Quand le chat guette sa proie. - Lola&Gia.

Tom & Jerry's Show !

Lola & Gia.

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Les négociations sont terminées. Je sors du restaurant plutôt satisfaite de moi. Je venais d’obtenir cet endroit sans vraiment de difficultés. Non pas que je suis propriétaire mais j’ai obtenu des droits invisibles, des droits que seul mon monde peut comprendre. Je décide de laisser la voiture aux gardes du corps en leur indiquant de s’en aller. Bien évidemment, il y en a un qui décide de me suivre malgré tout. Ce n’est pas vraiment de la loyauté mais il était tellement concentré sur son travail qu’il pense que je risque de me faire agresser en me baladant. Vu le quartier, on pourrait avoir peur mais ce n’est pas comme si je ne savais pas me défendre…

( … )

La bouteille d’eau est vide, je grimace quelque peu. Et je suppose que mon garde du corps n’en a pas. Je continue de marcher malgré la chaleur, je tombe alors sur le marché d'Olvera Street. Un petit sourire égaye mon visage et je rentre dans celui-ci directement vers un des petits stands pour prendre une bouteille d’eau d’1L. A peine je venais de payer que je remarque… un stand de donut’s. Ils ont l’air si bon... AU pire, je ferais un peu de jogging avant d’aller dormir… Je m’en fais servir deux puis à nouveau, on décide de me distraire.

Non, ce n’est pas de la nourriture. Ni de la boisson. C’est une personne aux cheveux rouges comme le feu, grande et fine. Je reconnais ce corps que j’ai déjà vu et pourtant, jamais déguster. Je décide de payer rapidement mes confiseries puis je me glisse entre les commerces pour la retrouver. Et je peux vous avouer que ce n’est pas difficile, les rousses - couleur de feu, ce n’est pas à toutes les rues qu’on peut en avoir. Lentement, je glisse mes doigts le long de sa colonne vertébrale, souriant intérieurement de l’effet que j’espère produire sur la petite Lola…

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Les examens sont enfin terminés. Enfin. Après tant d’efforts, après une fin d’année cauchemardesque. J’ai cru ne jamais réussir mon année. Trop distraite, trop faible, trop fatiguée. Trop déprimée. J’ai cru échouer.

J’ai presque eu raison… Je n’ai réussi que de peu, malgré le travail acharné des dernières semaines.  Mais je ne veux plus y penser, je veux les fuir, ces souvenirs, ce soulagement teinté de déception, je n’en veux pas, je n’en veux plus. L’après-midi et sa chaleur battent leur plein. Je me suis faufilée dans le south pour errer, flâner, …Olvera Street est apparue, au détour d’une rue… et j’ai laissé les échoppes me distraire. Ici de la nourriture, là des bijoux, ici des vêtements, là des épices…

Je glisse un lourd bracelet d’argent martelé et de turquoises autour de mon poignet et regarde le résultat : sis-je disposée à payer la somme demandée ? Est-ce joli ? Assez ? Mais le bracelet n’est pas un coup de cœur… ou il n’est pas assez grand, mon coup de cœur. Je le retire, le repose sur l’étal, avance un peu plus loin, vers d’imposants bijoux ethniques.  Je fais rouler entre mes doigts une perle de pierre aux reflets bleus, lorsque un frisson me traverse tout entière.

Des doigts glissent dans mon dos, le long de ma colonne vertébrale… et la chair de poule les suit. Brusquement, je me redresse et pivote, pour croiser un regard que je connais fort bien. Et je pique un fard, violent, incontrôlable.

« Gia… Bonjour. »

Ma main qui avait saisi la main coupable, dans un réflexe, pour l’éloigner, lâche prise. Elle sourit et je devine que ma réaction l’amuse, qu’elle s’est permis cette familiarité pour le plaisir de me voir embarrassée.  Ce qui ne m’aide pas à reprendre contenance.

« Tu vas bien ? »

Une conversation banale, alors que mes méninges s’embrasent, cherchant comment me dérober. Je ne sais que trop bien le plaisir qu’elle a à me taquiner e les dangers qu’elle me fait courir. Je n’ai que trop conscience de ma faiblesse face à elle…

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Lola, quand elle voit une fille sexy

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Je ne pouvais pas rater Lola. Ses cheveux… ils sont si roux et je sais parfaitement que ce n’est pas un roux naturel. Je pense que ça lui va bien quand même. Noir, ce serait fade. Roux, ça donne de la vie à ce qu’elle représente, et j’aime bien. Elle est jolie…

Mais si fragile que la démone que je suis s’en amuser sans la moindre once de honte. Il faut dire que Lola est une véritable distraction à elle toute seule. Rien qu’à garder sa réaction quand je glisse ma main le long de son corps pour lui signaler ma présence … mais aussi pour la taquiner, la faire frissonner.

Sa réaction ne se fait pas attendre et m’amuse. Je plante mon regard dans le sien avec un petit sourire, elle me salue et lâche prise. Pas moi. Je ne lâcherais jamais prise avec elle. Je ne suis pas méchamment rancunière avec les gens, enfin… pas ceux dont le fond n’était pas de me blesser. Alors, je préfère jouer un peu avec Lola…

« Salut toi… », je réponds malicieusement.

Je reste proche de la jeune femme mais pose mon regard sur le stand qu’elle magasinait. Elle me demande si je vais bien. N’en ai-je pas l’air ?

« Oui… je vais bien … Et … toi ? », je coupe mes mots pour apporter une certaine sensualité dans ma voix.

Une façon de faire assez bien travaillé car en même temps, je plonge ma main vers ses cuisses et y glisse avec lenteur le bout de mes doigts de son genou jusqu’à la naissance de ses fesses. Mon regard s’était posé sur le visage de la rouquine dans l’espoir d’y lire sa réaction.

« Tu fais des affaires, alors ? », j’ajoute, toujours avec cette malice qui devient de plus en plus malsaine.

Ma main frôle le pan de sa robe pour en menacer d’une attaque possible. Je me retiens car nous sommes en public et que je respecte le fait que Lola ne veuille pas mettre au grand jour son homosexualité – fait que j’avais relativement deviné toute seule.

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« je… »

Je perds le fil de ma réponse en sentant ses doigts sur moi. Nerveuse, je passe une langue sur mes lèvres séches et dérobe mon regard qui s’était fixé sur ses lèvres, interpellé par sa voix.

« Oui, ça va. »

Un frisson court sur ma jambe et vient creuser mes reins, me donner la chair de poule. La chaleur de mes joues m’indique à quel point j’ai rougi et… Mes doigts se crispent sur le bracelet que je contemplais. Je lui adresse un regard distrait, à cet assemblage d’argent et de pierre…

« Pas encore… Je ne suis pas convaincue. Je… »

Je m’éclaircis la gorge en sentant le tissu de ma robe se froisser doucement. Je repose le bracelet sur le comptoir, tends la main vers un entrelac plus léger de métal et de turquoise. J’avance d’un pas. Sans m’éloigner d’elle. En me déplaçant juste pour être plus près des bijoux, plus dissimulée entre elle et l’étalage. Mes joues restent brûlantes.

« Qu’en penses-tu ? »

Je passe le bracelet et lui montre mon poignet, sans oser croiser son regard. Après tout.. Après tout, je suis libre. Célibataire. Et je fais ce que je veux, ce qui me plait. Ce qui m’intéresse. Et si cela me plait, me mettre en danger, avec elle ? Et si le frisson dans mon cou, dans mon dos… si ce frisson-là me plait ?

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Lola, quand elle voit une fille sexy

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Un pouvoir… immense se répand sur cette petite rousse. Mon pouvoir sur elle, le seul et l’unique pouvoir. Moi seule je peux le faire. C’est mon pouvoir et pas celui d’un autre. Doucement, je prends ma proie en étaux, elle deviendra mienne à nouveau. Et ça je le sais parce qu’elle a des gestes, des mouvements et des regards qui ne trompent pas…
Ah, Lola… tu es à moi…
Quand je lui demande si elle fait des affaires, elle me répond encore trahie par l’effet que je lui faisais. Savoir que j’avais ce pouvoir sur elle me rend encore plus féroce, plus sadique avec la petite rousse. Elle continue son « shopping » pour ma part, je suis officiellement de marbre à observer la jeune femme qui cherche son bonheur…
Officiellement, je joue. Quand elle finit par poser son choix sur un bracelet, je ne manque pas de sadisme quand je me rapproche. Elle était presque bloquée entre la table et moi, elle n’était pas collé à moi, ni à la table mais… nous étions proches.
Mes doigts glissent le long de son avant-bras, frôlent son poignet. Mon autre main s’était posée sur sa hanche, mon souffle s’amusait à se glisser sur son cou. « Il est mignon, tu devrais l’acheter… »
J’ai bien envie de l’emmener dans un endroit plus… amusant, toujours aussi sadique mais dans un endroit que la jeune femme ne connait pas, où je pourrais encore l’embêter. Mais ce n’est rien de méchant, c’est un jeu.
Elle ne souffre pas vraiment.
Au contraire…
Je pose un billet dans la main du vendeur pour payer le bracelet qu’elle m’a montré et je l’attire au travers des stands. Une fois que nous avons quittés la vision des vendeurs, je passe mon bras autour de ses épaules pour m’assurer qu’elle ne m’échappe pas d’un poil.
« On va aller s’amuser un peu… » , je susurre à son oreille avant d’y déposer un baiser sur le lobe.

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Je la laisse faire. Je la laisse acheter le bracelet, me l’offrir. Sans protester. Je la laisse m’entrainer derrière elle. Nous serpentons, slalomons dans la foule, jusqu’à quitter l’artère commerçante, jusqu’à ce qu’elle passe un bras autour de mes épaules, sans que je ne cherche à me dégager.

« On va aller s’amuser un peu » promet-elle un sourire aux lèvres, le regard amusé.

Je me sais, je me sens pivoine, je sens la chaleur de mes joues et le puits sans fond que ses mots ouvrent en moi. Je ne sais pas comment elle fait, comment elle parvient à, en quelques mots, allumer un tel feu en moi. Le pouvoir des souvenirs, peut-être. Ou une simple attraction physique. Je ne sais pas, je ne comprends pas.. Je préfère que cela reste ainsi.

« Tu ne me demandes pas mon avis ? »

La question est souriante, malicieuse, plus que réelle. Je me souviens de cette soirée, de sa seule demande, un peu de repos, un peu de tendresse…Mais je me souviens aussi de tout ce qu’elle n’avait pas demandé, de son jeu, …

Peut-être est-ce cela, aussi, l’incendie qui menace,en moi : nous allons jouer avec le feu…

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J’ai mon idée toute faite de ce que je compte faire avec Lola. Ce n’est rien de méchant et je n’oblige pas vraiment la jeune femme à me suivre. Mais j’ai envie de donner une suite plus amusante à nos retrouvailles. Mon bras autour de ses épaules, je nous guide en direction de ma surprise pour la petite rousse. C’est une surprise, j’y vais au feeling en espérant… que ça se passe bien !

D’ailleurs, Lola semble prendre enfin ses aises à ce jeu. Je plante mon regard avec douceur dans celui de Lola. Mon sourire s’agrandit davantage. Je m’arrête pour la regarder plus fixement et pose ma main sur sa joue : « Tu ne serais pas en train de marcher sous ma direction si tu ne l’étais pas. » Et Lola sait parfaitement que j’ai raison.

De toute manière, je veux profiter un peu d’elle. Je suis libre et elle aussi. Je n’ai pas pu profiter d’elle à l’anniversaire d’Owen. Alors je veux en profiter maintenant. Que ça aille loin ou non, je veux juste trouver un endroit où l’on peut jouer. Je caresse sa lèvre inférieure avec mon pouce avant de reprendre le chemin.

Et nous y parvenons sans long chemin.

Le musée de la mort. Un endroit à la fois miteux et effrayant. Je m’en amuse déjà de voir la tête de Lola quand elle y entrera. « Tu me suis toujours, hein ? Tu ne vas pas me laisser seule ici, j’espère ? » dis-je d’une voix inquisitrice. J’essaie de lui montrer que j’ai envie de jouer dans cet endroit.

Pour ça, faut qu’elle soit courageuse.
L’est-elle ?

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Mes sourcils se haussent en constant où elle a choisi de m'entrainer... Le musée de la mort ? Pourquoi un choix si étrange ? Je la regarde, déconcertée, alors qu'elle me met au défi. Comme si j'avais peur de quelques pantins et... Mais pour qui me prend-elle ?

« Si tu as peur, toute seule... Je ne vais pas t'abandonner. »

Je lève les yeux au ciel, amusée, sous la perplexité. Amusée et... Et le coeur battant un peu plus fort. Parce que, sous cette comédie, je me doute de ce qui se cache. Parce que, malgré moi, je réagis. Physiquement, instinctivement, animalement à sa présence. A son regard. A ce soupçon de rire, au fond de ses iris. A sa main dont je sens encore la chaleur sur mon bras, sur ma joue.

Si j'avais encore besoin qu'on me prouve mon attirance pour le beau sexe, il lui suffirait d'exister... Mais il n'y a plus rien à me prouver, rien à quoi je puisse encore échapper.

A elle, je pourrais échapper. Je pourrais refuser. Je pourrais fuir.
Me souvenir de ces souvenirs oubliés.
Cette soirée-gouffre où je sais seulement les sms échangés.
Je pourrais fuir mes échecs.
Ceux qui mêlent mes peurs et Riley.
Ce presque échec scolaire.

Si je reste... Je fuis. Si je pars...

Quoi que je puisse choisir ? Une fuite...

Je pousse la porte d'entrée et achète deux places, partagée entre fatalisme et impatience. L'employée, au guichet, est vêtue d'un costume ensanglanté qui me donne envie de déglutir et de tourner les talons. J'ai l'estomac plutôt bien accroché mais si on nous montre trop de reconstitutions de cadavres, je pourrais bien...

Pourquoi a-t-elle choisi pareil endroit ?

« Tu es bizarre, tu sais ? »

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