Let them be free
Vicky était postée devant la vitre qui la séparait des poissons, Les regardant voyager d'un bout à l'autre de ce grand aquarium. Elle se passa une main dans le cou afin de se relaxer, il faut dire qu'elle avait eu une dure journée et même une dure nuit alors que Tesla, l'une de ses deux anguilles, avait eu un problème de santé, l'obligeant à revenir dans son lieu de travail après quelques heures de sommeil. Et elle était débout depuis tout ce temps, autant dire qu'elle ne rêvait que d'une chose, c'était de retrouver son lit douillet. Le directeur lui avait d'ailleurs donné congé pour qu'elle puisse rentrer chez elle mais elle venait se ressourcer dans ces lieux avant. Quand un poisson passait à portée de la vitre, elle posait sa main dessus, machinalement, comme pour ressentir une caresse comme on le ferrait pour un chien ou un chat. Elle prit alors une bonne grosse inspiration avant de se rendre dans son local afin d'y récupérer ses affaires, sa grosse doudoune d'hiver ainsi que son sac qu'elle porta en bandoulière. La jeune italienne se dirigea alors vers la sortie, presque machinalement tant la fatigue lui tombait dessus, comme si Morphée lui-même s'appuyait sur ses épaules de tout son poids. ne fois le long couloir qui menait à la sortie du personnel traversé, elle poussa la porte afin de retrouver l'air libre, dans la lueur faiblissante des soirées de janvier.
Elle aperçu, en traversant le parking, un attroupement de jeunes étudiants, sans doute, armés de leurs banderoles contre les prisons qu'étaient les aquariums. D'une manière générale, Victoria les laissait faire et encore plus aujourd'hui. Les contestataires avaient toujours été là et ils seront toujours là pour crier au scandale, sans ce rendre compte du véritable but de ces établissement. Il y avait beaucoup plus de cruauté envers les animaux à l'extérieur qu'à l'intérieur de ces quatre murs. Elle continua donc sa route sur quelques mètres avant de s'arrêter, entendant une voix s'élever plus haut que les autres. Elle pivota pour regarder la foule une fois de plus et constata qu'une personne plus âgée venait de prendre la parole, criant au scandale et à la prison. La vétérinaire ne savait pas trop pourquoi, peut-être du à la fatigue, mais elle décida de s'en mêler une bonne fois pour toutes. Elle n'avait jamais été contre les aquariums et pourtant, elle adorait les animaux marins depuis sa plus tendre enfance, ce qui lui avait valu une mésaventure au bord de Venise alors qu'elle était seulement haute comme trois pommes. Elle traversa donc la distance qui les séparait avant de se frayer un chemin dans la foule autour de l'adulte responsable de ce discours. Elle avançait à grand coup de "Pardon !", bousculée par les étudiants un peu excité par leur manifestation qui ne se gênaient pas pour la bousculer, avant d'atteindre le podium central. "Excusez-moi" lança-t-elle à l'attention de l'homme au mégaphone, provoquant l'arrêt des applaudissements. "Mais, est-ce que vous savez de quoi vous parlez au moins ? Savez-vous ce qu'il se passe derrière ces murs et pas seulement le fait qu'on amuse des touristes comme vous semblez le dire ?" Les applaudissements se murent en huées, à tels point que la petite blonde se sentait peu en sécurité entouré de ses anti-aquarium, mais qu'à cela ne tienne, elle ferait face coûte que coûte.