C'est un honneur pour moi d'accompagner Teru à sa soirée de Confrérie. Même si je ne comprends pas vraiment pourquoi il m'a demandé. On se taquine souvent tous les deux, rien de bien méchant, mais cela dit, je ne m'attendais pas à ce genre d'approche. Ce qui est loin de me déplaire pourtant ; je me sens flattée. Sauf si son but est de me faire manger toutes les cochonneries qu'il y aura à cette fête. Mais ça il n'est pas prêt d'y arriver. Au fond, on s'apprécie. Je lui trouve un petit côté charmant voire sexy avec ses tatouages et son attitude nonchalante des fois. Mais ça reste un emmerdeur en matière de bouffe.
Pour l'occasion je ne fais pas les choses à moitié. Barovitch a son honneur et sa réputation. Alors j'arbore une nouvelle robe longue achetée récemment. Elle fera forcément son effet, mettant à l'honneur la couleur de cette confrérie. Et c'est ainsi que j'entre enfin dans la salle, aux bras de Teru, lui aussi sur son 31. « Oh, la vache... » Dit-il. Et je ne peux le nier, la salle est splendide. Gatsby a du soucis à se faire car le Chef de cette confrérie est à la hauteur de sa réputation. Des lumières étincelantes partout, des décorations digne des années 20/30. Je ne peux que répondre d'un « Wow ! » sortant du cœur. A nouveau je me replonge dans un de ces vieux films hollywoodiens où la classe et la noblesse sont gracieusement mise en avant. C'est comme jouer un rôle sans la présence des caméras. Et je remarque que cette idée touche aussi Teru qui ne cache pas un certain amusement. Alors, toute souriante, j'attrape son bras et entre dans la salle en lui soufflant « Merci de m'avoir invité, cette soirée s'annonce bien ! » Immédiatement en entrant, je repère Riley et Jade. Même si les têtes masculines ne me sont pas encore familières, je suis ravie de ne pas me sentir totalement dépaysée. Malgré le conflit Gamma et Alpha, Jade et moi sommes amies depuis un moment, et puis ce soir ce sont les Phi Epsilon que nous célébrons, alors qu'importe. J'ai simplement envie de m'éclater. Mais avant de rejoindre qui que se soit, j’entraîne Teru vers le buffet. Non pas pour y grignoter quoi que ce soit (parce que je sens la blague arriver), mais bien pour nous servir une coupe de champagne chacun. « Tchin alors ? » Susurrai-je dans un sourire.
La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.