Pourquoi est-ce que je n’ai pas pris ma voiture ? Mais pourquoi ? Je me hais, m’insulte de tous les noms. Oui, je suis horrible avec moi-même, j’en ai conscience, mais pourquoi n’ais-je pas fais ce qu’il faut ? Franchement ? Je suis dégoûté. Et encore plus quand le bus s’arrête dans un brouhaha énorme avec une épaisse fumée qui commence à s’échapper de l’endroit où le moteur se niche. Non … C’est une blague ? Une caméra cachée ? Comment avoir la haine … Et dire qu’il fait si beau et que je pensais passer une bonne journée. Là, pour le coup, c’est foutu. Totalement. Je descends du transport commun, blasé, jette un regard au moteur dévoilé par le chauffeur qui grommèle. Je vais le voir, lui propose mon aide, mais il ne sait absolument pas de quoi il s’agit, il préfère ne rien toucher. Il appelle l’assistance, mais j’ai la nette impression que je ne suis pas rentré chez moi. Sacré problème … J’ai un rendez-vous ultra important. Hors de question d’arriver en retard. Je réfléchis un instant. Le chauffeur nous indique alors que nous sommes à dix mètres du Dollar Tree, autant nous y rendre en attendant. Bonne idée, je trouverais forcément un moyen de transport.
Bon et maintenant ? Aucun taxi. Pas de bus à l’horizon. Rien qui puisse m’aider. Je grogne encore une fois. Je pensais pouvoir m’en sortir de cette façon, c’est raté. Une fois, je me souviens, je discutais avec un Delta et il m’avait raconté une de ses nombreuses aventures avec une histoire de vol de skateboard. Pourquoi pas ? Je n’aime pas faire ça. Mais vu la situation actuelle, je n’ai pas le choix. Je regarde autour de moi et cherche la victime idéale. Là-bas. A trois mètres. Homme d’une trentaine d’années. Qui débarque en vélo. Il descend. S’apprête à accrocher l’anti vol. C’est maintenant ou jamais. Je me dirige vers lui (Paul) à un pas rapide et le pousse grâce à un coup d’épaule bien mesuré, de quoi le décaler suffisamment et me laisser la possibilité de grimper sur son vélo. « Je vous l’emprunte, merci. » Dis-je simplement comme si c’était normal. C’est mal ce que je fais. Très mal. Mais je n’ai pas le choix. Je mets un premier coup de pédale pour prendre la fuite sans regarder derrière moi. Je suis en train de voler un vélo ... C'est bien la première fois et je peux vous dire une chose, j'ai peur ...
FRAT LOVE :
Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...
... Mais que la réalité est tout autre :