Owen & Gia.
« Ça sera plus classe sans une bande de travailleurs sans manières qui hante les lieux. » Quand il dit ça, je repense aux mots que j’ai eus envers Owen. Cette conversation dans le pub m’a tellement marqué, que j’y repense à présent. Peut-être parce que la finalité fut mon enlèvement. Ou parce que j’ai exagéré, que j’ai porté un masque différent de celui que je porte actuellement ? Je souris à Owen parce que je prends ça avec de l’humour. «
Disons que je ne gênerais pas, surtout. » Et oui… l’ancienne Gia aurait certainement dit qu’elle ne voudrait pas se salir encore plus pendant que les ouvriers travaillent, elle ferait sa diva alors qu’à une époque, elle était comme à eux, elle se salissait les mains, voir même les abimaient jusqu’au sang. Mais elle est partie… la Diva est partie.
Et puis… je n’ai jamais eu de mauvais fond. M’en prendre à Owen durant ces mois fut une sorte de comportement d’enfant face à ce qu’elle ne pouvait dompter. Car il faut l’avouer, je n’ai jamais pu être à l’aise avec Owen. Même ce soir, je pense lui lancer une pique mais c’est encore plus inoffensif qu’un chiot comme question.
« On parle pas vraiment elle et moi. Elle me sers de la bière, je la paie et cette relation nous conviens à tous les deux. » «
Oh… » Je suis… surprise ? Je m’attendais à une petite histoire, une relation pas forcément dans la durée mais quelque chose. Mais qui suis-je pour essayer de tout savoir, de le juger sans le connaitre ? J’ai presque été indiscrète. Il ne semble pas m’en tenir rigueur.
«
Je vois. C’est tout à ton honneur. » lançais-je en reposant mon regard sur mon travail. Contrairement à lui, je n’avais pas d’horaires. C’était un peu à la réussite que je gagnais mon salaire. Je tente de me concentrer, c’est impossible. Je décide alors de libérer mes cheveux compactés en un chignon bien travaillée. Ils tombent sur mon épaule qu’Owen reprend la parole. Je pensais qu’il s’en irait. Après tout, je comprendrais qu’il n’ait pas envie de rester après tout ce qu’il s’est passé « avant ».
Justement, il va de l’avant sans regarder le passé, lui…
« Je te paierai un verre, la prochaine fois. Pour me faire pardonner d’être parti tôt. » Je lève le regard sur l’ouvrier. Owen m’invite à boire un verre, non ? Il me propose de me payer un verre après… tout ça ? Mon attention est soudainement portée uniquement sur Owen et non plus le travail. «
Un… un verre ? » Des fois que j’aurais mal entendu, hein. «
A … A moi ? » Je bégaye parce que la surprise me semble plus qu’immense. A vrai dire, ce n’est pas logique. Absolument pas logique.
«
Mais… tu es au courant que si on tenait des comptes, je te devrais au moins une dizaine de bière pour … » En y repensant, je trouve ça plutôt ironique. Il se montre gentil envers moi, je dirais même cool alors que moi… même si celle qui lui fait face est différente, je lui ai fait des crasses. «
pour… avoir essayer de te virer, pour tous les mots déplacés, voir même les insultes que j’ai pu faire… tout ça, gratuitement ? » Mon cerveau se tortille dans tous les sens. C’est alors que je repense à ce qu’il revient toujours sur le plat malgré moi, malgré tout…
Parce qu’au fond, c’est un évènement qui m’a marqué. Le sourire sur mes lèvres qui s’était dessiné par la gêne disparait. Je me rends compte que je suis un peu trop naïve. «
Tu sais… tu n’es pas obligé d’être sympa avec moi à cause de ce que j’ai vécu. » Je ramasse quelques papiers et les cale dans un petit dossier pour les transporter. «
Je vais bien, je n’ai pas besoin de ta pitié, tu sais… » Méfiance, surestime de soi ? J’ai remplacé la bêtise par une autre bêtise. C’est désolant, non ?