i think we screwed upMaddy Lawson. C'était le seul élément qui pourrait rendre la situation encore un peu plus complexe. Transformer une simple équation en foutu bordel incalculable pour quelqu'un qui a quitté le lycée il y a plus de cinq ans. J'avais toujours les mains dans sombre graisse de ma voiture, sans trouver miraculeusement ce qui n'allait pas avec mon moteur. C'est à ce moment précis que je repensais à mon père qui avait voulu me montrer un jour comment réparer une voiture et je n'en avais, comme souvent, pas grand chose à cirer. J'aurais peut-être dû. Tous les clichés donnent les lesbiennes comme étant de bonnes mécaniciennes, j'aurais peut-être dû tenter d'être fidèle à mon stéréotype sur ce coup, ça m'aurait été bien utile. Je soupirais une nouvelle fois avant d'entendre mon prénom derrière moi. Je tournais vigoureusement la tête avant de laisser mon visage se décomposer. Trois semaines à l'éviter, trois semaines, j'avais tenu trois semaines et là elle me faisait face toute seule, ne me laissant aucune échappatoire, aucune chance de lui échapper. D'ailleurs je n'ai pas vraiment pu contenir ma surprise.
« Ben merde alors... » pensais-je à voix haute, mais relativement basse tout de même. Je ne pouvais pas me permettre de faire comme si de rien n'était et même si finalement, la revoir me faisait du bien... je n'arrivais pas à mettre hors de ma tête le fait qu'elle m'ait quasi repoussée pour son boulot.. Même si c'était une grande occasion.. Je me sentais nulle. Ridicule c'était le mot oui. On ne se connaissait pas tant que ça finalement. Je m'étais sûrement jetée dans ses bras trop vite. Trop vite oui. Et le destin m'avait punie. Me laissant en proie à mes doutes, seule.
« Ça fait plaisir de te voir » Un sourire fut évité de justesse lorsqu'elle jugea bon d'effacer une trace sombre sur mon visage du bout de ses doigts fins et si délicats. Sourire... pff. Je n'avais pas envie d'être impolie mais je n'arrivais pas à lui faire face. J'ai replongé mes yeux sur le bordel sous mon capot afin d'éviter de croiser les ravissantes prunelles bleues de la belle blonde. J'avais du mal à lui en vouloir. De base. Mais quand elle s'y mettait avec ses beaux petits yeux azurés, ma volonté disparaissait. S'évanouissait.
« Je crois que tu as besoin d’aide non ? » mon silence devenait quasi pesant. Je n'avais pas envie qu'elle croit que j'étais gênée même si je l'étais grandement. Aussi, je secouais la tête. Je n'avais pas spécialement envie de lui être redevable. En fait je ne savais pas comment agir.
« non ça va aller, je vais me débrouiller.. » , je me mords la lèvre
tic, je sais que c'est faux
tac. Je sens son regard déçu derrière moi
tic. Je l'imagine
tac. Même si je ne la regarde pas, je le sens
tic . Je m'en veux maintenant
tac.
BOOOOM. C'est le moment précis que choisit mon moteur pour exploser. Du moins en partie. Un bruit sourd, puissant. Le capot retombe. Mon pare-brise éclate sous la pression. Par réflexe, je me retourne coude contre mes tempes les yeux fermés de toutes mes forces. Je suis tombée à genoux sur le sol sous l'effet de la déflagration. Bon. C'est déjà ça. J'entrouvre les yeux. Par chance Maddy semblait aller bien... Une épaisse fumée se dégage désormais de sous le capot. Je tousse, époussetant mes cuisses pleines de poussière l'air dépité.
« bon ok... j'ai peut-être besoin d'aide.. »