeur en lui expliquant qu'il m'était impossible d'aller à mon entretien d'embauche sans avoir de quoi me donner une bonne dose d'énergie pour bien entamer la journée, c'est déçue que je suis ressortie du magasin, mon cinnamon roll dans une main, mes espoirs brisés dans l'autre, le caissier m'ayant éventuellement expliqué que si je désirais un café, il allait falloir que j'attende (au moins !) une bonne demi-heure. Du temps précieux, n'est-ce pas ? Je suis parfaitement d'accord. Du temps précieux que je n'avais pas. Ainsi, je m'étais rapidement dirigée vers l'adresse que j'avais soigneusement notée sur mon papier à lettres rose orné d'illustrations de fleurs parfumées.
Me faufilant rapidement dans l'immeuble, une fois arrivée, je m'incruste dans un ascenseur déjà rempli de monte, tentant tant bien que mal de garder mon sang froid. Sois calme, Sapphire, sois calme. Tu es la meilleure, tu le sais bien, que ce soit en photographie, en composition ou même au lit. Aucune autre femme ne t'arrive à la cheville. Calme toi, Sapphire, tu le sais que cet entretien, ce n'est qu'une pure formalité. Malgré tous mes efforts pour rester composée, cependant, la boule que j'ai au creux du ventre ne veut décidément pas s'en aller. Mince alors. Je me demande si le yaourt que j'ai mangé hier soir n'était pas périmé, pour le coup. C'est possible ... Ça m'apprendra à ne pas prêter davantage d'attention aux dates de péremption. Ou alors ... Tiens, c'est quand la dernière fois que j'ai eu mes règles, moi, d'ailleurs ? Je commence à compter les jours sur les phalanges imaginaires qui se matérialisent alors dans ma tête lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvre à nouveau et que je suis presque jetée à l'extérieur par la foule existant toujours dans la cabine. Me redressant rapidement, j'essuie ma jupe par automatisme, histoire d'en ôter des poussières imaginaires, avant de me diriger vers le premier bureau que je trouve, en l'occurrence, celui d'une jeune femme pas très gâtée par la nature (malheureusement, nous ne pouvons pas toutes être aussi chanceuses que moi, en ce bas monde) et de lui demander où se trouve le bureau d'Aaron Campbell. Lorsqu'elle me regarde, visiblement surprise par ma question, je répète mes mots plus lentement avec insistance.
- Sais-tu-où-je-peux-trou-ver-Mon-sieur-Camp-bell ?
Je n'ai pas le temps d'attendre une réponse plus construite de la cruche visiblement aussi intelligente que le poisson rouge que je possédais lorsque j'étais encore à l'école primaire lorsqu'une porte s'ouvre derrière moi, menaçant de me faire tomber au sol. Poussant un léger cri d'indignation, je me retourne, furieuse, avant de me retrouver nez à nez avec un charmant business man. Parfaitement bien habillé. Bien rasé, également. Le genre d'hommes qu'ils mettent sur les magazines de santé, quoi. Avec un peu de chance, il a peut être un peu plus de jugeote que l'autre brune, là bas. C'est ironique, d'ailleurs, puisque habituellement, les brunes ont la réputation d'être plus intelligentes que les blondes ... Bon, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit plus intelligente que moi, quand même, cela me semble difficilement réalisable ... Mais pour le coup, même mon amie Zoé me semble moins idiote qu'elle. Incroyable. Demandant donc au mystérieux prince charmant armé d'un sourire digne d'une publicité pour dentifrices si lui ne saurait pas où je pourrai trouver ce cher et tendre Monsieur Campbell, je suis légèrement surprise lorsqu'il m'affirme être Aaron Campbell et m'invite à m'installer dans son bureau. Pendant qu'il discute avec l'autre jeune hébétée, je m'installe donc en silence dans la chaise face à son bureau avant de fouiller dans mon sac Hermès et d'un ressortir mon gloss. J'en applique une énième couche sur mes lèvres avant de sortir un miroir de poche de mon sac et de m'admirer dedans, histoire de vérifier que je suis aussi présentable que je l'étais en quittant l'appartement ce matin. Évidemment, c'était le cas, puisque je suis parfaite ; je l'ai toujours été.
Campbell revient alors avant de s'asseoir face à moi et de me poser ce qui me semble être une centaine de questions sur moi, mes aspirations professionnelles, mes études et mon expérience photographique. Et mon expérience sexuelle, elle ne t'intéresse pas ? On ne partage pas une chambre ensemble au Coachella ? C'est dommage, je croyais. Distraitement, mes yeux balaient son bureau lorsqu'ils ne sont pas fixés sur son sourire éclatant et ses irrésistibles fossettes et c'est ainsi que je remarque qu'il n'a pas de photos de famille dans son bureau. Pas une seule. Aucun cadre contenant un cliché de lui pendu au bras d'une femme magnifique (ou hideuse, selon les goûts), une armée de morveux envahissant l'espace devant eux, des sourires écoeurants aux lèvres. Cela veut donc dire qu'il apprécie pleinement les plaisirs de la vie ... Ou qu'il est homosexuel. Mais quelque chose me dit qu'un homme comme lui ne peut pas être homosexuel, et mon gaydar doit être l'un des plus aiguisés de la planète. J'avais deviné que Wentworth Miller jouait pour l'autre équipe avant même qu'il ne fasse son "coming out", plus tôt dans l'année. Éventuellement, la discussion arrive à sa fin. C'est à ce moment là que je commence à bailler. Qu'est-ce que c'est fastidieux, un entretien d'embauche ... Je ne crois pas qu'il puisse exister chose plus ennuyeuse sur la terre entière.
- Bien. Miss Sachs, c'est avec plaisir que je t'annonce que tu as été retenue pour m'accompagner au festival du Coachella en tant qu'assistante photographe. Ma secrétaire t'en dira plus sur le chemin de la sortie. Passe une bonne journée, je te verrai très bientôt.
C'est alors qu'il replonge à nouveau son nez dans ses dossiers, ses documents et l'amas de photographies éparpillées de part et d'autres sur son bureau (dans lequel se trouve bon nombre des clichés que j'avais pris soin d'inclure dans mon portfolio, d'ailleurs) ; à ce moment là, je comprends qu'il est temps pour moi de m'en aller. Refermant donc mon Birkin Hermès après y avoir rangé mon CV et mon stylo bille rose, je commence à me préparer à partir. Silencieusement, je quitte la salle après lui avoir lancé un simple "Au revoir". Sur le chemin, je croise un homme dont le visage me frappe immédiatement (Joseph) qui profite visiblement du fait que mon entretien se termine pour tenter sa chance auprès du monsieur Campbell. [i}Tiens, peut être que c'est son petit-ami.[/i] Je retourne alors voir miss Kinder Bueno (brune à l'extérieur mais blonde à l'intérieur) afin de lui demander de plus amples informations sur ce fameux travail d'assistante ("Donc je dois vraiment travailler ? Je ne peux pas me contenter de le regarder faire ? [,,,] Quoi, tu ne sais pas s'il est marié ? [...] Mais, le monsieur là, c'est son petit-ami, non ? [...] Le monsieur qui vient d'entrer, là. [...] Non ? Ah bon, on aurait pu croire. [...] Et sinon, tu seras là, toi aussi ? Non ? Oh, c'est dommage, pourquoi ?" Tant mieux, bon débarras). Lorsque je m'apprête à prendre congés d'elle, la merveilleuse idée de lui demander s'il n'y a pas une machine à café sur place me frappe alors et c'est ainsi que fièrement, je m'y dirige après qu'elle m'en ait cordialement indiqué le chemin. Parce qu'avec toutes ces histoires, je n'ai toujours pas pu déguster mon cinnamon roll, moi. Et autant dire que cet entretien m'avait complètement affamée.
Me faufilant rapidement dans l'immeuble, une fois arrivée, je m'incruste dans un ascenseur déjà rempli de monte, tentant tant bien que mal de garder mon sang froid. Sois calme, Sapphire, sois calme. Tu es la meilleure, tu le sais bien, que ce soit en photographie, en composition ou même au lit. Aucune autre femme ne t'arrive à la cheville. Calme toi, Sapphire, tu le sais que cet entretien, ce n'est qu'une pure formalité. Malgré tous mes efforts pour rester composée, cependant, la boule que j'ai au creux du ventre ne veut décidément pas s'en aller. Mince alors. Je me demande si le yaourt que j'ai mangé hier soir n'était pas périmé, pour le coup. C'est possible ... Ça m'apprendra à ne pas prêter davantage d'attention aux dates de péremption. Ou alors ... Tiens, c'est quand la dernière fois que j'ai eu mes règles, moi, d'ailleurs ? Je commence à compter les jours sur les phalanges imaginaires qui se matérialisent alors dans ma tête lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvre à nouveau et que je suis presque jetée à l'extérieur par la foule existant toujours dans la cabine. Me redressant rapidement, j'essuie ma jupe par automatisme, histoire d'en ôter des poussières imaginaires, avant de me diriger vers le premier bureau que je trouve, en l'occurrence, celui d'une jeune femme pas très gâtée par la nature (malheureusement, nous ne pouvons pas toutes être aussi chanceuses que moi, en ce bas monde) et de lui demander où se trouve le bureau d'Aaron Campbell. Lorsqu'elle me regarde, visiblement surprise par ma question, je répète mes mots plus lentement avec insistance.
Je n'ai pas le temps d'attendre une réponse plus construite de la cruche visiblement aussi intelligente que le poisson rouge que je possédais lorsque j'étais encore à l'école primaire lorsqu'une porte s'ouvre derrière moi, menaçant de me faire tomber au sol. Poussant un léger cri d'indignation, je me retourne, furieuse, avant de me retrouver nez à nez avec un charmant business man. Parfaitement bien habillé. Bien rasé, également. Le genre d'hommes qu'ils mettent sur les magazines de santé, quoi. Avec un peu de chance, il a peut être un peu plus de jugeote que l'autre brune, là bas. C'est ironique, d'ailleurs, puisque habituellement, les brunes ont la réputation d'être plus intelligentes que les blondes ... Bon, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit plus intelligente que moi, quand même, cela me semble difficilement réalisable ... Mais pour le coup, même mon amie Zoé me semble moins idiote qu'elle. Incroyable. Demandant donc au mystérieux prince charmant armé d'un sourire digne d'une publicité pour dentifrices si lui ne saurait pas où je pourrai trouver ce cher et tendre Monsieur Campbell, je suis légèrement surprise lorsqu'il m'affirme être Aaron Campbell et m'invite à m'installer dans son bureau. Pendant qu'il discute avec l'autre jeune hébétée, je m'installe donc en silence dans la chaise face à son bureau avant de fouiller dans mon sac Hermès et d'un ressortir mon gloss. J'en applique une énième couche sur mes lèvres avant de sortir un miroir de poche de mon sac et de m'admirer dedans, histoire de vérifier que je suis aussi présentable que je l'étais en quittant l'appartement ce matin. Évidemment, c'était le cas, puisque je suis parfaite ; je l'ai toujours été.
Campbell revient alors avant de s'asseoir face à moi et de me poser ce qui me semble être une centaine de questions sur moi, mes aspirations professionnelles, mes études et mon expérience photographique. Et mon expérience sexuelle, elle ne t'intéresse pas ? On ne partage pas une chambre ensemble au Coachella ? C'est dommage, je croyais. Distraitement, mes yeux balaient son bureau lorsqu'ils ne sont pas fixés sur son sourire éclatant et ses irrésistibles fossettes et c'est ainsi que je remarque qu'il n'a pas de photos de famille dans son bureau. Pas une seule. Aucun cadre contenant un cliché de lui pendu au bras d'une femme magnifique (ou hideuse, selon les goûts), une armée de morveux envahissant l'espace devant eux, des sourires écoeurants aux lèvres. Cela veut donc dire qu'il apprécie pleinement les plaisirs de la vie ... Ou qu'il est homosexuel. Mais quelque chose me dit qu'un homme comme lui ne peut pas être homosexuel, et mon gaydar doit être l'un des plus aiguisés de la planète. J'avais deviné que Wentworth Miller jouait pour l'autre équipe avant même qu'il ne fasse son "coming out", plus tôt dans l'année. Éventuellement, la discussion arrive à sa fin. C'est à ce moment là que je commence à bailler. Qu'est-ce que c'est fastidieux, un entretien d'embauche ... Je ne crois pas qu'il puisse exister chose plus ennuyeuse sur la terre entière.
- Bien. Miss Sachs, c'est avec plaisir que je t'annonce que tu as été retenue pour m'accompagner au festival du Coachella en tant qu'assistante photographe. Ma secrétaire t'en dira plus sur le chemin de la sortie. Passe une bonne journée, je te verrai très bientôt.
C'est alors qu'il replonge à nouveau son nez dans ses dossiers, ses documents et l'amas de photographies éparpillées de part et d'autres sur son bureau (dans lequel se trouve bon nombre des clichés que j'avais pris soin d'inclure dans mon portfolio, d'ailleurs) ; à ce moment là, je comprends qu'il est temps pour moi de m'en aller. Refermant donc mon Birkin Hermès après y avoir rangé mon CV et mon stylo bille rose, je commence à me préparer à partir. Silencieusement, je quitte la salle après lui avoir lancé un simple "Au revoir". Sur le chemin, je croise un homme dont le visage me frappe immédiatement (Joseph) qui profite visiblement du fait que mon entretien se termine pour tenter sa chance auprès du monsieur Campbell. [i}Tiens, peut être que c'est son petit-ami.[/i] Je retourne alors voir miss Kinder Bueno (brune à l'extérieur mais blonde à l'intérieur) afin de lui demander de plus amples informations sur ce fameux travail d'assistante ("Donc je dois vraiment travailler ? Je ne peux pas me contenter de le regarder faire ? [,,,] Quoi, tu ne sais pas s'il est marié ? [...] Mais, le monsieur là, c'est son petit-ami, non ? [...] Le monsieur qui vient d'entrer, là. [...] Non ? Ah bon, on aurait pu croire. [...] Et sinon, tu seras là, toi aussi ? Non ? Oh, c'est dommage, pourquoi ?" Tant mieux, bon débarras). Lorsque je m'apprête à prendre congés d'elle, la merveilleuse idée de lui demander s'il n'y a pas une machine à café sur place me frappe alors et c'est ainsi que fièrement, je m'y dirige après qu'elle m'en ait cordialement indiqué le chemin. Parce qu'avec toutes ces histoires, je n'ai toujours pas pu déguster mon cinnamon roll, moi. Et autant dire que cet entretien m'avait complètement affamée.
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