Quand l'âne tire la charrette [PV. Pyper]

Le sac à dos bien attaché, lunettes de soleil sur le nez et tongs assortis au rouge bordeaux du polo, j’attends Pyper. Celle qui ressemble le plus à ce que je pourrais appeler une meilleure amie. Et aujourd’hui j’ai décidé de lui faire une surprise pour qu’on puisse passer un peu de temps ensemble, on en a pas tout le temps l’occasion alors avant le départ en vacances, j’ai pensé que ça pourrait nous changer les idées. Assis sur un grand rocher, je l’attends à Hollywood, plus précisément en bas des grandes montagnes si célèbres pour leur inscription gigantesque vue du ciel. C’est d’ailleurs mon objectif du jour. Pourquoi en tong ? Ça, c’est la difficulté du jour ! Si on arrive là haut avec de telles chaussures, on nous devra le respect, ça c’est sur ! J’ai prévu une petite enceinte bluetooth pour une musique d’ambiance tout au long du  trajet et lorsque je vis enfin Pyper débarquer, un sourire m’illumina alors que je jouais avec un petit caillou sur le sol, du bout de ma tong. Et dire qu’elle ne sait même pas ce qui l’attend, un simple sms et la voilà prête à l’aventure avec moi. Je suis heureux d’avoir une amie comme elle.

Je prends Pyper, alias Poivre, dans mes bras et l’embrasse sur les deux joues. « Salut toi. » Lui dis-je en la détaillant du regard. Okay. Elle est là. Et avec ses tongs. Génial ! Nous sommes donc parés pour mon idée de folie, ou de merde, suivant le point de vue. Moi j’aime bien mon idée. Un peu de folie ne fait de mal à personne voyons. « T’es prête ? Je t’ai préparé une surprise. » Je me frotte les mains, lui sourie et montre alors du doigt les lettres Hollywood au sommet des montagnes. « On va là-haut ! » Et ça va être topissime !

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FRAT LOVE :

Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...

... Mais que la réalité est tout autre :

Quand l'âne tire la charrette

KAI & PYPER  

J'étais en train de marcher en pleine rue quand je reçu un message de Kai, me spécifiant de venir à 18H en tong. Comme une enfant, je me mis à sourire en lisant son message. Bon, les gens devaient penser que je parlais à mon copain, mais pas du tout, juste à Kai, que je n'avais pas vu depuis quoi ? Un siècle ? J'étais directement excitée à l'idée de le revoir tout à l'heure. Avec nos emplois du temps respectifs, dur de se trouver un moment à caler pour se voir. Et puis avec les vacances d'été on était encore plus occupés. Changement de programme alors, je pris mes sacs et les rentrèrent dans la voiture pour rentrer à la maison et me préparer. Mille questions passaient dans ma tête, mais la plus récurrente était bien : ou est-ce qu'on allait aller ? Qu'est-ce qu'on allait faire ? Bon, le connaissant ça devait être bien puis en tongs.. Farniente et détente. Un spa ? Un salon de beauté ? Geuuu, j'ai envie d'aller dans un spa d'ailleurs. Je mis mes lunettes rondes sur mon nez, me chaussai de mes tongs rose, mis un haut rose assorti et un short noir. En chantonnant du Dj Snake je partis rejoindre Kai à l'endroit convenu. Je sortis de la voiture garée à quelques rues, puis je marchai en suivant le GPS de mon Iphone. Nous étions juste en bas des montagnes qui arboraient les fameuses lettres d'Hollywood. Je levai la tête et vis Kai, lui aussi en tong. Je lui souris de toutes mes dents avant de lui sauter dessus pour lui faire un câlin.

« Salut toi. » « Ca va beau gosse ? » lui lançai-je toujours accrochée comme une sangsue. Quand finalement je le lâchai, je le vis se frotter les mains. « T’es prête ? Je t’ai préparé une surprise. » Ohoh, j'étais impatiente de voir ce qu'il me réservait. Alors, c'était quoi ? Une star venue d'ailleurs ? Un énorme gâteau au chocolat ? Un shooting photo avec un photographe de renom ? Alooooors ? « On va là-haut ! » Mon visage se décomposa instantanément. Non, je ne monterai pas là haut. C'est une blague ? « Haha, tu rigoles hein ? Alors elle est ou la vraie surprise ? Le jus dans la moitié de noix de coco ? » Je fis mine de regarder derrière lui, cherchant désespérément quelque chose qui me dise qu'il rigolait. Il rigole hein ? Je m'approchai à quelques centimètres de lui, agrippant son T-shirt, l'air déconfit. « Kai je veux pas aller là haaaaaaaaaaut ! Bien vrai que tu rigoles hein? Hein? » dis-je avec un sourire crispé. Bah quoi? Je veux pas monter, je déteste marcher!

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I've got thick skin and an elastic heart

But your blade it might be too sharp, I'm like a rubber band until you pull too hard. I may snap and I move fast, but you won't see me fall apart, cos I've got an elastic heart

Je voie le visage de Pyper se décomposer, littéralement. Un léger rictus tord mes lèvres dans un petit sourire que je n’arrive pas à masquer. Je me doutais bien qu’elle ne serait pas si ravie que moi, et justement, c’est ç a qui me fait rire encore davantage. Elle pense que c’est une blague, mais non, aucunement. Je savoure la victoire, enfin l’effet plutôt, la victoire ce n’est qu’en temps de guerre. Mais je ne lui réponds à aucun moment, mon silence lui prouvant que mon annonce n’est pas une blague et que son gros cul de flemmarde va finir là haut, coute que coute ! Elle s’agrippe à mon t-shirt et je ne peux m’empêcher de rire. Pas que je me fou de sa gueule, quoi que un petit peu quand même, mais parce que j’apprécie tellement l’effet que ça lui fait. Bon, je dois trouver une solution pour l’emmener là-haut. Va falloir être rusé. Alors je prends mon plus beau sourire, prend Pyper dans mes bras pour lui offrir un câlin réconfortant et déposer un baiser sur sa joue. En toute amitié, calmez-vous. « Bien sûr que je rigole, tu me connais ! » Si tu savais …

Je me détache d’elle et m’avance en direction du passage qui va nous mener jusqu’en haut de cette montagne, près des célèbres lettres d’Hollywood. « Suis-moi, j’ai une surprise, mais si je te la dis maintenant, ce sera nul. » Je fais un pas comme pour l’inciter à me suivre. « J’ai envie de voir ta tête quand tu verras par toi-même ce que je te réserves. » Et surtout la déception, mais ça, je ne le dirais pas. Pas maintenant non de non. Je rie d’avance à ma connerie.

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Quand l'âne tire la charrette

KAI & PYPER  

Je rêve ou il se fout de ma gueule ? Bah quoi, j'y peux rien moi, je déteste marcher, déjà que passer mon temps à courir me saoulait et que le sport c'était juste pas pour moi, je vois pas en quoi une randonnée en tong me ferait kiffer. Cependant, j'ai envie de savoir ce qu'il me réserve. J'aime les surprises, non j'adore les surprises, j'adore l'effet qu'on ressent quand on découvre ce qui se tramait dans notre dos, tous les moyens qui ont été mis en place pour nous. J'ai envie de savoir ! Il me prit finalement dans ses bras, en signe d'affection. « MOUAIS. Je sais pas ce que tu trames mais ça a intérêt à être bien. Et pas trop loin. » Ouais, le sport c'est réellement pas pour moi, et il le sait pertinemment, alors pourquoi m'emmener là hein ? Il met fin à notre étreinte et se dirige vers cette affreuse montée qui me donnait déjà mal aux pieds. Il me donne vraiment envie de savoir ce qu'il me réserve, bordel, il peut pas me le dire bon sang ? Je cache mon excitation, réprimant un sourire – un peu trop apparent, en soufflant sur une de mes mèches qui s'était faufilée sur mon mon visage. « Bon. C'est parti. »  Je me mis derrière lui en lui tenant la main pour qu'il m'aide à monter. « Pourquoi tu veux pas me dire ? Je veux savoir, histoire que je monte pas là-haut pour rien! Et quand j'entends là-haut, je dis pas jusqu'aux lettres hein, tu connais ma grande passion pour le sport ! » Ce que j'aimais c'était prendre des photos, lire, écouter de la musique, sortir, aller au resto pour qu'on me chant Hallelujah, pas de marcher, transpirer et par la même occasion puer. Bon, de toute façon ce sera quand même bien si je le fais avec lui, je l'adore. « Si j'ai mal aux pieds tu me portes ? » demandai-je l'air faussement innocent.  

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Et finalement, nous commençons notre ascension. J’ai réussi à donner envie à Pyper de monter en haut d’une montagne, applaudissez l’exploit tout de même ! La femme anti-sport internationale ! Je la prends par la main et la tire à ma suite, histoire de l’aider et de montrer que je veux vraiment aller là-haut, que j’ai quelque chose à lui montrer. La seule chose qu’elle verra, ce sera ce décor à couper le souffle de par sa beauté. Et oui, il faut aller jusqu’aux lettres géantes pour admirer ce paysage-là. Oh, elle peut bien croire ce qu’elle veut si ça l’aide à monter plus facilement. Si cela l’amuse d’imaginer des dizaines de magasins et de centres commerciaux spécialement conçus pour elle, tant mieux. Mais on ne risque pas de trouver un Zara ou un H&M en haut de cette colline, grosse erreur de sa part, même si je préfère me taire sur ce sujet, je perdrais bien vite en persuasion sinon. « C’est une surprise et quand on veut faire plaisir avec une surprise, on ne peut rien dire. » Dis-je comme si je parlais à une gamine en lui expliquant un vingt-cinq décembre que le père noël arrive à minuit, pas avant,  et qu’il faut donc se dépêcher pour aller se coucher. Grosse connerie quoi. « Non, non t’inquiètes pas. » Comme des paroles en l’air. Je tente d’être le plus sérieux au monde, avec ce visage crispé par l’effort de monter cette colline. La bonne excuse pour ne pas sourire ou tout simplement éclater de rire à ma connerie. Je regarde devant moi, me pince les lèvres entre mes dents, et tente de ne pas rire, chose difficile. Je prends sur moi. Mais j’imagine déjà sa tête au sommet de cette montagne et la déception sur son visage. Mon smartphone va être prêt à filmer tout ça, ce moment sera épique ! Pourtant, sur ses derniers mots, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Face à sa fausse innocence et sa question, qui bien sûr, n’aura aucune réponse positive, soyons francs. « Certainement pas, tu vas combattre ta douleur ! » Et je ne rigole pas ! « Si tu veux, je te mets une laisse et je te tires comme un chien au pire. » Là, je rigole bien franchement. Et je continue de monter la colline. Posant sur mon nez une paire de lunettes de soleil afin de ne pas m’abîmer les yeux et de voir où je pose mes pieds. Non négligeable. « Allez, je te paye un coup à boire là-haut, ça ne se refuse pas ! » Comme un appel à la motivation ultime.

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KAI & PYPER  

Qu'est-ce que je ne ferais pas pour lui. Vraiment. Tout le monde sait pertinemment que Pyper Pearson ne marche pas parce que Pyper Pearson n'est pas sportive. Pyper Pearson a horreur de faire des efforts physiques – si ce n'est dans une chambre accompagnée de draps de soie – et encore plus de monter une satanée montagne en plein été, chaussée de pauvres tongs roses choisies pour la  soit-disante "surprise". J'étais, et je prônais l'anti-sport, alors que mon meilleur ami, lui, était tout ce qu'il y a de plus sportif. Et ça se voyait, un corps athlétique qui reflétait merveilleusement bien "Un esprit sain, dans un corps sain.". « Le jour où tu oseras me mettre une laisse, c'est quand on pratiquera le sado-masochisme ensemble. Ce qui bien sûr n'arrivera jamais. » balançai-je, rictus moqueur au coin des lèvres. Faut-il le dire, Kai et moi étions proches, très connectés, mais jamais nous serions plus..intimes. Il en connait trop de moi comme j'en connais trop de lui, il sait mes habitudes, mes défauts, ma manie de penser que j'ai un trou dans mon jean en sortant de chez moi, m'amenant à me toucher dix fois le fessier pour me rassurer, ma sale tête quand je suis malade, mon envie de chocolat chaud sous une couette comme une grand-mère quand il fait froid, mon tic de toucher mes cheveux dès que je suis nerveuse, le temps que je passe devant mon armoire ou devant un miroir. Tous ces éléments font qu'il m'était impossible d'envisager plus avec Kai. N'empêche que sa surprise m'intrigue, et s'il me dit que c'est quelque chose qui me ferait plaisir je le crois les yeux fermés, mais j'ai un mauvais pressentiment depuis le début. « Si c'est une connerie, fais bien attention parce que les représailles vont faire très mal. » Nous continuons de monter cette foutue montagne, et j'en avais clairement ras-le-bol. Pas que je sois fatiguée, loin de là (bizarrement sans faire de sport j'avais un cardio qui battait les records, allez savoir pourquoi), mais j'étais agacée de marcher sans réel but. Sans crier gare, je m'assois sur le sol pou faire une pause. « KAAAAAAAAAAAAI. » tendant mes deux bras vers lui, je fais la moue et essaie de le soudoyer. « Porte moi, j'ai hyper mal aux jaaaambes. » Je soupire assez fort pour qu'il pense que c'était vrai, essayant tant bien que mal de profiter de sa possible gentillesse de vouloir me porter sur son dos. On peut toujours rêver ?

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Le coup de la laisse, raté. Moi qui cherchais juste un moyen de la tirer et de l’entendre un peu moins râler, en vain. J’hausse un sourcil de surprise au mot sadomasochisme et sourie, avec cet étirement de lèvres en coin amusé … ça c’est sûr, pas prêt d’arriver ! On oublie la laisse, j’ai saisi. Malgré que dans un coin de mon esprit, mon imagination se met à vouloir apprécier cette idée, je devrais peut être conserver cette idée-là, ça pourrait bien être drôle ! Trop de pouvoir d’un coup pour Monsieur Norton. « Heureusement pour moi ! » Répliquais-je sur les derniers mots de ma meilleure amie, cela n’arrivera jamais, nous sommes bien d’accord sur ce point-là. Je ne sais pas, jamais je pourrais. Ne serait-ce que l’imaginer, non, impossible. Certes, nous sommes proches, mais pas à ce niveau. Pas pour moi, je trace ma route. Préférant d’ailleurs ne pas relever davantage ce sujet, sachant pertinemment que nous sommes tous deux sur la même longueur d’onde et appréciant de l’entendre râler à nouveau. Ah je vous jure ! Elle ne pourrait pas vivre sans faire chier son monde, sans râler ne serait-ce qu’une fois par jour. « Oui oui, d’accord. » Et je secoue la tête de haut en bas comme si je n’en avais strictement rien à foutre de ce qu’elle disait. « En attendant, bouges tes fesses. » Histoire d’arriver plus vite, je trépigne. On n’avance pas là, mais vraiment pas. Elle marche au ralenti. Comme si elle se doutait une seconde de ma connerie.

Malgré tout, l’ascension continue. Doucement, mais sûrement come dit si bien l’expression française. Me devant de l’attendre toutes les minutes face à sa lenteur. Mais qu’est-ce qu’elle fou ? Je marche, escalade presque quelques graviers quand j’entends mon nom … Oh non … Pas ça … Ne me dites pas que … Je me retourne et … Si. Elle est là, assise par terre. Elle s’est arrêtée, génial ! Je la regarde, de cet air blasé qui me pousse à devoir la rejoindre, le visage crispé. « Pyper … » Murmurais-je doucement en levant les yeux au ciel comme pour lui répondre avant d’ajouter sur le même ton.  « Euh ... » Posant mon index sur le menton je prends une pause de réflexion. « Attends, je réfléchis. »  Changeant de position, mimant des gestes ne me ressemblant pas avant de lui lancer en pleine face un « Non ! » Sec et autoritaire. Elle ne veut pas non plus que je l’emmène jusqu’en haut ? Elle est où la blague sinon ? « Lèves toi, on y est presque ! » Je lui tends une main pour qu’elle la saisisse et la relève, espérant qu’elle ne va pas faire sa moue boudeuse et ne plus bouger, c’est qu’elle en serait capable la Pearson. « La douleur c’est dans la tête, tu peux le faire. » Presque compatissant mes derniers mots se veulent encourageants et motivateurs. Ne me lâche pas maintenant.

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