stand on the world (landry)

Les couloirs. Je les connais lorsqu’ils sont pleins d’étudiants en folie qui vont à leur casier, qui discutent, qui révisent, qui marchent, courent même pour ne pas être en retard. Mais je les préfère le soir, lorsqu’ils sont vides, que tout le monde est parti, qu’il n’y a aucun bruit, qu’ils sont presque angoissant. De toute façon, pour moi, tout est angoissant, j’ai peur de tout, vraiment tout, je suis une hyper-sensible aussi, je pleure tout le temps, pour rien, j’ai toujours les larmes aux yeux, quoi que l’on me dise, je suis un vrai cas ! Je ne sais pas si j’ai le droit de rester me balader dans le campus alors que tous les élèves sont partis, personne ne m’a jamais rien dit, personne ne m’a jamais vu. Enfin si, parfois, je croise des femmes de ménages, ou quelques professeurs, ils ont tous l’air étonné de me voir encore là à cette heure. Ils doivent me voir comme une intellectuelle qui aime tellement l’université qu’elle ne peut pas la quitter. C’est vrai que j’aime bien l’université, il y a une certaine ambiance que j’apprécie, cette frénésie qui ne me touche pas vraiment. Autant des fois je peux rire et faire n’importe quoi avec les personnes que je pourrais considérer comme des amis, autant, d’autres fois, je préfère rester dans mon coin, penser à tout et à rien, écrire quelques trucs, observe les gens. Un peu comme ce soir, je n’ai pas envie d’être joyeuse, de rire, de m’amuser, je veux juste me balader et profiter, de quoi ? je ne sais pas. Les écouteurs sur mes oreilles, j’écoute Mad world de Gary Jules, tu m’étonnes que je ne veuille pas être joyeuse. Cette chanson me donne envie de pleurer, et, pour je ne sais quelle raison, me fait penser à la Belgique. Je suis nostalgique, j’ai presque envie de rentrer chez moi. Je sais que lors des vacances je pourrais retourner au pays et voir ma famille et mes amis qui me manquent terriblement, mais là, j’aimerais bien être Liège et non ici. Une fois la chanson terminée, une autre commence, i’m sexy and i know it, de LMFAO, autant dire pas de la grande musique, mais elle me fait rire et danser. Je ne peux plus être triste en écoutant ça. Je vérifie que le couloir est bel et bien vide, sait-on jamais. Et je me met à chanter et à danser, comme une casserole, je suis plus du genre à être dans les bêtisiers qu’en finale. La chorégraphie est un peu débile, mais je la connais et j’aime bien la danser, juste pour rire. Je danse, je chante, je ris, et je me fiche un peu maintenant si quelqu’un m’entend ou non.