On ne pense jamais au Destin. Vous savez, ce genre de choses qui vous permettent de rencontrer des personnes tout à fait au hasard. Et ma rencontre avec Grace Nolan est une touche de destin que j’apprécie. Oh, ce n’est pas l’amitié complice avec Autumn ou de l’attirance envers Adélaïde, c’est simplement une amitié qui nous lie. Grâce au dessin. Grâce à nos tempéraments. Il faut dire que ça n’a pas été facile de « briser la glace » avec elle. Maintenant qu’elle l’est, je profite de chaque seconde que cette amitié m’offre. Une probablement parmi tant d’autres mais j’ai envie d’en profiter comme si la fatigue, les étourdissements n’existent pas quand je suis en sa présence. Les déceptions et la frustration non plus. Je suis dans un monde que je connais, le mien, le sien. Celui de tous ceux qui s’évadent d’un bout de papier et de quelques crayons.
Et c’est dans un silence d’or que le voyage commence dans le salon de mon appartement. Autumn n’est pas là. Il n’y a seulement que Grace et moi, assis confortablement sur le grand canapé. On peut entendre le tracer des crayons sur nos feuilles ou les mouvements du canapé quand on change de position. Ce n’est pas qu’on n’a rien à se dire, simplement, nous sommes concentrés sur nos dessins respectifs. Le mien n’est pas terminé quand je décide d’arrêter pour faire une pause. Je romps le silence, du moins, j’entame une petite taquinerie envers Grace en penchant mon feutre vers l’épaule. J’entame quelques traits de dessin dans l’espoir d’obtenir un petit canari… Je commence les contours, on dirait un dessin chinois… Va-t-elle me laisser faire ou me tuer sur place ? Je suis bien curieux…
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