For one eternity.
AYANA AND MAGGIE
Treize heure trente passé. Je quitte mon appartement après m'être rempli l'estomac de ces lasagnes divines. Ca faisait un petit moment que je n'avais pas cuisiné ça. Me voilà bien callée pour l'après-midi. Justement, j'ai prévu un petit tour à la bibliothèque de LA. Il y a un livre qui fait parler de lui en ce moment, que je compte bien dévorer. L'histoire d'une nana malade, sur la pente glissante qui mène à la mort, mais qui pourtant, va rencontrer sa moitié. C'est tellement pathétique ce genre de romance que j'en deviens dingue. Le cliché parfait d'un amour utopique qui, dans le monde réel n'a pas la moindre chance de naître. Mais que voulez-vous ? Nous les filles on aime ça. L'auteur nous vend du rêve et nous on le consomme comme des morts de faim. C'est peut-être ça mon problème d'ailleurs. Je suis tellement lassée des hommes d'aujourd'hui. Tous avares de sexe sans chercher à aller plus loin, simplement par pur égoïsme. Tss. Et je déteste ce manque d'attention et cette solitude que je dois traîner sur mes épaules tous les jours. Alors si ce bouquin peut me faire quitter tout ça durant quelques pages, je ne vais pas manquer l'occasion. En plus de cela, le film va bientôt être diffusé au cinéma, alors je compte bien lire ce livre avant de le voir sur grand écran. En espérant qu'il reste encore un exemplaire dans cette grande bibliothèque. Etant donné que c'est un succès en ce moment, je ne m'avance pas trop que la probabilité qu'il y soit encore. Je croise tout de même les doigts dans mon dos, en me dirigeant vers ma voiture.
Je devrais peut-être y aller en bus me direz-vous. C'est vrai que je ne la sors pas souvent ma titine, parce que conduire à Los Angeles c'est un peu comme chercher une place assise dans un métro japonais. Une horreur. Le temps dehors est tellement mauvais aujourd'hui que je refuse de traverser la ville sous cette pluie torrentielle. Malgré le bruit des gouttes qui viennent violemment s'écraser sur le pare brise, j'avance doucement sur les routes urbaines, le son monté à bloc, et chantant à outrance ce tube de London Grammar qui inonde les radios. Eux aussi me vendent du rêve. En poussant la chansonnette, je laisse mes pensées naviguer vers des idées plus belles et apaisantes. Jusqu'au parking de la grand bibliothèque. Quarante minutes plus tard. Sans perdre une seconde, je ferme l'engin à clef, trotine vers l'ascenceur jusqu'à l'accueil de bâtiment. C'est calme ici. Même la pluie à l'extérieur est plus bruyante. Rapidement et en chuchotant, je demande à la vieille bibliothécaire où je peux trouver ce fameux roman. Ces yeux me toisent de bas en haut, sans aucune expressions sur son visage. J'ai le sentiment de la déranger dans sa lecture d'un polard vieux d'une vingtaine d'années. Toujours aussi silencieuse et neutre, elle me fait un signe de tête vers la gauche. Je tente malgré tout un sourire avant de la quitter. Quelle politesse ! Peut-être que je sens le chien mouillé. Je veux bien le croire. Mais un petit bonjour ne fait de mal à personne.
Je marche un petit moment à travers les grandes allées de livres, survolant du regard chaque étiquette collé au dessus des allées, pour trouver la mienne. Je tourne enfin dans ce rayon, me rapprochant des noms d'auteurs. C'est toujours le moment le plus énervant d'une recherche de bouquin ici. Les noms sont triés par ordre alphabétique et pourtant, si tu ne trouves pas le tien, c'est la panique mentale qui commence. Mais le voilà ! John Green. Nos étoiles contraires. Soupirant dans un sourire, heureuse d'avoir trouvée le dernier exemplaire, je tends la main pour l'attraper, quand j'en frôle une autre qui désire la même chose que moi. Toutes les deux nous le saisissons avant de stopper tout mouvement brusque. Je tourne la tête vers l'inconnue, tenant toujours fermement l'ouvrage dans ma main. C'est une asiatique en fauteuil roulant qui me dévisage avec surprise. « Oups pardon, je ne vous avais pas vu. » C'était trop beau pour être vrai. Ne vous avais-je pas dit que ce livre était convoité de tous ? ...
Je devrais peut-être y aller en bus me direz-vous. C'est vrai que je ne la sors pas souvent ma titine, parce que conduire à Los Angeles c'est un peu comme chercher une place assise dans un métro japonais. Une horreur. Le temps dehors est tellement mauvais aujourd'hui que je refuse de traverser la ville sous cette pluie torrentielle. Malgré le bruit des gouttes qui viennent violemment s'écraser sur le pare brise, j'avance doucement sur les routes urbaines, le son monté à bloc, et chantant à outrance ce tube de London Grammar qui inonde les radios. Eux aussi me vendent du rêve. En poussant la chansonnette, je laisse mes pensées naviguer vers des idées plus belles et apaisantes. Jusqu'au parking de la grand bibliothèque. Quarante minutes plus tard. Sans perdre une seconde, je ferme l'engin à clef, trotine vers l'ascenceur jusqu'à l'accueil de bâtiment. C'est calme ici. Même la pluie à l'extérieur est plus bruyante. Rapidement et en chuchotant, je demande à la vieille bibliothécaire où je peux trouver ce fameux roman. Ces yeux me toisent de bas en haut, sans aucune expressions sur son visage. J'ai le sentiment de la déranger dans sa lecture d'un polard vieux d'une vingtaine d'années. Toujours aussi silencieuse et neutre, elle me fait un signe de tête vers la gauche. Je tente malgré tout un sourire avant de la quitter. Quelle politesse ! Peut-être que je sens le chien mouillé. Je veux bien le croire. Mais un petit bonjour ne fait de mal à personne.
Je marche un petit moment à travers les grandes allées de livres, survolant du regard chaque étiquette collé au dessus des allées, pour trouver la mienne. Je tourne enfin dans ce rayon, me rapprochant des noms d'auteurs. C'est toujours le moment le plus énervant d'une recherche de bouquin ici. Les noms sont triés par ordre alphabétique et pourtant, si tu ne trouves pas le tien, c'est la panique mentale qui commence. Mais le voilà ! John Green. Nos étoiles contraires. Soupirant dans un sourire, heureuse d'avoir trouvée le dernier exemplaire, je tends la main pour l'attraper, quand j'en frôle une autre qui désire la même chose que moi. Toutes les deux nous le saisissons avant de stopper tout mouvement brusque. Je tourne la tête vers l'inconnue, tenant toujours fermement l'ouvrage dans ma main. C'est une asiatique en fauteuil roulant qui me dévisage avec surprise. « Oups pardon, je ne vous avais pas vu. » C'était trop beau pour être vrai. Ne vous avais-je pas dit que ce livre était convoité de tous ? ...
Spoiler :
Je me suis laissée emportée. Pardon.