Play with the fire. Ismael & Gia (AND KAI)

Courir. En ce moment, ça me fait du bien étant donné que je me suis un peu trop relâchée. Entre Kai, mes affaires, je ne trouve pas le temps de m’occuper vraiment de moi. Ce matin, je profite de ce petit moment rien qu’à moi pour enfiler ma tenue de sport et de courir avec mon ipod. Je n’ai prévenu personne mais mon garde du corps a sûrement capté mon départ et je me retrouve avec un bonhomme en tenue de sport sobre qui me suit à une petite centaine de mètres. Je ne lui reproche pas de le faire, après tout, on ne sait pas vraiment si je suis vraiment en sécurité. Il n’y a que Kai qui sait que je suis sortie, où je suis. Je lui ai dit sur le petit mot que j’ai posé sur la table de nuit…

Enfin, si on peut dire ça comme ça. Je vois à quelques mètres de moi un danger un peu plus personnel. Je le vois de dos mais je sais qui c’est. C’est un jeu sans fin avec lui. Un jeu qui change simplement de temps en temps. Comme maintenant, le sexe n’est plus de mise dans ce jeu. Parce que je n’ai pas envie de foirer ma relation avec Kai et surtout, parce que je n’ai envie que de lui. Non, Ismaël est maintenant un partenaire de jeux d’enfants ! Et j’ai bien envie de jouer. Je décale un peu du chemin et je me glisse en sa direction. Je me poste derrière lui et…

« BOUH ! » dis-je soudainement en venant agripper les bras d’Ismaël. Quand il me fait face, j’ai un grand sourire malicieux qui démontre mon envie de jouer. J’espère qu’il est aussi content que moi qu’on se retrouve.

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Comme tous les matins, lorsque j’ai le temps, je commence la journée en faisant de la course à pieds. Les gens pensent souvent que c’est de la folie parce que, finalement, je fais du sport toute la sainte journée, mais je ne sais pas faire autrement. Là, c’est mon moment à moi : je cours seul, de la musique dans les oreilles et j’oublie tout le reste – je n’ai pas de client à qui tout dire, ni tout un groupe à entraîner et ça me fait du bien. J’ai besoin de ces instants où je relâche toute la pression en courant durant une bonne heure, quitte à ce que je sois sur les genoux une fois la soirée entamée. Et aujourd’hui n’échappe pas à la règle : je suis déjà eu parc en train de faire mes premières minutes de course. Au départ, je ne cours pas vite, n’ayant pas envie de me faire mal quelque part et il est nécessaire que mes muscles se réveillent lentement. La musique m’entraîne et je cours au rythme de ma playlist que j’ai choisi avec soin : plus les chansons avancent, plus le rythme s’accélère et cela me motive toujours un petit peu plus.

Mais je ne m’attendais clairement pas à ce qu’on m’agrippe le bras soudainement. Alors je me retourne et mes écouteurs glissent de mes oreilles et pendant le long de mon torse. J’étais prêt à faire part de mon mécontentement à la personne, mais lorsque je vois Gia, toute trace d’animosité disparaît et c’est finalement un large sourire qui étire mes lèvres. « Gia… J’aurai du m’attendre à ce que ce soit toi. » Glissé-je dans un petit rire. Qui d’autre se comporterait de cette façon ? Je n’en connais pas beaucoup. Nous avons une sorte de petit jeu tous les deux, et je le trouve toujours un peu plus amusant. C’est d’ailleurs rassurant pour moi de me dire que notre relation a si bien évoluée alors que tout aurait pu voler en éclat après qu’elle se soit mise en couple et moi aussi, quelques temps plus tard – quoique c’est bien plus récent de mon côté. « Comment vas-tu ? » Demandé-je en la détaillant du regard. Elle me paraît être en forme, toujours aussi joueuse, le regard pétillant et amusé, accompagné de ce sourire malicieux que j’affectionne tout particulièrement. Oui, je pense que la demoiselle a encore envie qu’on joue et elle a de la chance : je suis toujours prêt pour cela.