Que reste-t-il de leur histoire ? Deux ombres qui se séparent, coup classique. Je viendrai avec toi qu'il avait dit, Ode, avant de renoncer à l'idée même de s'en aller. Le matin du voyage, il s'était contenté d'un simple message qui disait ;
Simple, efficace mais maladroit et hypocrite. Au fond, il n'espérait rien sinon qu'Abel se détache par lui-même. Qu'il prenne conscience du mal qu'il aurait pu occasionner à s'enliser dans cette histoire qui n'avait, pour Ode, aucun avenir. C'était certain, n'est-ce pas ? Alors pourquoi depuis, il venait presque tous les jours dans ce boui-boui situé à l'autre bout de la ville ? Northeast était à mille lieues des endroits qu'il fréquentait et pourtant, depuis qu'Abel avait quitté la ville pour son voyage, il venait ici, à l'Underground pour cuver sa peine et ses échecs.
Crétin,
imbécile.
Et tout autant d'adjectifs plus ou moins sympathiques dont il s'affublait en laissant se noyer sa colère dans les verres qu'il sifflait par dizaine. Il rentrait tard tous les soirs, dans un état d'ébriété tellement avancé qu'il aurait été inconvenant de prétendre qu'il n'avait pas un problème. Mais son problème, c'était Abel, parce qu'à peine le message avait été envoyé et la décision prise qu'il les avait tous deux regrettés. J'aurais dû partir qu'il se répétait en boucle depuis des jours et pourtant, il n'en avait pas eu la force ni le courage. Il s'était refusé à un écrin de bonheur pour ne pas avoir à supporter les ombres qui viendraient automatiquement ternir le tableau. Un couple, c'était au-dessus de ses forces et pourtant, s'il devait s'inventer une vie avec un homme, c'était sans doute Abel.
Alors il était là, comme tous les soirs, presque. A faire défiler les profils de mecs sur tinder dans l'espoir de trouver une proie qui pourrait peut-être lui donner le sentiment d'être avec lui. Parce que c'était pour ça, qu'il était ici. Dans le quartier où vivait Abel, n'est-ce pas ? Pourquoi ? Tomber sur lui ? Et après ?
Prétendre qu'il s'était trompé.
Demander pardon ?
A quoi bon, il n'y avait rien à excuser. Il avait merdé en beauté et ce qu'ils avaient partagé près du lac n'était déjà plus qu'un lointain souvenir. Quelle guigne, alors pourquoi s'accrocher à cette idée et revenir ici, un soir après l'autre ?
Le verre tangue entre ses mains, la nuit est déjà bien avancée. Il sent l'alcool qui fait son effet et il sent ses muscles se crisper. Il voudrait pouvoir aller mieux, sortir de cette spirale infernale mais il sait déjà ce qui l'y retient. L'absence d'Abel est un poison délicieux, nectar d'envie ou de vie, qu'importe. Il se lève, quitte le tabouret et chancèle jusqu'à la porte. Bourré, une clope au bec, il se dit que s'ils devaient se croiser maintenant, Abel détesterait ce qu'il verrait et pour autant, il aurait enfin l'opportunité de rencontrer le vrai Ode, n'est-ce pas ?
Et c'est peut-être parce qu'il y pense que l'mec en question se matérialise brusquement devant lui. Sortant de la pénombre, le visage à peine éclairé par le lampadaire. Ode le reconnaît automatiquement et son coeur fait boom, cet imbécile. Il pourrait faire marche arrière, il sait très bien l'état dans lequel il se trouve et pourtant, il avance, le crétin. Il avance si vite qu'il manque de tomber en s'approchant de lui. Bébel, c'est toiii... qu'il lance en se suspendant à son épaule, un sourire à la con accroché aux lèvres. J'en reviens pas d'te croiser par ici dis donc. c'est mentir, ou juste travestir la réalité. Qu'importe, il aurait mieux fait de rester en retrait pour une fois.
Désolé, j'ai un empêchement.
Je ne pourrai pas partir, pas maintenant.
J'espère que tu auras du bon temps.
Simple, efficace mais maladroit et hypocrite. Au fond, il n'espérait rien sinon qu'Abel se détache par lui-même. Qu'il prenne conscience du mal qu'il aurait pu occasionner à s'enliser dans cette histoire qui n'avait, pour Ode, aucun avenir. C'était certain, n'est-ce pas ? Alors pourquoi depuis, il venait presque tous les jours dans ce boui-boui situé à l'autre bout de la ville ? Northeast était à mille lieues des endroits qu'il fréquentait et pourtant, depuis qu'Abel avait quitté la ville pour son voyage, il venait ici, à l'Underground pour cuver sa peine et ses échecs.
Crétin,
imbécile.
Et tout autant d'adjectifs plus ou moins sympathiques dont il s'affublait en laissant se noyer sa colère dans les verres qu'il sifflait par dizaine. Il rentrait tard tous les soirs, dans un état d'ébriété tellement avancé qu'il aurait été inconvenant de prétendre qu'il n'avait pas un problème. Mais son problème, c'était Abel, parce qu'à peine le message avait été envoyé et la décision prise qu'il les avait tous deux regrettés. J'aurais dû partir qu'il se répétait en boucle depuis des jours et pourtant, il n'en avait pas eu la force ni le courage. Il s'était refusé à un écrin de bonheur pour ne pas avoir à supporter les ombres qui viendraient automatiquement ternir le tableau. Un couple, c'était au-dessus de ses forces et pourtant, s'il devait s'inventer une vie avec un homme, c'était sans doute Abel.
Alors il était là, comme tous les soirs, presque. A faire défiler les profils de mecs sur tinder dans l'espoir de trouver une proie qui pourrait peut-être lui donner le sentiment d'être avec lui. Parce que c'était pour ça, qu'il était ici. Dans le quartier où vivait Abel, n'est-ce pas ? Pourquoi ? Tomber sur lui ? Et après ?
Prétendre qu'il s'était trompé.
Demander pardon ?
A quoi bon, il n'y avait rien à excuser. Il avait merdé en beauté et ce qu'ils avaient partagé près du lac n'était déjà plus qu'un lointain souvenir. Quelle guigne, alors pourquoi s'accrocher à cette idée et revenir ici, un soir après l'autre ?
Le verre tangue entre ses mains, la nuit est déjà bien avancée. Il sent l'alcool qui fait son effet et il sent ses muscles se crisper. Il voudrait pouvoir aller mieux, sortir de cette spirale infernale mais il sait déjà ce qui l'y retient. L'absence d'Abel est un poison délicieux, nectar d'envie ou de vie, qu'importe. Il se lève, quitte le tabouret et chancèle jusqu'à la porte. Bourré, une clope au bec, il se dit que s'ils devaient se croiser maintenant, Abel détesterait ce qu'il verrait et pour autant, il aurait enfin l'opportunité de rencontrer le vrai Ode, n'est-ce pas ?
Et c'est peut-être parce qu'il y pense que l'mec en question se matérialise brusquement devant lui. Sortant de la pénombre, le visage à peine éclairé par le lampadaire. Ode le reconnaît automatiquement et son coeur fait boom, cet imbécile. Il pourrait faire marche arrière, il sait très bien l'état dans lequel il se trouve et pourtant, il avance, le crétin. Il avance si vite qu'il manque de tomber en s'approchant de lui. Bébel, c'est toiii... qu'il lance en se suspendant à son épaule, un sourire à la con accroché aux lèvres. J'en reviens pas d'te croiser par ici dis donc. c'est mentir, ou juste travestir la réalité. Qu'importe, il aurait mieux fait de rester en retrait pour une fois.
against all odds
So take a look at me now, there's just an empty space and there's nothin' left here to remind me, just the memory of your face.