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  • + forever is a long time, you know. ~ KANVAEL.

    Mar 12 Fév 2013 - 1:23
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    Kanvael et Melody
    + forever is a long time, you know.
    Je suis navrée pour ce début un peu médiocre, les débuts, ça n'a jamais été mon fort. bouh
    Pour changer, Melody travaillait. Toujours la tête fourrée dans ses vieux livres déterrés de siècles anciens, à chercher la perle rare qui saurait la captiver autant qu'elle captiverait ses élèves dans un futur plus ou moins proche. Après un semestre entier passé sur Lord Byron et le romantisme anglais, elle s'attaquait désormais à une partie plus lourde encore de ce qu'elle avait à leur apprendre. Elle n'en finissait plus de travailler pour parvenir à boucler tous ses chapitres, et elle n'avait eu que trop peu l'occasion de sortir, ses derniers temps. Une privation engendrant la frustration, qui elle amenait en sa sombre compagnie son lot de mauvaise humeur et de contrariétés. Bref, elle ruminait sa colère tout en bouquinant des livres qu'elle avait maint et maint fois lu, en cherchant une fois de plus l'inspiration divine. Elle connaissait, certes, la base même de son cours, mais il lui restait encore tant à trouver.. Les bons textes pour illustrer les bons courants littéraires, les bons auteurs pour laisser entrevoir les bonnes leçons de morale. Ah, tant d'obligations, tant de travail, tant de règles, tant de date limite, tout ce qu'elle haïssait et qu'elle fuyait comme la peste. Ce qu'elle aimait dans son métier, c'était avant tout le contact avec ses élèves, lire l'intérêt dans leur regard, les faire rire de quelques anecdotes tordantes, les cultiver autant qu'elle aimait être cultivée. Mais encore et toujours, ce foutu bachotage se mettait sur son chemin et lui rappelait les dures lois de l'échange équivalant. Dans un mouvement d'humeur, elle laissa tomber (ou plutôt, jeta à terre) le bouquin qu'elle avait dans les mains, et jeta un coup d'oeil à l'assemblée silencieuse que formait la bibliothèque, désormais comme un seul visage tournée vers elle. Ruiner le calme régnant en maître dans un tel endroit était synonyme de sacrilège. Aussi baissa-t-elle le regard, avant de ramasser ce qu'elle venait sciemment de jeter, sans pour autant se replonger dans sa lecture. Non, elle n'en pouvait plus. Un break de quelques minutes s'imposait, avant qu'elle ne perde totalement les pédales et se mette à saccager la bibliothèque entière.

    Melody se leva prudemment, avant de jeter un œil au rayon qui la concernait de près, celui de la littérature britannique. Lord Byron siégeait ici en maître, comme le souverain incontestable des anglais et ce même depuis sa tombe. Comme Byron lui manquait, maintenant qu'elle devait potasser sur un autre.. Ironiquement et avec un sourire d'agacement fiché sur le visage, elle tendit le bras pour s'en emparer, lorsqu'elle percuta l'autre même partie de cette anatomie d'un homme qui s'était approché derrière elle. Un homme qu'elle craint un instant de gifler sous le coup de la colère. Tout en fermant les yeux quelques secondes pour retrouver ce calme qui la caractérisait si mal, elle se retourna pour enfin admirer qui troublait le break qu'elle s'était imposée. C'était un homme au visage dur et à l'allure presque militaire, comme laissait à penser le bandeau qui trônait sur son œil, tels les pirates borgnes des contes marins. Hormis cette singularité, il dégageait un certain charme que Melody était obligée de contempler. Elle n'aurait pourtant su évaluer son âge, puisqu'il lui fut vite évident qu'elle ne l'avait encore jamais vu au sein d'UCLA. Certes, elle ne connaissait pas chacun des visages ici présents, mais elle avait la ferme intuition que s'il était d'ici, elle l'aurait déjà croisé au détour d'un couloir et n'aurait pu oublier son physique singulier. Un bref instant, elle oublia tout de leur 'accrochage', de Lord Byron ou de son cours de littérature. Entièrement focalisée sur cet homme, elle se demandait s'il n'était pas un peu vieux pour être élève, avant de se reprendre : certains, ici, dépassaient même la trentaine. « Vous êtes nouveau à UCLA ? » demanda-t-elle sans même tâcher d'effacer cette curiosité tout à fait malvenue. Les gens ici avaient l'habitude de son petit caractère, mais pour un nouveau tel que cet étranger, il y avait probablement de quoi être quelque peu offusqué. « Oh, allez-y, si vous en avez besoin pour passer vos partiels, vous êtes prioritaires. » Sur ces mots, elle lui tendit le bouquin sur lesquels ils avaient tous deux des vues. Néanmoins, elle n'aurait su dire pourquoi, mais l'identité de cet homme l'intriguait. Elle n'avait pas pour habitude de s'intéresser autant à la vie des gens, mais ce bandeau sur cet oeil attirait son attention et aiguisait sa curiosité déjà légendaire. Oui, vraiment, elle aurait au moins aimé savoir si elle avait des chances de le rencontrer dans un de ses cours, option sacrément probable au vue de sa lecture. Aussi resta-t-elle là, en attente de réponses.

    Re: + forever is a long time, you know. ~ KANVAEL.

    Mar 12 Fév 2013 - 20:25
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    Ahh … Qu'est-ce que l'on galère quand on arrive dans un nouvel endroit. N'est-il pas ? Trouver un endroit où habiter, un endroit où s'amuser, un endroit où passer le temps. Tout est si … Compliqué. Des fois, l'on déménage dans la ville d'à côté, et pourtant, on a l'impression de débarquer sur une nouvelle planète. La mentalité est différente, les prix de tout aussi, l'on y perd tout nos repères, on a tendance à se perdre, surtout quand on a la chance -comme moi- d'avoir un fabuleux sens de l'orientation, et, l'on peut mettre des heures à retrouver un chemin. Certains y vont à l'impro, d'autres tentent tant bien que mal de demander leur chemin, d'autres encore, essaient le GPS du téléphone. Mais tous, ont cette fameuse période du « Oh putain j'suis où? ». Ne faites pas les innocent, vous tous qui me lisez, oui, vous tous avez déjà vécu ce fameux instant. Moi-même je me rappelle qu'une fois … Heu … Comment ça « on s'en fout » ? Certes, c'est l'histoire de Kan', pas la mienne, mais … Même pas un petit …Non ? Bon, d'accord, je reprends.

    Donc, pour en revenir aux faits, vous connaissez tous ce sentiment de dépaysement, cette sensation d'être dans un autre monde. C'est exactement ce que découvrait le personnage principal de notre histoire, le fameux Kanvaël Maëwan, ancien boxeur pro, reconverti en prof après avoir tragiquement perdu un œil … C'est con hein ? Bon d'accord, plus de vannes. Donc, le gars en question, en plus d'avoir dû choisir un nouveau métier, avait dû changer de pays, oui bon, dit comme ça, ça peut paraître anodin mais … Passer d'une petite ville perdue dans les montagnes situées au fin fond du trou du cul de l'Irlande -où l'on y parle encore l'ancestrale langue de cette nation : le gaélique- à l'une des plus grandes villes des états-unis, faut dire que ça change complètement. Rien que la population, en cours de route, celle-ci a prit quelques zéros et a été multipliée par d'autres chiffres à un certain moment, cela a de quoi déstabiliser, et puis, cette ville était immense. L'on pouvait faire le tour de Dungloe en quelques minutes, et, tout le monde se connaissait. Los Angeles c'était … Bon, je me répète mais, c'était un tout autre monde. Il dût choper un appartement à la va-vite, se mettant en collocations avec deux jeunes femmes, qui se trouvèrent être étudiantes dans l'école où il travaille, l'une d'elles est même une de ses élèves. L'étranger n'eut pas le temps de se trouver une voiture, mais … En revanche, il eut le temps de se faire cambrioler. Hé oui. Il ne resta pourtant que quelques jours dans les locaux de l'école, et pourtant, cela a suffit. Il se fit dérober bien des choses, liquide, instruments de musique, livres, électronique … Mais, dans tout ce qui fut pris, il y eut un petit quelque chose qui l'attrista au plus haut point. Un collier, tout simple en métal, avec au bout des gants de boxe peint maladroitement aux couleurs qu'il portait « à la grande époque » blancs, et verts. Ce collier n'avait en soi aucune valeur, mais, c'était un cadeau. Un cadeau inestimable. Sa jeune sœur Rowena lui avait offert. Elle avait exécuté quelques tâches dans le voisinage dans le but de pouvoir lui acheter cela. Son grand-frère chéri qui la couvrait de cadeau et d'amour. Un jour, elle émit l'idée d'avoir un cheval, la semaine suivante, elle l'avait.

    Alors, ce collier … C'est comme si on lui avait arraché son second œil, la douleur était la même, pire même. Il avait trahi la personne qui comptait le plus pour lui, et, ferait tout pour retrouver l'objet volé. Et moi je dis … Gare à vous. S'il venait à trouver la personne qui lui prit ce souvenir, la dite-personne risque de passer un très mauvais moment, et surtout, risque de s'en souvenir longtemps. Bien que … Dans un sens, cela lui couperait toute envie de recommencer par la suite.

    Bref.

    Après cette longue introduction, rentrons dans le vif du sujet, et laissez-moi vous conter une brève histoire sur ce jeune homme, une rencontre, peu de temps après son arrivée. Une rencontre qui pourrait changer son destin. Alors ? Intéressé ? Non ? Comment ça non ? Si t'es pas content, dégage et laisse ceux que ça intéresse écouter bordel ! Donc, une rencontre disais-je, une rencontre avec une femme envoûtante, et caractérielle, mais qui pourtant ne le montra pas.

    L'action se déroule par un bel après-midi, doux et chaleureux. La reprise des cours est récente, tout comme l'arrivée de l'irlandais dans la cité des anges. Le prof de sport a passé sa matinée à courir, à boxer, à faire du foot ou encore du Basket avec ses élèves. Se prenant d'ailleurs une belle raclée au foot et au basket. Ma foi, l'on ne peut être bon de partout, et, certains élèves sont destinés à devenir des athlètes de haut niveau, difficile de lutter. Seulement, quand il s'agissait de boxer, les élèves faisaient face à une anguille, un adversaire intouchable, qui ne ripostait que pour montrer des failles dans leur gardes, ou dans leur position. La plus grande idole du prof fut le Prince Naseem Amhed, qui boxa durant les années 90, son propre style en fut complètement imprégné. Pour les ignorants, vous n'aurez qu'à faire des recherches une fois l'histoire terminée. Ainsi donc, même pour un athlète de son niveau, une matinée entière à se dépenser, hé bien, cela fatigue forcément. N'ayant pas grand chose à faire chez lui, et n'ayant pas encore trouvé d'endroit pour se détendre, le sportif se dirigea vers la Bibliothèque -après avoir demandé son chemin une bonne demi-douzaine de fois- dans le but de se dégoter un bon bouquin afin de s'y plonger pour le reste de la journée. Hé oui, un sportif de haut niveau qui lit. C'est fou hein ? A vrai dire, il se mit à la lecture après avoir perdu son œil, il y découvrit bien des choses, et se passionna pour la lecture. Et non, ce n'est pas de la fiction !

    Comme à son habitude, l'endroit était plein. Du moins, c'est ce que l'irlandais pensa, n'étant jamais venu par ici, supposant que dans un tel établissement, la bibliothèque devait souvent être occupée. Il y régnait un silence étrange. Bien entendu l'on pouvait entendre quelques mots échangés, mais, avec une telle foule, un tel silence était bien étrange à l’œil du boxeur. Ses pas finirent par le mener dans les rayons de la littérature britannique. C'était ce qu'il avait d'ailleurs le plus lu, ainsi donc, il se devait de continuer. Arpentant les étagères en quête d'une bonne lecture, son œil valide s'arrêta sur un ouvrage de Byron qu'il n'avait pas encore lu. Sacrilège ! Il se devait de le lire. Instinctivement, il envoya pour prendre le livre en question, quand tout à coup … Une main sortie de nulle part vint percuter la sienne. Intrigué, l'étranger tourna la tête pour voir ce qu'il en était. Une femme était présente, et, ne semblait pas très calme. Avant que tout cela s'envenime, le professeur se décida à présenter ses excuses.

    « Je … Désolé madame, je ne vous avez pas vu, vous étiez parfaitement dans mon angle mort, je n'ai pas pensé à tourner la tête avant. J'ose espérer que vous pardonnerez à un borgne ce petit incident ? »


    Terminant sa phrase par un sourire plein de chaleur, le jeune homme pu contempler la femme qui venait de se retourner. Contempler sa grande beauté, ses yeux profond, son visage envoûtant, ses lèvres pulpeuses. Tout. Absolument tout était merveilleux en elle. Aussi étrange que cela puisse paraître, la belle ne se gêna pas pour fixer le potentiel lecteur. Était-elle intriguée par son bandeau ? Écœurée même ? C'est ce que pensa l'étranger. La belle inconnue sembla passer outre les excuses, et le questionna directement, continuant à le fixer, sa première question fut s'il était nouveau ici. Kanvaël sourit timidement.

    « Ma foi, oui, je … Débarque tout juste pour la rentrée. Je doute fort que l'on puisse oublier cela. »


    Sur ces mots il caressa délicatement le bandeau qui semblait protéger le monde d'une triste vérité. Son doigt s'enfonça plus que de raison à l'endroit où un œil se devait d'être, mais cela ne gêna pas le geste qui était tout naturel. Aucune intention de dégoûter encore plus la jeune femme. S'ensuivit une déclaration qui fit rire le borgne. En effet, l'envoûtante brune tendit le livre vers son interlocuteur, lui expliquant qu'il était prioritaire si c'était pour ses partiels. Oh oui, il en rit, tentant tant bien que mal de camoufler ses éclats afin de ne pas gêner la félicité des lecteurs. Après s'être calmé, et après avoir longuement expiré, l'irlandais prit la parole.
    « Ainsi donc, vous pensez que je suis un élève ? Héhé … Désolé de vous décevoir, je suis prof. Prof de sport pour être plus précis. Hé oui, les sportifs savent lire, étrange n'est-ce pas ? Vous devez être du même statut que moi, si je ne m'abuse. »

    Le jeune homme fit une révérence, se pliant au jeu de Byron, tentant de rappeler sa merveilleuse époque. Sa présentation fut de même, toujours avec un grand sourire.

    « Kanvaël Maëwan, pour vous servir. Peut-être avez vous entendu parler de moi ? L'homme que l'on est allé chercher au fin fond des montagnes irlandaise. A qui ai-je l'honneur ? »

    Re: + forever is a long time, you know. ~ KANVAEL.

    Mar 12 Fév 2013 - 22:56
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    Kanvaël et Melody
    + forever is a long time, you know.

    Melody était de ses femmes dont l'agacement était autant soudain que bref. Il lui en fallait bien peu pour que l'énervement ne se joue de sa lucidité, mais aussi peu pouvait aisément lui faire retrouver la raison. Comme en cet instant, où après avoir failli gifler cet homme innocent dont le seul tort avait été de tendre le bras, elle avait enfin recouvert la totalité de son 'calme' plus ou moins habituel. Un léger sourire, même, certes simple reflet fantomatique de celui qui habitait actuellement son visage, mais sourire tout de même, avait retrouvé sa place préférée et faisait face à son interlocuteur.

    Après l'avoir détaillé de part en part comme il n'était pas d'usage de le faire dans ce monde civilisé, Melody s'était enfin faite sa propre opinion sur cet homme. Elle était aussi observatrice qu'intelligente, et n'aimait rien moins que d'observer le monde autour d'elle pour en tirer le moindre détail. Chez cet homme, néanmoins, il était assez facile de lire l'essentiel et de comprendre quelque peu ce qui avait façonné sa vie. Elle l'imaginait gentil, valeureux, courageux, et ayant subi des dommages collatéraux comme en témoignait ce bandeau sur son œil, signe qu'il l'avait perdu. Alors qu'habituellement, la curiosité habitait ce petit bout de femme, elle en était exempte au sujet de cet homme. Il semblait avoir beaucoup souffert, et elle n'était pas assez sadique pour souhaiter en connaitre tous les tournants et les aboutissants, d'autant qu'elle n'était aucunement en droit de lui poser des questions. Elle venait à peine de le rencontrer, et ne connaissait même pas son nom. Melody l'imaginait aussi quelque peu naïf, comme en témoignait la flamme dans son œil restant, ou du moins d'une générosité et d'une gentillesse sans nom, souvent apparentée comme de la faiblesse. Il n'en restait pas moins un homme dont le physique seul pouvait impressionner, un physique qui ne laissait pas la jeune femme de marbre. Elle n'aurait su dire si elle éprouvait une attirance particulière, ou si elle le trouvait tant singulier qu'il la troublait, mais en tout cas elle ne le considérait pas comme un simple étranger dont elle se fichait éperdument et qu'elle aurait oublié quelques minutes après cet incident. Elle pressentait déjà qu'il lui trotterait dans la tête des jours et des jours, voire des semaines ou des mois, une vision qui se révéla exacte dès lors qu'il ouvrit la bouche pour s'excuser. Que ce soit physiquement ou mentalement, elle ne risquait pas d'oublier cet homme qui semblait s'exprimer comme l'aurait fait... A vrai dire, elle ne saurait finir cette phrase, c'était simplement un langage extrêmement châtié pour un homme habitué à la ville et à ces manières de parler. Vraisemblablement, il n'était pas d'ici.

    A ses excuses, elle ne répondit que d'un sourire timide, incapable de retrouver l'excentricité et la sociabilité qui la caractérisait si bien d'habitude. Elle devait l'admettre, cet homme l'intriguait au possible et l'intimidait même. D'autant plus lorsqu'il mentionna lui même sa singularité physique, ce bandeau sur son œil. Il était rare que des personnes souffrant d'un dommage irréversible n'en viennent eux même à en parler, et Melody prit cela pour un grand signe de courage. Oui, il semblait aussi valeureux qu'elle l'avait pensé, de prime abord. Une habitude qui l'apaisa, alors qu'elle retrouva son véritable sourire habituel, cette mimique communicative qui la faisait sembler si sympathique à première vue. Une impression qui pouvait changer dès lors que Melody prenait son aspect le plus sombre, une face qu'elle ne souhaitait en aucun cas dévoiler dans cette situation. A vrai dire, elle voulait véritablement en savoir davantage sur cet élève, et elle n'avait qu'un désir désormais : l'avoir dans ses cours, afin de ne pas perdre le contact. Aussi, elle ne cacha même pas sa surprise lorsqu'il lui révéla être un professeur (de sport, qui plus est), alors qu'elle ne s'attendait certes pas à sa réponse. En tant que vice adjointe du principal, elle était principalement au courant de tout ce qui se tramait d'un point de vue pédagogique à l'université, mais elle n'avait toujours pas eu le plaisir d'être présentée à cet homme. « Oh, pardon pour la méprise. Alors nous sommes collègues, en effet. Je suis déçue de savoir que vous m'avez percée à jour aussi vite ! » lança-t-elle sans se départir de son joli sourire énigmatique, faisant référence à son âge plus ou moins avancé, qui l'interdisait désormais d'être confondue avec une élève. En aucun cas cette évidence ne la déprimait, elle s'amusait simplement de le faire remarquer afin, probablement, de mettre cet homme mal à l'aise quelques instants. Elle avait beau souhaiter en savoir plus sur lui, cela ne l'empêchait pas d'être fidèle à elle même : toujours aussi joueuse, et toujours aussi manipulatrice, distillant derrière elle incompréhensions et fascinations. Du Melody O'donnel tout craché, pour le meilleur et surtout pour le pire. Elle ne changeraitplus à trente-deux ans.

    Melody ne put que remarquer, certes quelques temps après, le rire communicatif dans lequel cet homme étrange s'était laissé aller, en étant confondu avec un élève d'UCLA. Elle avait de prime abord trouvé cette attitude curieuse, mais maintenant que la méprise était expliquée, elle la comprenait totalement et en appréciait la spontanéité. Encore une fois, elle avait eu raison : cet homme semblait tant courageux que généreux. Un homme bien, en somme, loin de tous ceux que Melody avait jusqu'alors fréquenté, loin du stéréotype du connard notoire que l'on trouvait principalement dans les couloirs de l'université. Cela dit, elle n'avait rien de la femme bien sous tous rapports, et ne s'en vantaient absolument pas, mais pouvoir admirer de ses yeux cet homme qui lui semblait n'avoir aucun sombre secret à cacher, c'était une première qu'elle savourait à sa juste valeur.

    Puis, cet homme ne tarda pas enfin à se présenter dans une courbette majestueuse, se jouant de Byron et de la curiosité de leur rencontre, sans doute poussée par un destin immuable. Elle ne put s'empêcher de laisser éclater un rire en le voyant jouer une si curieuse action, s'attirant de nouveau les foudres des étudiants qui travaillaient ici dans le plus pur des silences. D'un regard, elle s'excusa, avant d'attirer à nouveau toute son attention sur cet étranger prénommé Kanvaël. A entendre le bref résumé de son histoire, elle laissa échapper un soupir d'évidence : oui, elle avait bien évidemment entendu parler de lui, puisqu'à plusieurs reprises les professeurs avaient été conviés à donner leur avis. Il était rare à UCLA d'appeler un professeur, généralement eux même se bousculaient au portillon pour avoir un jour la chance d'enseigner ici. Cette manière de faire avait dérogé aux règles, et donc en tant que vice adjointe, elle avait eu aussi son mot à dire. C'était néanmoins tout à fait curieux qu'ils n'aient pas été présenté avant. « En effet, nous avons beaucoup entendu parler de vous ici, vous êtes un peu l'exploit professoral de cette université. » Elle agrémenta ce compliment d'un clin d’œil entendu, puis déposa le bouquin à nouveau sur l'étagère afin de serrer la main de cet inconnu qui n'en était déjà plus tellement un désormais, et qui promettait de devenir très vite une connaissance, voir même un ami.. en tout cas, un collègue. Une façon légèrement plus civilisée de saluer quelqu'un qu'elle finirait par voir chaque jour. « Melody O'donnel, mais je ne vous servirais pas. » laissa-t-elle échapper avec un nouveau sourire. « Je suis prof de littératures (principalement anglaise, d'où ma présence ici), et accessoirement vice adjointe. Autant dire que vous avez intérêt à vous attirer mes faveurs ! » Encore une fois, elle jouait, incapable de paraître sérieuse plus de quelques minutes. Une légère folie qui pourtant s'était calmée ses dernières années, et qui semblait s'atténuer à mesure que son âge avançait.

    Elle rangea convenablement le livre de l'étagère d'où ils l'avaient tout deux dérogé, consciente qu'ils ne s'en serviraient probablement pas. Puisqu'ils avaient commencé à engager la conversation, autant la poursuivre, d'autant que connaissant désormais son identité, Melody avait plusieurs choses à lui dire. La première, de la plus pure et la plus élémentaire des politesses. « Je manque à tous mes devoirs ! Bienvenue à UCLA, j'espère que vous passerez de bons moments ici. Enfin, d'accord, c'est du travail, mais je vous assure que certaines personnes ici valent le coup d'oeil, et que les combats entre confréries valent bien n'importe quel divertissement d'écervelés à la télévision. » Bon, okey, elle ne dépeignait certes pas le plus beau des tableaux de son université favorite, mais au moins avait-elle le mérite d'être sincère. « Si vous n'en avez toujours pas eu l'occasion, je peux vous faire faire une petite visite guidée des lieux. Enfin, à deux conditions : la première étant que vous me laissiez ranger le bordel que j'ai foutu sur cette table, la deuxième, que l'on se tutoie. J'ai l'impression d'avoir soixante-dix ans, c'est très désagréable. » Et, toujours ce délicat sourire énigmatique sur son visage.

    Re: + forever is a long time, you know. ~ KANVAEL.

    Dim 17 Fév 2013 - 16:52
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    La belle inconnue était fort souriante en cette journée, un sourire radieux, qui sembla s'illuminer de plus belle lorsque notre ami borgne fit mention de son handicap. Comment un si joli sourire pouvait être encore plus beau ? Je l'ignore, mais, cette trentenaire venait de réaliser un exploit. C'est précisément pour ce genre de sourire envoûtant que bien des rixes ont eu lieues, voire même des guerres en des temps anciens. Hé oui, certains seigneurs étaient capables de rassembler leur armée, dans le but de livrer bataille, pour obtenir la main d'une femme convoitée par son sourire unique, et une grande beauté. Tout ça pour dire que, oui, à une certaine époque, des hommes auraient pu se battre pour cette femme, et qui sait, peut-être a t-'elle déjà connu cela dans une autre vie ? Peut-être fut elle une princesse ? Peut-être même fut elle la très célèbre Morgana ? D'autant plus qu'en connaissant un peu mieux sa personnalité, l'on pourrait venir à avoir des doutes à ce propos.

    Mais, là n'est pas le sujet pour l'instant, reprenons.

    Ainsi donc, alors que son œil apte semblait se délecter de la splendeur de cette scène se dessinant sous ses yeux, celui-ci aperçu de la surprise qui vint teinter cette toile de maître. Qu'avait-il dit de si improbable ? Lui prof ? Sûrement était-ce cela. Qui pouvait deviner qu'un homme de son âge, et borgne pouvait enseigner dans une des plus gandes écoles d'un si puissant pays ? Pas moi en tout cas ! Alors, la jeune femme s'excusa promptement pour ce malheureux mépris, rajoutant que tout deux étaient bel et bien collègues, se disant déçue d'avoir été si vite démasquée alors qu'elle, s'était trompée, tout cela, accompagné d'un doux sourire, camouflant une pointe de malice. Voulait-elle se jouer de lui ? Peut-être. Dans le doute, l'irlandais prit le temps de la réflexion, avant de se lancer dans cette joute -amicale- verbale.

    « Mais voyons, qui serait assez fort pour refuser le pardon à un si joli sourire ? Vous êtes toute pardonnée voyons. Et vous n'avez pas à être déçue, vous êtes une femme classieuse, avec une dégaine bien loin de ce que l'on pourrait trouver chez les élèves, une véritable femme, nulle raison de se tromper. »


    Le jeune homme sourit tendrement, il avait essayé d'arranger les choses pour ne faire que suggérer l'âge de la belle, tout en faisant des ronds de jambes, espérant qu'il aurait passé cette épreuve avec succès. A vrai dire, Kanvaël avait toujours été relativement doué de ses mots, calme, et posé, très rarement colérique, hautain ou insultant, il avait su plaire aux médias et aux amateurs de boxe. Bien entendu, il faisait figure d’ovni pour beaucoup, mais, il était grandement apprécié. Après tout, comment ne pas avoir une petite dose d'amour pour un combattant toujours poli, qui ne faisait aucune remarque désobligeante à ses adversaires, qui, eux ne s'en gênaient pas, et qui, après chaque victoire allait serrer la main de ceux-là, voire même leur rendre visite à l’hôpital lorsque cela était nécessaire, trouvant toujours les mots pour apaiser leur haine. Oui, Kanvaël savait user des mots presque aussi bien que ses poings, cela dit, il avait un grand défaut, il était un grand timide, bien qu'il ne l'ait pas forcément montré en ce jour, il lui était difficile de demander bien des choses.

    La présentation ancestrale de l'étranger fit bien rire l'enseignante, beaucoup rire. Si bien qu'elle s'attira bien des regards peu enviables de bon nombres de personnes présentes. Folie que cela, un petit rire, un petit bruit, nous sommes tous humains, ne pouvaient-ils pas supporter le moindre son ? Comme si la moindre petite chose pouvait les empêcher de lire durant des heures. Un rire en fond alors qu'ils lisent un livre ne devrait en aucun cas les gêner. Du moins, c'est mon avis, mais aussi celui de Kanvaël qui s'était mis à regarder étrangement les personnes concernées. La belle expliqua alors qu'ils avaient beaucoup entendu parler de lui et qu'il était l'exploit professoral de l'université, tout ça accompagné d'un clin d’œil charmeur. Lui, cependant, resta très sceptique face à cette déclaration ? Un exploit ? Lui ? Non, impossible. Des exploits en boxe ? Hmm, peut-être, mais, en tant que prof, jamais.

    « Moi ? Un exploit ? Je vous avouerai ne pas trouver en quoi je pourrai l'être, mais … Je veux bien vous faire confiance. »

    Il sourit timidement à cette déclaration. Très vite, l'inconnue n'en était plus une. Celle-ci se présenta sous le nom de Melody O'Donnel mais, qu'elle ne le servirait pas, tout ça, en lui serrant la main, tout en souriant. Kanvaël, en profita pour tourner légèrement sa main et la baiser. Et, il est toujours question de la main, et non d'autre chose.

    « Enchanté de faire votre connaissance. »


    Très vite, Melody continua sa présentation, se disant prof de littérature, principalement anglaise, mais aussi vice-adjointe, puis elle rajouta en rigolant qu'il avait intérêt à s'attirer ses faveurs. Le nouveau se joignit à elle pour rire légèrement, pour enfin se prêter au jeu son tour.

    « Oh … Je suis déçu, moi qui croyais me les être déjà attirées. Que me faudra-t'il faire ? Me voilà inquiet maintenant. »

    Le jeune homme garda une mine sérieuse, à la limite de celle mélancolique durant quelques instants, avant de rire à nouveau, regardant son interlocutrice ranger la fameux livre à cause de qui tout était arrivé. Enfin, à cause … L'on peut aussi très bien dire grâce, tout dépend de la personne et du point de vue. Suite à quoi, la belle lui souhaita officiellement la bienvenue, espérant qu'il se plairait bien ici, même si c'est un travail, que les personnes ici étaient bien, et que les combats entre confréries valaient le coup d’œil. Il sourit et la remercia avec politesse, écoutant la suite des choses. Elle lui proposa de lui faire la visite des lieux, à condition qu'il la laisse ranger le foutoir sur sa table et qu'il arrête de la vouvoyer, elle pensait avoir soixante-dix ans à cause de cela et que c'était désagréable, le tout accompagné du même doux sourire. Il en fit de même.

    « Merci pour vo... Ta proposition, j'avoue me perdre facilement dans cet endroit, cette école est plus grande que mon fief natal … Concernant vo … Ta demande, je vais essayer, mais, je ne promets rien. Si cela peut te rassurer, tu n'as rien d'une femme d'une tel âge, une merveilleuse trentenaire avec un grand charme voilà tout. Et … Je vais vous … Rah ! T'aider pour ranger, cela ira plus vite. »


    Avec un grand sourire, il lui ouvrit la voie de sa main chaleureuse, l'invitant à rejoindre sa table.

    Re: + forever is a long time, you know. ~ KANVAEL.

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