Le blanc est une couleur étrange, pure et apaisante à la fois. Mana’arii n’y est pas habitué, Mana’arii se sent intrigué. La neige recouvre les toits des chalets, les parebrises des voitures, les montagnes qui s’étendent à perte de vue. Des montagnes, bien-sûr, il en a connues. Vertes, fournies, magnifiques. Mais sous cette poudreuse blanche qui semble plus douce que du velours, le monde semble s’être éteint, la vie semble s’être arrêtée. Stupéfait, ébloui, rêveur, Mana’arii observe le paysage et s’émerveille devant les bienfaits de la nature. C’est la première fois qu’il voit de la neige car il est évident qu’Hawaï n’est pas un terrain de jeu très favorable aux skieurs et autres amateurs des sports de neige.
Pour la première fois, le jeune homme a froid. Mais ce n’est pas un froid anodin. Ce n’est pas ce froid qu’il peut ressortir en sortant de l’océan ou encore d’une douche. Ce n’est pas non plus ce froid qui le fait frissonner à la tombée de la nuit non. C’est un froid qui vous glace le sang, vous paralyse le visage et vous fait enfler les doigts. C’est le froid du Nord, un Nord toujours aussi inédit aux yeux de l’Hawaïen qui finit difficilement par détourner son regard de cette vaste étendue enneigée.
* * *
Par chance, sa chambre ne se trouve pas au dernier étage de l’hôtel. Sa chambre qu’il va devoir partager avec trois autres individus. Dans le fond, cela ne le dérange pas vraiment, l’Hawaïen sent plus ouvert que d’habitude, impatient de se perdre dans les montagnes et de goûter pleinement à des vacances bien méritées.
Chambre 102, here we are.
Silence. Un parfum féminin flotte dans l’air, quelqu’un semble déjà avoir découvert les lieux. Mana’arii s’avance dans la chambre, une chambre plus grande qu’il ne pensait. Instinctivement, il se dirige vers le balcon, abandonnant son sac à l’entrée de la pièce. L’air frais est revigorant, la beauté des lieux l’hypnotise.
Le craquement du parquet lui indique alors qu’il n’est pas seul. Une mystérieuse inconnue le regarde de l’intérieur et Mana’arii ne peut s’empêcher de sourire bêtement alors qu’il s’avance vers elle afin d’aller à sa rencontre.
- Salut, moi c’est Mana’arii. Bien-sûr, plusieurs mètres les séparent comme toujours lorsque le jeune homme faire de nouvelles rencontres. Et ce n’est pas cet endroit qui semble si magique à ses yeux qui changera son attitude parfois hostile, parfois incompréhensible.