onzième intrigue ◊ Gabriel & Théa

L'INTRIGUE

EN PRATIQUE

FRATERNITIES, SEVEN YEARS LATER

Avec une enchère de 150$ c'est Théa Stonehevean qui remporte une soirée en compagnie du beau Gabriel Hartt.

Le taxi est passé vous prendre et vous conduit en direction du Northeast. Un petit pique nique au parc, l'idée est charmante n'est-ce pas ? Mais lorsque vous ouvrez votre panier repas, ce sont des centaines de petites fourmis qui ont envahi la nourriture et commencent à s'éparpiller un peu partout.

CE CONTENU EST LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE DE
FRATERNITIES, SEVEN YEARS LATER. TOUTE REPRODUCTION
NON-AUTORISÉE, PARTIELLE OU TOTALE, EST PROSCRITE.

TEXTE (C) ADMIN

150 dollars. Seulement. J’étais déçu de n’avoir pu rapporter plus à la cause défendue. Pourtant, 150 dollars c’était une belle somme tout de même. Honnêtement, je n’aurais pas pensé rapporter autant. Cela dit, je fus étonné d’apprendre le nom de mon enchérisseuse. Théa Stonehevean. Ni d’Eve, ni d’Adam, je ne connaissais cette personne au prénom divin. Lorsque je la vis, je la reconnus seulement pour l’avoir parfois croisé, de ci, de là, à diverses manifestations. Sans plus. Pourquoi m’avoir acquis, alors que nous ne nous connaissions pas. Je restai dubitatif, croyant même à une mauvaise plaisanterie. Néanmoins, je ne pouvais nier que la jeune femme était séduisante. Un visage angélique, des yeux pénétrants, une ravissante chevelure blonde. Je ne souhaitais pas la juger avant même de la connaître. Les stéréotypes peuvent faire des ravages et je désirais n’avoir aucun a priori sur la personne. Saisissant sa main, je la baisai : « Merci pour votre enchère ! Que la soirée commence Théa ! ». Les organisateurs nous indiquèrent un taxi. Nous montâmes à l’intérieur vers notre destinée.

Quelques minutes de route. Nous arrivâmes au parc du Northeast. Quelle belle idée pour une rencontre. Je vis au loin, étendue dans l’herbe, une nappe aux motifs de vichy rouge sur laquelle était posé un panier de pique-nique. Adossé à celui-ci deux flûtes et une bouteille de champagne. La soirée, avec une inconnue, s’annonçait sous les meilleurs auspices. « Je pense que nous seront bien ! » dis-je en m’approchant de l’endroit choisi par les organisateurs. Je l’invitai à s’asseoir. Attrapant au vol la bouteille de champagne, je m’empressai de l’ouvrir afin de servir à sa cavalière d’un soir une coupe du délicat breuvage. Délicatement, je versai dans les deux coupes prévues à cet effet, le champagne avant d’en offrir une à la jeune femme blonde. Je m’accroupis en face d’elle et je l’invitai à trinquer : « A la votre ! ». Je me délectai de ce liquide gazeux. Néanmoins une interrogation persista, je décidai de l’éclaircir : « Comment se fait-il qu’une jeune femme ravissante telle que vous m’ait choisi lors de cette soirée caritative ? ». Non pas que cela me gène, bien au contraire.

Je viens de dépenser 150$ pour un certain monsieur Hartt, je ne le connais pas, juste sa petite photo et sa "présentation" rapide, pourtant je n'ai pas hésité à mettre cette somme d'argent sur lui, d'une parce que je suis riche et que je peux me permettre ce genre de dépenses, d'autre part parce que j'ai bien envie de faire sa connaissance, me changer les idées est une chose primordiale depuis quelques semaines et cette soirée des enchères est une parfaite occasion pour justement me changer les idées, puis ça fait longtemps que je n'ai pas rencontré quelqu'un, et faut dire que ce système assez "original" est tentant. Ajoutons à ça le fait que c'est pour la bonne cause, il n'y a donc aucune raison pour rater cet événement, et pourquoi pas avec quelqu'un de charmant & intriguant. Bon pour lui expliquer ça, ça va être un peu plus difficile mais le principal est de profiter de cette soirée non ?!

Surprise par son petit baiser sur ma main j'affiche un sourire radieux sur le visage, faut dire que ce genre de manière ce perd avec le temps, et c'est toujours assez agréable, je monte alors dans le taxi avec lui, excitée en pensant à ce qui nous attend, oui parce que nous n'avons pas la moindre idée de ce qui nous attend, et c'est justement ça qui rend le rendez-vous aussi attractif. "Effectivement un pique nique c'est parfait avec ce magnifique temps." lui dis-je en lui adressant un petit sourire, ajoutons à ça du champagne je crois que je ne pouvais pas espérer mieux, je m'accroupie alors à mon tour en face de lui et prend possession de la coupe qu'il me tend, "A la votre." puré qu'il est bon, un gout exquis sur mes lèvres. Ma dégustation fut stoppée par la question de mon "rencard", je le regarde alors avec un petit air malicieux puis lui dit en toute honnêteté. "Et bien, pour tout vous dire, je me suis dis pourquoi pas faire une nouvelle rencontre ce soir, et votre petit texte de présentation m'a bien plu, voilà tout." je bois une nouvelle gorgée puis ajoute. "Pas trop déçu sur la personne ?" oui sait-on jamais peut-être espérait-il quelqu'un de plus âgé ou je sais pas...

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J'ai appris avec le temps qu'il ne faut pas faire confiance aux hommes ∞ Grey WIND

Nous trinquâmes. La soirée commençait bien. Une petite coupe de champagne. Cela permet de se rafraîchir et de profiter de cette boisson exquise. J’avais rarement l’occasion d’en déguster, et, à n’en pas douter, ce fut l’un des meilleurs que j’ai pu boire. Le souci, les bulles montent rapidement à la tête. Mais ni elle, ni moi n’enétions là. Lorsque, je lui demandai, sans détour, les raisons de son choix, elle me répondit, sans ambages qu’elle désirait rencontrer une nouvelle personne. Je respectai son choix. Néanmoins, elle s’inquiéta d’une possible « déception » de ma part. En aucun cas, j’étais désappointé du sort final des enchères. Bien au contraire : « A vrai dire, au départ, je ne voulais pas participer aux enchères. Mon meilleur ami m’a poussé à m’inscrire. Comme c’est pour la bonne cause, je n’ai aucun regret. Le destin a fait son œuvre. Vous voilà devant moi ! Une personne qui m’est inconnue. Ca laisse présager une excellente soirée ! » Je venais de me rendre compte que ma tirade fut bien longue. J’espérais ne pas avoir « endormi » mon acquéreuse. Je bus une gorgée de champagne. Mon regard fut attiré quelques instants vers le panier. Il m’avait semblé voir bouger quelque chose. Ma vue me jouait certainement des tours. Mes yeux scrutèrent à nouveau le visage de Théa. Elle était vraiment ravissante. Finalement, je lui demandai « Parlez-moi de vous ! Vous savez que je suis libraire, or je ne vous connais pas ! Vous êtes étudiante ? ». Déduction pure. Je ne lui donnai pas vingt-cinq ans. Pour autant, elle pouvait très bien, être déjà entrée dans la vie active. Moi-même, je n’avais pas vingt ans lorsque j’ai fait mes premiers pas dans le monde du travail.

Donc monsieur n'était pas intéressé pour participer aux enchères mais à été en quelque sortes forcé, bon au moins il a l'air finalement heureux de participer, au fond j'espère que ce n'est pas simplement parce que c'est "pour la bonne cause" mais aussi pour moi, parce que oui ça a beau être pour la bonne cause si tu tombes sur une personne des plus ennuyantes c'est désagréable quoi que tu fasses. Sur le coup j'imagine Kai qui y participe aussi, mais rapidement je l'enlève de mes pensées buvant une grosse gorgée de champagne, gardant un magnifique sourire sur le visage. "Je suis d'accord, le destin à fait son oeuvre, profitons-en." je lui adresse un clin d'oeil puis boit une nouvelle gorgée de champagne tout en l'écoutant me demander de parler de moi, effectivement je connais son métier mais lui ne connait rien de moi, étudiante ?Arf il a deviné, merde alors je pensais faire un peu plus vieille, enfin tant mieux tu me diras. "Oui effectivement je suis étudiant, en psychologie en faite." je prends un petit temps de pause puis ajoute. "Et à mes heures perdus le weekend je me transforme en serveuse." pas besoin de préciser que c'est pour me faire un peu d'argent, il doit s'en douter. J'observe mon interlocuteur, notamment sa main gauche, tiens il y a une "trace" surement fait par une bague, monsieur était donc marié et ne l'est plus ?! Curieuse je lui demande. "Monsieur Hartt est célibataire ?" on pourrait presque penser que c'est du rentre dedans, mais non je suis juste très curieuse, puis concrètement c'est toujours bon à savoir non?!

J'observe le panier, et je crois voir quelque chose bouger, je fronce alors les sourcils, je dois surement halluciner. "Y'a quoi dans ce panier?!" dis-je en croisant le regard de mon compagnon. Oui je n'ose pas l'ouvrir.

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Elle est étudiante en psychologie. Je m’attends alors que, durant notre soirée, elle jauge ma personnalité. A côté, elle est serveuse. Je n’émis aucun jugement. Parfois, il faut faire des concessions pour pouvoir étudier. Elle fait, semble-t-il, partie de ces personnes là. Personnes qui ne sont pas nées avec une cuillère en argent dans la bouche. De manière candide je lui demandai « Ce n’est pas trop compliqué de combiner les deux ? ». Je ne connais pas cette situation. Non pas que mes parents soient particulièrement riches, mais n’ayant pas fait d’études, étant rentré directement dans le monde du travail, je ne peux m’imaginer faire les deux à la fois. Je ne sais d’ailleurs pas si je pourrais. Je bus une gorgée de champagne. Les bulles commençaient déjà à me monter à la tête. Le champagne est une boisson piège. Au bout de trois verres je perds facilement mes repères. C’est pour cela que je n’en bois qu’à de rares occasions, préférant une bonne bière ou un whisky. Alors que je ne m’y attends pas le moins du monde, elle osa me demander si j’étais célibataire. J’eus un léger sursaut de surprise. Je me demande bien pourquoi elle se pose cette question. Une demoiselle comme elle ne doit pas l’être. Embarrassé je lui répondis un simple « Effectivement ! ». Peut-être avait-elle fait le rapprochement entre ma tirade sur mon meilleur qui m’a poussé à m’inscrire et mon état potentiel de célibataire. Ma réponse a été claire et concise. Je ne voulais pas ennuyer ma compagne d’une soirée avec les péripéties désastreuses qui parsème ma vie. Ce n’était pas le moment. Dire que je suis veuf, ce n’est certainement pas très engageant.

Mes soupçons autour du panier se trouvèrent confirmés par la jeune femme qui croisa mon regard et s’interrogea sur le contenu du panier. Attrapant l’anse, je pris l’initiative d’ouvrir le panier. Surprise ! Le repas concocté par les organisateurs avait l’air bon. Avait l’air. C’était l’expression qui convenait. Du moins, les fourmis qui grouillaient au fond du panier semblaient se délecter du repas. Je zieute un instant l’endroit où, quelques secondes plus tôt, se trouvait le panier. Des centaines de bestioles se mouvaient. Je lâchai le panier. Le couple d’un soir que nous formions était assis à côté d’une fourmilière. Inconsciemment je réponds, sans aucune panique : « Bernard Werber serait heureux ! ». La librairie n’était jamais bien loin. Cet écrivain français avait fait sensation avec sa trilogie sur les fourmis. J’ajoutai « En attendant, je crois qu’on va devoir se contenter du champagne ! ».