Ton miroir te renvoie une image à laquelle tu ne t'es pas encore habituée depuis toutes ces années. Une Absolem au teint bronzé, sans pour autant trop l'être, aux lèvres pulpeuses et au visage parfait, sans rides, ni cicatrices, ni boutons, ni rien de gênant. Tes cheveux, blonds comme le blés, tombaient sur tes épaules et semblaient bien nourris, vivants. Ton corps, quant à lui, on pourrait le qualifier d'un corps de déesse ou les formes généreuses parfaitement entretenues démontraient tes atouts avantageux et généreux. Tout était musclé, aucune parcelle de graisse en trop. Tu préférais ne pas penser à la fille d'autrefois, celle que tu étais qui n'existe plus que dans ta tête, au plus profond de tes souvenirs désastreux et douloureux. La couche de rouge à lèvre que tu déposes sur tes lèvres est la touche finale à ta préparation. Il ne te reste plus que la robe, et tu pourras enfin t'éclipser de chez toi pour rejoindre Edward. Edward, ce psychologue de l'université dans laquelle toi-même tu étudies qu t'intrigues et t'obsède à la fois, bien que tu ne le laisses paraître. Jamais tu n'as laissé tes émotions prendre le dessus sur ta raison et sur le bon sens, encore moins sur ta force d'esprit, ton contrôle et ton pouvoir. Ce serait te perdre dans un gouffre sans fin qui ne te mènerait qu'à ta perte. Jamais tu ne te permettrais ça. Du moins, ce n'était pas l'une de tes actuelles options. Du genre surprenante, tu avais téléphoné à Ed pour l'inciter à s'habiller élégamment, en costume-cravate, ou bien au moins proprement. Tu étais pleine de surprises, dans tes bonnes journées. C'est donc vêtue d'une élégante robe rouge, ouverte dans le dos, ayant également enfilé des talons, puis légèrement maquillée en mettant l'accent sur tes lèvres, cette tentation divine et diabolique à la fois, que tu pris le taxi pour te rendre jusque chez celui qui aurait la chance de passer une journée en ta compagnie. Enfin, tu avais une chance également, mais ne le disons pas, ce serait être faible. Arrivée à destination, dans le Northeast, tu débarques de la voiture pour te diriger vers la résidence d'Edward. Toquant à la porte, tu attends patiemment, un sourire ancré aux lèvres, qu'il t'ouvre. Que lui réservais-tu? Il n'en avait pas la moindre idée, et c'est ce qui te plaisant tant.