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  • ... Question ? +Wolfram

    Dim 12 Mar 2023 - 3:39
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    Lisa T. M. Renfield
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    Études & fraternité/sororité : Doctorante dans le domaine de l'Oncologie. Possède un Bachelor de Médecine, un Master d'Oncologie et un Master de Radiologie. Ancienne Gamma Psi.
    Résidence : Appartement relativement luxueux à Westwood, proche du centre médical UCLA.
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    Une nouvelle journée se termine. Longue, éreintante, difficile. Exactement comme je les aime. Des défis, à n'en plus finir. Toujours plus de défis.

    La clef pénètre la serrure.

    23:41.

    C'est une heure intéressante: tous les chiffres de 1 à 4 sont présents, mais dans le désordre. Le genre de détail qui me rendrait folle, s'il s'agissait d'un arrangement qu'il était possible de réarranger.

    Il y a cependant bien des choses qui échappent à notre contrôle. Une pilule difficile à avaler, mais que j'essaie peu à peu à accepter.

    Avant d'ouvrir la porte, je prends un instant pour caresser ce ventre, et cette vie qui germe au creux de celui-ci. Les questions n'ont pas disparu, leurs réponses ne se sont pas révélées. Certaines choses échappent à notre contrôle. Comme cet accident, inattendu, et pourtant, si désiré.

    D'autres, malheureusement, n'y échappent pas.

    Inspire, Lisa. Inspire.

    Je n'ai jamais été douée pour les séparations.

    Lorsque mon père est mort, je me suis effondrée.
    Lorsqu'Anthony m'a quittée, j'étais désemparée.

    Et toi, petit miracle? Qu'adviendrait-il de moi si je me résignais à me séparer de toi?

    Inspire.

    La clef se tourne.

    Clic-clac.

    La porte s'ouvre.

    Une odeur de curry Indien, un sourire qui se dessine – c'est le parfum du confort, le goût de la tendresse, la saveur de l'amour.

    Les chaussures sont enlevées, rangées soigneusement dans leur meuble attitré. Les clefs sont soigneusement posées dans le petit bol, juste au dessus.

    Je suis rentrée.

    Il attend, comme d'habitude. Certaines choses changent. D'autres ne changent jamais, et pour celles-ci, j'en suis reconnaissantes.

    Wolf.

    Mon loup solitaire. Ma contrepartie. Mon égal. Mon pair.

    On se ressemble autant qu'on diffère. Parfois il me rend folle. Parfois, je le rends fou. Souvent, on s'aime. Avec tendresse. Avec subtilité. De façon discrète, parfois trop discrètement.

    L'amour, à défaut d'être voyant, n'en reste pas moins profond.

    C'est ce qui rend toutes les décisions qui me tourmentent d'autant plus difficile. Je ne saurais même pas comment lui en parler. Je n'ai pas l'habitude d'avoir quelqu'un en qui me confier. J'ai encore du mal, parfois, à réellement me livrer.

    Tu mérites bien mieux que moi, Wolf. Crois moi: j'en suis consciente.

    Fidèle au poste, tu demeures, assis, dos à la porte. C'est à moi de venir à toi, je le sais.

    « Désolée, je me contente de souffler. Je n'ai pas pu me libérer plus tôt. »

    C'est ta joue que j'embrasse, pour marquer mon retour.

    « J'espère que tu ne m'as pas attendue trop longtemps. »

    Pourquoi sembles-tu si contrarié?
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Dim 12 Mar 2023 - 13:56
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    Études & fraternité/sororité : Screenwriting & cinema studies / 5 ans
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    Des heures passées dans ton odeur de savon légèrement fleuri, à écrire un peu, à lire beaucoup, à chercher ce foutu brouillon. Je suis sûr de l'avoir laissé chez toi, et encore plus certain que si t'as mis la main dessus je ne suis pas prêt de le revoir de sitôt. A la fois exaspérantes et adorables, tes manies parfois peuvent être de réelles plaies dans mon emploi du temps.

    Mais ça fait si longtemps que je ne t'ai pas vue, et le dimanche, c'est quand même notre jour. Je sais au fond, que tu attends ma présence même si tu ne l'avoueras jamais. Le curry cuit doucement, j'ai pris le temps de le faire moi-même cette fois-ci, pour marquer l'occasion de cette réunion après deux semaines sans ton visage, sans ton toucher.

    Je parcours d'un air rêveur sans grande conviction les étagères, les tiroirs, la bibliothèque. La logique aurait voulu que tu le mettes dans mon tiroir à moi, mais non... Même celui-ci, tu l'as réorganisé à ta manière. Je t'aime, mais putain que t'es chiante. J'espère juste que tu ne l'as pas jeté en pensant que c'était qu'un torchon raturé et illisible qui ne m'aurait plus servi. C'était du génie. Enfin... dans mon souvenir, c'était franchement pas mal. Oui, redescendons, c'était certainement décent, une idée à peaufiner.

    J'avance, j'avance, je reviens sur mes pas, je regarde partout dans le salon : rien. J'ouvre même les placards à épices, les penderies, le meuble télé, au cas où — juste en t'attendant, parce que je sais que tu vas encore rentrer tard. Rien ne laisse pressentir ma fouille et mon passage, je sais comme tu aimes que tout reste à sa place. Alors je regarde sans trop toucher, je remets au millimètre près. Rien, toujours rien. J'entre dans la chambre, dans ma table de nuit : rien. Dans mon attaché-case : rien. Mais bordel, où est-ce que t'as bien pu le mettre ? Je soupire, la poubelle semble l'option la plus probable.

    La petite poignée ronde du tiroir de ta table de nuit glisse entre mes doigts et je l'ouvre — comme si dedans, par magie, allait apparaître le torchon miraculeux. Comme si un jour, t'aurais pu t'endormir en le lisant, rien que pour penser à moi.

    Le silence s'empare de moi ;
    je glisse hors du temps du champs de cette réalité sans comprendre ;
    le sang dans mes veines se fige et se glace comme pour ancrer dans ma mémoire ce souvenir au fer.

    "Clinique d'avortement". Ce petit bout de papier qui dit "clinique d'avortement" parfaitement rangé dans le tiroir de ta table de nuit, le stylo posé à côté, les annotations de ton écriture droite et stricte. "Clinique d'avortement". Mon coeur s'éteint et je disparais une minute, trente, cinquante ou  une vie entière peut-être qui devant mes yeux se meurt alors même qu'elle n'a jamais existée. Trois coeurs qui battent à l'unisson dans le flot de cette existence, trois coeurs qui s'effacent et ce secret si bien gardé.

    Dans mes yeux les larmes se sont amoncelées comme la neige sur le pas d'une porte. J'essaie de cligner, de chasser l'inouïe révélation, de reprendre le contrôle mais tout m'échappe et cette tristesse infinie à la vue de ces simples mots se déleste du plus profond de mon âme jusque sur le sol parfaitement propre de ta chambre à coucher. Les larmes coulent sans s'arrêter comme le choc qui s'est emparé des muscles, des tendons, de chacune des soixante-dix mille milliards de cellules qui composent ce corps que j'ai quitté à l'instant où ces mots se sont imprimés dans mon cerveau ;

    "Clinique d'avortement".

    Le temps a passé et la nuit est tombée, mais moi je suis encore devant ces mots. J'ai pris le papier sans même refermer le tiroir, je me suis assis à la table. Le curry est prêt, tout est en attente de ta venue, en attente de-

    la clé qui tourne dans la porte. Le papier est dans ma poche, plié sans aucune haine, comme un mémo. Tes pas feutrés, ton odeur qui envahit déjà la pièce, tu vibres et je sens qu'en moi se battent la colère et la tristesse, à savoir laquelle va sortir en premier, à savoir laquelle va t'accueillir après deux semaines sans toi.

    Tes lèvres se posent sur ma joue - me voici de retour
    l'appartement, l'odeur, tes cheveux sur ma peau
    tout est là
    ici et maintenant présent dans cet instant où en moi monte comme bouillonnante
    l'exaspérante colère qui m'arrache au déni du rêve

    Tu t'en vas dans la cuisine, tu ouvres la casserole et sens le curry, tu te permets même de sourire.
    "Lisa" ma voix est basse, grave, une intonation profonde qui me surprend même moi.

    Tu lèves la tête et je sors de ma poche le bout de papier bien plié, celui sur lequel tu as écrit à côté des mots maudits les petites notes de bas de page, les informations complémentaires. Tu vois le papier, je sais que tu le vois, tu sais bien ce que c'est t'as dû le regarder des centaines de fois, ce petit bout de papier.

    "Est-ce que t'es enceinte ?" ces mots sortent et viennent m'écorcher vif, j'entends ma propre tristesse, ma propre incompréhension dans cette voix cassée et meurtrie.

    Je n'ose même pas lever les yeux et croiser ton regard, tout devient vrai à ce moment-là je sens à quel point la fin est proche et à quel point il est possible de perdre tout.

    De perdre tout.

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Dim 12 Mar 2023 - 19:32
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    Marcher sur des coquilles d'oeuf avant de confirmer qu'ils sont réellement cassés.

    Tant de possibilités se présentent: tu as passé une mauvaise journée. Ton agent, abject, a encore fait une réflection désobligeante au sujet d'un sujet qui te tenait à coeur. Ta soeur, chaotique, continue de faire tous les mauvais choix afin de t'obliger à la reprendre en main.

    Tant d'options ... Mais nous les surmonteront ensemble.

    Je ne sais pas encore combien de temps il me reste, ici. Ça m'effraie. L'idée de ne plus être là me désempare. Il y a tant de choses que je voudrais faire, encore ; tant de choses que je voudrais te dire. Mais tant que je serai là, je te soutiendrai, quoi qu'il advienne. Tu le sais.

    Je m'approche de la casserole à l'odeur absolument divine.

    « Mmmmh ... Je me régale déjà avant même d'y avoir goûté. »

    Le curry ruby à l'agneau, mon plat favori. Je reste toujours émerveillée par les efforts que tu fais, parfois. Je t'envie cette qualité que tu as de savoir si précisément exprimer ce que tu penses, ce que tu ressens. Moi, je ne trouve jamais les bons mots.

    Je me sens coupable, un peu, d'ailleurs. De ne jamais savoir quoi dire.

    De ne jamais savoir comment te faire savoir à quel point tu comptes pour moi.
    À quel point je serais perdue, sans toi.

    À quel point j'ai peur, également.
    De te perdre.
    Ou que tu aies à me perdre, moi.

    Huit semaines.

    Huit semaines que je porte ce petit miracle ... Ton petit miracle ... Notre petit miracle.

    Je l'ai déjà nommé, tu sais?

    Andrew, si c'est un garçon. Sybille si c'est une fille. Pour faire honneur à ces parents, perdus trop tôt ... Drew, ou Sybbie. Notre petit miracle.

    C'est stupide, je le sais. S'il y a bien quelqu'un qui doit pouvoir comprendre ce que je ressens, en ce moment ... Évidemment que ce serait toi.

    Toi qui comprends toujours tout. Même mes comportements les plus fous. Je ne sais pas comment tu fais pour me supporter, parfois. Je sais que je n'ai pas l'air plus consciente que ça de tous mes défauts mais crois-moi: je les connais. Tous. Sans exceptions.

    Je sais que je te rends fou lorsque je passe derrière toi, tout le temps, à tout ranger, méticuleusement, sans te laisser le temps de te composer.
    Je sais que tu déplores cette manie que j'ai de ne jamais réellement savoir articuler ce que je pense ; pas lorsque ça compte, réellement.
    Je sais que tu m'en veux, aussi, de ne pas savoir m'ouvrir davantage, de ne pas te laisser plus d'espace pour te creuser un chemin vers moi, la « moi » intérieure, celle que je cache si bien que j'en ai oublié comment la retrouver.

    Il y a tant de choses que je sais ... Et oui: je sais que tu comprendrais.

    Et pourtant ...

    Je n'y arrive pas.
    À trouver les mots.
    À mettre des paroles sur ce que je pense, ou ce que je ressens.
    Tout est si confus, tu sais?

    J'ai essayé, pourtant.
    Plusieurs fois, j'ai essayé.

    Je suis rentrée, ce soir là, et j'étais prête à en parler.
    Puis, tu as souri, et je me suis retrouvée désemparée.
    Le lendemain, j'allais t'en parler. Je te le jure. Je te le promets.
    Mais tu étais de mauvaise humeur, et je ne voulais pas te contrarier.

    Huit semaines, donc.

    Huit semaines se sont écoulées.

    Huit semaines que je me ronge les ongles, me tournant dans tous les sens, la nuit, incapable de dormir, tenue éveillée par ces deux lourds secrets que je culpabilise de ne pas avoir partagé. Plus le temps passe, plus leur poids s'accroit, et moins je trouve la force de pouvoir te dire la vérité.

    Ta voix me tire de mes songes.

    Lisa?

    « Oui? »

    Tu me rappelles à toi, comme un phare dans une nuit embrumée. Quelle que soit la situation, quelles qu'en soient les circonstances ... Dès que je me perds, je sais que je pourrai toujours retrouver mon chemin vers toi. C'est une des raisons pour lesquelles je t'aime tant.

    Car oui, je t'aime.

    Je le montre mal, je l'exprime peu, j'en suis bien consciente ...

    Mais ça ne change pas la sincérité et l'ampleur de ce que je ressens pour toi.

    Tu es le seul. Le seul avec qui j'ai réussi à accepter de m'avancer, autant, dans une aventure, dans une histoire, construire à deux, partagée.

    C'était difficile, pourtant. Dieu sait à quel point c'était difficile ... Je t'avais prévenu que ce serait difficile. Évidemment, tu ne voulais rien entendre.

    C'est une des choses que j'aime le plus chez toi, tu sais? Cette capacité que tu as à ne jamais lâcher prise, à ne jamais baisser les bras. Tu as une véritable force de caractère que j'envie, par moments. J'ai beau être têtue, indépendante, et autonome ... Je ne sais pas toujours me battre avec autant de précision et de conviction que toi.

    Je ne sais d'ailleurs pas ce qui m'effraie, le plus: que tu me fuies, ou que tu te battes pour moi.

    J'ai tellement peur. Je ne le montre pas, mais je suis terrorisée. Tous les matins, dès le réveil, je m'attends au pire. J'imagine déjà la fin.

    J'ai peur de traverser tout ce qui m'attend seule.
    Peut être pas autant que j'ai peur de devoir te l'infliger, et que tu subisses, indirectement, ce que j'aurai à subir de mon côté.
    Je ne sais pas si j'aurai la force de le faire seule. Je sais encore moins si j'aurai la force de le faire à deux.

    Je te connais, mieux que tu ne le crois, tu sais. Je sais lorsque quelque chose te pèse, lorsque quelque chose te tracasse. Tu tentes, tant bien que mal, de dissimuler tes pensées, parfois ... Mais je les lis sur ton visage, elles sont inscrites à la plume. Tu bernes peut être les autres, mais moi, tu ne me bernes jamais. Je n'ai jamais besoin de me demander ce que tu ressens. Tes sentiments sont portés par tes regards et par le timbre de ta voix. Et je ne peux qu'imaginer tous les regards empli de tant de choses que tu dirigeras vers moi.

    Je dois être honnête, Wolf: je ne pense pas avoir la force de pouvoir les soutenir, ces regards. Je ne pense pas pouvoir supporter de voir toute la douleur dans tes yeux, et de te voir te malmener pour tenter de la cacher. Je ne peux pas.

    Est-ce ainsi que Papa s'était senti, dans ses derniers mois? Impuissant, pris en pitié?

    J'ai peur que tu me quittes.
    J'ai peur que tu restes à mes côtés.

    Je ne sais pas laquelle des deux est pire. Tout ce que je sais, c'est que j'ai peur. Je le cache bien, j'en suis consciente. Mais ça ne change pas la donne pour autant.

    Je remue le curry, avant de porter la spatule vers mes lèvres et d'en goûter une bouchée.

    « Mmmh ... » Rien de mieux pour terminer une longue journée de travail qu'un délicieux curry ruby à l'agneau. Je suis également tellement reconnaissante de toujours pouvoir compter sur toi.

    Est-ce que t'es enceinte ?

    Yeux écarquillés.

    La spatule tombe au sol.

    Le chateau de cartes s'effondre dans un fracas.

    Et.
    Tout.
    S'arrête.

    Je ses mes mains trembler. J'ai froid, tout d'un coup. Le sang qui se glace, le coeur qui se comprime. Soudainement, j'en ai, du mal à respirer.

    Silence.

    J'éteins le feu. Je ramasse la spatule, que je lave, en silence, bien entendu.

    Le silence ... Qui se confronte à la cacophonie de mes pensées.

    Deux milles questions, deux milles réponses, des excuses, des justifications, des explications ...

    Mais rien n'est assez bon, rien n'est suffisant. Rien n'est à la hauteur de ce que tu mérites, tout simplement.

    Je range la spatule dans l'égouttoir. Je m'accroupis pour nettoyer la tâche de curry rouge sur le carrelage. J'attends que tu continues. Que tu te mettes à crier, ou à hurler. Que tu viennes me secouer. Me réprimander. Quelque chose.

    Mais rien.

    Rien, à part le silence.

    Il est lourd, ce silence.
    Il donne mal au ventre, ce silence. Des hauts le coeur. Et la nausée qui revient, subitement ...

    J'ai envie de régurgiter ...

    Tout.

    Mon diner de la veille, car je n'ai pas mangé de la journée.
    Le verre d'eau, bu quelques heures plus tôt.
    Et les secrets. Ces deux secrets qui me hantent partout où je vais.

    Silence.

    J'ouvre la bouche pour parler.
    Aucun son ne sort.

    Je fais un peu de vaisselle, encore, pour trouver les mots. Tu ne bouges pas. Pourquoi ne bouges-tu donc pas?

    Silence.

    Finalement, il n'y a plus rien à ranger. Tout est propre. Tout est au bon endroit.

    Je sèche la vaisselle, histoire de me gagner du temps. Je déteste la procrastination, sauf lorsqu'il est question de parler sentiments. Évasive, comme toujours, je maitrise mal les situations intenses. Même annoncer un diagnostique terminal semble plus facile que t'avouer la vérité.

    Je suis pathétique.

    C'est uniquement lorsque toute la vaisselle est bien rangée que j'ose me rapprocher de toi. Tu n'as pas bougé. Je n'ose pas te regarder dans les yeux. J'ai bien trop peur pour ça.

    Je me contente de m'asseoir, en face de toi, comme chaque soir, mais pas tout à fait.

    Je soupire.

    Je pose mon front contre les paumes de mes mains.

    Je réfléchis. Je cherche les mots. Je ne les trouve pas.

    « Je ... »

    Je tente vainement de contenir les tremblements qui s'éprennent de moi. Je perds le fil, le contrôle, la mainmise sur la situation. Et ça me rend folle.

    « ... Comment le sais-tu? »

    Je m'étais pourtant tellement appliquée pour bien effacer toutes les preuves, toutes les traces ...

    Alors, oui, comment?

    Comment as-tu découvert la vérité?
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Dim 12 Mar 2023 - 20:47
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    Et la voilà, Lisa dans toute sa splendeur. Je pourrais en rire si j'avais pas envie de chialer.

    Face aux questions qui fâchent tu me tournes le dos, tu t'enfuis dans le cynisme de cette attitude qui trahit pourtant tant de mal-être. J'ai beau le savoir, j'ai beau le prédire : chaque fois, ça heurte. C'est un mur de glace qu'on se prend à 300 kilomètre heures. J'attends, quelques minutes encore, que tu ne trouves plus d'échappatoire, de voir ton visage finalement face au mien ; si près et si lointain. J'attends le son de ta voix comme espérant qu'elle viendra couvrir toute la haine qui cherche à atteindre la surface de mon être.

    "Comment le sais-tu ?"

    Je souffle. C'est un oui détourné, jamais vraiment tu ne diras "oui, je suis enceinte", jamais tu n'assumeras le mensonge.
    Le calme s'empare de moi.
    Je deviens ton miroir dans ce moment qui flotte hors du temps où rien ne semble plus avancer.
    Je deviens ton miroir, froid, glacé.
    Je m'accapare la distance et ce bouclier en fer forgé que tu portes généralement si bien devient mien.

    "Comment je le sais ? C'est important ça hein, Liz, "mais qu'est-ce qui m'a trahi ?"

    Ma voix est suave, profonde, un souffle maîtrisé, j'admire ma capacité à la voir comme une étrangère pour mieux la traiter dans l'hostilité qui me ronge.

    "Tu vas t'repasser les semaines et tous les mensonges, chaque minutieux petit détail pour savoir c'est quel putain d'inattention qui t'a mise dans la merde ?"

    Pour seule réponse, je balance le prospectus "Clinique d'avortement" sur la table, là entre nos deux corps.

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Mer 15 Mar 2023 - 3:25
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    Sapphire

    Je me sens tellement ...

    Idiote.
    Stupide.
    Conne.

    Je suis conne, il n'y a pas d'autre mot. Conne d'avoir pu penser que j'aurais pu garder ces secrets pour moi encore quelques temps. Conne, également, d'avoir pu croire que j'avais bien effacé toutes mes traces derrière moi. Conne, finalement, d'avoir osé imaginer que tu ne serais pas assez présent, ou observateur, pour découvrir la vérité.

    Il y a tant de choses que j'aimerais te dire. Tant de pensées qui se précipitent dans mes songes, sans pour autant daigner sortir. Tout s'emmêle et je me perds au coeur de toutes ces idées. Ne m'en veux pas. Je t'en prie, ne m'en veux pas.

    Tu soupires et je m'en veux, cruellement, tu n'as pas idée.
    Tant de questions se précipitent au premier plan de mes songes. Depuis combien de temps le sais-tu? Combien de secondes, de minutes, d'heures, de jours...? Combien de temps as-tu gardé le poids de mon secret pour toi, et as-tu découvert le deuxième?

    Ta réponse me heurte. Tes mots poignardent, et je ne peux même pas me défendre: je mérite cette colère. Elle m'est adressée.

    Je ne sais jamais sur quel pied danser, avec toi.
    Pour tous mes défauts, j'ai au moins la qualité d'être constante. Tu ne me comprends jamais – et d'une certaine façon, cela veut aussi dire que tu me comprends tout le temps.
    Mais toi, tu n'as pas cette constance. Un jour, tu es d'une certaine façon. Le lendemain d'une autre. Ou peut être qu'encore une fois, c'est moi, le problème. Peut être que je n'ai pas encore trouvé la bonne combinaison, la bonne configuration, pour craquer le code de ton identité. Je ne sais jamais comment tu vas réagir, dans pareils moments. Je dois admettre que ça m'effraie, parfois.

    Alors je me tais.

    Silence.

    Moi qui adore le silence, habituellement, voilà que je suis servie. Mais pour une fois, le silence ne m'apaise pas. Il me rend folle. J'ai envie de crier. Hurler. Te secouer. Me prosterner devant toi, en larmes. Réagir. Mais je ne réagis pas.

    Il n'y a que le silence.

    À l'extérieur, tout du moins.

    À l'intérieur, tout est désorganisé. Les jours sont repassés, au peigne fin. Qu'ai-je dit, qu'ai-je fait? Comment donc me suis-je trahie, dans toute ma discrétion pourtant si méticuleuse? Est-ce que j'ai oublié de tirer la chasse d'eau, ce matin, après la nausée matinale? Est-ce que tu as trouvé les vitamines pré-natales que j'avais pourtant si bien cachées, en dessous de l'armoire de la salle de bains, là où je sais que tu ne serais jamais allé regarder? As-tu lu mes messages à Anya, Jay, ou encore Liv? Comment me suis-je trahie? À quel moment ai-je dérapé?

    Tu me connais si bien, et cela me fait culpabiliser d'autant plus. Nous savons tous deux pourquoi je ne parle pas. Mais tu sais aussi à quel point ça me rend folle, de ne pas savoir. Tout comme cela doit te rendre fou, de l'apprendre comme ça.

    Le prospectus est jeté, avec rancoeur et dégoût, de façon si hâtive que j'en suis surprise.
    Je ne comprends pas pourquoi tu abrèges si rapidement mes souffrances. Je ne comprends pas pourquoi tu ne me fais pas mariner un peu plus longtemps, dans toute cette confusion. Je ne comprends pas pourquoi tu ne cherches pas à me torturer, avec cette information que j'ignore, pour te venger du secret que j'ai si soigneusement gardé hors de ta portée.

    Je n'ai même pas besoin de regarder le prospectus. Je sais déjà ce que tu viens de me lancer. Je me maudis déjà intérieurement. Je suis tellement conne ...

    Trembler, légèrement. Pas assez pour que ça se voit. Juste assez pour être mal à l'aise.

    Les mots s'emmêlent de nouveau. Par où commencer? Que dire?

    Je repense à ce jour, à l'hôpital. À l'inquiétude de ne pas savoir, au bonheur de tout découvrir. Je repense au kaléidoscope d'images, de moments et de souvenirs qui s'est dessiné devant mes yeux. Toi. Moi. Notre miracle. Notre famille.

    Je revois les premiers pas de notre enfant. Les histoires qu'on lui lisait, la nuit. La façon dont on l'aurait élevé(e), les disputes qu'on aurait eu vis-à-vis des écoles auxquelles l'inscrire et de ses activités extra-scolaires. Je l'aurais couvé, tu me l'aurais reproché, on se serait disputés. Dans l'ensemble, on se serait équilibrés. Notre miracle aurait eu une belle enfance. L'adolescence, comme celle de tout le monde, aurait été compliquée. Un deuxième miracle l'aurait rejoint, très certainement. Et on aurait été heureux, avec nos deux miracles.

    Toute une vie. Je nous ai imaginé toute une vie, en l'espace de cinq secondes. Et elle était si belle, je te promets qu'elle était tellement belle. J'en étais presque émue aux larmes.

    Et la première pensée que j'ai eu, c'était à quel point j'étais heureuse. Heureuse de pouvoir vivre, enfin, ce rêve que j'avais depuis que j'étais gamine. Devenir mère, ne pas répéter les erreurs de mes parents. Et heureuse de pouvoir le vivre avec toi.

    Et la deuxième pensée que j'ai eu était pour toi, je te le promets. Je voulais t'appeler. T'annoncer la bonne nouvelle. Te raconter tous les détails. Commencer à préparer notre avenir à deux. Ensemble. Pour de vrai, cette fois.

    Je te promets que c'était ça, mes deux pensées. Je sais que tu ne me croiras pas, et pourtant, c'est vrai. Je ne pouvais penser qu'à ça.

    Je ne voulais que ça.

    Jusqu'à ce que l'autre chaussure ne tombe et que mon monde rêvé s'effondre.

    Et soudainement, la belle maison blanche et les cahiers de devoirs se sont volatilisés, remplacés par une vision d'une tombe, et vos deux corps vêtus de noir. Et moi, dans tout ça?

    Je n'étais plus là.

    Et la réalité m'a rattrapée.

    Soudainement, ce n'est plus nous que je voyais, mais toi. Toi et ta carrière instable, occupé à jongler la monoparentalité et les exigences de ton emploi. Toi, et ton tempérament robuste, certes ... Mais pas autant que le mien. Je te voyais tenter, tant bien que mal, élever notre miracle, sans moi. Je sais que tu aurais fait de ton mieux. Je sais que tu aurais tout donné. Et pourtant, malgré ce savoir, tout ce que je pouvais voir, c'est te voir échouer. Et me maudire.

    J'ai imaginé mes derniers moments. Je te voyais, là, à chaque échéance, à attendre, patiemment. Tu souriais. Tu tentais d'être fort, pour moi. Mais je voyais que ça te tuait, à l'intérieur, de voir ce qu'il m'arrivait et de ne rien pouvoir faire pour l'empêcher. Je lisais la souffrance sur ton visage. Comment tu te retenais de m'en vouloir, tout en ayant le besoin naturel d'en vouloir à quelqu'un. Comment tu te forçais à être quelqu'un que tu n'étais pas pour être celui que j'avais besoin que tu sois. Tu essayais d'être fort, pour moi. Et tu étais convainquant, crois moi. Mais je lisais la douleur sur ton visage, elle me tenait éveillée la nuit. Elle me tient toujours éveillée, la nuit.

    Huit semaines.

    Huit semaines que ma vie a changé, deux fois.
    Huit semaines que je peine à dormir et à manger, préoccupée par cet étrange mélange de vie et de mort qui grandit en moi.

    Et je voulais simplement te protéger de tout ça. Autant que je le pouvais.
    Je voulais me gagner du temps, aussi. Le temps de réfléchir.

    Les options étaient simples: je pouvais te condamner à de la tristesse garantie ou effacer ce miracle et te laisser dans la quiétude de l'ignorance. Les semaines auraient passé, j'aurais trouvé une façon de te détacher de moi. Sans promesse, sans engagements. Le temps que je disparaisse, tu m'aurais déjà oubliée.

    Un plan parfait sur le papier.

    Gâché par ce prospectus en carton.

    Tu dois bien voir que je suis confuse, contrariée, embarrassée. Depuis combien de temps suis-je là, interdite, à me morfondre dans mon silence?

    Je n'ose même pas relever mon regard par peur de croiser tes yeux. Je sens des larmes perler au coin des miens alors que je grimace, malgré moi. J'essaie d'être forte, pourtant. Tu me connais. Tu sais que je n'aime pas montrer mes faiblesses. Mais je suis comme tout le monde: moi aussi, j'ai des mauvais jours. Moi aussi, je fais des erreurs. Moi aussi, je craque, parfois, lorsque le poids des fardeaux est trop lourd et que la pression m'est insoutenable.

    Moi aussi, je suis humaine. Même si je cache peut être parfois trop.

    « Je ... J'inspire pour tenter d'apaiser mon corps qui ne semble pas vouloir coopérer avec moi. Mon estomac est si comprimé que j'ai l'impression d'avoir un vortex au creux de mon ventre. La nausée menace de me forcer à courir à la salle d'eau. La vois-tu seulement, ma souffrance? Ou es-tu trop aveuglé par ta rage (pourtant légitime)? J'expire. Mes yeux brûlent à cause du sel. Je suis tellement désolée ... »

    C'est tout ce que ta compagne pathétique trouve à te dire. Quatre petits mots de rien du tout, qui ne sont pas moins sincères pour autant.

    Tant de choses à dire, mais rien d'autre ne sort.

    « Je ... Je ... »

    Je commets l'erreur de croiser ton regard. Je le vois qui attend, avec impatience et insistance, que je crache le morceau. Je vois le cocktail contradictoire de colère, de douleur, de tristesse qui anime tes pupilles. Mais je crois que ce qui me tue à petits feux, c'est cet espoir que je lis au coin de tes yeux. L'espoir que je saurais réparer la situation avec des mots magiques. Que j'ai une bonne explication. Que je parviendrai à apaiser ta souffrance et satisfaire ta rage. Je sais déjà que ce ne sera pas le cas. Je sais déjà que tu m'en voudras. Et je me sens si coupable, si terrible, d'avoir pu même envisager de te faire ça que je craque.

    J'ai failli tuer ton enfant.

    Les larmes coulent. Je me mets à sangloter. C'est laid, c'est affreux. Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai fait quelque chose de terrible, mais soudainement, c'est ma souffrance qui prend le dessus. Je suis tellement désolée. Ça ne devait pas se passer comme ça.

    J'enterre mes mains dans mon visage, pour cacher les larmes. Je sais déjà les réponses auxquelles tu t'attends, très certainement. Ce n'est pas le tien. Je n'ai pas le temps d'être mère. Je ne veux pas d'enfants de toi. Toutes des pensées terribles, et si lointaines de la vérité.

    La vérité qui est bien plus terrible que toutes ces pensées réunies.

    C'est bien le tien.
    C'est bien notre miracle.
    Le temps d'être mère, je l'aurais trouvé. Je me serais forcée. C'est trop important.
    Il n'y a qu'avec toi que je peux m'imaginer fonder une famille. Il n'y a que toi que j'aime. Il n'y a que toi dans ma vie. La réponse, c'est toi. La réponse a toujours été toi. Pour ce miracle, je t'aurais même épousé, promis, juré.

    Et pourtant, toutes ces bonnes nouvelles ne font qu'empirer le nuage de brume qui assombrit inévitablement ce tableau d'apparence idyllique.

    « J-je ... J-je n-ne v-voulais p-pas ... Q-que n-notre e-enf-fant ... g-grandis-se s-sans ... s-sa m-mère ... »

    La voilà, la vérité que tu convoitais tant, dans son plus simple appareil.
    J'aimerais en dire plus mais les sanglots m'en empêchent.

    Huit semaines. Huit semaines que je garde la tête haute et que je retiens ces émotions trop accablantes pour une seule Lisa.

    Le déni est finalement adressé.
    Si je n'en parlais pas, alors il n'y avait rien à signaler.
    Mais maintenant, la vérité éclate au grand jour. La boite de Pandore est ouverte.
    Et je m'effondre sous le poids de la réalité.
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Jeu 16 Mar 2023 - 14:44
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    Tu te mets à pleurer et j'ai beau avoir capitonné mon coeur dans des tonnes de glace tu parviens quand même à faire fondre quelque peu de mes défenses. Voir tes yeux gorgés de larmes, voir ta souffrance est une peine immense qui transperce mon coeur de toutes parts. Mais rien ne transparaît car je ne veux pas te laisser croire que tu peux si facilement fissurer tous les murs si difficilement élevés pour l'occasion. Et je ne me laisse pas attendrir parce que c'est bien ce qu'il se passe à chaque fois. Et tu le sais, et tu en joues, au fond. A chaque fois c'est moi qui me compromets, et tout est remis à plus tard, et rien n'avance jamais, exactement comme tu le souhaites ; tout est figé dans tes peurs.

    Mais je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir privé d'imaginer avec toi cette idylle morte née à la simple vue de quelques mots sur un bout de papier que tu pensais si bien caché. Tu m'as privé de tout : jamais une vision de l'avenir claire, jamais une opportunité de nous projeter ensemble au-delà de tes peurs. Et aujourd'hui tu tranches seule du sort du fruit ultime de notre amour - ou du mien ; seulement du mien, certainement.

    "Je ... suis tellement désolée. Je ... Je ... J-je ... J-je n-ne v-voulais p-pas ... Q-que n-notre e-enf-fant ... g-grandis-se s-sans ... s-sa m-mère ..."

    Quoi ?

    "Qu'est-ce que tu racontes Lisa ? Pourquoi est-ce qu'il aurait grandi sans sa mère ?"

    Je me lève, impossible de rester assis. Tes yeux de biche me fixent, emplis de larmes de sel. Je ne comprends plus ton esprit ; de toute manière je ne l'ai jamais compris.

    "C'est pas possible ça, on se voit pas deux semaines et j'ai l'impression d'être un putain d'étranger dans ta vie ? Depuis quand quand il se passe un truc c'est pas moi que t'appelles ? Depuis quand je suis passé citoyen de seconde zone dans le cerveau de Lisa ?"

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Dim 19 Mar 2023 - 20:12
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    Est-ce une question, ou bien une reproche?

    En silence, je t'écoute. Les émotions s'apaisent, le naufrage de mes pensées finit par échouer. Peu à peu, les larmes cessent. Les hoquets continuent, mais les larmes cessent.

    Je n'ose toujours pas soutenir ton regard.

    Un. Deux. Un. Deux.

    Compter, silencieusement, le temps que tout ralentisse et que le coeur cesse de battre à toute allure.

    Un. Deux. Un. Deux.

    Tes mouvements abruptes forcent mon regard à se redresser vers toi. Vois-tu seulement à quel point je suis terrifiée?

    Un étranger ...

    La vérité est bien plus difficile à admettre. Parler à un étranger serait bien plus aisé que de te parler à toi. Mais pourquoi? Si seulement je savais l'exprimer.

    J'ai peur, Wolf. J'ai tellement peur. De toi, et de ce que tu ferais, ou ne ferais pas, si tu savais tout. Mais je suppose que tout cela n'a plus grande importance, désormais.

    Par où commencer?

    Je ne sais pas comment te parler.

    Plutôt que d'aborder le sujet, je sèche mes larmes. Je me penche. J'ouvre mon sac. J'en sors l'IRM, que je pose délicatement sur la table, comme si elle contenait directement la menace dont elle prévenait uniquement la potentialité.

    De nouveau, je détourne ton regard.

    Comment annoncer à l'amour que celui-ci est possiblement sur le point de se terminer?

    Choisiras-tu de rester?
    T'en donnerais-je seulement l'opportunité?

    Trop de questions. Trop de réponses qui m'échappent, tels des grains de sable.

    Je me relève. Je ne peux pas être ici, face à toi, en ce moment. Je suis désolée. Je ne peux pas. Je n'ai pas la force de me heurter à ton regard, lorsque tu découvriras la nouvelle. Alors je me lève. En silence, je marche vers le salon.

    J'ouvre la baie vitrée. Je m'accoude à la rambarde, face à la vue, d'habitude si rassurante, qui, aujourd'hui, me laisse pourtant de marbre.

    Et toi? Resteras-tu de marbre face à ce que je viens de te révéler?

    Sauras-tu seulement, un jour, me pardonner?

    Pour ces demi-mensonges, ces vérités voilées, ces secrets conservés?
    Pour ces gênes défectueux dont j'ai hérité, faiblesse biologique, insuffisance pré-programmée?
    Pour avoir osé envisager de traverser ces épreuves seule, sans te conserver une place à mes côtés?

    Sauras-tu seulement comprendre ce qu'il m'incombe de traverser?
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Lun 20 Mar 2023 - 12:57
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    Moi je suis aveuglé par ma colère. Par mes doutes qui m'assaillent, qui rongent petit à petit cette partie de moi qui t'aime sans aucune forme de concession, qui t'aime absolument, pour toujours. Cette partie qui se bat sans cesse pour perdurer malgré ta distance, malgré tes peurs. Mais moi, là, je suis aveuglé par ma colère comme l'instant éphémère de l'expression de mon mal-être. Un mal-être profond que je trimballe depuis des années, que je ravale comme le ressentiment qui l'accompagne.

    Alors dans ta douceur habituelle et même si ton silence me tue, tu te lèves, tu poses ce document face à moi et plongée dans une détresse que je prends pour de la lâcheté tu te détournes. Je suis enfermé dans ce jeu, ce labyrinthe de questions sans réponses qui m'enserre ; comment être rationnel quand tu éveilles en moi cette folie ? Pourquoi tant de détours quand il suffirait de me regarder dans les yeux et d'exprimer la vérité ?

    J'appose mes yeux sur ce scanner — "IRM Lisa T.M Renfield" ton nom y est écrit, le contour de ton magnifique crâne qui abrite le cerveau mystérieux que même dans mes songes les plus fous je n'ai pas fini de découvrir. Ton nom y est écrit mais rien n'a de sens car les traits blancs, les mots dansent devant mes yeux et ne veulent pas s'ancrer dans la tête.

    Ton nom apparaît à côté de mots insensés comme "masse", "croissance", ce cercle rouge autour d'une tâche minuscule que mes yeux n'auraient jamais distinguée. Une tâche rouge qui marque comme une croix de fer l'incertitude d'un avenir qui devient de plus en plus fou.

    Ton nom apparaît et mon coeur se perce d'un coup sec quand mon cerveau enfin saisit. Saisit tout.

    Mes yeux se ferment ; une seconde ou deux le temps ne s'écoule plus, comme mon coeur il s'arrête et contemple la mort. Puis soudain il n'y a plus dans mon esprit que le spectre lumineux de cet amour infatigable que je te porte et qui transcende tout.

    Comment une seule seconde as-tu pu croire — encore ? Comment une seule seconde la pensée a-t-elle pu te traverser, la pensée que j'allais partir. Je regarde le contour de ton dos, accoudée sur la rambarde et l'espace d'un instant je te vois comme la petite fille blessée et meurtrie que tu es réellement.

    Je m'approche, te sentant tremblante au son de ces quelques mots que ma bouche forme enfin dans un souffle rauque alors que mes bras enserrent ton corps frêle : "Lisa... Lisa, tu n'es pas seule. Je suis là avec toi." Je te sens lâcher prise et tes larmes coulent sur la peau de mes mains. "Je suis avec toi." Je sais pourquoi tu n'as rien dit, Lisa. Mon coeur se perce de voir qu'après 7 ans et malgré tous mes efforts, lorsque ça compte vraiment au fond, tu te crois seule. Seule au monde, abandonnée. Tu te penses face à l'adversité l'unique combattante de ta vie, sans renforts, sans aide, sans amour. Et cette vérité qui éclate aujourd'hui au grand jour fait des petits trous dans mon âme. Mais je la mets de côté car il n'y a rien de plus important que ton bonheur, que ta sécurité.

    Tu pleures et je te soutiens ici contre le paysage de cette ville étendue. Et malgré tout je sens ce vide dans mon ventre. Je serai là peu importe la tempête, peu importe. La perspective de te perdre n'entre même pas dans mes pensées, elle est inconcevable à ce stade. Trop de non-dits, trop de mensonges, trop de révélations encore à accueillir : elle est inconcevable. Mourir avec toi ou vivre ensemble, voilà au fond la promesse que j'avais faite à mon coeur depuis la première fois où j'ai posé mes yeux sur ton visage.

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Lun 20 Mar 2023 - 21:29
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    C'est dans ces moments que je me dis qu'une cigarette ne serait pas de refus. L'engrenage infernal se met immédiatement en marche. Je me rappelle des raisons qui m'ont poussée à commencer à fumer, lorsque j'étais encore gamine. La rébellion. Puis, de celles qui m'ont encouragées à arrêter, quelques semaines plus tard, lorsque je me suis apaisée. La santé. Cette phobie, constante, d'y passer, moi aussi, comme lui. Papa. Alors j'ai tout arrêté. Je me suis assurée de mener ma vie de façon irréprochable. Pas de cigarette, pas de tabac, certainement pas de drogues. L'alcool, c'est occasionnel, et uniquement en haute modération. Manger sain, équilibré. Se dépenser, faire du sport, rester en bonne santé. Toujours, la bonne santé. Cette fichue santé ...

    Non.

    Cette PUTAIN de santé.

    L'ironie est si aigüe que j'en rirais presque si je n'avais pas envie de hurler à plein poumons.

    « RAAAAAAH! »

    Le cri perce le silence de la nuit. Je me cramponne, tant bien que mal, à cette rambarde.

    Et toi, dans tout ça?

    Tu es très certainement en train de digérer tout ça.

    Je sais. Je n'ai pas acquis l'art de la communication. Je sais. Et j'en suis profondément navrée. Tu mérites tellement mieux.

    Je réalise que ma main s'est instinctivement posée sur mon ventre. La situation est tellement absurde qu'elle me rend folle. Je n'arrive même pas à imaginer ce que tu devais penser. Toutes les terribles choses que tu avais pu concevoir pour tenter de rationaliser cette réalité que tu ne comprenais pas. À aucun moment tu n'aurais pu te douter de la vérité.

    À aucun moment tu n'aurais pu imaginer à quel point je l'aime, notre miracle. À quel point je vous aime, tous les deux.

    Je me tourne vers les étoiles, dans l'espoir vain qu'elles m'offriront des réponses. Pourquoi? Pourquoi moi? Pourquoi maintenant?

    Je sais que je n'ai pas été une bonne fille de foi. Je ne vais jamais à l'église. Je ne dis pas grâce avant mes repas. Je n'ai pas toujours appliqué, au pied de la lettre, les doctrines qui m'ont été inculquées par mes parents. Une part de moi se demande s'il s'agit là d'une sorte de punition divine pour tant de léthargie religieuse. Pourtant, je ne crois pas être une mauvaise personne. Non. Je ne suis pas une mauvaise personne. Ma vie entière est consacrée à sauver des vies. À les protéger, à les défendre, à les guérir.

    De cette même affliction qui a emporté mon père, et qui menace potentiellement de m'emporter, moi aussi.

    Quelle sacrée ... Quelle putain d'ironie.

    « Putain. »

    Je ne l'admettrais jamais mais je déteste peut être moins ce mot que je n'aime le faire paraître. Pourtant, je te réprimande, à chaque fois (ou presque) que tu l'utilises. Et je me garde toujours bien de l'utiliser en ta présence. Mais même moi, je dois bien admettre qu'il y a des fois où aucun autre mot ne fonctionne.

    « Putain, putain, putain, PUTAIN! »

    Mes mains tremblent, s'accrochent, se cramponnent avec férocité à la rambarde alors que je tente de retrouver mon souffle.

    Inspire, Lisa. Inspire.

    Des secondes passent. Ou des minutes. Ou des heures. Je ne sais même plus. J'ignore tout de ce que tu fais, d'où tu es, de ce que tu penses. S'il le faut, tu m'as déjà désertée. Je ne mériterais que ça: que tu prennes ta veste et que tu claques la porte derrière toi. La fin de Wolf et de Lisa.

    Le pire, dans tout ça, c'est que j'ai soudainement du mal à me rappeler pourquoi j'ai si férocement conservé tous ces secrets. Parce que la vérité, c'est qu'il n'y a qu'avec toi que je peux traverser quelque chose comme ça. Je le sais. Oh oui, si seulement tu pouvais savoir à quel point j'en suis consciente ...

    C'est justement cette dépendance qui m'effraie.
    Du moins, en partie.

    Je n'ose pas me retourner. Je n'ose pas rentrer dans l'appartement. Pourquoi?

    La peur de découvrir que tu n'es plus là.
    Celle de t'y retrouver, et de me soumettre, à nouveau, à ta rage, si légitime et, pourtant, si douloureuse à subir.
    Ou pire, encore ...
    Celle de te trouver en larmes, au dessus de cette putain de feuille de papier. Et de ne pas savoir quoi dire, quoi faire, pour te consoler. Parce qu'au final, la responsable, dans tout ça, ça reste bien moi.

    Il y a quelque chose d'on ne peut plus normal qui grandit en moi. Un miracle. Une vie qui se développe et se fortifie de jour en jour.
    Il y a également quelque chose de terriblement anormal qui grandit en moi. La menace d'une vie écourtée par la souffrance et la fatalité. Elle reste douce et subtile, pour le moment, mais son éclat n'en reste pas moins tranchant.

    Tout est de ma faute. Je le sais, Wolf. Si seulement tu pouvais le savoir.

    Je suis tellement plongée dans mes idées que je ne remarque même pas que tes bras sont autour de ma taille.

    Tes mots me hantent, comme une promesse que tout ira bien.

    Lisa ... Lisa, tu n'es pas seule. Je suis là avec toi.

    Et je ...

    Je ...

    Putain, je ...

    Je n'arrive pas à comprendre comment il est possible pour une personne de sentir deux émotions si contradictoires en simultané.

    Un soulagement indéniable.
    Une inquiétude insoutenable.

    J'essuie mes larmes. Mon regard reste porté vers les montagnes embrumées et, plus abstraitement, cet avenir incertain qui nous fait désormais face. Serais-tu fier de ma métaphore si je la prononçais de vive voix? Les montagnes embrumées, à l'horizon, qui représentent notre futur instable?

    Doucement, tendrement, avec toute l'affection que je te porte, ma paume caresse ta main quelques instants. Et pour un moment furtif, temporaire et expéditif, tout semble s'être stabilisé, comme si tu ne venais pas de découvrir tous mes terribles secrets.

    « Je sais », je souffle finalement.

    Et le silence reprend.

    Combien de temps demeure-t-on ainsi, main sur la main, tes bras autour de ma taille, ton menton posé sur mon épaule droite, nos deux regards perdus sur l'horizon?

    Je me détends progressivement. Pas assez pour atténuer les craintes qui m'accablent, juste assez pour pouvoir trouver une façon claire d'exprimer mes pensées.

    « Tu as déjà perdu tant de choses ... Trop de choses. » Sybille. Un déchirement dont je sais que tu ne t'es jamais remis, bien que tu cherches désespérément à le cacher. « Tu ne devrais pas avoir à me perdre en plus. » Je me mords la lèvre, retenant, tant bien que mal, une nouvelle crise de larmes. « Tu ne mérites pas ça. »

    Pourtant, c'est bien là l'enjeu auquel on se risque, tous les deux. Une route sombre, dangereuse et sinueuse, dont l'issue demeure imprévisible. Es-tu sûr de vouloir la parcourir à mes côtés?

    Contrairement à moi, tu as encore le choix.
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Mar 21 Mar 2023 - 15:05
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    Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés
    sur le balcon accoudés face à l'horizon de la nuit
    ni combien de temps nous avons pris à respirer à l'unisson
    tous les deux -
    tous les trois ;
    combien de temps s'est écoulé depuis que ma colère m'a quitté
    combien de temps sans que l'on disparaisse

    Au-delà de nos silhouettes enlacées la vie continue-t-elle
    y'a-t-il encore des enfants qui pleurent
    des coeurs brisés
    des sourires des baisers

    Je ne sais pas

    Puis tu as dit ces mots alors que j'étais perdu dans la contemplation de la mort encore une fois venue frapper à ma porte :

    "Tu as déjà perdu tant de choses ... Trop de choses. Tu ne devrais pas avoir à me perdre en plus. Tu ne mérites pas ça."

    J'ai perdu toute conscience de ce qu'il faut dire, ce qu'il faut faire. Comment tu te sens, comment je me sens. Une forme de légèreté s'est emparée de moi, déchiré entre la vie et la mort, entre la haine et l'amour. Le contour de ton corps si familier me semble complètement étranger. Je n'ai rien digéré et pourtant c'est comme si tout dans ma vie m'avait mené à ce moment. A dire toutes les phrases, tous les mots que je n'avais jamais dits. A te poignarder d'une cruelle mais si bénéfique honnêteté. Je ne serai plus de ceux qui te couvent, qui te font passer en premier.

    Je me mets à ton côté, tourne mon visage vers le tien. Nous ne formions plus qu'un pendant ces quelques minutes, ces heures - ce temps où je sentais ton coeur battre contre le mien. Mais maintenant nous voilà deux, de nouveau dans l'altérité, de nouveau séparés. Voilà ce que tu m'as fait ; tu m'as coupé en deux, je n'ai jamais su comment le dire et je trouve les mots, à la lisière de moi-même. Dans le calme profond de la vérité qui s'est emparée de moi.

    "Tu peux pas dire que t'as fait ça pour moi Liz. Pour me protéger en plus ? Non, non... Tu l'as fait pour toi. Comme tout ce que tu fais, tu l'as fait pour toi. A qui d'autre t'en as parlé ? Combien de tes amies le savent - toutes, certainement ? Je t'aime et je t'aimerai toujours. Mais là, maintenant, on va parler et on va dire les choses telles qu'elles sont. J'en ai fini de tes justifications et de tes mensonges. Après sept ans je suis encore l'étranger au pas de la porte de ta vie et j'en ai fini avec ça. J'ai toujours été présent, toujours. A travers toutes les crises, tous les doutes je t'ai soutenu. Maintenant à toi de décider si tu veux de moi à tes côtés - et apparemment, tu veux pas. J'ai plus rien à prouver Liz, j'ai déjà assez prouvé. Assez demandé, assez quémandé une famille. Avec toi construire une famille, avec l'enfant que tu portes. Tu sais que c'est le rêve de ma vie. Mon amour pour toi est immense mais j'en ai fini Liz. Si vivre ça de ton côté c'est ce que tu souhaites alors fais-le. Fais-le mais assume que c'est ton choix et ton fait. Cesse de croire que tu le fais pour qui que ce soit d'autre que toi-même. Alors si tu veux parler de ce scanner, je suis là. Je suis là je meurs de ne pas savoir. Je meurs et y'a encore cette partie de moi qui veut se battre pour t'arracher les mots de la bouche mais je peux plus. J'en ai fini. Si tu veux parler, si tu veux vraiment et tu sais que je t'écouterai et tu le sais Liz - alors je vais rentrer et m'assoir sur le canapé. Et si tu me rejoins et que t'es prête à me raconter, à me dire... Je serai là. Et sinon je respecterai ton choix."

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Dim 26 Mar 2023 - 0:24
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    Will I die? Or will I get to that ten-year mark?
    Where I beat the extinction of telomeres?
    And if I do, will you be there with me, Father, Sister, Brother?

    Charlie, stop smoking
    Caroline, will you be with me?
    Will the baby be alright?
    Will I have one of mine?
    Can I handle it even if I do?
    It's said that my mind
    Is not fit, or so they said, to carry a child
    I guess I'll be fine

    It wasn't my idea, the cocktail of things that twists neurons inside
    But without them, I'd die



    Une douceur.
    Une tendresse.
    L'amour.
    Une caresse.

    Tout s'effrite.
    Chateau de cartes.

    C'est ton regard
    Ou le mien
    Qui se perd dans la distance?

    Reviens moi.

    Encore une fois, mes mots se perdent dans les méandres de tes pensées. Ils se heurtent à la roche abrupte et tranchante. Ils ne franchissent pas la barrière. Leur sens est perdu, comme le chant hantant des sirènes ou les plaintes stridentes d'un enfant abandonné dans la neige, que personne n'entend plus. Il n'y a aucune faille, aucune fissure à travers la lumière peut percer.

    Tu peux pas dire que t'as fait ça pour moi Liz.

    Que sais-tu de qui je suis, de comment je penses?
    Même après 7 ans, impossible de te faire confiance. Tu ne me comprends toujours pas. Sais-tu seulement qui je suis? Suis-je seulement la femme que tu crois avoir choisie? Ou ne suis-je qu'un pâle reflet, une chimère, un fantasme voué à s'effacer au rythme du temps et à la cadence des années?

    Tu l'as fait pour toi.

    Ta cruauté s'ancre dans ma chair. Elle marque. Pour moi. L'ironie du sort me fait ricaner, malgré moi. Pour moi?

    Crois-tu que c'était pour moi que j'ai envisagé d'éclipser notre petit miracle, pour te faciliter la vie si le pire arrivait?

    A qui d'autre t'en as parlé ? Combien de tes amies le savent - toutes, certainement ?

    Et toi? Crois-tu que c'est facile de te parler, lorsque tu t'emprisonnes dans tes pré-conceptions, dans tes souffrances, dans tes principes? Sais-tu combien de fois je me suis calée dans l'embrasure de la porte, à chercher mes mots, à te regarder, sans jamais trouver la bonne amorce, la bonne approche, la bonne façon de t'aborder?

    Wolf, je suis enceinte, et je vais peut être mourir. C'est tout.
    Wolf, il faut que je te dise quelque chose ...
    Wolf, est-ce que tu as envie d'être père célibataire?
    Wolf, il ne faut pas que tu t'inquiètes ...
    Wolf ...
    J'ai une tumeur.
    J'ai un bébé et une tumeur.
    J'ai juste un bébé, en fait, la tumeur, je te l'annonce pas.
    En fait je t'annonce rien du tout, parce que je ne sais même pas si je devrais le garder, ce bébé. Ce petit miracle ... Qui complique tout, sans le vouloir.

    Les larmes coulent.
    Ruisseaux étincelants sous la lueur de la lune.
    Des rivières, fluides et luisantes.
    Hoquets silencieux, doigts cramponnés.
    La nuit porte conseil. Où sont les miens?

    Mais là, maintenant, on va parler et on va dire les choses telles qu'elles sont.

    Je les cherche, pourtant, les bons mots. Je ne les trouve pas.

    J'en ai fini de tes justifications et de tes mensonges.

    Il est bien là, le problème, justement. Comment te parler si tu n'essaies jamais de comprendre?

    Cause et effet.
    L'effet papillon.
    Chaque battement d'ailes a des répercussions.
    Où sont-ils, les papillons?
    Les vois-tu?
    Ces battements d'ailes, les perçois tu?

    Tu n'as jamais été aussi aveugle que lorsqu'il s'agissait de nous.

    Après sept ans je suis encore l'étranger au pas de la porte de ta vie et j'en ai fini avec ça.

    Et si c'est la fin ... Alors qu'attendre de plus? Tu en as fini. Tu l'as dit toi même ... Non?

    J'ai toujours été présent, toujours. A travers toutes les crises, tous les doutes je t'ai soutenu.

    Je le sais bien, Wolf. C'est justement pour ça que je ne sais pas si je peux t'infliger ça. Ce voyage, peu de gens en reviennent. Parfois, il s'agit d'un voyage sans issue, ni sens inverse. Est-ce réellement une aventure que tu désires partager?

    Maintenant à toi de décider si tu veux de moi à tes côtés - et apparemment, tu veux pas.

    La conflation entre le désir et le devoir.
    Il y a tant de choses que je veux.
    Et encore plus de choses que je dois.
    Je veux ce miracle. Tu n'as pas idée du point auquel j'en ai envie.
    Mais est-ce responsable? Est-ce raisonnable? Est-ce que je peux réellement me permettre de mettre au monde une vie dans un environnement si incertain? Qu'en est-il de mon devoir?

    J'ai plus rien à prouver Liz, j'ai déjà assez prouvé. Assez demandé, assez quémandé une famille. Avec toi construire une famille, avec l'enfant que tu portes. Tu sais que c'est le rêve de ma vie.

    Larmes, hoquets, crescendo de souffrance.
    Comment peux-tu te permettre de douter de mes intentions?
    Tu devrais pourtant savoir.
    Tu devrais savoir.

    Je sais. Je sais que je ne suis pas la plus expressive, ni la plus démonstrative. Mais cela n'excuse rien. Je ne suis pas une femme de paroles: je suis une femme d'actions. Tu devrais savoir lire entre les lignes de mes mouvements, de mes petites attentions. Tu sais tout de mes rêves, de mes projets, de mes ambitions.

    Être mère.
    Mon plus grand rêve.
    Un enfant. De toi.

    Comment peux-tu seulement en douter, un seul instant?
    Comment oses-tu?
    Comment?

    Mais je ne vis pas dans les rêves, Wolf, mais dans la réalité. Et certains rêves, malheureusement, sont bien trop beaux pour avoir le droit d'être vrais.

    Mon amour pour toi est immense mais j'en ai fini Liz.

    La plaie se creuse, s'agrandit. Une souffrance qui ne cesse jamais de s'accroître. Une évidence qui ne déçoit pas. Lâche. Toi aussi, tu lâches prise. Toi aussi, tu abandonnes.

    Si vivre ça de ton côté c'est ce que tu souhaites alors fais-le.

    Si tu crois un seul instant que quiconque puisse désirer cela, tu es réellement aveugle.
    Qui a envie de braver l'éventualité de la mort sans support, sans soutien?
    Ce n'est pas pour moi que je fais ce que je fais.
    Ce n'est jamais pour moi.

    Ma carrière, ma vie ...

    Rien n'est jamais pour moi.

    Je n'existe pas. Je n'importe pas. Ce que je veux n'a aucune importance. Tu ne comprends toujours pas. Ça me rend folle. Tu devrais comprendre. Tu sais comment il était. Comment il me traitait. Papa.

    Jamais assez. Jamais assez bien. Jamais parfaite. Jamais comme elle. Cheryl. La demi-soeur, sainte, canonisée. Non. Moi, j'étais Lisa. Ordinaire. Banale. Inintéressante. Je ne méritais rien. Pas d'attention, pas d'affection.

    Jamais.

    Fais-le mais assume que c'est ton choix et ton fait.

    Mon corps.

    C'est de mon corps dont on parle. De ma vie.

    À qui revient le choix, si ce n'est pas moi? Dis moi donc, Wolf. Est-ce toi qui va décider de mon destin pour moi? Même ce choix là ne m'appartient donc pas? Dis moi.

    Cesse de croire que tu le fais pour qui que ce soit d'autre que toi-même.

    Je t'emmerde, Wolfram. Profondément. Du fond du coeur. Je t'aime, et je t'emmerde. Tu ne sais toujours rien. Tu parles sans réfléchir, au poids de tes mots, à leur impact. Là est bien le problème. La différence fondamentale entre toi et moi. La cause de tout ce désarroi.

    Tu ne réfléchis jamais.

    Moi, je réfléchis trop.

    Tant et si bien que je finis par ne jamais savoir quoi dire, ni par où commencer.

    Mais n'ose pas essayer de me faire croire que ton approche est mieux.

    Je souffre. Tu le vois que je souffre. Tu vois à quel point je suis tourmentée, déchirée, torturée. Et tu parles, sans réfléchir. Sans te soucier des conséquences de tes mots. De leur poids. De leur impact.

    Dans quel monde est-ce que blesser les gens en essayant de les préserver est pire que les blesser par négligence et manque de considération?

    Je préfère qu'on me reproche d'avoir essayé de trop protéger les autres que pas assez.

    Je soupçonne que toutes ces pensées aussi t'échappent. Tu regardes mon regard et tu n'y lis que de la froideur. Tu n'as jamais appris à me lire, à me comprendre. Pas comme ça, en tous les cas. Pas quand ça compte réellement.

    Alors si tu veux parler de ce scanner, je suis là. Je suis là je meurs de ne pas savoir. Je meurs et y'a encore cette partie de moi qui veut se battre pour t'arracher les mots de la bouche mais je peux plus. J'en ai fini. Si tu veux parler, si tu veux vraiment et tu sais que je t'écouterai et tu le sais Liz - alors je vais rentrer et m'assoir sur le canapé. Et si tu me rejoins et que t'es prête à me raconter, à me dire... Je serai là. Et sinon je respecterai ton choix.

    Bien.

    Tu t'en vas.

    J'inspire, profondément.

    Je me cramponne à la rambarde. Je regarde les étoiles.

    J'expire.

    Les larmes coulent.

    Je réfléchis.

    Par où commencer? Que dire?

    Combien de temps passe? Cinq minutes? Dix? Vingt? Je ne sais pas. Pas tant que cela, mais assez, tout de même. Le temps que tu te calmes, le temps que je m'apaise. Le temps qu'on prenne le temps de bien réfléchir à la suite.

    Et finalement, je sèche mes larmes. J'ouvre la porte. Je marche, légèrement inquiète à l'idée que tu puisses potentiellement déjà être parti.

    Tu es encore là.

    J'attends, en silence. Le temps de m'assurer que j'ai bien choisi les bons mots. Je suis fatiguée de ne pas savoir te parler. Et je suis déjà assez fatiguée comme ça sans avoir à en subir davantage.

    Je me pose, en face de toi, sur le fauteuil. Je te regarde, dans le blanc de l'oeil. Et enfin, je m'exprime, lorsque je sens que tu es prêt à m'entendre et que tu écouteras.

    « On m'a dit que c'était très certainement bénin, mais j'attends encore les résultats des analyses. » J'inspire. « J'ai tout appris au même moment. » Tout. « Je ne savais pas quoi dire, quoi penser ... » Alors je n'ai rien dit. « Mais ce n'est certainement pas quelque chose que j'ai « choisi ». » Silence. Une seconde, deux, dix, cent ...

    « Tu ne sais pas à quel point ça m'effraie, tout ça. » Tu ne peux pas savoir. « Je ne me suis jamais remise de la mort de mon père. » Jamais. « Ça m'a traumatisée. Je n'arrive pas à m'en remettre. » Et tu le sais déjà, en plus. Comment peux-tu t'attendre que je puisse être prête à infliger cela à quelqu'un d'autre?


    LANA DEL REY · FINGERTIPS

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    And go back to being a serene queen
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    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Sam 22 Avr 2023 - 12:05
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    Je n'ai pas fini d'être engouffré dans ma propre misère
    Oubliant presque au final de quoi il s'agit
    De quoi s'agit-il
    Hors de moi-même je vois ta silhouette presque floue s'asseoir face à moi, trop préoccupé par mes pensées, ma propre absence — obnubilé

    "On m'a dit que c'était très certainement bénin, mais j'attends encore les résultats des analyses."
    Je cligne des yeux et m'ancre soudain dans la réalité de tes propos.
    "J'ai tout appris au même moment."
    Seule.
    "Je ne savais pas quoi dire, quoi penser ..."
    Aveugle, Wolf — aveuglé par toi-même.
    "Mais ce n'est certainement pas quelque chose que j'ai « choisi ». Tu ne sais pas à quel point ça m'effraie, tout ça."
    Ta voix tremble, ton souffle est court et pourtant tout ce temps je n'avais pensé qu'à moi.
    "Je ne me suis jamais remise de la mort de mon père. Ça m'a traumatisée. Je n'arrive pas à m'en remettre."

    Qui être
    Quel Wolf faire apparaître dans ce moment si tragique
    Qu'il aurait pu être écrit de ma main propre sur ces papiers que j'éparpille dans tes affaires, dans ta vie
    Quel Wolf pour une Lisa meurtrie et apeurée
    Quel Wolf laisser sortir ou faire entrer

    Un temps passe, celui d'un silence où tes yeux se baissent et les miens ne peuvent plus quitter ton visage angoissé.
    Un temps passe, celui du souffle qui cherche au fond de l'âme le mot juste, la parole vraie.
    Alors je glisse doucement hors du canapé et m'accroupis face à toi comme j'ai tant rêvé de le faire pour demander ta main.
    Ta main je la saisis mais je n'ai pas de bague, je n'ai pas de grand discours, simplement ce geste de la prendre et de l'enserrer dans la mienne.

    "Je suis désolé." Ta main je la porte à ma bouche et je l'embrasse, je la pose contre mon front. "Je suis désolé que tu aies à vivre ça parce que tu le mérites pas." Ma voix est basse comme un chuchotement à ton oreille. Je lève les yeux vers toi et glisse mes doigts sur tes joues rougies de larmes. "Je suis ici avec toi et pour toi. C'est toi qui décide Liz, et je te soutiendrai peu importe ce que tu décides."

    Enfin nos regards s'entremêlent et il y passent des années entières de souvenirs comme un éclair d'amour infini.

    "Est-ce que tu sais à quel point je t'aime ? Je ne veux que ton bonheur, que ton confort. J'ai pas besoin que tu t'occupes de mes blessures, j'ai pas besoin que tu me protèges. Dis-moi ce que je peux faire et je le ferai. Je peux même pas imaginer ta peur, alors s'il te plaît pardonne-moi." Je n'arrive pas à croire que les larmes coulent sur mes joues car je ne sens plus que la pulsation de ton pouls sous mes doigts, ton coeur qui bat contre ma peau. "Pardonne-moi d'avoir pensé qu'à moi."

    Re: ... Question ? +Wolfram

    Sam 17 Juin 2023 - 22:37
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    LANA DEL REY · KINTSUGI

    But I can't say I'd run when things get hard
    It's just that I don't trust myself with my heart
    But I've had to let it break a little more
    'Cause they say that's what it's for

    That's how the light shines in
    That's how the light shines in
    That's how the light gets in



    La vérité soulage autant qu'elle emprisonne. Libérée du poids de ces terribles secrets qui m'oppressaient. Enfermée dans la frayeur de ta réaction. Tu as toujours été plus imprévisible, au niveau de tes émotions. Elles te guident et te gouvernent et tu les suis, aveuglément.

    Je ne suis pas comme toi.

    Mes émotions, je les contrôle, je les comprime. Je les façonne à mon image, je les sculpte à mon effigie. Je leur donne la forme que j'ai besoin qu'elles prennent. Je les enferme, au fond d'un tiroir. Puis j'avale la clef. Je les noie dans le lac, je les oublie sous la douche, je les relègue, je les refoule, au simple rang d'arrière-pensée. Toujours, elles demeurent, sous la surface, profondément enfouie. Jamais je ne leur cède, jamais je ne leur donne raison. Elles ne me contrôleront pas. Elles n'auront jamais raison de moi. Pas comme Cheryl, ni comme ma mère, ni comme toutes ces amies que j'ai pu observer, toutes ces amies, qui ne savaient pas gérer leurs vies, ni leurs pensées.

    Non. Pas moi.

    Moi, je suis Lisa. Fille d'Andrew Renfield. Lui non plus ne se laissait pas ensevelir sous le poids de ses émotions. Et je le rendrai fier.

    Je sens ton regard tenter de déchiffrer l'énigme de mes traits. Le regard fuyant, je t'attends.

    J'attends l'explosion, ou l'apaisement.

    Les cris, la rage, la colère de la frustration. Ou la tendresse de la compréhension et de la compassion. L'appréhension est forte. Je tremble légèrement. Je refuserai de l'admettre, mais une part de moi est rongée par la peur.

    Pas LA peur qui m'a paralysée tous ces temps: celle de disparaître, et de te faire subir à nouveau ce que nous avons déjà traversé, séparément. La perte d'un être cher.

    Je ne sais même plus de quoi j'ai peur, au final. N'est-ce donc pas ridicule?

    Est-ce que je crains ta présence, ou ton départ?

    Je t'imagine déjà, planté à mon chevet. Ta main dans la mienne, accroupi à mes côtés. J'ai beau savoir gérer mes émotions, cette réalité là, je ne pense pas pouvoir y survivre. Je ne supporte pas l'idée de me voir mourir dans les reflets de tes yeux.

    C'est ta main qui me rappelle à toi. Une chaleur qui soigne autant qu'elle brûle au toucher. L'amour fait mal. L'amour fait peur.

    Je ne suis pas habituée à tant d'accompagnement. Je ne peux pas nier que c'est peut être cela qui m'effraie le plus.

    Je t'imagine cultiver de la rancoeur à mon égard, pour t'avoir infligé mes peines.
    Ou je m'imagine dépendre de toi. Compter sur toi. Pour que tu disparaisses dans l'heure où je ne saurais plus survivre sans toi.

    J'ai peur.

    Tu es content?
    Je l'admets.

    J'ai peur.

    J'ai peur de t'avoir, et peur de te perdre.
    Peur d'être aimée par toi. Peur d'être oubliée par toi.

    Tout allait bien, pourtant. Tout faisait sens. Puis la vie a fait son oeuvre, et tout devient incertain, de nouveau.

    Hippocrate seul sait à quel point je déteste l'incertitude.
    Non. Pas seulement Hippocrate.
    Toi aussi, tu le sais. Tu me connais, maintenant.

    Tes excuses m'enrobent dans leur velours réparateur, et la culpabilité me ronge désormais.
    Ce n'est pas à toi de t'excuser.

    Non.
    Jamais toi.

    C'est moi, la fautive. La menteuse. La pécheresse. Moi qui ait cherché à garder dissimulé cette vérité que tu mérites de connaître, et qui t'appartient tout autant qu'à moi.

    La vie, qui brille au creux de mes reins.

    Tu te perds en excuses, et j'en perds mes moyens. Deux larmes silencieuses qui coulent, une le long de chaque joue. Je te laisse faire, stupéfaite, perdue dans le moment.

    Je ne sais pas comment réagir.

    Je suis désolé que tu aies à vivre ça parce que tu le mérites pas.

    Les hoquets commencent. Les remparts s'abaissent. Les larmes continuent de couler.

    Dans certains rares moments de faiblesse, mes émotions s'imposent, et je demeure, impuissante, incapable de les gouverner.

    Et pour une fois, je me surprends à accepter ces émotions. À les accueillir. À les ressentir.

    La peur est la plus flagrante. Celle qui s'impose au-dessus des autres.
    Derrière elle se cache la frustration. Celle de devoir subir cette injustice, et l'ironie du sort qui m'a potentiellement assigné la même maladie que j'ai passé ma vie entière à tenter de guérir. De quoi être comblée, n'est-ce pas?
    Il y a également la honte. Celle d'être insuffisante. De ne pas être assez femme, assez solide, assez vivante pour toi.
    Mais aussi l'espoir. Celui de pouvoir persévérer. Celui de pouvoir puiser de la force pour combattre et vaincre ces terreurs. Ou celui que toutes ces interrogations puissent être en vain, et que la tumeur soit bénigne.
    Et l'amour.

    L'amour qui me renforce. Ton amour. Celui qui m'enveloppe, mais également celui logé au fond de moi. Cet amour dont le coeur bat dans une douce sérénité.

    Lorsque les larmes s'apaisent, je les balaie d'un revers de poignet. Il y a tant de choses que j'aimerais pouvoir te dire. Je t'aime. Je suis désolée. Tu ne mérites pas ça.

    Mais je n'ai pas la force, et je suis fatiguée. Et je n'ai pas envie de m'encombrer de toutes ces idées noires. Ta douceur désarme mes défenses, anéantissant les remparts fortifiés que je m'étais forgé il y a tant d'années.

    J'accueille ton visage également noyé de larmes entre mes mains, t'invitant à t'allonger sur mes genoux. Mes doigts caressent doucement tes cheveux alors que je te tiens, près de moi.

    On reste là, en silence. Toi et moi. Et lui, ou elle. Notre miracle.

    Combien de minutes passent? Le temps n'a plus de sens. Cette nuit semble interminable.

    Lorsque je t'invite enfin à te relever, c'est pour te rejoindre. Face à toi, légèrement intimidée par la vulnérabilité du moment, je souris avec hésitation, avant de m'aventurer à attraper ta main pour la guider vers notre bébé.

    Notre bébé.

    Je reconnais enfin son existence. Une personne à part entière. Créée par nous. Toi et moi. Et la force de notre amour.


    LANA DEL REY · KINTSUGI

    Daddy, I miss them
    I'm in the mountains
    I'm probably running away from the feelings I get
    When I think of all the things about them

    Daddy, I miss them
    I'm at the Roadrunner Cafe
    I'm probably running away from the thoughts in the day
    That have things to do with them, but they say

    That's how the light gets in
    That's how the light gets in
    That's how the light gets in
    extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism



    blonde in every color.

    Spoiler :

    Re: ... Question ? +Wolfram

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