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    Re: ▬ all fall down ▬ grace et andreas.

    Dim 7 Déc 2014 - 22:53
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    Identité HRP : Eugénie.
    Gameplay : RP à la 3ème personne. Nombre de lignes variable.
    Disponibilité RP : Disponibilité Limitée
    Avatar (+ crédits) : Marcus Hedbrandh
    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
    Métier/occupation : Chef de publicité à Millenium Advertising.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Grace doit avoir oublié la majorité de sa soirée, et peut-être de sa nuit. Avec tout ce qu'elle a bu et son ami à l'hôpital, personne ne lui en voudra ni même moi, celui qui a été dérangé au beau milieu de la soirée pour ce gros chagrin. Il n'y a aucune ironie en moi, aucun sarcasme. Elle peut avoir tout oublié, ou rien oublié, je ne serai nullement réprobateur avec elle. C'est vrai que ma conscience serait soulagée si elle pouvait m'assurer, par je ne sais quel moyen, ne pas se souvenir de ces mots prononcés dans la nuit, mais une autre partie de moi s'en blesserait aussi, quelque part. Ouais, en vérité, je ne sais pas ce que je veux. Alors j'attends qu'elle creuse dans sa mémoire, redoutant son regard autant que je le soutiens. « Elle est … » Mes doigts glissent sur l'anneau sans fin du porte-clef, signe que je m'impatiente déjà. « Quelque part dans South central. » En la fixant, je crois comprendre qu'elle me fait miroiter exprès. Comme une enfant qui n'ose pas avouer sa bêtise, vous voyez ? Elle sait très bien où se trouve sa fichue bagnole. Elle n'a rien oublié et moi je tente de garder la tête haute. « Proche du bar. » Haute, mais c'est difficile. « Je … » Sa voix me revient à l'esprit aussitôt. Ces trois mots qui ont réussi à me tyranniser ou me fasciner, je ne sais même plus. Je crois que je suis sur le point de vaciller à nouveau. Ma mâchoire se serre et cela devient si déstabilisant que je décide de briser notre contact visuel pour abaisser mes paupières un bref moment, par pure gêne.

    Je croyais que les hommes étaient toujours forts.
    Je m'étais trompé sur toute la ligne.


    « Je crois qu'il me faut une douche. » Pour me sauver peut-être, ou se sauver elle ? Cela importe peu, tant que l'embarras promet de s'effacer de cette pièce d'ici un instant ou deux. Tout du moins, c'est ce que j'avais l'illusion de croire. Est-ce que j'ai été naïf ou suis-je décidément à côté de la plaque dans cette relation ? Grace s'approche de moi, accélère mon rythme cardiaque. Ses doigts sur moi ont toujours ce même pouvoir, celui d'attirer toute mon attention, tout mon dévouement envers elle, mais il ne s'agit pas que de ça. Non, ce serait presque trop simple ainsi. « Merci pour cette nuit. » J'ose la regarder, me plonger un moment dans le bleu étrangement froid de ses prunelles. Sincère, elle l'est. Sérieuse aussi, curieusement sérieuse malgré ce sourire esquissé. Ca m'arrache un effort mais je le lui rends avec une timidité qui m'étonne moi-même. « Tu veux venir avec moi ? » La confusion règne. Les extrêmités de mes lèvres se rabaissent, je les sens lourdes, prises par surprise. Venir avec elle ? … « Sous la douche, à l'hôpital … »

    Perdu ou pas...
    La vérité c'est que là, maintenant, je te suivrais partout.


    Ca me prend violemment. J'aimerais détruire une bonne fois pour toutes ces barrières. Ne plus avoir peur. La serrer dans mes bras, tellement fort. L'embrasser, putain. Je crève de retrouver ses lèvres, bien plus dignement qu'hier soir, bien plus assurément que jamais. Lui dire que je suis un idiot, et arrêter de jouer au con. Apprendre à la soutenir avec dignité. Avouer ma lâcheté. Tout ça pour la soulager. Je sais que cela ferait de moi quelqu'un de bien meilleur à ses yeux, j'aimerais tellement que ce soit facile, mais elle et moi avons dépassé depuis longtemps le jeu d'enfants.

    Abandonnant ce trousseau de clé féminin sur le bureau, je viens effleurer ses mains du bout de mes doigts et retrouve son regard, paumé, désorienté. Elle doit l'être autant que moi, à l'évidence, mais c'est bel et bien elle qui tente de mener la barque ce matin, sur cette rivière sinueuse. « Je ne sais pas si... » Si je pourrai le faire. Si c'est correct. Je bloque, tu vois. C'est un peu comme marcher sur des oeufs sans les casser. Peur de me foirer. Peur de mes propres désirs, de ce que tu provoqueras en moi entre ces quatre parois. Peur de ne pas être à la hauteur là-bas, dans cette chambre blanche. Aide-moi, encore. « Grace... » Tu me laisses patauger mais tu as raison, tu as bien raison. C'est ça la vie, patauger, se dire qu'on passe tous par là et chercher une solution. En sortir plus grand. Tu ne te rends pas compte de tout ce que tu fais pour moi. Ça, non... Je m'accroche un peu plus à l'une de ses mains, intensifiant en même temps mon regard dans le sien. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée. » Si je suis la personne idéale pour te soutenir. Si je ne vais pas me brûler davantage les ailes en restant avec toi quelques heures de plus. Chaque heure m'attache un peu plus et depuis cette nuit, tout a été bouleversé. J'essaye d'être convaincant du regard mais ce doit être un catastrophe. Une douce mort... Comment pourrais-je la convaincre sans être moi-même convaincu ? « Tu vois, si je ne pars pas maintenant, je ne sais pas quand je le ferai. » Ce n'est pas très drôle mais j'arrive à en rire un peu, tellement c'est fou, tellement c'est évident. Je n'ai pas envie de partir, encore moins de la lâcher. Quoi qu'elle me fasse subir. « Ça ne me ressemble pas, tout ça. Dormir avec une fille sans rien faire, prendre une douche avec elle sans rien faire, l'emmener voir son ami mourant et souffrir en silence parce qu'elle souffre, penser déjà au soir à venir et me demander si je pourrai à nouveau m'endormir avec elle... » Il parait que de parler, cela résout les maux. C'était facile à dire. On est dans le merdier... Elle autant que moi, j'espère qu'elle s'en rend compte au moins. « Tu n'as pas oublié pour cette nuit, n'est-ce pas ? » Ce devrait être le moment le plus dur, celui qui m'achèverait. Alors je ne comprends pas pourquoi mes doigts s'entremêlent aux sien, pourquoi mes mains l'attirent vers moi, entre mes jambes. Pourquoi j'approfondis ce regard un long moment avant d'aller coller mon front contre sa poitrine, contre le haut de son ventre. M'enivrer de son odeur salvatrice qui me manque déjà. « Réponds-moi... »
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    ▬ all fall down ▬ grace et andreas. - Page 2 159e90271600af90ceb050e38c0779f982702486
    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: ▬ all fall down ▬ grace et andreas.

    Lun 8 Déc 2014 - 13:52
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    Grace W. Nolan
    Grace W. Nolan
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    Nationalité/origines : Américaine
    Orientation & situation : Eléa ♥
    Métier/occupation : A la recherche d'un emploi
    Études & fraternité/sororité : Architecture, athlétisme.
    Résidence : Chez Kai, pour l'instant.
    Tout ce que je veux de sa part, tout ce que j'attends, c'est un oui. Un simple oui. Qu'il soit décidé, timide, murmuré, hurlé, peu importe mais je désire seulement l'entendre. Le ressentir ou je ne sais quoi. Que sa voix me frappe en plein cœur et qu’on fasse comme si ce matin tout était normal entre nous. Oui, il va venir avec moi sous la douche, pour qu'on s'acoquine une nouvelle fois, pour qu'on s'apprécie et s'unisse comme il se doit, et je ne parle pas que de sexe, non, juste moi sous l'eau dans ses bras. Peu importe je prendrai de lui ce qu'il voudra. Oui, il m'accompagnera à l'hôpital, me prendra la main quand je sortirai de la chambre de mon meilleur ami, anéantie. Oui, Grace, je t'aime aussi ... Mais il ne dit rien, et moi j'ai l'impression que le sol s'ouvre sous moi. Que c'est l'enfer tout ça. Attendre c'est tout ce que je déteste faire, je pensais qu'il me connaissait, que quand je veux quelque chose habituellement je l'obtiens, tout simplement. Et si je suis une princesse pourrie gâtée sur ce point, j'espère aussi qu'il sait, que ce n'est qu'une image que je me suis forgée. Il pose mon trousseau de clés, laisse courir ses doigts sur les miens, les retient. Je ne m'aperçois que je retiens mon souffle que lorsque je l'entends prendre la parole à nouveau, prononcer ses mots. Son hésitation. « Je ne sais pas si... » Pauvre con. Je reste là, à vouloir qu’il me lâche, sans avoir la force de l'éloigner, puisque à défaut d’un oui, sa phrase n’est qu’un simple déguisement au mot non. Ça me prend la gorge, les tripes et le reste. Il ne veut pas, et j’ai envie de me mettre à rire. A rire nerveusement, jaune aussi, ce qu’elle a pu être bête, Grace, vraiment. « Grace... » Ta gueule, franchement, ferme-la. Je vais vomir, je crois. Je vais gerber mon attachement, mes sentiments, mon amour, je me hais si fort, et lui plus encore. Ce n’est pas sa voix qui est en train de frapper mon cœur, mais ma stupidité. Comment j’ai pu croire qu’on allait arrêter le compliqué ? Non, c’est une chose dans laquelle on se complait. Je suis en train de crever, et bon sang, je jure que c’est douloureux de le faire, pourquoi je lui ai demandé ça ? Maintenant j’ai juste envie de le voir partir d’ici, parce que mon prénom dans sa bouche sonne comme une insulte suprême. Et sa main qui tient toujours la mienne, son regard qui s’accroche au mien, j’aurai presque préféré qu’il me crache au visage, je vous le promets. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée. » Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi encore mes larmes semblent monter ? Je suis faible par ta faute, regarde ce que tu m’as fait. Regarde comment je ne sais plus exister. Mais au moins, je peux t’accorder une chose, c’est que tu as raison, ce n’est pas une bonne idée. Toi et moi, ça n’a aucune logique, c’est une grande connerie. Comédie. Alors je me mords la langue afin de ne pas être mauvaise, je prends sur moi pour ne pas le gifler. Ouais, je respire calmement pour tenter de ne pas m’enflammer. Je suis tellement en colère contre lui que ça me glace le sang, et encore plus en colère contre moi. Oui, je m’en veux de t’avoir laissé avoir ce pouvoir sur moi. « Tu vois, si je ne pars pas maintenant, je ne sais pas quand je le ferai. » Oh et ça, ce serait un énorme problème, n’est-ce pas ? Qu’on essaie de se conduire en adulte toi et moi ? Et quand il rit, je réalise que moi je n’en ai plus envie. Non, je veux juste stopper cette mascarade, qu’il me quitte et qu’on en parle plus. Après tout, il n’a même pas à me quitter, non, parce que nous ne sommes rien l’un pour l’autre. Deux cons qui n’auraient pas dû se rencontrer, pour sûr que la vie aurait été plus simple à supporter. Évidemment je pourrai me poser plus de questions, lui dire que ce n’est pas grave s’il ne rentre pas, s’il reste avec moi, mais je suis aveuglée par quelque chose de plus grand, qui ressemble à un égo démesuré que je n’ai jamais réussi à contrôler. « Ça ne me ressemble pas, tout ça. Dormir avec une fille sans rien faire, prendre une douche avec elle sans rien faire, l'emmener voir son ami mourant et souffrir en silence parce qu'elle souffre, penser déjà au soir à venir et me demander si je pourrai à nouveau m'endormir avec elle... » Sans pouvoir m’en empêcher, je me mets à soupirer fortement, peut-être même un brin sarcastique ; parce que ça me ressemble, tu crois ? Désolée monsieur Klein de vous faire subir tout ça. J’aurai du dire à Jamahl de ne pas mourir, comme ça nous n’en serions pas là.

    Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas.
    Et je n’ai jamais eu de contrôle sur moi.
    Personne n’a jamais réussi.
    J’aurai pu t’aimer.


    Je ne suis pas de celles qui passent leur temps à rassurer l’autre. Je voudrai bien l’envoyer parler à mes exs, peut-être qu’ils lui expliqueraient, que Grace s’aime trop pour aimer. Qu’il est l’exception et qu’il devrait s’en contenter. Faut croire que l’amour parfois, ne suffit tout simplement pas. De toutes les façons, j’ai pu vivre sans lui jusqu’à ce qu’on se rencontre, je saurai faire maintenant qu’on se connait. Je suis plutôt douée pour rayer les gens de ma vie, je te le promets. « Tu n'as pas oublié pour cette nuit, n'est-ce pas ? » Je fulmine intérieurement, et je me demande si je dois vraiment répondre à cette question. Quand ses doigts s’entremêlent aux miens, quand son corps m’attire vers le sien, je me laisse alors que je n’ai qu’un désir, lui dire d’arrêter. Qu’il ferait mieux de nous éviter ça, au moins, on s’en sortirait sans trop de dommages et intérêts. Son visage rencontre finalement mon ventre, et sa respiration devient plus profonde. Si ça aurait pu me plaire, le fait est que ça me fait l’effet contraire. « Réponds-moi... » Ça ne peut pas marcher comme ça. Toi qui me dis que tu ne veux pas de moi, parce que ce serait trop grand, parce que ce serait n’importe quoi, et moi qui te dis une nouvelle fois ce qu’il se passe à l’intérieur de moi quand tu es proche de moi. Tu ne te reconnais pas ? Sois sur que nous sommes deux dans ce cas. Alors je reste tout de même plusieurs secondes dans cette position, à attendre de trouver les bons mots, je voudrai même me calmer, pour mon bien, pour le sien. Mais je ne me suis jamais soucié de ce qui pouvait me rendre heureuse lorsqu’il est question de sentiment, alors les siens, je n’ai pas peur de les abimer, quand je sais que je suis capable de piétiner les miens. C’est ça mon propre bien, je me protège comme je le peux, et j’aurai dû le faire il y a un an déjà, je savais qu’on aurait dû s’arrêter à une seule et unique fois. Je regrette qu’on en soit arrivés là. Je regrette de t’aimer, parce que bon sang … C’est d’un simple oui, aujourd’hui, dont j’aurai pu me contenter. Mon corps s’éloigne finalement du sien, et ma voix tremble quand je lui dis. « Me touche pas. » C’est mauvais, aussi mauvais que cela peut lui sembler. Je crois bien qu’en réalité c’est mon corps tout entier qui est en train de chanceler. « Permets-moi de te dire que je suis désolée dans ce cas. » Je recule encore, je voudrai retourner dans mon lit, ce moment où il n’y avait que lui. Que moi. Que nous, juste ça. « Je ne voulais rien faire pour perturber ton petit équilibre. » Non promis, je ne voulais pas venir t’embêter dans ta petite vie. Je n’aurai pas du t’appeler cette nuit. Et je m’énerve intérieurement, je me sens en train de bouillonner. Je lâche enfin mon rire nerveux, presque dément, et dans mes mains je prends mon visage pour essayer de ne pas sombrer sous le poids de tout ce qui peut se trouver dans mon esprit perturbé. Bordel, je t’ai dit que je t’aimais, et toi tout ce que tu trouves à répondre c’est que ça ne te ressemble pas, que ce n’est pas une bonne idée ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité. « T’sais quoi ?! » Je hurle toujours de cette même voix tremblante que je commence sérieusement à détester. Je ramasse son t-shirt pour lui envoyer en plein visage. « Si ça ne te ressemble pas. » Je m’approche de lui, et lui lance un regard emplie de je ne sais quoi, de déception, de haine, amour et tristesse. J’ai le cœur en ébullition, quand finalement je lui dis presque trop calmement. « Dégage de chez moi. » La prochaine fois qu’on te dit « Je t’aime », réponds juste que toi aussi.
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    Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
    ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
    C'est là que je t'aimerai toujours,
    c'est là que je t'attendrai.

    Re: ▬ all fall down ▬ grace et andreas.

    Lun 8 Déc 2014 - 15:45
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
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    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Bien que je n'hésite parfois pas à mentir pour sauver ma peau, je pense être malgré tout quelqu'un de plutôt honnête et franc avec les autres. Me cacher derrière des mensonges pour plaire ou me rendre plus intéressant n'a jamais été mon passe-temps favori, disons-le. Cependant, avec elle et sur un sujet aussi délicat que peuvent l'être les sentiments, je peine à dire exactement tout ce que je ressens. Il n'y a aucun schéma à faire pour expliquer ce que l'on entretient sans peine pourtant. Si je ne pose pas des mots précis, si je tente de m'exprimer à ma manière sur tout ce qu'elle provoque en moi, c'est parce que je suis incapable de faire autrement. Comment mieux lui faire comprendre que je tiens trop à elle qu'en lui avouant que je désire rester avec elle, encore et encore ? Je n'ai jamais été doué, c'est vrai, mais ce n'est pas comme si j'avais eu l'occasion de m'entraîner avant elle. Parce qu'aucune autre fille ne m'a fait ressentir tout ça, parce que je n'ai jamais autant désiré partager un peu de ma vie avec une autre qu'elle. Je croyais donc m'en sortir ainsi, je le croyais vraiment.

    Désillusion. Amertume. Crève-cœur.

    Son corps s'écarte trop rapidement, trop brusquement, et j'ai à peine le temps de retenir ses mains. « Me touche pas. » Cela m'est devenu impossible. Mais je plante mes prunelles dans les siennes et je la regarde, interdit. Incompréhensif et désabusé. « Permets-moi de te dire que je suis désolée dans ce cas. » Et c'est cet air hautain qui vient prendre possession de son visage, de toutes ces parcelles que je détaille du regard. Elle me prend de court et attaque fort avec cette réaction mais je refuse de me laisser abattre aussi facilement. Alors je résiste, j'essaye de comprendre. Je l'invite à lâcher d'autres explications, pourtant persuadé à l'avance qu'elles me feront mal. « Je ne voulais rien faire pour perturber ton petit équilibre. » Il est déjà perturbé depuis trop longtemps et j'ai conscience que cela ne changera plus, que je vais devoir apprendre à le gérer. Mais Grace est trop douée pour descendre les gens, et il faut évidemment que je devienne sa cible numéro un. Qu'ai-je osé dire, si ce n'est qu'elle était importante pour moi ? Que ça me fait flipper à ne plus en dormir sereinement. Et voilà qu'elle m'assaille à coups verbaux. Je dois renoncer à obtenir de l'aide, d'elle ou d'ailleurs, et dois subir à nouveau comme un vulgaire pantin, incompétent dans sa propre vie.

    Changer pour me calquer à tes désirs.
    Perdre de la hauteur violemment.
    Tout ça par amour pour toi.
    Est-ce vraiment inscrit quelque part ?


    Attend-elle un idéal ? Un homme qui saurait être là pour elle sans sourciller, chaque fois qu'elle en éprouverait le besoin ? Qui saurait la réconforter avec mieux que deux bras maladroits, avec des mots choisis précautionneusement ? Qui lui dirait ô combien elle se trompe au petit matin, qu'elle est la plus belle de toutes ? Qui lui répondrait qu'il l'aime aussi sans aucune prise de conscience, sans même avoir peur ? Un homme aussi qui accepterait de l'accompagner partout où elle irait sans broncher, juste parce que ce serait elle, elle bon sang. C'est ça qu'elle veut ? Putain, Grace.

    J'aimerais qu'on m'apprenne.
    Comment aimer, comment t'aimer.


    Je déteste la voir dans cet état. Et je me déteste un peu aussi, c'est vrai, pour ne pas avoir été l'homme idéal, celui qui l'aurait comblée dans cette journée morose. S'il n'avait suffit que de quelques mots pour la rassurer et passer une journée sans heurt, alors j'aurais dû être capable de les dire, pour elle, pour ce qu'elle traverse. J'arrive à m'en vouloir mais je ne suis pas magicien et je ne serai jamais parfait. Peut-être même que je ne serai jamais un homme à la hauteur de ses attentes et cette seule idée suffit à me crisper davantage. « T'sais quoi ?! » Oui je sais, je vais devoir prendre la porte parce que madame est trop blessée dans son ego. Et récupérer mon t-shirt au passage, que j'attrape négligemment à la volée avant de lui lancer un regard exaspéré. « Si ça ne te ressemble pas. » La furibonde s'avance vers moi et me fusille avec son regard que je ne sais pas comment interpréter tellement il m'exprime un tas de choses. Je pourrais tout faire pour rester calme mais la vérité c'est que je chauffe depuis tout à l'heure, que je commence à bouillir moi aussi pour toutes ces manières qu'elle me fait. Elle réussit souvent à me contrôler inconsciemment, c'est vrai, mais je reste moi-même malgré tout, un homme qui déteste qu'on lui crache son venin à la gueule pour des abstractions. Je sais déjà ce qu'elle va me balancer, je le sais autant que j'affronte son regard avec rancœur. Une rancœur nette oui, mais aussi et surtout une déception immense. « Dégage de chez moi. »

    Ne me dis pas qu'un “je t'aime” aurait suffi.
    Parce que ça va me rendre fou.


    En fait, ça me rend déjà fou. Cette prise de conscience là, qu'elle s'emballe et me veuille hors de sa vue pour la simple et exécrable raison que je n'aie pas su être à cette hauteur-là dans ses exigences. Pour deux ou trois mots que je n'aurais pas su dire ? Parce qu'il s'agit bien de ça non ? C'est ce qu'elle aurait voulu. Quoi, sinon ? Faudrait être stupide pour ne pas le comprendre ! Putain de fierté, encore et toujours elle. Je relâche nerveusement mon t-shirt et me lève pour me rapprocher d'elle, énervé à mon tour. « Alors voilà, c'est tout ? C'est aussi simple que ça ? J'ai foiré à l'épreuve ultime alors tu me jettes de chez toi comme si je n'étais qu'un gros salopard ? » Ouvre les yeux. Encore plus. C'est pas possible que tu ne voies rien, que tu ne comprennes pas. Les filles sont en général plus douées que les mecs à ce niveau-là mais moi je n'ai pas eu de chance, je suis tombé sur la fille plus bornée au monde. « Putain Grace, tu veux quoi ? Monsieur Parfait pour Madame l'Imparfaite ?! Est-ce que je te demande d'être exactement comme j'aimerais que tu sois, moi ? » Je hurle aussi, je crois. Certainement parce qu'elle le faisait aussi, qu'il n'y a peut-être que comme ça que je peux m'exprimer pour qu'elle m'entende. J'en sais rien, je m'emballe, tout ça pour des putains de sentiments. « Ça ne te vient pas à l'idée que ça puisse être difficile pour moi aussi ? Il te faut quoi pour réaliser que t'es pas la seule à avoir mal, ou peur, ou juste à galérer ? T'es peut-être chez toi mais ça ne fait pas de toi une reine, descends de ton piédestal ! J'essaye d'être sincère avec toi sur tout ce que je ressens et tout ce que tu trouves à faire c'est me jeter dehors ? Merde, sérieusement. » Je revêts mon t-shirt à la vitesse éclair avant de me retourner à nouveau vers elle, complètement dégoûté. « Tu ne comprends pas ? Que tout ça me fait flipper. Que t'es la première... J'essaye de tout faire comme il faut et toi au moindre faux pas tu... oh peu importe. » J'en ai marre, de tout ce bordel, de toute cette haine qui ne sert à rien sinon à nous déchirer. Ça ne devait pas se passer comme ça. J'aimerais lui faire passer un horrible quart d'heure mais je repense à ce Jamahl, au fait qu'il est peut-être en train de disparaître. De crever pendant qu'elle et moi on s'entretue comme deux juvéniles. « T'as raison, faut que je dégage d'ici. J'aurais jamais dû venir te repêcher hier. » Après l'avoir regardée une dernière fois, je me retourne, passe devant son bureau, attrape les clés de sa voiture et les lui jette sans même croiser ses yeux. « Démerde-toi avec ça. » Et c'est avec toute cette rage sur le cœur que je me dirige vers la sortie pour m'échapper. Sans lui avoir dit ce que je ressentais vraiment, au plus profond de moi-même. Sans avoir été suffisamment parfait.

    Je t'...
    Pardonne-moi.
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: ▬ all fall down ▬ grace et andreas.

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