La nuit tombe avec des précautions de sioux sur le camping et le champ coloré des tentes, le bourdonnement rieur des festivaliers. Je m'engouffre sous la toile vert eau de mon petit monde et pose au sol le gobelet brûlant de café que je viens d'acheter... Une bonne part des campeurs est encore au festival mais la pluie, la pluie drue et tiède et rieuse de cet été , cette pluie incessante qui nous est tombée sur le corps et l'enthousiasme m'a poussée à rentrer, laissant William, William l'effronté, William le vainqueur de pluie et de dragon, profiter encore du spectacle.
J'ai de tels dragons qui courent sous ma peau et s'agrippent à ma gorge,à mes rêves et mes mots... et lui.. lui, lentement, les défait.
« Je rentre... Il fait dégueu »
Je l'ai senti hésiter...
Il a proposé de rentrer avec moi.
Il a plaisanté, prétendu vouloir me protéger.
Prétexté ma faiblesse et mille autres folies.
J'ai refusé, en riant, en lui prouvant que j'étais de taille à me défendre...
Notre corps à corps a duré quelques courtes minutes, le temps de quelques éclats de rire, le temps de savourer la lueur dans ses yeux et mon corps... Mon corps qui s'habitue à lui, qui ne se révolte plus... Mon corps qui s'apprivoise. Peut-être... Peut-être cette fois... Peut-être qu'avec lui... Parce qu'il n'exige pas, parce qu'il rit, parce qu'il patiente et qu'il ... Je souris malgré moi, en songeant à nos chamailleries et nos taquineries qui ne sont qu'un prétexte, pour lui, pour s'approcher... Pour que moi j'apprivoise mes réactions...
Je lui ai dit de profiter, que j'étais fatiguée qu'il fallait que je me repose, que le programme de demain me tentait bien trop, et qu'avec la pluie j'allais attraper la mort. Que j'étais une fragile et faible femme face au rhume, au rhume uniquement. J'ai réussi à le convaincre...
Parfois je me sens si légère. Parfois je me sens si sale. Un oiseau en plein vol. EN pleine marée noire. Une fille normale. Une menteuse. Une amie. Une manipulatrice. J'sais plus, parfois... J'me dégoute. J'espère. J'me vomis... J'en crève, de plus savoir parfois, qui je suis, et si je peux être ... Si je peux être à lui. Toute, entière, à lui. Ne pas seulement l'apprécier... Le désirer. Sentir ma chair s'allumer lorsqu'il approche...
Peut-être... Avec du temps?
Je tresse mes cheveux encore humide, assise en tailleur dans ma tente monoplace, mon café saveur noisette posé devant moi, alors que je me perds dans mes pensées... Cela viendra-t-il? SI je fais un effort? Il a une belle peau, un regard qui me réchauffe, une honnêteté fondamentale, une voix grave et rieuse, des épaules larges, des mains tièdes et fortes... Je devrais le désirer... Je vais le désirer... C'est sûr...
Une main pousse l'entrée de la tente, suive d'une chevelure sombre et d'une silhouette longiligne... Pia?
« ... Salut... Pia. Qu'est-ce que t...»
Elle entre sans attendre et tu lui adresses un regard perplexe, en la voyant trempée, quand la pluie a cessé depuis une bonne heure déjà et que toute personne à peu près saine se serait déjà chan... ah. Euh.
« Ca va? T'es pas trop gênée? »
Sa peau mate que le jeans humide dévoile, peu à peu, alors qu'elle s'escrime et que, dans ses efforts, elles pousse des grondements amusants. Deux jambes longues, galbées et le ventre qui,au dessus se dévoile sous mon regard ébahi.
« Putain mais qu'est-ce que tu me f... »
« Y espèl qué t'attendé pélson'.. »
« ... Je parle pas italien! »
Une rengaine que je lui refourgue souvent, depuis la rencontre où, vraiment, son accent la rendait quasi incompréhensible mais ou la chaleur de sa voix et son t-shirt trop décolleté m'avaient fascinée, bien malgré moi.
Son T-shirt lui couvre tout juste les fesse et ... oh... Je ne veux pas... Rougissante je me penche pour prendre mon café et en prendre une longue gorgée, les yeux résolument clos, pour chasser toute image.
« T'as pas de tente ou quoi? »
extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activismLola, quand elle voit une fille sexy