Ce soulagement. Son corps se détendait dans ses bras, la pression et la tension retombaient doucement, lui retirant un poids conséquent des épaules. A présent Adélaïde le savait, Andreas serait capable de tout lui passer, même les colères les plus noires et les plus détestables pour lui venir en aide. Et bon sang ce que ça faisait du bien de se savoir soutenue et assez aimée pour ça. Elle qui avait regretté pendant des jours de lui avoir donné sa confiance, elle qui pensait qu'il avait simplement fait acte d'abandon, elle le retrouvait enfin aujourd'hui. A présent elle se sentait bien coupable de lui avoir fait subir tout cela - bien malgré elle - alors qu'il ne le méritait absolument pas. Certes elle n'avait rien contrôlé, pas même ses gestes les plus brusques, mais si elle avait dit des mots qui avaient dépassés sa pensée, il est clair qu'ils reflétaient tout de même ce qu'elle avait ressenti. Ses mots avaient exagérés, gonflés, surdimensionnés mais ils avaient bien exprimés une douleur réelle. Pendant un temps, oui, elle avait cru le détester, le haïr. Mais tout cela n'était qu'un masque pour camoufler autre chose: la peur. Cela faisait tellement longtemps qu'elle était malade, qu'elle avait peur de guérir, qu'elle avait peur de ne pas se reconnaitre dans le miroir ou dans son comportement. Et dans l'autre sens, elle avait peur que cela ne fonctionne pas, qu'elle se retrouve coincé dans sa maladie, dans ses envies de sexe permanentes. Mais ce dont elle avait surtout peur, c'était de sa propre fragilité. Adélaïde était fragile et si la guérison marchait, elle allait se percuter au monde et elle savait d'avance que ça allait faire mal. Relâchant la pression autour d'Andy, elle ne pouvait s'empêcher de rire un peu au surnom d'idiote qu'il venait de lui donner. Attrapant la manche de son pull, elle essuyait ses yeux tout en répondant tant bien que mal à sa question. « C'est difficile à dire. J'ai peur, je me sens seule contre moi-même, incomprise parfois, c'est difficile et de l'autre côté je suis pressée que ça se passe et déterminée à y arriver malgré tout. » Pour elle, pour lui, pour son père, pour eux, pour leur amitié et pour tout le reste qui pouvait constituer sa vie, elle voulait y arriver. Pendant un instant son regard dérivait vers le couloir derrière Andy, observant parfois les infirmiers qui passaient devant la porte, aussi bien pour vérifier que tout va bien ou tout simplement pour vaquer à leurs occupations. « Tu restes combien de temps? Et toi ça va? Raconte-moi tout. » Deux semaines enfermée, elle voulait un peu vivre à travers lui très certainement.Spoiler :Comment tu fais pour faire court? Apprends-moi.
she feels safe in |