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    imaginary enemy + (lola)

    Mer 29 Avr 2015 - 17:17
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    Oxanna Sterling-Woods
    Oxanna Sterling-Woods
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    Date d'inscription : 17/11/2014
    Identité HRP : Isa
    Disponibilité RP : Disponible
    Avatar (+ crédits) : Adelaide Kane
    Nationalité/origines : américaine
    Orientation & situation : razowski (chacha)
    Métier/occupation : héritière
    Études & fraternité/sororité : Sociologie + 4e année
    Résidence : westwood
    La main de Lola se heurte violemment au visage d'Oxanna. Le coup en lui-même est désagréable, mais la sensation d'avoir touché un point sensible est si agréable qu'Anna en sourit malicieusement. Ça lui fait plaisir, de voir qu'elle peut encore obtenir une réaction. Qu'après tout ce temps, elle a encore une emprise sur Lola. Elle sourit d'un mal victorieux, d'une force qu'elle ne se connaissait pas.

    Sometimes I don't know who I am.
    I used to feel so scared,
    I used to hold your hand ( + )


    La main qui a laissé sa marque sur la joue de mademoiselle Sterling a pourtant la même empreinte que celle qui serrait ses doigts sous la couverture, il y a des années, il y a deux ou trois vies. Anna devrait ressentir quelque chose, une pointe de culpabilité, un soupçon de remords, mais une malice en elle se dit que c'est la seule façon dont elle pourra à présent être touchée par Lola. Que cette violence, Anna la prendra, l'acceptera. Parce que c'est tout ce qu'elle mérite, parce qu'elle ne mérite pas Lola. Cette noirceur n'est pourtant pas innée chez Anna. Ces ombres lui collent aux os par cet environnement dans lequel elle a grandis, par les traumas qui hantent encore ses nuits et ses interactions avec les vivants.

    Ce coup, n'a pourtant rien à voir avec le mal qu'on lui a fait dans le passé. Ce coup, c'est une caresse. Jamais Lola ne retiendrait Anna contre son gré, jamais Lola ne l'étranglerais pour l'empêcher de crier. Tout ce qu'elle pourra lui faire, sera doux, comparé à ces autres fois où Anna a été touchée.

    La joue rougie d'Anna est portée comme un badge d'honneur. C'est sa victoire. Les yeux de Lola ont craqué, laissant voir la faiblesse à travers la faille. Oxanna a tout vu, tout apprécié, de cette façon malsaine dont elle ne semble pas vouloir laisser filer Lola, de cette façon presque prédestinée où elles s'entrecroisent, leurs vies tressées autour du même axe.

    They would rather see you all alone.
    Imaginary Enemy.
    We are much less different than we know.


    Les jours glissent en place. Les sentiments d'Anna passent du noir au blanc, pour rester d'un gris sale, d'une honte qui fait mal, d'un besoin malsain. Du haut des escaliers, Oxanna observe, faucon social, les interactions de Lola avec une de ces Gamma. Elle observe la façon dont Lola regarde derrière son épaule, angoissée, observée. Seulement, toutes ces images ne sont que le fuit d'une imagination qui tourne en rond. Rien n'est vrai, perçu par des yeux meurtris, perçu à travers les cicatrices du temps. Pourtant, Oxanna croit voir Lola sourire, là-bas, au loin, hors de portée, et cette tangible démonstration de bonheur lui fait plus mal que la gifle. Parce qu'Anna se plait à imaginer le malheur de Lola, et de la voir sourire sincèrement lui brise le coeur. Ça rassurait Anna, de croire que Lola aussi portait ce masque de porcelaine, de la croire fausse et vaine, de l'imaginer aussi fourbe qu'elle. Il y a des mensonges qu'on donne aux autres et des mensonges dans lesquels on se complait. Il y a des mensonges et des gens faux, il y a Oxanna Sterling et ses remparts destructeurs.

    I will not ever understand.
    Just how it got this way,
    and how it got so bad.


    Sous les obsessions, se cachent des malaises, des insécurités, des fins non bouclées. Cette nuit, Anna a rêvé. Ce n'était pas les horreurs habituelles, ce n'était pas ces mains noires qui la touchent et cet homme sans nom et sans visage qui la pourchasse. Ça n'était pas ces deux mains qui tirent ses membres dans deux directions différentes alors qu'elle crie le nom de ses parents sans que personne ne vienne jamais la sauver. Ça n'était rien de ça. Cette nuit, elle a rêvé qu'une main douce prenait la sienne sous les couvertures pour veiller à ce qu'aucun monstre ne la torture durant les heures terribles de la nuit. Pour la première fois depuis des semaines, Anna a bien dormi.

    Who taught me to hate you,
    when I don't even know you?
    Who Created the enemy?


    Les souvenirs d'Anna semblent jouer à la chaise musicale avec les histoires qu'elle se raconte. Ses pensées voudraient trouver la cause. Durant un instant, elle voudrait remonter le temps. Pas pour empêcher ses agressions, pour comprendre pourquoi les choses se sont terminées ainsi, avec Lola.

    Elle est partout. Dans les couloirs, entre deux cours. En ville, entre deux courses. Dans sa tête, entre deux distractions.

    Les doigts d'Oxanna n'arrivent plus à avoir d'emprise sur Lola. Elle semble glisser entre ses phalanges. La distance plus violente au coeur d'Anna que tous les mots crachés, mâchés, avalés.

    Mademoiselle Sterling s'est faite investigatrice. Comment Lola a-t-elle su pour Charly. Aucun des deux héritiers ne le crie sur les toits, aucun d'eux ne veut rendre publique cette humiliation paternelle, ce chantage vieux jeu. Quelques questions indiscrètes plus loin, Anna a obtenu ce qu'elle désirait. Une partie d'elle voulait simplement des information, mais le savoir est une forme de pouvoir et Oxanna est une Sterling, ayant comme son père quelques tendances monarchiques.

    C'est avec ce savoir qu'elle attends Lola, chez Charly, alors qu'elle le sait absent, s'était faite entrer par un double donné par Monsieur Von Bodman, pour une excuse bidon de la part d'Anna. Parce que tant qu'à jouer le jeu, elle a choisi le rôle de la future belle-fille. Celui du minois parfait qui rêve des mêmes ambitions sociales que ce duo de paternels. C'est avec innocence qu'elle se pose sur le divan, les jambes croisées, les bras étendus, les yeux fixes. Tous les moyens sont bons, elle aura un peu de Lola. Elle prendra ce qu'elle veut bien donner. Violence, mots, indifférence. Ses bonnes intentions se sont envolées. C'est avec égoïsme qu'Oxanna se pose dans le chemin de son amie au passé, de son ennemie au présent.
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    nothing scares me anymore
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Mar 12 Mai 2015 - 15:49
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    Lola C. Sandstrøm
    Lola C. Sandstrøm
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    Identité HRP : Marie - alouette / 37 ans, dinosaure du rp
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    Nationalité/origines : Finlandaise et américaine
    Avertissements contenu : dans le passé de Lola:
    homophobie intériorisée
    dépression et psychophobie
    mentions de bipolarité
    violence conjugale
    fausse couche
    chats merveilleux mais nommés d'après des criminels de guerre

    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
    Résidence : Eastside
    Au présent, nous nous conjuguons mal, nous qui nous accordions si bien, aux temps passés. Le futur ne se conjugue qu'au conditionnel. Si tu cessais de me blesser. Si tu avouais. Si j'étais moins... Si tu étais plus.

    J'étais paisible, dans cette demeure ridiculement grande, affreusement vide... dans ce presque palais. Tirant d'une pièce l'autre mon matériel, croisant majordomes et autres employés, j'échangeais quelques mots avec eux. Madame Smither a mal au dos, le fils de monsieur Greenfield lui donne plus de soucis qu'il ne lui reste de cheveux. Et moi ? Moi, les examens approchent et, oui, ils ont raison, je vais réussir mon année. Ils ont des sourire plein de bonté, plein de réel intérêt qui sont des baumes sur les écorchures de mon âme.

    Et puis, au détour d'une porte, au bout d'un couloir... Tu es là. Assise, raide et sage, plus qu'une statue de cimetière, plus qu'une poupée de porcelaine. Et tes yeux me transpercent. Je croirais presque que tu m'attendais...

    Pourquoi es-tu là ? Ma journée était paisible, avant toi.
    Va-t-en ! Disparais !

    « Ox... »

    Je la fixe un instant, en silence, déstabilisée. Je songe au jeans informe, aux tennis usées, à mes cheveux négligemment relevés en une queue de cheval. Je songe à la peau de mes mains, frippée d'eau,je songe à ma position de subalterne, de servante. Je songe que je voudrais rire, pleurer, hurler, lui jeter mon seau d'eau au visage...

    « Mademoiselle Sterling... »

    Je me retranche derrière mon rôle d'employée, lui offre un hochement poli du menton, manoeuvre mon matériel. On ne nettoie pas les pièces occupées, on ne s'y attarde pas. On est invisible, c'est la première qualité du bon employé de maison : disparaître. Nous savons toutes deux que j'excelle à ce jeu-là, qu'elle ne tient pas à me retenir.

    Inutile de réécrire ce chapitre, nous le connaissons.

    « Bonne journée, mademoiselle. »

    Je te déteste...

    Et il y a tant d'autres pièces que je peux nettoyer, sur les quelques heures que je passe ici chaque semaine.
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: imaginary enemy + (lola)

    Dim 24 Mai 2015 - 17:43
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Elle est là, tranquille, presque sereine quand Lola entre enfin dans la pièce. Oxanna est là, sage comme une image, comme tableau, comme une statue de marbre, impénétrable. Elle attends, appréciant la surprise sur le visage de Lola, ses lèvres roses qui s’entrouvent, l’étincelle d’incompréhension sans ses yeux, la seconde où ses membres se figent avec de continuer leur mouvement comme si rien ne la perturbait.

    « Ox... » échappe sa voix. Oxanna savoure le moment, la suppériorité qu’elle a face à Lola, les bras pleins de produits ménagers. S’il y a bien quelque chose qu’Oxanna n’a jamais eu à faire, c’est le ménage. Tout comme Charly, des employés invisibles s’en sont toujours chargés, de petites fourmis travaillantes, insignifiantes. « Mademoiselle Sterling... » corrige Lola, trop polie, trop effacée. Oxanna est à sa place, triomphante dans cette demeure dont elle et Charly hériteront un jour. C’est son monde, son univers. Lola n’appartient pas à tout ça, même quand elle était sous les faveurs d’Oxanna, elle n’était pas à sa place. Une petite voix sous l’apparente vanité d’Oxanna Sterling lui dit pourtant qu’ici, en bas de l’échelle, ça n’est pas non plus la place de la rousse. Il y a quelque chose de triste à la voir ainsi. Les doigts d’Anna replacent ses bracelets scintillants. Ils valent probablement plus que plusieurs mois de salaire à travailler chez les Von Bodman.

    Sous son maquillage parfait, sous ses cheveux ondulés à la perfection, Oxanna Sterling se veut en contrôle, plus forte que tous ces sentiments qui l'atteignent quand il s'agit de Lola. Qu'est-ce qu'une petite rousse subalterne peut bien avoir pour posséder une partie de son coeur. Elles n'étaient que deux adolescentes perdues. « Bonne journée, mademoiselle. » Elles ne sont plus rien.

    Si Lola pense échapper aussi facilement à mademoiselle Sterling, elle se trompe royalement. Oxanna ne pardonne pas. Oxanna n’oublie pas. Oxanna ne sait pas comment faire face au passé, alors elle se bats avec les armes qu’elle a. Dans chacune de ses poches, des mots aux lames tranchantes, des yeux qui brûlent jusqu’à l’os. Anna la suit dans une autre pièce, haute perchée, effrayante de perfection. « Mademoiselle Sandstrøm. » L’interpelle avec ironie la brune. Elles se sont connues, de s’appeler ainsi, ça semble incongru, presqu’une insulte.

    Ce qui amuse Anna, c’est que Lola ne l’ignore pas, non, elle joue au fantôme, à celle qui ne veut pas être vue, à celle qui ne doit pas être vue. Oxanna s’en balance, elle est reine à en devenir entre ces murs, alors que Lola fait partie du papie peint. « C’est dangereux, tu sais, de mettre son nez dans les affaires des autres. Surtout quand on a des choses à cacher. » Commente Oxanna. Elle n’a toujours aucune idée de comment Lola a su pour elle et Charly. Aucun des deux n’est particulirement volubile à ce sujet. Qui se venterait d’être coincé dans une union moyenâgeuse. Certainement pas Anna, qui espère encore s’en sortir, par un miracle improbable. Oui, parce que Charly la comprends jusqu’à un certain point. Ils ont tous deux étés conditionnés pour cette vie, pour cette apparence de perfection qui crée au passage des égos démesurés. « Qui aurait cru que t’es si proche de Charly. Peut-être qu’un jour, ce sera chez moi que tu feras le ménage. Qui sait ... la vie est pleine de suprises. » Oxanna prends un malin plaisir à tenter de trouver la faille qui fera sortir Lola de son rôle de fantôme. Tous les angles sont bons, si ça n’est pas avec ces mots, ce sera avec les prochains. Elle a tout son temps.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Dim 24 Mai 2015 - 21:19
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    Lola C. Sandstrøm
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    Elle me suit. Comme une ombre qui me plongerait dans les ténèbres. Comme un chat, si j'étais la souris. Comme une chanson qui voudrait me noyer. Elle se glisse dans mon dos et ses pas, sur ses chaussures parfaites, emboitent les mieux et sonnent un glas moqueur.

    Elle me suit.

    Son ironie me pique. Je pousse une porte, m'y engouffre, pose le seau et son eau, prend le plumeau a poussière ridiculement tricolore, m'attaque aux moulures du premier mur. Je peux l'ignorer... Ce n'est qu'une gamine trop riche, trop gâtée, qui pense que tout lui est dû, qui pense que les autres sont des jouets qu'elle peut casser puis réparer puis maltraiter à nouveau... Je ne suis pas sa poupée.

    Je me concentre sur mon mur. Sur ses moulures.
    Je ne la sens pas m'observer, me juger, se moquer...
    Je ne sens pas le plaisir qu'elle prend à nos positions respectives...

    « C’est dangereux, tu sais, de mettre son nez dans les affaires des autres. Surtout quand on a des choses à cacher. »

    Je frémis, mon geste se suspend... Puis je hausse les épaules. Je ne la regarde pas, je ne réponds pas. Je ne veux pas penser à ce qu'elle pourrait dévoiler de moi au monde... elle ne sait presque rien. Elle ignore le pire. Elle ne peut pas me faire du mal.

    Personne ne peut me faire de mal.
    Presque personne...

    Elle n'est pas des rares élus, elle a perdu cette place il y a longtemps. Elle m'a assez blessée, elle a torturé celle que j'étais, l'adolescente. Elle n'a plus de pouvoir sur moi, je ne suis plus cette Lola-là...

    « Qui aurait cru que t’es si proche de Charly. Peut-être qu’un jour, ce sera chez moi que tu feras le ménage. Qui sait ... la vie est pleine de surprises. »

    Je serre les dents. Je fais quelque spas de côté, je recommence mon manège sur un meuble que les plus affreuses petites figurines au monde parsèment. Je reste calme... Je ne lui saute pas à la gorge, je ne lui dis pas que non, jamais, je ne serai sa domestique, que jamais elle n'aura ce pouvoir là, sur moi...

    Je joue l'indifférente.
    Malgré mon venter qui se rebelle...

    « Oui, peut-être que dans quelques années, je ferai le ménage pour toi, dans une grande demeure froide et vide où tu seras seule... Ou pour tromper ta solitude et ton ennui, tu viendras me harceler et cracher ton venin... Tu n'auras rien de mieux à faire... »

    Je suis calme. Je respire juste un peu fort. Je me concentre sur la poussière, sur les délicats biscuits...

    « Oh...non, excuse moi. Pas dans quelques années... Je le fais déjà... »

    Je me retourne, je lui souris. Polie. Glaciale. Glacée.

    « Aurais-tu la politesse de me laisser terminer ? »
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: imaginary enemy + (lola)

    Mer 27 Mai 2015 - 2:31
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Et Oxanna lance des mots tranchants. Parce que c'est plus facile d'attaquer que d'avouer avoir été blessée. On s'attend à ce genre d'attitude d'une héritière, d'une fille qui n'a jamais manqué de rien, d'être si arrogante, si blessante. Ça n'excuse rien, les cicatrices qu'elle a au coeur. Bien des gens ont souffert sans devenir de vraies vipères. Anna ne le réalise pas, mais elle est bien différente selon les gens qui la côtoient. Lola fait ressortir le pire d'elle-même alors que Reed en fait ressortir le meilleur. Pourtant la vraie Oxanna Sterling se situe au beau milieu de ces deux pôles, en équilibre en ces deux extrêmes. Il y a quelque chose d'inquiétant à s'imaginer perdre l'une ou l'autre de ces facettes de sa personnalité. Parce qu'elle n'est ni ce monstre, ni cet ange. Elle est humaine, imparfaite.

    Et le mal qu'elle a semé est enfin prêt à être récolté. « Oui, peut-être que dans quelques années, je ferai le ménage pour toi, dans une grande demeure froide et vide où tu seras seule... Ou pour tromper ta solitude et ton ennui, tu viendras me harceler et cracher ton venin... Tu n'auras rien de mieux à faire... Oh...non, excuse moi. Pas dans quelques années... Je le fais déjà... » Et ça fait rigoler paisiblement Oxanna, de l’entendre répliquer. Un sourire mesquin colle à son rouge à lèvres et l’envie d’écraser les orteils de Lola de ses talons aiguilles se fait sentir. Cette idée extrême est vite remplacée par une bien plus perturbante, celle de Lola qui embrasse ses escarpins, soumise. Oxanna fait quelques pas autour de la pièce pour se débarasser de ces idées qui lui donnent le rouge aux joues. Lola est d’une politesse glaciale, c’est rafraîchissant, ça remets Anna à sa place.

    « Aurais-tu la politesse de me laisser terminer ? » Demande la voix monotone de Lola.

    Et Oxanna s’approche du sceau d’eau qui repose contre le parquet, et en regardant Lola dans les yeux, elle appuie le bout de son escarpin contre le rebord et pousse lentement jusqu’à ce que le contenu du sceau se déverse sur le plancher. « Oups. » Laisse ironiquement tomber Anna, avant de reculer un peu et d’examiner l’étendue de sa connerie. « Bien sur, la politesse et moi, ça ne fait qu’un. » Raconte avec détachement Oxanna Sterling, s’accoudant à un bureau pour ne rien manquer de la réaction de Lola.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Mer 27 Mai 2015 - 18:35
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    Lola C. Sandstrøm
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    Mes doigts se tendent, se crispent, se referment. Ils étranglent le vide, à défaut de son cou, ils deviennent des poings. Des poings qui tremblent, comme mon dos, comme ma colère, comme le regard que je lui envoie et les mots sur mes lèvres, les mots qui meurent.

    Je pourrais me jeter sur elle et la frapper. Détruire ses cheveux parfaits, la faire tomber des aiguilles sur lesquelles elle se perche. Je pourrais l'insulter, je pourrais hurler. Je pourrais aller me plaindre au patriarche.

    Se plaindre de son fils fonctionne, en général.
    Se plaindre de sa future belle-fille...
    Il ne l'étrangle sans doute pas sous le poids de ses exigences...
    Il ne peut pas la réduire à rien en quelques mots...

    Je pourrais l'étrangler, Oxanna, la belle, la délicate, la porcelaine. La frapper, la cruelle, la monstrueuse. Perdre mon emploi. En chercher un autre. Galérer... Je pourrais...

    J'inspire. J'expire. Je me penche. Je redresse le seau renversé. Mes tennis sont détrempées... Je regarde l'eau se répandre autour de moi, ramper jusqu'à ses pieds... Je me relève, lèvres pincées, respiration lourde. Je lui tourne le dos, je prends le manche de la serpillière, j'éponge autant d'eau que possible, avec de longs mouvements agacés. Sans la regarder. Sans un mot. Puis je regarde le balai se torde, sous l'action de la force centrifuge. J'éponge à nouveau. Puis j'éloigne le seau de tes jambes, de tes intentions malveillantes. Un instant, j'hésite à le lui lancer au visage.

    « Tu t'amuses, j'espère... Mais si tu restes plantée là, soit je passe la serpillière sur tes pieds, soit tu a les orteils mouillés...»

    C'est plus un murmure qu'une réelle protestation. Elle a les cartes en main. Elle le sait. Je tiens à ce boulot. Je n'oserais pas me plaindre d'elle... Je ne sais si l'on me croirait, je ne sais si l'on s'en soucierait...

    Etais-tu si mauvaise, adolescente ? Etais-je si aveugle ?

    Je voudrais que tu te bouges, que tu t'éloignes.Il reste des traces d'eau que le tissu épais refuse de capturer. Ignorer le sol près de toi, ne pas y passer la serpillière... Une mauvaise solution...

    J'ai une éponge à la main. Et aucune envie de me pencher...

    Si je t'ignore... si je t'ignore, te lasseras-tu ?

    Je clos les paupières, un instant. Je me penche. Je m'agenouille. Au sol. Pas près d'elle. Près d'un meuble ancien. Parce que sous certains meubles, il n'y a pas d'autre solution. Parce que je me fous de son opinion. Parce que si cela l'amuse hé bien... Hé bien il lui en faut peu. Et qu'elle a désespérément besoin de se sentir puissante.

    L'humidité transperce mon jeans, la chaleur de la colère pulse dans mon coeur, bat dans mon ventre, met du rouge à mes joues .La colère. L'humiliation. La tension. Je me mords la lèvre, je me penche, creuse le dos, tends le bras, glisse l'éponge sous le meuble, la tord au dessus du seau, replonge dessous le meuble. Je refuse de prêter attention à la situation. J'ignore son regard que je sens peser sur moi.... Je ne veux pas imaginer le spectacle que je lui offre... Je ne fais que mon travail... Elle ne fait que la pimbêche.
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: imaginary enemy + (lola)

    Sam 30 Mai 2015 - 1:10
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Résidence : westwood
    L’eau s’étends en une vague qui semble vouloir engouffrer tout le plancher. Ses pieds sont juchés bien hauts, ça ne l’inquiète pas. Une innondation, un manque de respect, deux filles et une pièce.

    Et dans cette eau, un éclair orangé miroite l’instant d’une seconde, électrocutant les sens d’Oxanna. C’est la première chose qu’elle a vu, ce matin là, quand elle s’est réveillée pour la première fois chez Lola, un éclair orangé, alors que les cheveux de la rousse sont entrés dans son champ de vision. Les joues rondes de Lola, ses habits noirs, cette chambre minuscule. Mais c’est cet éclair, ce flash, qui la hante encore. Pourquoi est-ce qu’elle ne peut pas l’oublier, pouquoi est-ce qu’elle lui colle à la peau. Des faux amis, Anna en a eu à la tonne, ça ne lui a jamais fait perdre le nord, quand ils montraient enfin leur vrai visage. Le problème, dans le cas de Lola, c’est que son vrai visage, il est caché sous des histoires de gamines, sous des souvenirs qui brouillent la réalité, qui la vilainifient, qui font d’elle la cause, le bouc émissaire, parce que c’est entièrement dans la tête d’Anna. Si elle expliquais la situation à un personne extérieure, quelqu’un appellerais l’asile, on la ferait enfermer. Oxanna Sterling-Woods, trois petits mots et un milier de failles psychologiques.

    « Tu t'amuses, j'espère... Mais si tu restes plantée là, soit je passe la serpillière sur tes pieds, soit tu a les orteils mouillés...»

    Ça amuse Oxanna, comme si c’était dis dans le contexte d’un dessin animé pour enfant. Comme si tout était innocent. Ça lui arrache un rire, puis elle recule ses orteils de l’étendue d’eau, saine et sauve, intouchable.

    Oxanna était sur le point de tordre ses neuronnes jusqu’à ce qu’il en sorte du venim, mais une voix posée et neutre détourne son attention. « Miss Sterling. » Commence Stan, le chauffeur des Sterling, présent comme une ombre tout au long de sa vie. « Je vais chercher votre père à l’aéroport. » « Ça ira, je rentrerai en taxi, merci. » Réponds Anna, douce comme jamais. Stan a toujours été d’une silencieuse gentillesse, toujours fidel, toujours présent pour l’emmener à bon port. Il attendais dans la voiture, comme une image, comme un cliché. Il acquiesce de la tête, pour finalement se tourner vers Lola. « Miss Sandstrøm » La salue-t-il d’un petit geste de sa casquette de chauffeur. Et ça brise le coeur d’Oxanna, de voir qu’il se souviens d’elle, après des années, cette fille qu’il a embarqué quelques fois, lors de cet été damné. Et soudainement, Anna a honte, honte de ce qu’elle fait à Lola. Si quelqu’un manquais de respect à Stan, elle serait la première à le défendre, à mettre à mort le coupable. Stan a glissé dans l’ombre, vers son devoir.

    Mademoiselle Sterling est laissée à elle-même, à sabler les couches de préjugés qu’elle a enver Lola. Et Stan, tel sa conscience, la pousse au peu de décence dont jamais elle ne se serait sentie capable. « Laisse, c’est ma faute. » Grogne Anna, en arrachant l’éponge de la main de Lola. Ses escarpins sont balancés où c’est sec, et elle relève ses jupes pour s’agnouiller, dans une ironie qui la frappera plus tard. De grands gestes, n’ayant qu’elle-même à blâmer, elle éponge l’eau, n’ayant pas un regard pour Lola.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Sam 30 Mai 2015 - 2:58
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    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
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    Mes mains sont vides. Je les contemple, je ne parviens pas à en détacher les yeux. Elles sont vides, terriblement, affreusement vides. Pas parce qu'elle m'a arraché l'éponge.

    Mes mains ne se referment jamais que sur rien. Mes mains ne retiennent jamais rien...

    Je déglutis en me redressant. Machinalement. Maladroitement.

    Il a suffit d'une voix. Il a suffit de sa voix familière à lui, au chauffeur, à cet homme aux épaules solides, au regard neutre, au sourire chaleureux. Quelques mots de cet homme-là qui, parfois, me faisait un clin d’œil, quand personne ne pouvait le voir.

    Je regarde la porte par laquelle il est apparu, via laquelle il a disparu. Je laisse glisser mes mains le long de mon corps. Elles pendent, ballantes. Il m'a reconnue.Malgré les années, les cheveux, les centaines d'autres qu'il a conduites. Il m'a reconnue.Il a comblé un fossé entre l'adolescente farouche et moi... Il m'a saluée, même si j'étais à genoux...

    Pourquoi Oxanna est-elle à genoux ?

    Je n'ai pas compris... pas compris son attitude, sa brusque décision. Je la regarde faire sans vraiment réaliser. Sans pouvoir vraiment accepter, concevoir qu'après avoir été si cruellement dure, elle se retrouve à genoux, une éponge en main, dans ses vêtements parfaits...

    C'est lui qui a accompli ce tour de magie-là, que je ne comprends pas. Moi, le seul tour que j'accomplis la transforme en monstre, en sorcière. J'avais oublié qu'elle pouvait avoir la voix douce... qu'elle pouvait être serviable...

    Je me souviens des menus services, des encouragements, du velours dans ses yeux...

    Mes mains se referment toujours sur le vide.
    Qu'ai-je gardé de toi ?
    Une coquille vide et méchante...
    Toi qui étais si belle. Si vivante. Si attentive...
    Que me reste-t-il de toi ?

    Des souvenirs gonflés de poisons

    Peut-être ne faisais-tu que semblant. Je me le suis répété, encore et encore. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place pour le doute et la douleur. Tu te jouais de moi. Mais le chauffeur ne jouait pas. Ni avant. Ni aujourd'hui... Et toi, Oxanna Sterling, tu es  à genoux, au sol. Abattue en plein vol, déplumée de ton orgueil... Par quelques mots.Je ne te comprends pas.

    Pourquoi mes mains à moi ne se referment-elles jamais sur rien ?

    Il a tant de pouvoir sur toi...

    S'il y avait un canapé, quelque part, je m'y assoirais...Je m'appuie au mur, je me laisse glisser. Je la regarde faire, du coin de l’œil. Mes doigts enserrent mes genoux. Je la regarde s'agiter, à grand gestes nerveux, tendus. Sa silhouette frêle dans des vêtements haute couture qui n'ont pas été conçu pour cette position-là, pour cette tâche-là.

    Elle pourrait être drôle, cette situation. Elle pourrait être ironique.Elle pourrait être juste. Je ne vois rien de tout ça. J'erre entre hier et aujourd'hui... Je revois l'adolescente, pas méchante, plutôt gentille, trop riche, un peu capricieuse, un peu autoritaire... bienveillante. Et qui m'avait choisie. Et je tremblais entre ses doigts,entre ses paroles... C'était si difficile d'y croire, à cette amitié. C'était si tentant. J'en avais tellement besoin... Et peut-être n'était-ce qu'une illusion, un mensonge prudemment construit, une blague qui devenait drôle dès que je m'étais éloignée... J'avais si peur.J'ai toujours si peur.

    Mais elle est là, sous la glace et la cruauté, l'adolescente qui souriait à son chauffeur, qui avait parfois un mot gentil pour le personnel. Elle est juste là, à fleur de peau, il ne lui a suffit que de quelques mots pour la libérer, à lui. Mes histoires où elle était un monstre, les ai-je racontées parce que j'avais mal, parce que c'était plus simple ainsi ? Peut-être que, simplement, j'étais trop loin, que ça ne valait pas la peine de m'appeler. Peut-être qu'il y a une explication logique, raisonnable et douloureuse au passé.

    J'avais tant, autrefois, entre les mains. J'ai tout laissé fuir, tout laissé échapper.
    Je t'avais. Toi. Tes vérités. Tes mensonges. Tes silences.Tes joies...
    Je t'ai pleurée, quand tu es partie. Et je t'ai maudite.
    Bien d'autres, après toi, ont subi cette douleur-là...
    Ces cicatrices que tu m'avaient laissées...
    D'autres ont payé pour toi.

    Je me suis endurcie, j'ai construit une carapace, un bouclier, Je me suis tanné la peau et le coeur, à coup de méfiance et de rancœur, de solitude et d'affabulations. Et je priais pour avoir tort. ET j'imaginais mille raisons à ton silence...Milles retrouvailles.

    Tu es réapparue.
    Et je t'ai rejetée.
    De toutes mes forces.
    De toutes mes peurs.
    De toutes mes angoisses.
    Je t'ai rejetée, moi qui t'avais pleurée.Je n'ai même pas essayé...

    J'ai les mains vides.Elles ne se referment sur rien.Ni sur une éponge, ni sur des souvenirs, ni même sur toi. Ni même sur celle qui habite mes rêves...J'ai les mains vides, elles ont oublié comment retenir ce qui est précieux, elles laissent filer le beau, de peur de se blesser. De peur d'être heureuses. De peur de découvrir tout ce qu'elles ont laissé s'enfuir, tout ce qu'elles ont chassé.

    «Tu m'en veux tant que ça ? »
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Sam 30 Mai 2015 - 3:50
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Et c’est au sol, les genoux trempés, les cheveux qui lui collent au visage, qu’Oxanna Sterling en vient à la conclusion qu’elle a tout mérité. Que le mal qu’elle fait depuis des années, on le lui a rendu en avance. Que ses terreurs, elle les a gagnées. Rien n’arrive jamais au hasard. Oxanna a passé tant de nuits à se demander pourquoi, pourquoi ça lui est arrivé. Lola ne savait pas, comment est-ce qu’elle aurait pu. Ça ne s’imagine pas ce genre d’horreurs, ces traumas si difficiles à identifier par des mots. Mais Lola l’aurait crue, Oxanna en est convainvue.

    Le sol ne brille plus, sec et mat, sous les doigts crevacés d’Anna qui n’a vécu cette sensation qu’étant gamine en passant des heures à jouer dans son bain. Elle regarde avec fascination ses mains, se demandant si celles de Lola sont dans le même état. Et Oxanna Sterling ne bouge plus du plancher, où elle croit avoir trouvé sa place. Elle est bien, au plus bas, loin de tout ce qui brille, ayant renié ses échasses, son podium, ayant noyé sa couronne.

    Et le dos de Lola a trouvé un mur, ses bras protègent ses genoux, mais ses mots lancent un point d'interrogation. «Tu m'en veux tant que ça ? » Et les mots sont à vif. Et sa voix est écorchée. Et les yeux d’Anna se contentent de cligner l’espace d’un instant. Est-ce de là que viens cette cruauté qu’elle porte en armure. Blesser pour se défendre. Oxanna ne pourrait pas expliquer, c’est brodé avec le temps, avec son passé, ses traumas. Ça gronde en elle, quand Lola est là.

    Des mots se glissent entre ses lèvres, avoués à contre coeur. « T’es partie ... » confie sa voix étranglés, alors que ses mains ont abandonnées l’éponge au sol, n’ayant pourtant pas le courage de se relever. Ses pieds nus recroquevillés sous ses jupes, dans cette situation qui ne semble pas faire de sens. Et les quelques mots se nourrissent de tous ces non-dit. « Tu m’as laissée toute seule quand j’avais besoin de toi. » Bégaie Anna, les yeux humides, le coeur qui se débats. Elle aurait eu besoin de sa mère aussi, durant toutes ces années. Quand elle a eu ses premières règles et que Stan est allé lui acheter des serviettes sanitaires. Ces soirs où sa mère aurait du la protéger des hommes, la croire quand elle en pleurait. Pour tous ces moments où sa mère n’y était pas, ça a été pire de perdre Lola, de s’attacher un tant soit peu, pour se retrouver seule à nouveau. Ce sentiment d’abandon, il hante encore Anna, il lui coupe le souffle. Elle a tant de mal à pardonner cette blessure, infligée à répétition, par des âmes différentes, qui ne semblent pas se soucie d’elle, au final.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Lun 1 Juin 2015 - 3:38
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    Lola C. Sandstrøm
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    Oxanna.
    Parce que tu avais laissé une blessure dans mon passé, j'ai eu peur de tes lames.
    Parce que j'avais peur de la douleur, je t'ai combattue.
    Parce que j'étais lâche...

    Les mots se chiffonnent et s'égrènent en échappant à ses lèvres. Il faut tendre l'oreille pour capter leur son, leur signification. Ils s'évadent de sa silhouette abattue, des rideaux sombres de ses cheveux, Et je ne saisis pas leur sens, à ses mots. Je suis partie ? Moi ? Elle avait besoin de moi ? Et moi ? Et moi, ne m'a-t-elle pas laissée seule ?

    C'est cruel...
    C'est égoïste.
    Et tu me fais mal.
    Je voudrais fuir.

    Je la regarde, abattue au sol, et je voudrais l'ensevelir de ma colère, de mes reproches, de mon amertume. Je voudrais la noyer, avec son orgueil, ses tenues parfaites, ses sourires suffisants, et oublier qu'elle me reproche une absence que je n'ai pas choisie. Un silence qu'elle as choisi. C'est elle qui m'a coupé la langue quand on m'avait déjà coupé les ailes... Les mots sont devenus si difficiles à prononcer.Je t'aime. Je te hais. Pardon.Merci. S'il te plait ? Tous ont déserté, tous ont peur de trop en révéler.

    Parce que ta présence avait tant compté, ton absence tant blessé, ton retour... ton retour m'a effrayée.  Ton retour, c'était celui des ombres et des lacérations... Ton retour ranimait les mots, en moi, qui s'étaient assoupis.

    Tu as choisi, tu entends ? TU ne m'as pas recontactée. TU as gardé le silence. TU m'as laissé attendre, et attendre, et attendre. TU as laissé mon espoir s'étioler.

    Et tes mots, les tiens, si libres, sont des couteaux. Je voudrais te détester, sans limite ni raison. Te jeter à la tête des avalanches de mots. Et si tu n'étais à genoux, je te haïrais, sois-en sure. Je te maudirais, je te combattrais. Mais tu es à genoux. Ta voix tremble. Me serre le coeur. Je ne vois pas ton visage. Comment te juger, si tu n'as plus de visage, si tu me l'as dérobé.

    Toute seule. Je t'ai laissée toute seule, bégaies-tu. Et l'écho, en moi, secoue mes murs de certitudes, mes prisons d'indifférence. Moi qui m'étais si bien enfermée, moi qui m'étais calfeutrée avec tant de soins. Toute seule, tu m'as laissée seule. Et je t'en veux. Et la colère me brûle. Et la rancoeur me transperce.

    Tu mens, sans doute. Avec tes épaules voûtées et ta voix tremblante, avec tes mots étouffés et la douleur feinte de chaque son. Tu mens, tu me tends un piège, tu riras si je cède... Si je te crois ? SI j'ose ce saut là, ce saut dans le vide. As-tu vu le gouffre qu'il faudrait franchir pour imaginer, une seconde, que tu sois sincère ? As-tu oublié nos rencontres ? Nos paroles, nos gestes ? Pourquoi te croirais-je...

    Pourquoi, Oxanna ?
    Parce que tes mots tremblent et balbutient ? Parce qu'ils me retournent le ventre et la peau, me caressent des nerfs à nu et tirent des frissons à mes bras ? Parce qu'une enfant, en moi, rêve de te croire. Malgré l'impossible...Malgré la mauvaise foi si évidente. Je t'ai laissée. Mais quels efforts as-tu faits une fois que tu as su que je n'étais plus à L.A ? Une fois que tu as su la distance ?

    A quoi pouvais-je encore t'être utile ?

    Regarde tes doigts, tes genoux, le sol... Evite mon regard et ses soupçons. Je t'éviterai, moi aussi, je trouverai une excuse auprès du patriarche, je lui dirai même la vérité s'il le faut... Mais je t'échapperai, à toi, à tes mots-lames, à tes phrases-couteaux et aux plaies que tu dessines sciemment...

    Tu ne joueras pas une seconde fois avec moi, angélique..
    Tu ne m'amadoueras pas, diabolique...

    Je me redresse, péniblement, un bras appuyé au mur, dans mon dos. Mes pas glissent vers le chariot, vers mon matériel. Le sac en bandoulière qui y est posé, je l'accroche à mon épaule. Je suis prête à partir. Et en passant devant toi... En chemin vers un ailleurs éphémère, je cracherai au sol. Ma salive, mon mépris, mon rire, mes blessures. Tu verras. Plus que trois pas. Deux... Un.

    Accroupie devant toi ? Pourquoi suis-je là ? Pourquoi mon index se glisse-t-il sous ton menton, un instant ?

    Ton regard laisse place au doute.
    Au doute raisonnable. A l'hésitation...
    Et si ?
    Et si je ne te laissais pas filer ?
    Et si je prenais le risque ?
    Et si je me moquais des conséquences ?
    Si je te laissais jouer ? Jouer avec moi ?
    Et si je croyais en l'émotion à défaut des mots ?

    Et si tu étais sincère ?

    Quelle réalité pousse Oxanna Sterling-Woods à s'agenouiller sur un sol humide, à se salir, à s'abaisser ? Une comédie élaborée ? Une folie passagère ? Un remord sincère ?

    Je te regarde. Et j'hésite.
    Et si tu allais, encore, me blesser ?

    Je ne trouve pas de mots. Je ne sais pas même que ressentir, alors, imagine, que pourrais-je te dire ? Mon index repousse une mèche de cheveux qui te barre le front. Elle la coince derrière ton oreille. Je voudrais savoir que penser, je voudrais que tout soit simple, ne plus douter. Te détester.T'aimer. Je ne sais pas. Quelque chose. Pas cette mer de confusion, pas cette noyade dans tes yeux sombres.Je voudrais trouver des reproches, des accusations à formuler. Des excuses. Des explications. Elles ne veulent pas être prononcées.

    Je détourne les yeux. Il y des questions et d'autres mots qui s'allument dans ton regard, il me faut les fuir. Dans mon sac que j'ouvre, je retrouve un tube de crème hydratante surgrasse. Celle qui me protège les mains, celle qui les poisse un temps, avant de leur conserver un aspect humain.

    « Donne-moi tes mains... »

    Je mets une noix de produit au creux de la paume des miennes, j'en prends un peu sur le bout des doigts. Elle a les mains roses et fripées, visiblement irritées. Et alors que mes doigts étalent la crème, et alors qu'elle les laisse faire, le mot vient, tout simple, tout seul, sans décoration, sans broderie.

    « Pardon. »

    Je ne suis pas sure de le penser. Je suis sure de douter de toi. De ta docilité. Je suis certaine de vouloir me protéger, te tester, t'évaluer... Mais il franchit mes lèvres sans souci, ce mot. Et je ne m'en veux pas, et je prends ce risque là... Il sera encore temps, plus tard, de reprocher, de nuancer, d'accuser. Peut-être. Si un jour je parviens à le ressentir, ce mot-là.
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: imaginary enemy + (lola)

    Dim 7 Juin 2015 - 22:55
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Et rien ne semble consoler ce vide qui s’approprie le coeur d’Anna. Rien ne sera jamais plus douloureux que les gens aimés qui la quittent sans un aurevoir, comme si elle crevais un peu, chaque fois qu’on l’abandonne. Oh, la vie des gens riches. Ça doit être facile, de ne pas avoir à penser à l’argent, de ne jamais manquer de rien. Pourtant, ça n’achète pas le bonheur. Assise au sol, le coeur au bord des lèvres, les yeux luisants, Oxanna Sterling ne donne pas cher de sa réputation. Son nom, c’est un mensonge. Elle aurait préféré être une autre, avec deux parents plutôt qu’un fantôme et un robot. Il y a des matins où le soleil brille et où son coeur est plongé dans la noirceur, n’ayant aucune main pour l’aider à se relver des abîmes.

    Quand plus aucun espoir ne semble possible. Lola est tout près, ses yeux aussi tendres que dans les souvenirs d’Oxanna. Et ça tue Anna, de la revoir, cette Lola qui lui a tant manqué. Tous ces soirs après son départ où le temps était long, où les gens étaient sans intérêt, où le vide envahissait encore une fois sa vie. Parce que pour un court moment, Anna avait Lola. Elle n’était pas la meilleure des amie, n’ayant jamais vraiment appris à montrer son affection d’une manière convenable. Oxanna sait très bien, qu’elle traitais Lola comme une subalterne, ordonnant, ne demandant pas son opinion, mais ça la rassurait, sa présence, ses yeux à la fois brillants et perdus.

    « Donne-moi tes mains... »

    Et les paumes d’Oxanna sont tendues vers le ciel, demandant l’impossible, souhaitant pour un moment ne pas détester qui elle est. Et les mais de Lola caressent les siennes, leurs redonnent vie. La peau se détends, cesse de se recroqueviller sur elle-même. Et Oxanna n’aurait pas l’idée de les retier, ne sachant même pas pourquoi. Le baume sur ses mains est aussi un baume au coeur. Parce que le passé est tragiquement toujours d’actualité. Rien n’a vraiment changé, au final, depuis tout ce temps. Oxanna est encore cette enfant sa mère, cette jeune femme violée, cette mariée forcée. Les choses sont ce qu’elles sont, on échappe pas à son nom.

    « Pardon. »


    Tentent les lèvres de Lola, un voile orangé séparant deux regards. Les yeux d’Anna quittent pourtant le plancher, ses mains se cripsent. Ses yeux ne semblent pas vouloir suivre sa fierté. Et elle a beau lever les yeux au ciel, cligner des paupières, rien n’y fait. Quelques larmes s’échappent, alors que ses lèvres tremblent et retiennent un sanglot. Et peut-être qu’Oxanna s’est fait du mal à elle-même. Que Lola s’excuse pour rien. Le coeur d’Anna bats à ses oreilles, la rendant sourde à la raison. C’est du suicide, de donner des armes à Lola pour leur prochain combat, mais les lèvres d’Oxanna avouent à mi-voix.

    « Je ... Je pense pas t’avoir jamais raconté que ... ma mère est partie sans ... sans même dire aurevoir. »

    Et elle ne sait plus si elle pleure à cause de toute cette histoire avec Lola ou pour cette enfant de huit ans qui passais ses nuits à regarder le plafond de sa chambre, attendant qu’on viennes lui lire une histoire pour l’endormir. Les blessures du passé restent vives, ouvertes par les mêmes maux, par toutes ces cicatrices qui s’empilent, déformant la peau et la réalité. Ses yeux veulent se perdre dans ceux de Lola et ne jamais regarder en arrière.

    « Tu ... tu crois que les gens me quittent parce que je suis ... horrible ? »

    Questionne très sérieusement Oxanna, ses mains tremblant dans celles de Lola. Et son regard est sombre, derrière ses prunelles ocre. Ses yeux coulent en silence, toute la rage s’étant évanouie de son corps échoué. Elle veut seulement que Lola confirme, qu’elle est horrible, qu’elle a tout mérité, que c’est sa faute, qu’elle puisse se détester sans douter et sans ciller, sans croire à une possible rédemption. Et ses yeux supplient, de l’achever sur place, de la tuer.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Mer 10 Juin 2015 - 0:03
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    « Tu ... tu crois que les gens me quittent parce que je suis ... horrible ? »

    Je ne savais ni que dire, ni que faire, en encore moins que penser. Je sentais ses mains trembler, je voyais ses larmes et je savais... je savais que j'aurais du ressentir quelque chose. De la tristesse. De la pitié... De la compassion... Et je cherchais en moi et je ne trouvais que la peur et la méfiance.L'incompréhension, aussi.Pourquoi ? Pourquoi me disait-elle cela ? Pourquoi me parlait-elle de sa mère ? De quoi allait-elle m'accuser ? Sa mère avait choisi de partir, et si elle était sans coeur, qu'y pouvais-je ? Les mères sont souvent des monstres qui n'attendent de leurs enfants que de prolonger leur être...

    Que devais-je dire ? Que devais-je faire ?

    Et puis... Et puis il y a cette phrase balbutiée, cette phrase, comme un coup de poing, comme une douleur, comme une libération. Et ses yeux qui me transpercent, ses yeux qui ne peuvent pas mentir, pas par delà leur noyade, pas cette fois... Ces yeux, vrais à mourir, que je veux croire, de toute ma peau, de toute ma chair. Et mes os, eux-même, crèvent de douleur à les regarder, ses yeux qui puisent dans les ombres et tressent des mots pour ses lèvres...

    Crois-tu cette histoire-là, t'es-tu créé ce mythe-là ? Ils partent par ma faute. Parce que je ne les retiens pas. Parce que je suis un monstre...

    Ta mère était une salope égoïste. C'est ce que je voudrais dire. C'est la révolte en moi. C'est l'horreur devant la plaie béante qui engouffre tes forces et ton être, ce monstre tapi au fond de toi. Mais je ne la connais pas, ta mère, je ne connais pas la pierre dont est fait son coeur,... Elle t'a pleuré, peut-être,ta mère. Pas assez pour revenir, pas assez pour t'enlever... Mais, peut-être, elle a pleuré, dans son bel univers de liberté, en t'emprisonnant dans une cage de doutes.

    Si je n'étais dans la mienne, de cage, mes bras serraient autour de tes épaules, mes doigts dans tes cheveux et j'essuierais tes larmes. Mais ils sont là, mes barreaux, ils me séparent de toi, ils portent des noms de prédateurs. Méfiance. Peur. Ruse. Joie. Mesquinerie. Attirance. Rancoeur. Colère. Et ils me gardent dans mon corps, seule, isolée, séparée de toi. Et ils osent se réjouir, réjouir une part de moi.

    Moi aussi, j'ai pleuré.
    Moi aussi, je me suis crue... insuffisante.
    Et je n'ai pas tout oublié...
    Ni ma timidité.
    Ni ton assurance.

    Ils me gardent loin de toi, avec juste tes paumes dans mes mains et des mots sur le rebord du coeur. Des mouvements impuissants à traduire une fraction des émotions en moi...

    « Un jour... un jour, je vais les tuer, ton père, ta mère... pour ce qu'ils t'ont fait. Pour ce qu'ils t'ont dit... »

    Cela échappe à mes lèvres avant que je puisse penser, mesurer le ridicule de mes mots. Et je voudrais les étrangler, tes parents, les détruire, et je voudrais réécrire ton passé, sans mère égoïste, sans père autoritaire... Je voudrais que tu ne sois qu'à moi. Je voudrais la retrouver, l'adolescente... et que jamais, jamais, elle ne me laisse disparaitre.

    Les souvenirs reviennent. Les propositions du père, l'argent pour disparaitre, les regards qui imposaient le silence, les phrases qui t'interrompaient et te métamorphosaient en statue de sel... Et il a gagné, le père... Il a gagné, il t'a volé toute humanité. Je te revois à l'université, je te revois il y a quelques minutes encore...

    « Elle est partie par égoïsme. C'est elle, l'horrible. Elle. Elle aurait pu revenir, elle aurait pu se battre. Et ton père... Ton père, aussi, il te tue. Il te métamorphose... Avec son argent et la glace dans ses yeux. C'est lui qui te rend... »

    Je les déteste. Ce sont les larmes sur tes joues qui me font les haïr, ce sont les tremblements dans ta voix et les ombres sans fin de ton regard. C’est la peur d'avoir participé à cette douleur là, d'avoir disparu, moi aussi, c'est le dégoût de les avoir aidé à cette œuvre affreuse-là, ta destruction.

    « La personne qui a renversé ce seau, ce n'est pas toi. C'est lui. »

    C'est pour ça que mes mains se referment sur tes épaules. C'est pour ça qu'elles serrent, qu'elles te secouent. Pour que tu restes éveillée, pour que tu restes en vie, même en larmes, mais en vie; et réelle. Parce que je suis faible et fatiguée de douter... Parce que la fille qui m'a humiliée, je la déteste, elle est comme eux, mais la femme en larmes, devant moi, elle, elle, je peux l'aimer, la toucher, lui parler et laisser mes bras l'attirer contre moi.

    Et si elle est un piège...
    Si elle est un piège, cette Oxanna-là...
    J'ai reçu d'autres coups avant toi.
    Et tu ne m'auras plus...
    Plus jamais.
    Jamais plus.

    « Et moi... »

    Moi, je pourrais tenter d'expliquer. Te rappeler le message envoyé.Mais il est arrivé trop tard, n'est-ce pas ? Parfois, tous les messages du monde arrivent trop tard. Le mal est là, présent, destructeur, avant même le départ...

    « Moi je ne suis pas partie à cause de toi. »

    Moi, j'aurais préféré rester.
    Si tu savais comme j'aurais préféré rester...

    Et je ne sais pas pourquoi j'ai envie de pleurer. Je ferme les yeux sur ces larmes-là, je ne les laisse pas couler. Elles brûlent mes paupières et mon coeur, elles oxydent ma gorge et se nouent dans mon dos.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Sam 13 Juin 2015 - 14:47
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    Anna, elle n’attend rien, de la vie, de Lola. Elle a baissé les armes, son château s’écroule. Elle n’est plus reine, on lui a tranché la tête, on lui a volé sa vie. Ses larmes glissent silencieusement, coulant au bout de son menton pour s’écraser sur ses habits qui ont déjà trop souffert. Une Sterling, ça ne pleure pas sur le plancher.

    « Un jour... un jour, je vais les tuer, ton père, ta mère... pour ce qu'ils t'ont fait. Pour ce qu'ils t'ont dit... »

    Et ça fait briller les yeux innondés de la brune qui a perdu ses mots. Ça lui tords l’estomac, ça lui gonfle le coeur, ça lui fait bourdonner les oreilles. Jeremy Steling, mort. Soulagement. Elisabeth Woods, morte. Remords. Et la simple idée de perdre ceux qu’elle ne peut s’empêcher d’aimer malgré le mal qu’il lui font fait redoubler le flot de peine sur ses joues. Oxanna, la seule chose qui la console, c’est de voir que Lola est de son côté. Qu’elle ne lâche pas ses mains, qu’elle se bats pour ce combat qui terrifie Oxanna. Parce que perdre encore une fois contre Jeremy Sterling, ça la tuerais. Il y a de ces moments où il faut une autre voix pour crier toutes ces choses qu’on s’interdit de penser. Et maintenant que c’est sorti de la bouche de Lola, Anna voudrait tellement que son père soit mort plutôt qu’indifférent, que sa mère soit morte plutôt qu’absente. Et elle voudrait tellement les détester, elle voudrait tellement ...

    « Elle est partie par égoïsme. C'est elle, l'horrible. Elle. Elle aurait pu revenir, elle aurait pu se battre. Et ton père... Ton père, aussi, il te tue. Il te métamorphose... Avec son argent et la glace dans ses yeux. C'est lui qui te rend... »

    Les mots de Lola, ce sont des couteaux qui s’enfoncent dans le coeur d’Oxanna, le libérant au passage des chaînes qui le maintenaient sagement en place depuis toutes ces années. Parce que la vérité fait mal. Quand on brise le miroir des apparences, on se retrouve avec des éclats de vérité plein la peau. Du verre brisé plein les yeux, Anna voudrait cesser de pleurer mais rien ne semble y faire. Et personne d’autre que Lola n’aurait pu les prononcer ces mots là. Il y a quelques personnes qui connaissent Oxanna, mais aucun de ses deux pilliers ne la devine comme Lola.

    « La personne qui a renversé ce seau, ce n'est pas toi. C'est lui. »

    Et ces mots, ils sont la preuve que Lola est une bien meilleure personne qu’Oxanna. Parce que chaque mot cruel, chaque indifférence, chaque méchanceté, il venait bien d’elle. Parce que d’avoir souffert ça n’efface pas le mal causé. Et dans ce monde atroce, il n’y a pas que des sans coeur. Oxanna connait très bien cet endroit noir bien ancré en elle, cette petite usine où elle recycle sa peine en armes tranchantes. Qui pourrait croire, à la voir marcher la tête haute, qu’elle se sens parfois six pieds sous terre. Lola elle croit au meilleur, même après avoir été témoin du pire.

    « Moi je ne suis pas partie à cause de toi. »

    À travers ses larmes, Oxanna ne peut que voir la vérité qui se coince dans la gorge de Lola, qui fait ciller les mots, à peine, juste assez. Et de l’entendre, de vive voix, face à face sans ces écrans qui déforment la réalité, les murs enfin brisés. Parce que la distance entre elles, aucune des deux ne l’a désirée. Et la vie s’est chargée de compliquer quelque chose de déjà fragile.

    « Pourquoi t’es partie, alors ? »

    Trouve enfin le courage de demander Anna, ses épaules maintenant bordées des mains de Lola, forçant cette proximité douloureuse. La question est d’une infinie innocence, parce qu’Oxanna veut seulement la vérité pour faire taire les vois mesquines qui s’agitent dans sa tête. Toutes les suppositions sur le pourquoi et le comment se sont fondues dans ses souvenirs, expliquant depuis tant d’années les remous de cet été là alors qu’au fond, Anna ne sait rien. Rien de rien.

    « Je suis allée chez toi un jour, il n’y avait personne. Les voisins ont dit que t’étais partie. »

    C’est tout ce qu’elle a su, le reste étant une histoire brodée par ses soins, tricotée par ses manques et son ennui. Et la suite, Anna préfère ne pas l’imaginer. Parce que les jours qui ont suivi ont été noirs, on leur a refusé l’entrée à ses souvenirs, et ils traînent, là, sous sa peau, noircissant sa chair. Qui sait ce qu’aurait été sa vie si Lola n’était jamais partie. Qui sait ...
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Jeu 2 Juil 2015 - 0:18
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    Lola C. Sandstrøm
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    Oh, can't anybody see
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    Never found our way
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    « Pourquoi t’es partie, alors ? »

    La question plante des serres de vautour des mes épaules, le poids du prédateur sur mon dos et ses ailes… ses ailes pour obscurcir mon ciel. Si elle savait… Je déglutis, je te regarde, avce tes joue sinondées et tes yeux aveuglés. Dans tout ton désordre, ton désespoir, dans toute ta beauté. Même les yeux rougis et gonflé, même les cheveux en bataille, même à genoux…

    Pourquoi ? Pourquoi ces mots-là se cognent-ils contre moi ? Contre mon esprit, mon cœur, mes barrières ?

    How can it feel, this wrong

    Je me force à respirer, sans te quitter des yeux, en fouillant en moi. Je connais la réponse, pourtant. Mais les mots… les mots refusent de s’aligner, les souvenirs refusent de se préciser. Et ma raison hurle, Oxanna… Ma raison hurle « ne lui donne pas cette arme-là ». Tu me feras mal, tu me détruiras… Je le sais, tu le sais… C’est un étrange répit, une accalmie, ce moment de grâce et tes larmes. Mais…

    Mais demain…

    From this moment
    How can it feel, this wrong

    Si tu savais ma peur…ET la douleur qui tambourine, et la rancœur.
    Tu n’as jamais rappelé. Jamais. Pas une seule fois.
    Tu m’as ignorée…

    ET qu’importe que tu sois passée…

    « Je suis allée chez toi un jour, il n’y avait personne. Les voisins ont dit que t’étais partie. »

    Qu’importe cette faible tentative, dis-moi ? C’est insuffisant, tellement insignifiant. Comme mon message, dis-moi ?

    Si tu ne pleurais pas… SI tu ne me regardais pas… Je te haïrais. Mais tu pleures. ET tu me fixes. ET tu n’es qu’une enfant perdue, et qui a mal, une enfant, on ne la frappe pas… J’attendrai que tu sois adulte, j’attendrai que tu grandisses. Le reproche aussi à son âge.

    ET, peut-être… Peut-être, ce moment, entre nous, ne ment pas. Je voudrais juste autre chose que la révolte dans mon cœur ? Contre tes parents, contre toi, contre tes larmes, tes exigences, ma faiblesse… Je voudrais te croire, vraiment. M’émouvoir, vraiment, au-delà de la haine pour ceux qui t’ont modelée…

    Storm.. in the morning light
    I feel
    No more can I say
    Frozen to myself

    « Je … »

    Les mots refusent, Oxanna. Ils ne veulent pas être prononcés. Je ne veux pas que tu saches, pour ma mère. Qu’elle a tenté d’en finir. Qu’elle est malade. Que ces choses-là courent de générations en générations, parfois. Que ferais-tu de cette lame-là ?

    « Mon parrain m’a emmenée chez lui. Comme ça. Sans me laisser le temps de prévenir. Je suis rentrée, mes valises étaient prêtes, il les avait préparées… »

    Et mon père était d’accord. Pour se débarrasser de moi. Pour être libéré. Et personne n’a protesté. Ma mère… il fallait s’occuper de ma mère…

    Et auprès de mon parrain, j’allais être heureuse.

    I got nobody on my side
    And surely that ain't right
    And surely that ain't right

    Il avait préparé mes valises. Choisi mes vêtements. Sélectionné mes sous-vêtements. Seulement les plus beaux. Et personne n’avait protesté. Il y avait d’autres soucis…

    « Et j’ai oublié mon téléphone… »

    Ses mains fouillant mes armoires.
    Ses yeux sur moi.

    Et les larmes dans les miens. Et la désorientation. Et l’abandon. Je n’ai pas protesté, je n’ai pas refusé… Je suis partie, comme ça, sans même y penser, la tête remplie de questions sur ma mère…

    « C’est juste ça, l’histoire… J’ai dû partir… sans mon téléphone. »
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    Re: imaginary enemy + (lola)

    Dim 12 Juil 2015 - 3:36
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    « Je … » Tente la voix de Lola, en écho dans cette grande pièce aux murs froids, métalliques, impersonnels. Et ces murs, ce sont les mêmes que dans la maison où a grandis Oxanna. Ces murs, ils sont le reflet de cette éducation, de cette destinée préfabriquée. Un nom, ça n’est que ça, quelques lettres qui dévoilent au monde entier d’où tu viens, d’où tu tiens tes traumas. Et le nom d’Anna, c’est celui de ce métal qui saigne sur les murs, qui ne laisse passer que les fantômes.

    Oxanna s’en souviens encore, de ce moment où elle a mis les pieds chez Lola, il y a toutes ces années. Et le vide qui l’avait envahie, de la savoir partie, de se savoir seule, encore.

    Les années ont simplement gravé cette faiblesse sous sa peau, comme un tatouage qui n’apparait que sous le voile des larmes. Comme une cicatrice. Lola, c’est cette cicatrice vivante, cette blessure qui ne semble pas vouloir guérir. Qui aurait cru, que cette rousse faite d’allumettes la laisserais sur un glacier, proie du vent, de la neige, de la nature sauvage. Qui aurait cru, qu’elle lui causerait cette hypothermie du coeur, la quittant après avoir fait fondre la glace qui habitait Oxanna depuis tant d’années.

    « Mon parrain m’a emmenée chez lui. Comme ça. Sans me laisser le temps de prévenir. Je suis rentrée, mes valises étaient prêtes, il les avait préparées… »

    La réponse est si simple, si tragique dans sa banalité. La volonté d’Anna n’arrive pas à raccrocher ces mots à la réalité. Ça semble stupide, ça semble répété. La simple idée que Lola soit innocente, fait perdre l’équillibre à Oxanna. Le noir et le banc jouent aux échecs, mais toutes les pièces sont grises, gris pâle, gris foncé, impossibles à distinguer les unes des autres, la vérité des sentiments, les souvenirs de la réalité.

    « Et j’ai oublié mon téléphone… »

    Et les mots arrachent un rire irroniquement triste à Anna. Elle voudrait le croire, que c’est tout ce qui s’est passé, qu’une histoire de téléphone oublié. Pourtant, une petite voix crie que Lola est partie pour la punir, pour lui faire du mal, pour lui arracher les lambeaux de sa dignité. Parce que c’est ce qu’elle mérite, pas vrai. Et ça ne fait aucun sens, mais les boyaux d’Oxanna se tordent, certaine que c’est sa faute, que les gens s’enfuient dès qu’elle montre ses couleurs, dès qu’elle laisse son masque de côté.

    « C’est juste ça, l’histoire… J’ai dû partir… sans mon téléphone. »

    La banalité, l’anonymat, le quotidien.

    Que des mots qui ne touchent pas à l’univers céleste dans lequel Oxanna aime faire semblant de vivre. Plus haute que les autres, plus riche, belle comme un ange, féroce comme le diable. Le pardon, ça ne semble pas faire partie de son vocabulaire et c’est probablement ce qui la torture, ce manque de contrôle sur les gens dans sa vie, la façon qu’ils sont de lui voler ses choix, ses options.

    « Oh. » Conclut Oxanna, ne sachant pas quoi ajouter à tout ce qui semble contredire ses convictions. Sa rage était basée sur tant de mensonges qu’elle avait construits, que la réalité semble bancale, déséquilibrée.

    Et sous son écoute apathique, Oxanna voudrait crier. Pourquoi tu ne m’as pas appelée, écrit. Pourquoi tu n’as pas pris tes valises pour débarquer chez moi, plutôt que de t’enfuir. Pourquoi tu m’as fait mal, alors que je m’accrochais à toi pour ne pas tomber, pour ne pas crever. Les larmes se sont enfuies, mais pas le mal. Pas tous ces monstres qui grugent ses os depuis des années. Et Oxanna cherche comment expliquer, mais rien ne semble faire de sens. Alors les banalités s’accumulent.

    « . . . J’ai été au pensionnat, quelques semaines après tout ça. Mon téléphone a été confisqué. C’est pas comme si je pensais recevoir un quelconque signe de ta part. » raconte Oxanna. Plus à elle-même qu’à Lola. C’était il y a si longtemps. Une autre Anna, un autre temps. Ces quelques jours, entre le départ de Lola et celui d’Oxanna pour le pensionnat, furent décisifs pour le futur de la jeune femme.

    Et les larmes séchées ne sont qu’un voile de plus contre le monde. Parce que même dans l’instant présent, il reste le ressentiment. On n’efface pas le passé de quelques coups de vérité.

    Oxanna se relève du sol. La paume de ses mains replace par habitude l’ourlet de sa robe, inondée d’eau savonneuse. Ses doigts repoussent les coulisses noires sur ses joues, dans une tentative pour effacer ce qu’il vient de se passer. Cette vulnérabilité, c’est une erreur, c’est une faiblesse. Oxanna se tient sur la pointe des pieds, réalisant seulement qu’elle a abandonné ses talons au sol, avec sa dignité. Ses ongles de pieds sont coupés court, les cuticules méticuleusement repoussés, une couche de vernis transparent les lustrant. Elle est brisée, mais ses ongles d’orteils sont parfaits, c’est déjà ça.
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    Re: imaginary enemy + (lola)

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