Eilly • You're like a Goddess

—Billy & Eislinn—

You're like a Goddess

Ah comme il l’attend avec impatience le jeudi. Surtout le moment de la pause déjeuner. Il se prend un peu plus de temps qu’à l’accoutumée afin de pouvoir se rendre au L.A Spa. Sur le chemin, il dévore un sandwich tout en écoutant le dernier album de Michael Bublé. Ah, comme il est bon ce mec. Il a pu aller le voir deux fois en concert déjà, mais si on lui dit d’y retourner, il y court volontiers. Chantonnant avec le Crooner, il rêvasse en se disant que bientôt, il pourra retrouver Eislinn et sa tenue affriolante. Ne nous perdons pas en fantasmes sexuels inutiles. Il ne va pas la voir pour avoir un moment de sexe passionné et ultime avec elle alors qu’il touche déjà rarement sa femme. Non, loin de là. Il continue d’aller la voir parce qu’il a trouvé une oreille attentive. Elle l’écoute, elle discute avec lui et pendant le temps-là, tout son corps se fait masser par des doigts de fée. Il a juste envie de dire amen tellement c’est bon tout ça ! Il termine la dernière bouchée de son repas sur le pouce avant de prendre un chewing-gum et de le mastiquer avec videur. Heureusement qu’il a encore du fil dentaire dans un coin de sa sacoche. Argh, c’est compliqué parfois d’être présentable quand il n’y a pas assez d’heure dans une journée pour faire tout ce qu’on veut. Un petit soupir traverse ses lèvres tandis qu’il se passe une main négligée dans sa longue chevelure. Plus que quelques mètres et il y sera enfin, mais à l’heure-là, les bouchons sont fréquents. Home passe alors dans son lecteur CD et il se fige quelques instants avant de fredonner les paroles tout en pensant à lui… puis à sa femme. Il soupire puis gare sa voiture rapidement. Il prend sa sacoche et entre dans le SPA avant de se rendre à la cabine de massage habituelle. Après un passage derrière un pare-avant, il revient avec simplement une serviette autour de la taille et sourit lorsqu’il voit la jeune femme devant lui. « Hey la plus belle. » Il lui embrasse la joue doucement avant de s’allonger sur la table. « J’attendais de te voir avec impatience ! »

Jeudi. Un sourire étire tes lèvres alors que tu te lèves ce matin. Tu penses à ta journée en accomplissant les mêmes routines : après avoir posé tes pieds sur le sol, tu te diriges vers la salle de bain pour t’asperger le visage d’eau. Puis, tu te diriges vers ta cuisine, et te sers un bol de céréale, histoire d’avoir une certaine réserve d’énergie pour la journée. Puis, tu vas à la douche, rapidement, pour évacuer toutes les pensées négatives de la veille et de la nuit. Une fois séchée, tu t’habilles, et finit de te préparer, pour ensuite partir au travail. Et tu ne penses pas à n’importe quoi, ni qui : tu penses à le venue de Billy dans ta salle, à son sourire contagieux qu’il t’offre en te saluant. C’est qu’il est adorable, ce jeune homme. Il y a longtemps, sa femme lui a acheté un massage comprenant « tout ». Tu avais insisté, lui demandant si elle voulait absolument tout, mais la bonne dame était si certaine de son choix que tu ne doutas plus, aussi bizarre que ce soit. Malheureusement, il ne s’était vraiment pas attendu à ce que ce soit aussi… et bien aussi étendu. Tout ça aurait pu prendre une tournure vraiment gênante, voir atroce, s’il t’avait dénoncée à la police. Mais il ne le fit pas, se contentant, au contraire, de devenir un client régulier. Et pas n’importe lequel, un client que tu apprécies tout particulièrement. Il n’est pas violent, au contraire; il apprécie tes massages et parle de ses problèmes de couple, tandis que tu essayes de l’aider du mieux que tu le pouvais. C’était vraiment qu’un de formidable, et tu es heureuse du malentendu initial car, sans celui-ci, vous auriez peut-être pu rater cette opportunité d’avoir une relation si spéciale.

Tu rentres dans la salle, ne t’attendant pas à ce qu’il soit déjà à l’intérieur. D’habitude, tu t’arrangeais pour arriver avant tes clients dans la salle, mais, parfois, comme aujourd’hui, un client précédent faisait une scène, ou exigeait des minutes extra, si bien qu’il est impossible de se libérer. Heureusement, Billy étant un habitué, il savait quoi faire. C’est ainsi que tu entras au moment où il sortait de derrière le paravent. Tu lui souris, heureuse de le voir.

-Salut, le meilleur. Moi aussi je t’attendais, je comptais les heures. Alors, par quoi veux-tu commencer aujourd’hui? Les épaules?

Sans même attendre sa réaction, tu glisses tes doigts experts sur son dos, commençant à le masser, dosant une quantité de pression parfaite. Tu le connaissais bien, tu savais ce qu’il aimait, c’était plus simple. Ainsi, il pouvait plus se concentrer sur d’autres choses, comme ce qu’il voulait te dire aujourd’hui.

-Alors, comment s’est passée ta semaine?

 

—Billy & Eislinn—

You're like a Goddess

« Salut, le meilleur. Moi aussi je t’attendais, je comptais les heures. Alors, par quoi veux-tu commencer aujourd’hui? Les épaules ? » « Ce que tu veux. » De toute manière, elle a l’art et la manière de faire les choses, alors pourquoi la diriger. Sa question est toujours la même et sa réponse est toujours évidente. Il aime simplement la façon dont elle s’occupe de lui. Ce côté un peu maternant que les hommes cherchent et rejettent à la fois. Il n’a pas vraiment ça avec sa femme, il ne l’a déjà jamais vraiment eu avec sa mère d’ailleurs pour être honnête et il ne l’a jamais vraiment cherché. Pourtant, c’est réconfortant de vivre ça avec Eislinn. « Alors, comment s’est passée ta semaine ? » Humpf, bonne question. Enfin bonne…. Il ne sait pas vraiment quoi lui raconter, c’est d’une routine habituelle maintenant. Il n’y a que « lui » qui le sort réellement de son quotidien et en ce moment, ils n’ont pas pu se voir aussi souvent qu’ils l’auraient voulu. Trop de boulot pour l’un, une femme trop présente pour l’autre et ça donne un mauvais cocktail pour les amants. « J’ai hâte qu’elle se finisse pour être honnête. » Comme ça, il pourra retrouver le dojo, ses élèves, ses cours et se vider la tête loin de tous les soucis qui le pourrissent un peu plus à chaque instant. Un soupir lui échappe lorsqu’elle s’attarde sur une zone douloureuse de son dos. Toujours la même. Faire du sport à haute dose ça n’a pas que des avantages, il faut bien le dire. « Et la tienne ? » Il tourne doucement sa tête afin de pouvoir l’observer un peu pendant qu’elle s’occupe avec attention de sa musculature presque parfaite. « C’est quand que tu passes me voir au Dojo pour que je t’apprenne te battre ? » ça ne lui ferait pas de mal de savoir se servir de ses poings à vrai dire. Au moins pour se défendre, mais ça, il n’ose pas lui dire à voix haute.