La perfection écœurante.
Je sais que ce n’est pas une bonne idée de venir avec mes parents. D’une parce que mon père me voit encore comme une chose anormale, une erreur qu’il a conçu. Et parce que je n’ai pas particulièrement envie de me pavaner à cette soirée. Malheureusement, mon père et moi avons été poussés du bout des bras par ma mère. Elle, elle s’en moque que je puisse aimer une femme ou un homme, je reste son fils même si au début, ça n’a pas été facile pour elle. Je sais que personne dans ses amies ou autres personnes de son entourage ne sont au courant. Mais elle vit avec et je reste son seul et unique fils. Même si je ne reste une infime déception. C’est pour cette raison qu’une fois arrivée à la soirée, je décide de m’éloigner de mes parents pour prendre une coupe de champagne et trouver de quoi m’occuper un minimum de temps histoire de faire acte de présence. Puis il y a cette femme que j’aperçois juste en face de moi. Je tombe sur elle comme par hasard et je viens à détester encore plus cette soirée. Pourquoi ? Shaé Antonelli ou la fille qui est l’exemple même de l’enfant parfait pour mes parents. Cette fille, je ne l’aime pas uniquement parce que j’ai l’impression claire et nette que je ne suis plus rien aux yeux de mes parents, pour le peu de respect que j’avais encore pour eux – ce sont mes parents après tout. Je ne suis qu’un échec face à cette femme qui a réussi. Adjointe du Maire, Madame a eu les ambitions grandes. Et je suis certain qu’elle a couché pour obtenir ce poste. Elle est trop jeune… trop belle, trop sulfureuse pour ne pas l’avoir fait sans y passer. Les hommes politiques restent des hommes.
La voir ici ne fait qu’attiser mon envie de m’en aller mais bizarrement, c’est autrement que je décide de réagir ce soir. Ce n’est pas l’effet d’une coupe de champagne qui m’aide à me déplacer dans la foule… « T’as couché avec le maire ou un sénateur pour être là, hein ? Ou les deux? Soyons fous ! » J’attaque dès que je suis près d’elle, d’une façon que seule elle peut entendre. Je ne me cache pas, seulement, c’est encore plus vicieux de le dire de cette façon. Je n’ai qu’une envie : la provoquer, qu’elle comprenne qu’elle peut me détester et finir par détester mes parents à n’en plus les côtoyer. Comme ça, ils ne me parleront plus d'elle... Une jalousie des plus maladive s'est logée dans mon coeur et ne cesse de me rendre méchant.
AVENGEDINCHAINS
xxxxxx