SAMEDI, dernière semaine d'Août.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
13:01.
Je soupire et je m'étire. Je regarde autour de moi une nouvelle fois, pour me rassurer. Non, je n'ai rien oublié. Tout est bien propre et rangé, à présent. Je suis encore étonné d'y être parvenu aussi rapidement...
– Ne me parle pas comme ça! Écoute moi quand je te parle! Pour qui te prends-tu? Tu n'es qu'une chienne, tu m'entends? Tu n'es qu'une putain de chienne qui ne mérite même pas qu'on la touche! Ouais, ouais, c'est ça, casse toi, va rejoindre ton autre mec, mais oui, mais oui, mais ... Va t'en, je te dis!
Des cris... Des cris et des larmes. C'est systématique, en haut. Appartement 7B. Je ne les ai jamais rencontrés. Je crois que c'est une bonne chose. Parfois, on peut entendre des plaintes, aussi. Ou des sanglots. La nuit, surtout, les sanglots. Juste au dessus de mon lit... Cela fait plusieurs semaines que ça a commencé. Maintenant, je m'y suis tout sauf habitué.
Le plus souvent, cela dit, c'est les hurlements, qu'on entend. Les siens, à elle. Puis les bruits sourds. Les silences. De nouveaux cris.
Personne ne sait réellement ce qu'il se passe, là haut. Je crois que ça me fait peur.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
Je me lève, parce que je ne supporte pas de rester figé en un seul et même endroit. À l'université, c'était horrible lorsqu'il y avait des séminaires auquel je devais me rendre... J'ai fini par jouer au tambour avec mon pied, afin de faire passer le temps et de tuer l'ennui. Je ne sais pas rester figé en un seul endroit. J'ai besoin de bouger, me dégourdir les jambes... Parce que ça m'aide à... Réfléchir.
Alors, je fais les cent pas.
Un, deux, trois...
Et au dessus, les sanglots commencent enfin.
... Sept, Neuf... Quinze...
Je ne comprends pas. Comment c'est possible. Pourquoi c'est possible.
... Vingt-sept... Trente-deux... Quarante...
Et les sanglots continuent...
... Cinquante-cinq, cinquante-six, cinquante-sept... Soixante-dix.
Je me demande si...?
Je m'arrête.
Je me demande si je devrais monter.
Je fais un pas vers la porte, puis deux.
Les sanglots, étouffés, s'éteignent à petit feu. Je devrais faire quelque chose, aller frapper, toquer là-haut, à la porte de l'appartement 7B. Alors je marche vers la porte.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
Tic, toc.
Un dernier coup d'oeil au cadran, avant de monter...
13:05.
Et pas d'élève en vue.
Il avait dit treize heures tapantes...
S'il a cinq minutes de retard, il en aura probablement deux de plus.
Ma main est sur la poignée, à présent, et je la tourne.
Je m'apprête à sortir avant de me rendre compte que l'entrée est bouchée.
Il est là.
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