Are you going to drop the bomb or not?
Aristide & Ash
Soit A un succès dans la vie. Alors A = x + z + y. D’où x = travailler, y = s’amuser, z = se taire. . Ash esquissa un sourire. Quel fou cet Albert Einstein. Elle n’était pourtant pas très compliquée cette équation. L’équation de sa vie, qui pourtant manquait singulièrement de Y. Mais pas ce soir. Les examens venaient de s’achever, et Ash avait décidé de relâcher un peu la pression. Ses amis l’avaient tanné pour aller à une soirée célébrant la fin des examens du premier semestre, et Ash avait fini par céder, histoire de se détendre un peu. En période d’examens, il était toujours d’une humeur exécrable, massacrante. Son semestre, il l’aurait. Ce qu’il voulait, c’était l’excellence. Un rien l’irritait, et la moindre contrariété le faisait sortir de ses gongs. Il voulait simplement qu’on le laisse en paix, noyé au milieu de ses formules chimiques et de ses mesures physiques. Mais quand la pression devenait trop forte, les chiffres et les lettre se mélangeaient, et sa dyslexie prenait le dessus. C’était son épée de Damoclès, toujours prête à le transpercer pour freiner son cerveau.
Il était déjà vingt-deux heure lorsque Ash arriva enfin à la plage. Des flambeaux plantés dans le sable projetaient des ombres mouvantes, et des lampions tendus entres les palmiers éclairaient subtilement le lieu. Une scène en bois avait été dressée plus tôt dans la journée, et un groupe de rock avait déjà réchauffé l’ambiance. Autour de lui, des jeunes riaient, le légendaire gobelet rouge Américain à la main. Certaines filles lui semblaient trop légèrement vêtues pour la saison, et déjà certains types étaient ivres morts. Ash salua quelques visages connus, et parvint à se faufiler jusqu’à une paillottes qui servait de bar. Il commanda un Jägerbomb, plus pour occuper ses mains que par envie. Ses yeux verts se posèrent sur l’arrière-plan, l’envers du décors. Los Angeles, était dressée dans toute sa splendeur. Ses hautes tours, ses hôtels luxueux et ses panneaux lumineux brillaient dans la nuit. La ville ne se reposait jamais. Même le bruit des vagues s’échouant sur le sable n’étaient plus audibles. Ash laissa échapper un soupir et fourra ses mains dans ses poches, à la recherche de son paquet de cigarette. Il n’avait pourtant pas fumé depuis plusieurs semaines. Il en coinça une entre ses lèvres, l’alluma à l’aide de son briquet électrique, et releva la tête. Son regard croisa alors celui d’un homme, de l’autre côté du bar. Aristide. L’Anglais se figea une seconde ou deux, et détourna les yeux dans un battement de cil. Ils s’étaient disputés quelques jours plus tôt. Encore. Ash ne se souvenait même plus du sujet de leur discorde. Mais en période d’examen, l’Anglais était loin d’être un modèle de patience, et le ton était vite monté.
Et voila qu’Aristide était là. Là dans toute sa splendeur, son aise et son arrogance. C’était bien comme ça que Ash le voyait. À l’aise comme un poisson dans l’eau. Débordant de confiance en lui et en un Dieu imaginaire. Agaçant à souhait. Et pourtant, ils auraient pu être comme deux frères. Putain. L’Anglais tira sur sa cigarette, et finit par attraper son verre pour finalement rejoindre Aristide. Sans un mot il s’installa à côté de lui, posant son verre sur le comptoir. Tournait sans cesse dans son esprit la question de savoir si son ami serait venu, si lui-même n’avait pas bougé. Ash n’en était pas certain. Il n’était pas non plus certain de la raison qui le poussait à prendre les devants. Probablement parce qu’il ne voulait pas être seul devant son verre. Seul à contempler cette ville trop grande qu’il avait tant de mal à apprécier.
- Salut, lâcha-t-il.
We keep this love in a photographe. We made these memories for ourselves. Where our eyes are never closing. Our hearts were never broken. And time's forever frozen, still