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Reed & Debbie
" Don't jerk on my shoes"
Ce n’est pas avec difficulté que Debbie accueillait la sonnerie de son téléphone. Oh même si c’était la petite voix de Kimberley qu’elle avait enregistré, la soirée d’hier fut plutôt rude. Elle a réussi à fermer l’œil qu’aux alentours d’une heure du matin après avoir engloutis presque 100 pages d’un roman. Chacun de ses muscles lui font mal, sont douloureux. Elle tourne la tête, à peine éveillée. Six heures. Dans deux heures et demie, elle fera face à l’homme qui lui a donné le plus de stress dans sa vie après la veille de son mariage avec Peter. Heureusement pour elle, ce n’était simplement qu’une entrevue d’embauche où le seul contrat qu’elle signera sera celui d’un engagement pour le Los Angeles Times. Le plus grand journal de Los Angeles auquel je postule avec l’appui du rédacteur en chef du New-York Times. C’est bien ça son souci, il lui a fait une lettre parce qu’il espérait qu’elle décide de rester en voyant la preuve écrite de ses sentiments entre les lignes. Debbie peut les lire parce qu’elle est la seule à le savoir, personne ne peut comprendre autrement qu’une journaliste regrettée par son journal lorsqu’elle demande à changer géographiquement de journal.
Elle ferme les yeux encore quelques secondes. Dix petites inspirations. Lentes. Histoire de se vider la tête pour ne penser qu’à une seule chose : foncer. Deborah ne s’accorde que quelques minutes pour la douche, décidant de rester au naturel en dehors d’un peu de mascara et de se concentrer sur sa tenue. Pourtant, elle l’avait choisi la nuit passée en se disant qu’un tailleur serait plus que parfait pour une première rencontre. En sortant de sa chambre, elle avait porté son choix sur une longue jupe noire qui lui arrive en dessous des genoux et un chemisier en soie blanc. Deborah se sentait beaucoup plus à l’aise à présent, plus elle-même si elle n’aime pas vraiment montrer ses jambes. Elles les cachent sous des collants de couleur chair en espérant qu’ils ne fileront pas. Elle enfile à peine ses bottes courtes en cuir qu’une petite tête fait son apparition dans l’embrasure de la porte. Maman ! s’extasie la petite fille en s’approchant de sa mère pour l’enlacer. Deborah est si contente de la voir, elle est tellement mignonne quand elle se lève. Un ange.
Kimmie fait un signe d’au revoir à sa mère alors qu’elle l’a déposé à l’école puis Deborah prends la direction du Downtown. La peur au ventre mais les mains fermes et le regard concentré sur la route, Deborah ne se laisse pas étreindre par l’angoisse. Tant d’années à n’être l’ombre que d’elle-même, à briller comme une étoile qui attends son heure. A New-York, elle a eu plus ou moins de chance de se démarquer par son écriture superbe mais elle restait une femme. Le monde du travail est assez machiste et on accuse une poussée d’intelligence après tant d’années de bons et loyaux services. Puis on lui a fait croire qu’on pensait vraiment qu’elle avait du talent, qu’on la regardait que ce qu’elle a pu enfin faire une fois libérée de ses chaines. Mais c’était Dean qui lui prêtait à penser, à se donner de la valeur pour avancer. Puis elle a obtenu ses promotions à force de travail sans trop savoir. Ce qui compte pour elle, c’est d’avoir pu se rapprocher de Peter pour sa fille.
Et de faire le boulot qu’elle veut. Pour cela, il va falloir briller. L’ascenseur la dirige au dernier étage, là où se trouve le grand patron du Los Angeles Times : Reed Gallagher. A vrai dire, elle ne s’est pas du tout informée de la personne que c’était, pas même une photographie. Deborah a envie de se faire son propre avis sur cet homme et ne pas être influencer par les commérages de ses anciennes collègues ou d’internet. Elle maitrise bien cet outil mais elle s’en méfie. Tout comme elle se méfie des babillages de ses collègues. Elle en a néanmoins surpris des commentaires quand ils ont su qu’elle partait pour Los Angeles Times. Des échos sur l’élégance et le charme de cet homme, qu’il était célibataire depuis peu, qu’il était plutôt jeune pour quelqu’un qui est à la tête d’un journal, le deuxième meilleur des USA après le New-York Times. Il doit être sacrément intelligent, ce qui n’arrange pas vraiment le stress qui retourne la pauvre journaliste.
Debbie fait ses premiers pas et observe l’ensemble des personnes qui travaillent. Ce seront ses collègues d’ici la semaine prochaine. Ils travailleront ensemble et pourront échanger, parler, communiquer avec le monde entier. Un bruit étrange émane de son estomac. Un gargouillement qu’elle n’arrive pas à maîtriser, qui renverse son cœur. Le bruit que font les travailleurs recouvre totalement les siens mais il y a un moment où ce n’est plus seulement son cœur mais son estomac qui a besoin de se détendre lui aussi. Avant même de pouvoir s’annoncer, elle se jette dans les premières toilettes qu’elle trouve, ne faisant attention qu’à vomir dans les cuvettes en porcelaine et non sur les côtés. Ses tripes renvoient le pain, la confiture, les fruits qu’elle a mangé ce matin. La respiration haletante, elle regarde le fond de la cuvette, dégoûtée. Son dos trouve la froideur des parois des toilettes. Oh mon dieu, je vais mourir à cause d’un homme alors que je suis capable de faire face à une tribu de cannibales. Où va le monde ?! Elle grommelle dans ses toilettes sans vraiment savoir si elle est seule ou non.
Elle ressent encore sa tête tournée un peu. Nauséeuse, elle préfère attendre un peu. Elle n’est pas en retard, au contraire. Deborah a même un peu d’avance sur l’heure prévue. Dix petites inspirations. Lentes. Se détendre, c’est la clef.
Elle ferme les yeux encore quelques secondes. Dix petites inspirations. Lentes. Histoire de se vider la tête pour ne penser qu’à une seule chose : foncer. Deborah ne s’accorde que quelques minutes pour la douche, décidant de rester au naturel en dehors d’un peu de mascara et de se concentrer sur sa tenue. Pourtant, elle l’avait choisi la nuit passée en se disant qu’un tailleur serait plus que parfait pour une première rencontre. En sortant de sa chambre, elle avait porté son choix sur une longue jupe noire qui lui arrive en dessous des genoux et un chemisier en soie blanc. Deborah se sentait beaucoup plus à l’aise à présent, plus elle-même si elle n’aime pas vraiment montrer ses jambes. Elles les cachent sous des collants de couleur chair en espérant qu’ils ne fileront pas. Elle enfile à peine ses bottes courtes en cuir qu’une petite tête fait son apparition dans l’embrasure de la porte. Maman ! s’extasie la petite fille en s’approchant de sa mère pour l’enlacer. Deborah est si contente de la voir, elle est tellement mignonne quand elle se lève. Un ange.
Kimmie fait un signe d’au revoir à sa mère alors qu’elle l’a déposé à l’école puis Deborah prends la direction du Downtown. La peur au ventre mais les mains fermes et le regard concentré sur la route, Deborah ne se laisse pas étreindre par l’angoisse. Tant d’années à n’être l’ombre que d’elle-même, à briller comme une étoile qui attends son heure. A New-York, elle a eu plus ou moins de chance de se démarquer par son écriture superbe mais elle restait une femme. Le monde du travail est assez machiste et on accuse une poussée d’intelligence après tant d’années de bons et loyaux services. Puis on lui a fait croire qu’on pensait vraiment qu’elle avait du talent, qu’on la regardait que ce qu’elle a pu enfin faire une fois libérée de ses chaines. Mais c’était Dean qui lui prêtait à penser, à se donner de la valeur pour avancer. Puis elle a obtenu ses promotions à force de travail sans trop savoir. Ce qui compte pour elle, c’est d’avoir pu se rapprocher de Peter pour sa fille.
Et de faire le boulot qu’elle veut. Pour cela, il va falloir briller. L’ascenseur la dirige au dernier étage, là où se trouve le grand patron du Los Angeles Times : Reed Gallagher. A vrai dire, elle ne s’est pas du tout informée de la personne que c’était, pas même une photographie. Deborah a envie de se faire son propre avis sur cet homme et ne pas être influencer par les commérages de ses anciennes collègues ou d’internet. Elle maitrise bien cet outil mais elle s’en méfie. Tout comme elle se méfie des babillages de ses collègues. Elle en a néanmoins surpris des commentaires quand ils ont su qu’elle partait pour Los Angeles Times. Des échos sur l’élégance et le charme de cet homme, qu’il était célibataire depuis peu, qu’il était plutôt jeune pour quelqu’un qui est à la tête d’un journal, le deuxième meilleur des USA après le New-York Times. Il doit être sacrément intelligent, ce qui n’arrange pas vraiment le stress qui retourne la pauvre journaliste.
Debbie fait ses premiers pas et observe l’ensemble des personnes qui travaillent. Ce seront ses collègues d’ici la semaine prochaine. Ils travailleront ensemble et pourront échanger, parler, communiquer avec le monde entier. Un bruit étrange émane de son estomac. Un gargouillement qu’elle n’arrive pas à maîtriser, qui renverse son cœur. Le bruit que font les travailleurs recouvre totalement les siens mais il y a un moment où ce n’est plus seulement son cœur mais son estomac qui a besoin de se détendre lui aussi. Avant même de pouvoir s’annoncer, elle se jette dans les premières toilettes qu’elle trouve, ne faisant attention qu’à vomir dans les cuvettes en porcelaine et non sur les côtés. Ses tripes renvoient le pain, la confiture, les fruits qu’elle a mangé ce matin. La respiration haletante, elle regarde le fond de la cuvette, dégoûtée. Son dos trouve la froideur des parois des toilettes. Oh mon dieu, je vais mourir à cause d’un homme alors que je suis capable de faire face à une tribu de cannibales. Où va le monde ?! Elle grommelle dans ses toilettes sans vraiment savoir si elle est seule ou non.
Elle ressent encore sa tête tournée un peu. Nauséeuse, elle préfère attendre un peu. Elle n’est pas en retard, au contraire. Deborah a même un peu d’avance sur l’heure prévue. Dix petites inspirations. Lentes. Se détendre, c’est la clef.
(c) fiche:WILD BIRD & gifs:gifs hunt c l o s e d
- On ne voyait que le bonheur... -