La première chose que je me dis en pénétrant dans la grande salle de l'Amazonia, c'est que la modernité ici, ça les connait. Les machines ont l'air d'être à peine déballées de leur carton et c'est presque si l'on sent encore l'odeur de la peinture fraiche des murs. Bref, il y a de quoi être satisfait. Si je suis venu m'inscrire dans cette salle, c'est parce que je trouve la salle de musculation de l'université trop bondée et d'étudiants qui parfois, entre nous, n'ont rien à y faire. Des petites minettes qui viennent perdre les quelques calories gagnées aux dernières fêtes aux mecs qui squattent en bande juste histoire de faire leurs beaux gosses, franchement, ça lasse. On ne m'a dit que du bien de l'Amazonia et j'espère ne pas être déçu. La fille de l'accueil m'indique les vestiaires, vers lesquels je me dirige et en ressors cinq minutes plus tard à peine. La salle de muscu m'ouvre alors grand ses bras ; pour commencer cette séance je cherche du regard une machine de cardio, plus précisément un tapis de course. La bouteille d'eau et la serviette avec lesquelles je suis venu finissent au sol et je monte sur le tapis, le règle et commence donc à marcher, à petite allure. Puis j'accélère, au fil des minutes. Mon cœur s'emballe, mais doucement. Il est habitué à ce genre d'échauffement, le but n'étant pas de me fatiguer de suite. Par chance, il y a peu de monde dans la salle. Mon attention est alors très vite captivée par l'écran plat face à moi accroché au mur. Au programme, le dernier clip d'Ariana Grande. Merci bien les gars.
Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger