Charly s’éloignait de la zone de combat, bouillonnant de colère. Habituellement, il n’était pas contre le fait que quelqu’un lui tienne tête. Il faisait toujours confiance à sa répartie tout en affichant son assurance avec fierté, une addition qui le plus souvent le faisait sortir vainqueur des querelles. Mais ce soir, il avait dépassé les limites, il avait usé de sa méchanceté comme seule arme pour se défendre. Il avait pourtant choisi chacun de ses mots, chacune de ses intonations. Le Delta réagissait rarement sans réfléchir, tout était pensé, préparé et ceci même s’il devait réagir en l’espace de quelques secondes. De plus, Charly n’était pas du genre à revenir la queue entre les jambes, il n’était pas du genre à regretter quoique ce soit et en particulier ce qu’il avait pu dire à l’instant à Thomas. Se rapprochait-il finalement de la bête plutôt que du prince ?
Comme l’Allemand avait pu le prévoir, Thomas chargea à son tour et vint stopper la course de Charly et de sa cavalière. En l’espace de quelques minutes, Charly avait été insulté de lâche, il se voyait dans l’occupation de rendre des comptes et Charlotte qui s’avérait être la Suisse au milieu de ce chao, préféra prendre congé tout en lâchant à son cavalier ce qui ressemblait à un avertissement. Charly baissa finalement son regard vers Thomas, un sourire un peu trop franc habitant ses lèvres. « Ca y est t’as fini ? Au moins je suis sûr que ta bouche fonctionne parfaitement. » Les mains dans les poches, Charly jeta un coup d’œil discret au fauteuil de Thomas. Sacré matos pour une vie aux loisirs et aux accès limités. « Si t’attends des excuses de ma part tu risques d’être déçu. Toi, mon pied et moi on sait parfaitement que ce qui s’est passé plus tôt n’était pas un accident. T’es grand non ? Alors t’assumes et tu bouges de là. Moi j’ai quelqu’un qui m’attend. » Charly s’en voulait, il s’en voulait pour Charlotte, probablement la seule véritable victime de cette histoire. C’était injuste pour elle et le Delta ne le savait que trop bien.
Le jeune homme saisit les accoudoirs du fauteuil puis poussa ce dernier tant bien que mal. Evidemment, Thomas avait mis le frein, bien trop prudent ce garçon. Libérant un espace d’une trentaine de centimètres, Charly se faufila entre le fauteuil et le mur qui le retenaient prisonnier et il se dépêcha de rejoindre sa meilleure amie. « Charlotte… Je suis désolé pour ce qui s’est passé et je suis désolé que notre soirée soit gâchée. » Le jeune homme redoutait ce qui suivrait. Aurait-il droit à une leçon de morale de la part de son amie ? Sans doute le méritait-il, car même s’il ne ressentait pas la moindre culpabilité après s’être attaqué à un handicapé, Charly doutait fortement que sa cavalière partagerait ce même sentiment.
Ka Pua Maila I Ka Mauna
There is pleasure in the pathless woods, there is rapture on the lonely shore, there is society where none intrudes. By the deep sea and the music in its roar. I love not man the less, but Nature more.endlesslove