Re: And dreamed of paradise. - Madice.

Ce lieu public se transforme en une bulle privée, un endroit où nous sommes seules au monde et où personne ne pourrait nous déranger. Madison se déconnecte davantage, de seconde en seconde et je prends encore du plaisir à la regarder gesticuler de bien-être, s'accrocher à cette barre métalique qui reçoit toute la tension dont elle est l'heureuse victime. Ma bouche, mes doigts, tous cherchent à lui faire le plus de bien possible, étudiant la moindre de ses réactions pour réussir au mieux cette mission. Finalement, la vague se déverse en elle, l'affaiblit un maximum, au point de la déstabiliser. Elle se retrouve face à moi, à genoux. Je me rapproche, l'observe tendrement et caresse ses cuisses comme si c'était naturel. Quand elle reprend ses esprits, je souris et d'autant plus à sa question. « Allons-y, menteuse. » Je pose mes lèvres sur les siennes avant de me relever pour enfiler ma culotte, puis ma robe rapidement, non sans manquer de tomber plus d'une fois. Cet intermède coquin ne m'a pas fait dessaouler, malheureusement. Une fois rhabillées nous sortons de l'ascenseur et je suis Madison jusqu'à la porte de son appartement, le coeur toujours agité. La raison ? Ce que vient de m'offrir mon amie, mais pas seulement. Je retrouve au fil des minutes mes facultés intellectuelles d'origine et il m'est donc plus aisé de reconnaître l'endroit. Des connexions s'établissent dans mon cerveau. La rue, l'immeuble, l'ascenseur... C'est fou, quand même. Appuyée contre le mur, je regarde Madison en train de chercher ses clefs, la tête encore un peu embuée. Je ne pense même pas à regarder le nom inscrit sur la petite plaque accrochée à la porte et pourtant, si je l'avais fait, j'aurais tout compris de suite, sans patauger. « Je crois que tu habites dans le même immeuble que RJ. » Je me mets à ricaner. « Ca aurait été marrant qu'il tombe sur nous dans l'ascenseur... » Comme je suis hilarante, parfois.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

But it flew away from her reach.

Alice & Madison.

fiche par ©century sex  

Je me remets à peine de mes émotions avec Alice. Ça faisait tellement longtemps que nous nous n’étions pas rapprochés à ce point. D’avoir vécu ça avec elle dans l’ascenseur efface totalement tous les moments sombres que l’on a pu avoir ensemble. Quand je regarde la brunette, je vois mon amie de toujours, une femme séduisante. J’ai hâte qu’on aille dans ma chambre, qu’on s’allonge l’une contre l’autre, que sa présence continue de me réconforter. En même temps qu’elle, j’essaie de me rhabiller mais ce n’est vraiment pas folichon. Mais qu’importe ? C’est seulement pour traverser le couloir et l’appartement jusqu’à ma chambre. Je cherche les clefs dans le sac à main tout en allant devant la porte. Je galère pour trouver la serrure, génial ! C’est alors qu’Alice me surprends… « Je crois que tu habites dans le même immeuble que RJ. » RJ ? Je me frappe contre le front. Je me sens conne, mais alors, vraiment très conne. « Ca aurait été marrant qu'il tombe sur nous dans l'ascenseur... » ajoute-t-elle. Elle m’achève totalement. Je laisse tomber pour ouvrir la porte. Je me retourne et regarde Alice : « Je… je suis désolé, Alice, j’ai… j’ai totalement oublié… » Je la fixe, je me sens mal pour le coup. Je prends ses mains pour m’assurer qu’elle ne s’en aille pas en courant. « C’est… l’appartement de RJ. Il était parti quand je suis arrivée. Hiroki cherchait un colocataire et moi je n’avais nulle part où aller. Je… je comprendrais que tu aies envie de t’en aller. Pardonnes-moi, j’ai… j’ai zappé. » Je relâche ses mains et referme mes bras contre moi. Je me sens très mal. Alice va sûrement s’en aller et me laisser là. Je me sens trop mal, bête, idiote. Je me maudis intérieurement.

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Je ne m'attendais pas à voir l'expression sur le visage de Madison changer complètement. Et quand je remarque cela, je comprends aussitôt le malaise. J'en arrête de rire, et mes pensées imaginaires pour le moins loufoques passent de suite à la trappe car ce qu'elle s'apprête à me dire, ce doit être encore pire. « Je… je suis désolé, Alice, j’ai… j’ai totalement oublié… » Oublié... Oublié quoi ? Pourquoi un frisson prend mon corps, tout à coup, et le fragilise encore plus puissamment que tout ce que j'ai vécu dans la soirée jusqu'à maintenant ? C'est différent, de tout ce que j'ai déjà vécu ce soir. Je ne veux pas imaginer le pire, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est trop tard, je vois des choses horribles. Elle et lui, non, non. Je ne veux pas y croire. « C’est… l’appartement de RJ. Il était parti quand je suis arrivée. Hiroki cherchait un colocataire et moi je n’avais nulle part où aller. Je… je comprendrais que tu aies envie de t’en aller. Pardonnes-moi, j’ai… j’ai zappé. » Je n'avais même pas senti ses mains autour des miennes. Je n'ai pas compris toutes ses paroles, tout du moins j'ai entendu le prénom de Hiroki, l'ami de RJ... Il vivrait là, lui aussi... ? Au final... Je ne suis plus qu'une étrangère. Et Madison, elle n'a pas pensé bon de m'en parler. Pourtant elle sait que je sortais avec lui, elle sait combien je l'aimais, combien... je l'aime toujours. C'est un peu marqué sur mon front, non ? Alors je la fixe du regard, pendant un long moment. Ca brûle, à l'intérieur de moi. Je n'ai plus envie de passer le reste de la nuit dans le lit de mon amie, c'est certain. « Il vit à nouveau ici ? Il est dedans, là ? » Que je demande, avec autant d'appréhension que d'urgence dans la voix. Puis, ce n'est pas tout ce qui me vient à la bouche. Je ne peux pas la garder pour moi, cette question, et je n'ai jamais eu l'habitude de garder ma langue dans ma poche. « Est-ce qu'il ramène des filles chez lui ? C'est la seule chose que je désire savoir, et après je m'en vais. » Cette interrogation, elle n'est pas légitime, en un sens. RJ n'est plus avec moi, il ne me doit plus rien. Mais Madison reste mon amie et j'espère obtenir une réponse sincère de sa part.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

But it flew away from her reach.

Alice & Madison.

fiche par ©century sex  

Je me sens mal parce que je connais Alice. Elle va s’enfuir. Leur relation, Helins, a été si forte, si remplie de sentiments amoureux intenses et que si Rj n’avait pas eu ses soucis, Helins serait encore d’actualité. Sauf que voilà, depuis que c’est terminé, je sais qu’Alice n’a pas tourné la page et même si elle s’est amusée avec moi dans l’ascenseur, je devine en quelques secondes qu’elle l’aime encore. Seulement, je sais aussi certaines choses, des choses qu’elle veut savoir… « Il vit à nouveau ici ? Il est dedans, là ? » Je baisse mon visage quelques secondes. C’est évident mais je sens qu’elle a besoin que je lui confirme. Je me dis que ce n’est rien, que je pourrais même le dire au pire ennemi de RJ qu’il ne m’en voudrait pas. « Oui, il est revenu depuis quelques temps. » Il est aussi revenu accompagné de plusieurs filles, dont une fille que je croise très souvent, trop souvent. Je n’ai pas envie qu’elle le sache, je ne lui dirais pas, enfin, si elle me le demande, il va falloir que je brode un peu. Je ne peux pas trahir RJ mais je ne peux pas non plus mentir à Alice. « Est-ce qu'il ramène des filles chez lui ? C'est la seule chose que je désire savoir, et après je m'en vais. » Je comprends… qu’elle veuille s’en aller. Si c’était l’inverse, qu’elle vivrait chez Adam, je ne pense pas digérer ça, j’en serais même jalouse. Même s’il ne se passe rien entre RJ & moi. « Alice… je… il faut que tu saches que RJ est dans le même cas que toi. Ça lui arrive de voir des personnes… » Je ne suis pas obligée de lui parler de Babylone. Je ne veux pas prendre de décisions pour eux, encore moins mentir mais Alice est en droit de savoir et j’espère que RJ acceptera le fait que je l’ai dit à Alice : « Ne dis pas à RJ que je t’ai parlé, il est gentil avec moi de m’accepter chez lui alors que je n’avais plus de toit. On ne peut pas lui reprocher de voir des filles… mais je t’avouerais qu’il voit souvent une fille, une certaine Babylone, je la croise souvent dans le loft. Je ne connais pas la nature de leur relation. » Après tout, croiser cette fille souvent peu habillée dans le loft, c’est pas forcément signe d’une attirance amoureuse. Peut-être simplement un plan qu’il jettera. Je crois… Je n’en sais rien.   « Alice... il a aussi beaucoup changé depuis son retour. Je crois que ce n’est plus le même homme que tu as aimé mais il n’est pas perdu pour autant. Ça reste quelqu’un de bien. A mes yeux, il y a encore de l’espoir entre vous mais tu risques de souffrir un peu si tu as envie de te battre pour vous deux. »  Je me rapproche d’Alice et la serre contre moi. Je ne veux pas lui mentir et qu’elle m’en veuille d’avoir parlé. Je sais qu’elle va être retournée de ce que j’ai dit. « Dis-moi que tu ne vas pas me rejeter pour ça, j’ai besoin de toi, Alice. Te revoir m’a fait beaucoup de bien. Depuis que mon copain m’a quitté, je n’allais pas bien, tu m’as fait revivre ce soir. »  J’ai envie de pleurer. Parce que je sais qu’Alice est choquée, mais je n’ai pas envie de la perdre.

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« Oui, il est revenu depuis quelques temps. » Bon, cela ne m'étonne peu en soi, après tout je ne l'imaginais pas parti de chez lui. Mais c'est la suite du récit que je redoute. Ces éléments que je demande à Madison, par pur masochisme. Oui, il faut croire que j'ai envie de souffrir, ce n'est pas comme si je connaissais pas RJ, son succès et sa tendance à prendre les choses comme elles viennent. « Alice… je… il faut que tu saches que RJ est dans le même cas que toi. Ça lui arrive de voir des personnes… » Dans le même cas que moi ? Non Madison, non. Elle ne sait pas de quoi elle parle. Elle ne sait pas que j'ai attendu RJ pendant des semaines et des semaines, qu'il me manquait nuit et jour, que ça m'obsédait même. Elle ne sait pas combien je l'aime et combien il a merdé, c'est impossible. Une partie de moi aurait aimé lui dire de s'arrêter là pour ne pas souffrir davantage mais il y a aussi ma curiosité malsaine qui ne l'empêche pas de continuer. « Ne dis pas à RJ que je t’ai parlé, il est gentil avec moi de m’accepter chez lui alors que je n’avais plus de toit. On ne peut pas lui reprocher de voir des filles… mais je t’avouerais qu’il voit souvent une fille, une certaine Babylone, je la croise souvent dans le loft. Je ne connais pas la nature de leur relation. » Tout s'écroule autour de moi à cause de ses mots, à cause de ce prénom. Je l'enregistre, à défaut de pouvoir le vomir sur son pallier. « Alice... il a aussi beaucoup changé depuis son retour. Je crois que ce n’est plus le même homme que tu as aimé mais il n’est pas perdu pour autant. Ça reste quelqu’un de bien. A mes yeux, il y a encore de l’espoir entre vous mais tu risques de souffrir un peu si tu as envie de te battre pour vous deux. » Je l'écoute sans l'écouter. Je ne sais pas si j'ai envie de vraiment percevoir le sens de ses propos. Tout ce que je sais, c'est que mon coeur saigne pour cet homme qui en fréquente apparemment déjà une autre. J'ai essayé de passer à autre chose moi aussi, mais je ne fréquente personne, putain. Je le déteste. Les poings fermés, je fixe un moment Madison avant de dévier mon regard sur le côté. Je ne sais pas quoi faire. « Dis-moi que tu ne vas pas me rejeter pour ça, j’ai besoin de toi, Alice. Te revoir m’a fait beaucoup de bien. Depuis que mon copain m’a quitté, je n’allais pas bien, tu m’as fait revivre ce soir. » Mais je sais de quoi je n'ai pas envie. Alice est égoïste, Alice ne pense qu'à elle. J'aurais aimé que cela change ce soir, pour elle au moins, mais les bonnes résolutions ne sont décidément qu'un ramassis de conneries. « Je.. J'peux pas, rester là. Ça me fout le bourdon. » Et j'ai une envie de meurtre. Imaginer cette nana dans ce couloir, perchée à son cou, à son parfum. Son sourire de pétasse aller flirter avec ses lèvres à lui, que je connais trop bien. Non, je ne peux pas. Mon regard revient sur mon amie et je vois qu'elle est mal, elle aussi. J'y suis sensible, croyez-moi, mais pas suffisamment pour oublier ma souffrance. « Je sais que tu n'as jamais pensé à mal en venant vivre ici avec lui mais ça plus ce que tu viens de me dire, c'est trop pour moi. » J'attrape sa main et la serre pendant quelques brèves secondes, sans la quitter du regard, pour lui faire comprendre que je ne lui en voudrai pas longtemps, vraiment pas longtemps. Et puis je la relâche et m'enfuis vers l'ascenseur. « J'y vais... je te recontacterai, promis. » Un dernier regard, et les portes se referment. A cet instant je viens cogner mon front contre l'une des parois et il me prend l'envie de frapper tout ce que je trouve. De pleurer aussi, un peu, mais ça il en est hors de question, pas ici.

Fin du sujet

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen