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Ta tête tourne, le sol tangue tu sens que tu vas bientôt t’étaler comme une merde. T’avance maladroitement, tu tâtonnes comme un aveugle. Tu te sens défaillir, doucement. Putain, y a la douleur aussi, tu sens ton corps s’enflammer à chacun de tes pas. T’aimerais bien te laisser glisser ici et t’endormir, tu te dis que tu vas pas te réveiller et au fond, ce serait si grave que ça ? La pensée est fugace mais marquante. Elle revient souvent, incessamment, à chaque fois que tu es prêt à voir la lumière. La morte ça te fait pas peur à toi, t’attends peut-être même ça depuis…un moment. T’as jute pas eu le courage de sauter le pas, t’attends que ça vienne tout seul, que le destin fasse son travail car c’est pas si horrible non plus de vivre, t’imagines que t’aurais pu avoir une vie pire…naitre en Somalie par exemple ou être une nana dans un pays en guerre du Moyen-Orient. Là, t’es juste un prof complètement allumé qui va sûrement bientôt finir défiguré. T’es chanceux à bien des égards, ouais un truc du genre. Sans que tu t’en rendes compte, tu t’es ramené chez Mia, comme ça, instinctivement. C’est plus proche mais surtout, elle est douée pour te rafistoler, si ça peut t’éviter de passer la nuit à l’hosto, quoique te connaissant, tu débarquerais dans ton appart, te poserais dans un coin et t’allumerais un joint en attendant que ça passe. Tu te traînes jusqu’à la porte et tu frappes deux coups, pas trop fort parce que t’as pas envie d’alerter tout le voisinage, qui, vu ta dégaine, appellerait à coup sûr les flics et t’as pas besoin de ça en plus. Tu risques bien de tout perdre, c’est plutôt mal vu dans le coin un prof qui s’adonne à ce genre de passe-temps. Au bout d’un moment, la porte s’ouvre et une Mia à moitié endormie apparait. « c’est encore moi » tu tentes un sourire qui ressemble plus à grimace faut le dire.
I CAN LIVE UNDERWATER
When I fall to my feet wearing my heart on my sleeve, all I see just don't make sense. Because all I need is the love you breathe. 
signature by anaëlle.
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