something in the way you move — riley & yori.

Ils sont les derniers à quitter les lieux, ce dimanche soir. La visite avait été particulièrement agréable. Après avoir exploré le planétarium, fait la queue pour le téléscope situés dans le toit du bâtiment, et fait le tour des expositions temporaires, les nouveaux amis s'étaient dirigés vers l'extérieur pour discuter sur un banc, face à la vue imprenable de la ville[1]. Comme habituel, pour eux, désormais, la conversation semble s'éterniser, au-delà, même, des heures de visite de l'observatoire, qui ferme promptement ses portes à vingt-deux heures pile.[2] La nuit revêt le ciel de son manteau nocturne, alors qu'ils continuent de parler... De tout et de rien, de la pluie et du beau temps. Des livres qu'ils ont pu lire, ou des films qu'ils ont pu voir. De choses qu'ils aimeraient bien découvrir, à, Los Angeles.[3] À défaut de pouvoir admirer les constellations dans la voute céleste, les hommes ont le luxe de pouvoir profiter des lumières scintillantes des immeubles de la ville. Vers vingt-trois heures trente, les camarades se décident finalement à regagner le parking où ils avaient laissés leurs véhicules. Sur les conseils de Miley[4], ils s'étaient garés à vingt-minutes à pied du sommet du Mont Hollywood afin de ne pas se retrouver confrontés au parking rempli situé face à l'observatoire.[5]

Le chemin de la descente, le long de la route, se fait si lentement qu'il en semblerait presque langoureux. La démarche (pourtant habituellement ferme et directe de Riley) se montre légèrement plus lascive et détendue tandis qu'il avance, silencieusement, aux côtés de Yori.[6] Ils marchent bien dix minutes ainsi avant que Riley ne reprenne la parole. « Hé, tu as vu? » Sur ces mots, le brun pointe quelque chose dans le ciel. Mais de quoi s'agit-il donc?[7]
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[1]Nos protagonistes avaient l'espoir[1b] de voir les étoiles à l'oeil nu depuis la tranquillité de leur banc, une fois la nuit tombée.
[1b]malheureusement vain.
[2]L'attention de Riley est cependant bien trop captivée par son interlocuteur pour remarquer l'exode de visiteurs qui franchissent, peu à peu, le seuil des portes du bâtiment.
[3]Ainsi que du fait qu'il serait sympa de les découvrir ensemble, bien évidemment.
[4]Qui avait bien pris soin de se débarrasser de Riley aussi longtemps que possible, la chipie.
[5]Le pire, c'est qu'il s'était véritablement agi d'un bon conseil[5b]: le parking au sommet de la montagne était effectivement complet au moment de leur arrivée!
[5b]Non pas que ça ait été son intention, bien entendu!
[6]Il s'agit d'un de ces silences naturels, où les deux protagonistes profitent mutuellement de leur compagnie, sans avoir besoin de communiquer. Le silence est doux. Agréable. Réconfortant.
[7]Pour le découvrir, @Yori Porter, il te faudra lancer le dé « karma » dans ce sujet!
(a) Karma is a god: il s'agit d'une étoile filante, et Yori le remarque. Vite, vite, faites un voeu!
(b) Karma is a cat: s'agirait-il d'un OVNI? Ce serait pourtant impossible... Mais la forme disparaît aussi rapidement qu'elle apparaît, et devient le sujet d'un véritable débat.
(c) Karma is a bitch: fausse alerte, il ne s'agissait que d'un avion. Mais ça permet tout de même de relancer la conversation.

Riley Lockwood aime ce message

Troisième fois que tu vois Riley. Tu ne sais pas comment tu peux appeler vos rendez-vous. On ne peut pas vraiment dire que ce soit un date dans la mesure où il ne se passe rien de sentimental. Vous passez de bons moments ensemble, vous vous complimentez d’une part et d’autre, mais rien de plus. Comme deux potes finalement même si, de ton côté, t’es attiré par lui. Ce qui ne semble pas réciproque. Enfin t’en sais rien. Plus le temps passe et plus les signaux sont contradictoires. Tu as toujours espoir qu’il se passe quelque chose avec lui mais c’est loin d’être gagné. En attendant, c’était cool l’observatoire et assez romantique comme lieu de rencontre. Riley a eu une bonne idée. Vous avez bien profité du lieu, tellement que vous faites la fermeture à 22h. Mis à la porte par les vigiles, et vlan. Pour autant, vous n’avez pas terminé votre conversation. Et vous n’êtes pas pressé. C’est ainsi que vous vous posez dans un coin du parc face à la ville de Los Angeles et les immeubles éclairés. C’est magnifique. Une heure et demi plus tard, vous décidez d’un commun accord de mettre les voiles et de rentrer. Pour cela, il vous faut redescendre à pied pour retrouver vos véhicules respectifs. Le chemin du retour est pour le coup plus silencieux, tu ne sais trop pourquoi. Pour autant, tu te sens bien à ses côtés. Vous pouvez très bien passer du temps ensemble sans converser. Surtout que vous avez beaucoup parlé ces dernières heures donc à un moment donné, vous n’avez plus grand-chose à vous dire, c’est logique. Pas de panique pour autant. Tu ne t’inquiètes pas de la quiétude de Riley qui est pourtant ordinairement bavard avec toi. Au bout de dix minutes de marche, à mi-parcours, Riley t’interpelle pour te montrer un truc vers le ciel. - Non, quoi ? - Tu réponds spontanément avant de lever les yeux pour regarder ce qu’il se passe là-haut. Tu ne vois pas grand-chose à part un avion. Tu fronces les sourcils. Peut-être que tu as raté ce dont il a vu. - C’est un avion, tu pensais que c’était quoi ? - Une étoile filante peut-être ? C’est bien plus rapide et ça ne laisse pas de trainée dans le ciel. Mais l’erreur est humaine. Tu ne lui en veux pas. Après tout, cela aurait pu. - Tu as déjà vu une étoile filante ? - T’en as déjà vu une quand t’étais plus jeune mais ça remonte à bien longtemps. Il paraît qu’il faut faire un vœu lorsqu’on en voit une. Alors que vous regardez encore le ciel à la recherche de quelque chose qui n’arrivera sans doute pas, voilà que.. /COUP DE KARMA/ - Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ? - Tu demandes, un peu inquiet quand même.

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A ton tour de lancer le dé de karma !  
(a) Karma is a god: Riley n'a pas regardé où il a mit les pieds et a manqué de trébucher mais tout va bien
(b) Karma is a cat: Riley n'a pas regardé où il a mit les pieds, a trébuché et failli tomber mais Yori l'a retenu à temps
(c) Karma is a bitch: Riley n'a pas regardé où il a mit les pieds, a trébuché, est tombé et s'est tordu la cheville

L'enthousiasme de Riley retombe vite lorsqu'il réalise que ce qu'il croyait avoir vu n'était en réalité qu'un avion, et non pas une étoile filante. « Ah oui, effectivement... Désolé pour la fausse alerte! Je croyais que c'était une étoile filante! »[8][9] Yori lui demande alors s'il a déjà vu une étoile filante. « Quelques unes, oui! Le ciel est très clair à Vancouver, la plupart du temps, surtout dans mon quartier! »[10] Riley sourit timidement avant d'ajouter un timide: « Mais presque jamais en aussi agréable compagnie! »[11] Le Canadien en avait très certainement vu quatre dans sa vie entière. Le vétérinaire continue de regarder le ciel en marchant, ce qui lui vaut un trébuchement inattendu. « Oops! » s'exclame-t-il, sous l'emprise de la surprise, prêt à se manger le sol. C'est sans compter sur la main douce mais ferme qui attrape la sienne pour l'éviter de se blesser. Le brun est aussi reconnaissant qu'il est déstabilisé. « Non, ça va, merci! J'ai visiblement oublié comment marcher! » Il rit face à sa propre bêtise, sans pour autant lâcher la main de Yori, qui enserre tendrement entre ses doigts. Il ne saurait expliquer pourquoi, mais ce contact lui semble particulièrement naturel. Pour la première fois depuis l'enterrement de Dash, le vétérinaire se sent réellement apaisé.
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[8]Si elle reste aussi douce et apaisante qu'à son habitude, sa voix trahit bien la déception ressentie de ne pas avoir vu d'étoile filante. Non pas parce que Riley croit aux voeux, simplement parce que ça aurait été plutôt joli à voir!
[9]Heureusement pour lui, Riley est assez humble et à l'aise dans ses baskets[9b] pour ne pas mal réagir à sa propre erreur, ni trop s'en formaliser!
[9b]Ses baskets sont de simples Adidas blanches classiques, notables pour leur blancheur incroyable!
[10]Sous-entendu que le ciel à Los Angeles est vraiment particulièrement pollué.
[11]« Presque » jamais car une des fois qu'il en a vu une était quand même avec sa famille, et rien n'est plus sacré pour Riley que la famille![11b]
[11b]Les autres fois, Riley était soit seul, soit avec une de ses exs![11c]
[11c]Ce narrateur vous laissera tirer vos propres conclusions sur la qualité de ces compagnes!

Fausse alerte ! Pas d’étoile filante à l’horizon. Riley semble déçu. Il est vrai que toi aussi tu aurais préféré voir cet élément dans le ciel plutôt qu’un avion. C’est plus joli et plus rare surtout. Et puis, cela vous aurait peut-être porté chance ou tu aurais vu ça comme un signe du destin d’en voir une le soir-même où vous êtes venu à l’observatoire. Cela aurait été un peu le clou du spectacle. Ou presque. La cerise sur le gâteau ça serait qu’il t’embrasse. Tu en as de plus en plus envie. Mais pour le moment, tu prends ton mal en patience. Tu espères secrètement que cela arrivera en fin de soirée. - Il n’y a pas de mal. - Le garçon a cette manie de s’excuser même quand il ne devrait pas et toi de le rassurer à chaque fois. Cela en devient presque une habitude. Il est hyper poli. Peut-être trop. C’est surement la mentalité Canadienne, tu ne sais pas trop. En tout cas, il est bien élevé, c’est une certitude. En parlant du pays des caribous, il déclare avoir déjà vu des étoiles filantes là-bas. Ce qui ne t’étonne pas finalement car il te semble qu’il y en a plus dans les pays nordiques. Le ciel est beaucoup moins pollué qu’ici faut dire. Enfin tu ne connais pas Vancouver mais tu imagines qu’il y a de grands espaces verts et tu as une vision du pays comme étant très vaste et sauvage. - La chance ! - Tu déclares avant qu’il rajoute n’en avoir jamais vu en aussi agréable compagnie que toi. Ce qui ne manque pas de te faire rougir. - Merci - Tu marmonnes de manière presque inaudible. Est-ce que tu as bien compris au moins ? Il ne disait peut-être pas ça dans ce sens-là ? Dans le doute, tu te contente de sourire timidement. Puis tu ne saurais pas trop quoi lui dire de plus de toute façon. Du coup, tu le laisses le silence prendre place à nouveau mais pour une courte durée car le canadien manque de se casser la gueule par terre. Tu le rattrapes avec ta main comme par réflexe avant de lui demander si tout va bien et s’il ne s’est pas fait mal au pied. Tu ne sais pas trop sur quoi il a trébuché. Visiblement, sur rien. Sa réponse ne manque pas de te faire rire. - Un pas après l’autre et surtout on regarde de temps en temps le sol pour éviter de tomber. - Tu réponds bêtement comme si tu parlais à un môme de trois ans. Bien évidemment, tu te moques de lui. Mais en toute bienveillance. Tu ne remarques même pas que ta main est toujours glissée dans la sienne. Du moins, pas toute de suite. Le contact est assez naturel. Pourtant, c’est très certainement la première fois que tu tiens la main à un homme. En tout cas dans ce contexte. Mais il n’y a rien de perturbant et puis il n’y a personne autour. Vous êtes seuls, à marcher un peu au milieu de nulle part au bord d’une route en direction du parking où se trouve vos véhicules. - J’ai une question à te poser. - Tu déclares quelques instants plus tard alors que ton rythme cardiaque s’accélère. Est-ce que tu lui plais ? Est-ce qu’il a déjà eu des relations avec des hommes ? Est-ce qu’il est gay ? Ou bi ? Cela se demande au moins ? T’as envie de savoir même si ce contact physique te donne espoir quant à une éventuelle évolution de votre relation. - Comme t’as su que tu voulais être vétérinaire ? - Evidemment, tu t’es dégonflé. Son regard t’as troublé et t’as paniqué. Tant pis.

Si Riley était un tout autre homme, il pourrait réaliser qu'il est peut être un peu trop poli.[12] Mais Riley est Riley: la politesse coule dans ses veines au même rythme que l'optimisme et la bienveillance. Son humilité n'est rivalisée que par son absence d'ego. Il s'agit d'une candeur qui peut être tout à fait charmante, ou agaçante, en fonction de la personne en face. Le brun rougit timidement[13] lorsqu'il confesse à Yori avoir rarement vu d'étoiles filantes en aussi agréable compagnie[14]. Il s'agit là de sa tentative timide d'exprimer ce qu'il commence de plus en plus fortement à ressentir lorsqu'il est en la présence du pizzaiolo. Il s'agit de sensations que Riley a du mal à décrire, mais qui le réconfortent particulièrement.[15] Malheureusement, le remerciement discret[16] de son compagnon de promenade le décourage de tenter de sauter le pas. Il y a pourtant tant de choses que Riley aimerait dire à Yori. Mais le vétérinaire ne saurait pas par où commencer.[17] C'est parce qu'il est perdu dans ses pensées que le brun manque de se manger le sol. Heureusement, son interlocuteur est là pour lui rattraper. Et de nouveau, voilà qu'il est rassuré.

Il rit légèrement face aux conseils de Yori, avant de s'excuser, encore une fois.[18] « Pardon! Ce sont de très bons conseils, je vais essayer d'y penser! » Malgré tout, Riley ne lâche pas la main de Yori.[19] Il se sent étrangement conforté, et en même temps, effrayé. Une oxymores d'émotions qui se débattent en lui. Le Canadien peine à réellement faire le tri dans ses pensées, habitué, pourtant, à toujours tout savoir, avec certitude. Il avait pourtant déjà eu des relations, avec des femmes. Ses sentiments avaient toujours été relativement faciles à comprendre et à accepter: elles avaient fait le premier pas, il avait dit oui, ils s'étaient mis en couple. Ça fonctionnait quelques mois, c'était agréable, mais quelque chose finissait toujours par ne pas complètement coller. Les relations prenaient fin, sur de bons termes. Les femmes restaient frustrées, mais elles ne pouvaient pas lui en vouloir. Elles le quittaient systématiquement, affirmant qu'elles avaient besoin de plus que ce qu'il avait à offrir. Il ne comprenait jamais vraiment leurs affirmations, mais acceptait leurs verdicts sans broncher, ni insister. Ils restaient amis sur Facebook. Il continuait de liker leurs photos, et inversement.

Mais cette fois-ci, c'était différent. Peut être parce que, pour la première fois de sa vie, Riley développe des sentiments avant que l'objet de son attirance n'exprime une attirance envers lui. Et peut être aussi parce que, pour la première fois de sa vie également, le Canadien n'a aucune idée de si ses sentiments sont réciproqués, ou non.[20] Et il trouve ça particulièrement déroutant, mine de rien. Un sourire se dessine tout de même sur ses lèvres, alors qu'il constate qu'il est réellement à l'aise, dans ce moment. Il ne pense qu'à l'instant présent. Et au réconfort qu'il ressent, d'être ici, dans ce moment si précieux qu'il aimerait pouvoir le conserver pour toujours.

Yori se décide finalement à l'interroger, et le coeur de Riley saute un battement. Il ne sait pas réellement à quoi il s'attend, mais l'intonation de Yori lui donne l'impression qu'il s'agit d'une question importante. Riley ne répond rien, laissant le Californien s'exprimer. Sa main serre un peu plus fermement celle de Yori, encouragée par l'espoir. Mais l'espoir de quoi? Le Vancouverite l'ignore encore. Ses yeux se plongent avec intensité dans ceux de Yori, comme pour l'encourager à lui demander ce qu'il voulait qu'il lui demande, sans le savoir. Il sait juste que la question que Yori lui pose n'était finalement pas celle qu'il espérait, car son coeur retombe légèrement dans sa poitrine. Malgré tout, il s'applique à répondre, car c'est Riley: il est gentil comme ça. « Alors je veux bien te raconter l'histoire mais en vrai tu vas croire que je suis complètement morbide comme gars! » affirme-t-il pour commencer, sur un ton léger malgré tout. Mais le brun est quand même légèrement mal à l'aise face à l'idée que Yori pourrait le juger de façon négative suite à ça[21]. Malgré tout, il reste conforté dans l'idée que Yori est un homme absolument génial, et qu'il ne le jugera pas. Et ça l'encourage à lui raconter la vérité, et rien que la vérité.

« Nos parents nous ont toujours éduqué à chercher à aider, et à améliorer le monde! C'est pour ça que Miles est journaliste, et que Dash... Dash n'avait pas réellement de carrière, à proprement parler. Mais si tu l'avais connu, tu aurais probablement vite remarqué qu'il avait le coeur sur la main! Pour ma part, je ne savais pas exactement vers quoi me tourner, mais j'ai toujours eu beaucoup plus de facilités avec les sciences que la littérature. Ça, c'était plus le domaine de Miles... Quand Dash avait trois ans, mes parents ont adopté une chienne pour lui tenir compagnie! C'était une golden retriever magnifique, que Dash a nommé Goo-goo! Parce qu'il ne parlait pas encore très bien. » Riley rit avec mélancolie face à ce détail, avant de poursuivre son récit. « ... Gooj avait peut être été adoptée pour tenir compagnie à Dash, mais elle est rapidement devenue ma meilleure amie! Je m'occupais de sa toilette, de son dressage, de ses promenades... On était inséparables! »

Riley prend une pause, parce que la suite est un peu plus douloureuse à raconter. Il serre de nouveau la main de Yori pour se donner des forces. « Quand j'avais dix-huit ans, après le lycée, on m'avait conseillé de faire médecine, mais ça restait encore très flou dans ma tête. Du coup on en a discuté avec mes parents, et ils m'ont suggéré d'aller en Tanzanie, faire une année de bénévolat auprès des médecins sans frontières. C'était vraiment génial, j'ai adoré! » Nouvelle pause. « ... Mais pendant mon absence, il y a eu un accident. Gooj a été percutée par une voiture. Elle n'a pas survécu. Je suis revenu en urgence de mon voyage, et je pense que ça m'a probablement un peu trop affecté. J'ai beaucoup culpabilisé de ne pas avoir pu être là pour elle, dans ses derniers moments. Pour m'occuper d'elle. Pour la rassurer. Pour essayer de la sauver. » Nouveau temps d'arrêt. Sa voix se craque un peu, mais il tient le coup. « ... Je crois que c'est jour là que tout s'est un peu mis dans ma place et que je me suis décidé à m'orienter dans la médecine vétérinaire. J'avais toujours adoré les animaux, en vrai... Et l'idée de pouvoir aider, soigner, ou conforter ceux des autres lorsqu'ils étaient malades, ça me semblait vraiment important. »

Il se tait à nouveau, avant de réaliser qu'il a arrêté de marcher depuis quelques secondes. Il regarde les lumières étincelantes des immeubles au loin. « Lorsqu'on a perdu Dash, ça a un peu réveillé tous ces sentiments en moi. Ces derniers mois n'ont pas été faciles », confesse-t-il finalement. Ses yeux moites retiennent les larmes qu'il se refuse de verser. Il renifle légèrement, s'armant de son courage pour faire un dernier aveu: « ... Mais te rencontrer, ça a vraiment été une expérience hyper positive pour moi. Quand je suis avec toi, j'ai l'impression que tout va bien! » Un dernier silence, avant que le brun, conscient qu'il s'était potentiellement un peu trop livré, décide de changer de sujet. « ... Et toi? Comment tu as su que tu voulais devenir pizzaiolo? »[22]
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[12]Pour ne pas dire « poli à outrance ».[12b]
[12b]Une maladie dont le narrateur ne souffre cependant pas: il peut être un sacré connard, parole de narrateur!
[13]Un détail que le narrateur sait non pas parce qu'il est observateur, mais uniquement car il se prend pour un Dieu omniscient: bah ouais, vous avez vraiment cru que ce narrateur était nyctalope? 'C'est la nuit, voyons, le visage de Riley se voit à peine!
[14]Remplacer le mot « agréable » par « charmante ».
[15]La situation a évolué à tel point qu'un simple message, ou une simple pensée de Yori, peut suffire à égayer ses journées pourtant déjà plutôt ensoleillées!
[16]Pour ne pas dire, ingratement inaudible!
[17]Il faut dire qu'il est difficile d'exprimer ses sentiments lorsqu'on peine déjà à les comprendre![17b]
[17b]Pour rappel, Riley n'a jamais réellement eu d'attirance pour un homme. Il n'est d'ailleurs pas encore pleinement conscient que c'est ce qui lui arrive, à l'heure actuelle![17c]
[17c]Bien que cela ne le dérangeait pas spécialement: les Lockwood avaient eu le luxe d'être élevés dans une famille plutôt progressiste, et anti-homophobe. Ce n'est pas pour rien que les trois enfants de la famille sont LGBT![17d]
[17d]C'est surtout car les écrivains ayant inventé ces trois Lockwoods sont particulièrement enclins à jouer des personnages LGBT. Ce narrateur ne s'en excusera pas!
[18]Il est Canadien, il est Canadien! Foutez lui la paix bordel de crotte!
[19]Principalement parce qu'il n'a toujours pas réalisé qu'il la tient entre ses doigts![19b]
[19b]Le vétérinaire se demande d'ailleurs s'il ne devrait pas trébucher plus souvent. Sans raison, bien entendu.
[20]Et ce, malgré les nombreuses perches que Yori a bien dû lui tendre depuis leur première rencontre, et l'étincelle qui brille au fond de ses yeux. Pour toutes ses qualités, Riley peut malheureusement être particulièrement aveugle![20b]
[20b]N'est-il pas si précieux?
[21]Ce qui est particulièrement étonnant, parce qu'habituellement, Riley ne se soucie pas de ce que les autres pourraient penser de lui!
[22]Il s'agit quand même d'un parcours particulièrement unique!

Le canadien s’excuse à tort d’avoir trébuché sur un élément du sol qui t’échappe encore. Tu grommèles intérieurement. Il est trop poli. C’est agaçant. Il n’a pas à s’excuser à tout bout de champ. Tu comptes bien lui faire perdre cette fâcheuse habitude par la suite. Du genre tu lui attribues un gage à chaque fois qu’il s’excuse pour quelque chose. Sauf si ses excuses sont méritées bien sûr. En attendant, t’es rassuré de savoir qu’il ne s’est pas fait mal. Faut dire aussi que tu l’as rattrapé via ta main et lui a évité la chute. T’es son sauveur. Tu te moques tout de même un peu de lui en lui donnant des conseils pour marcher. Evidemment, tu plaisantes et cela semble amuser tout de même le garçon qui n’a pas lâché ta main. A croire que ce contact physique lui plaît. Finnegan t’avait conseillé de tenter un rapprochement avec lui et bah voilà. On peut dire que c’est fait. Ce n’était pas forcément volontaire. Enfin si. Mais c’était juste pour le rattraper à la base. T’es tout de même bien content que ce contact perdure. Tu n’as même pas capté tout de suite à vrai dire. C’est assez naturel enfin de compte. Cela te conforte dans l’idée qu’il se passe quelque chose avec lui. Mais tu aimerais être certain de ne pas te faire de film. Tu commences à éprouver des sensations assez fortes à son égard. Cela ne t’était jamais arrivé de t’attacher à quelqu’un aussi rapidement et encore moins à une personne du même sexe. C’est une première. Du coup, tu lui annonces avoir une question sur un ton plutôt sérieux. Ton cœur s’accélère et son regard est braqué sur toi. Est-ce qu’il comprend le thème que tu vas aborder ? Très certainement. Ou peut-être pas, t’en sais rien. Son regard te trouble. Si bien qu’au final, tu paniques et tu te dégonfles. Tu lui poses une question qui n’a rien à voir avec le sujet que tu voulais aborder. C’est que ce n’était pas le moment et que tu n’étais pas prêt. Tu écoutes à moitié sa réponse. Non pas que ça ne t’intéresse pas mais tu t’en veux déjà de ne pas avoir sauté le pas. - Dis toujours. - Tu réponds avec un maigre sourire. Tu écoutes quand même son récit pour t’expliquer le pourquoi du comment il a voulu être vétérinaire et c’est très long. Un vrai roman. T’étais clairement pas prêt. Il te reparle de Dash, son petit frère qu’il a perdu il n’y a pas si longtemps que ça et dont il peine à se remettre de la mort. Tu caresses sa main légèrement avec ton pouce comme pour le rassurer. La suite n’est pas joyeuse. Il avait un chien lui aussi à l’époque. Mais l’histoire est tragique. - Oh merde. C’est affreux. - Tu commentes sans pour autant lui couper la parole. Difficile d’en placer une de toute façon. Il n’a pas encore terminé son récit. C’est la mort soudaine de son animal qui l’a motivé à faire son métier actuel. Tu comprends mieux. - Tu peux être fier de toi. Tu sauves beaucoup de vies et tu fais en sortes de contribuer au bien-être de nos animaux à quatre pattes. - Même lorsqu’ils sont en fin de vie mais il n’y peut rien. Il n’a pas le pouvoir de les soigner lorsqu’ils ont des maladies incurables ou bien de les ressusciter après la mort. Il fait au mieux et ça se ressent qu’il aime toutes les petites bêtes. Chiens, chats et autres animaux de compagnie. Tu te rappelles d’ailleurs qu’il a recueilli une chatte chez lui. Le félin en question a l’air affreusement laid mais cela prouve tout de même qu’il a le cœur sur la main. Le véto reprend la parole pour évoquer à nouveau la mort de Dash, son petit-frère. - J’imagine. C’est bouleversant de perdre un proche. - Tu ressens son émotion. Il est au bord des larmes et toi tu peines à le rassurer. C’est difficile de réconforter quelqu’un dans ce genre de situation. Et ce, même si t’es passé par là. Tu comprends sa peine mais t’auras beau dire tout ce que tu veux, tu auras du mal à la faire partir. Son frère est mort et ça ne changera pas. En revanche, tu tenteras d’employer des mots pour apaiser sa douleur. Ta deuxième main vient se poser quelques secondes sur la sienne et ta première main déjà liée. Tu lui montres que tu es là même si vous ne vous connaissez que depuis peu de temps. C’est ainsi qu’il prend la parole pour déclarer que t’avoir rencontré a été une très bonne chose et qu’il se sent bien en ta compagnie. Evidemment, cela ne te laisse pas de marbre. Ton regard ne quitte pas le sien. Tu as terriblement envie de l’embrasser, là, présentement ou à défaut l’enlacer mais tu te retiens. Tu ne voudrais pas brûler les étapes. Et puis, il change de sujet avant même que tu n’aies le temps de répondre. Ce qui est pour le moins frustrant. - C’est un peu un concours de circonstance. - Tu réponds à toute vitesse et de manière évasive avant de te repositionner face à lui, lui lâcher la main, et reprendre la parole avant qu’il ne te questionne davantage sur ta profession. Ce n’est pas vraiment important. Du moins, pas maintenant. - Je.. je me sens bien aussi avec toi. Et je n’ai pas envie d’être juste une expérience. - Petite précision qui a néanmoins son importance. Quelle sera sa réaction ? T’en sais trop rien.

Les mots de Yori[23] émouvent profondément Riley.[24] « Je... Merci. Ça me touche beaucoup ce que tu me dis là. » Riley lui offre un nouveau sourire[25], toujours aussi authentique, toujours aussi avenant. Sa main se resserre autour de celle de Jules Yori. Il se contente de hocher de la tête face au constat[26] de son compagnon de promenade[27], trop occupé à contrôler ses émotions pour trouver les mots à répondre. Heureusement pour lui, Yori ne compte pas le laisser traverser ces émotions seul. La main placée sur la tienne ne semble peut être pas très imposante. Mais pour Riley, ce simple geste compte beaucoup. Sa deuxième main à lui vient alors rejoindre toutes ses jumelles, comme pour préserver ce précieux contact que Yori lui offre. Leurs regards, intenses, se croisent. Il y a comme un courant électrique dans l'air[28], alors que le vétérinaire cherche à s'armer de courage dans les pupilles de Yori.

Un désir étrange s'éprend du Vancouverite. Un désir qu'il peine à réellement comprendre, ou savoir décrire. Comme un besoin d'être physiquement proche, de Yori. Comme si sa simple présence pouvait le ressourcer et l'apaiser. Comme si le tenir entre ses bras résoudrait tous ses problèmes. Ça le bouleverse profondément, alors il change de sujet.[29] Yori répond de façon furtive et expéditive. « Oh? » Il n'a pas le temps d'en dire plus; voilà que Yori lui lâche la main. Un torrent de pensées l'agressent d'un coup, le brun sentant une légère panique faire fureur au fond de son estomac. Avait-il fait quelque chose de mal? Avait-il été trop honnête? Yori le trouvait-il trop morbide? Avait-il gâché cette soirée pourtant étrangement magique qu'il avait l'impression d'avoir partagée avec le pizzaiolo? Ses yeux s'agitent un peu, lorsque Yori s'éloigne. Il observe ses lèvres lorsqu'elles s'entrouvrent. Il se force à écouter les mots. Et soudainement, voilà que ses anxiétés sont remplacées par autre chose.[30]

Les mots du Californien se répètent dans ses pensées tandis que Riley essaie de faire le tri. « Une... Expérience? » Ses sourcils se froncent. Ses bras se croisent. Il essaie de comprendre, mais ça ne veut pas.[31] Malgré tout, le brun croit comprendre où Yori essaie d'en venir. Du moins, dans les grandes lignes. Du moins, il l'espère. Et finalement, il se dit qu'il serait peut être temps qu'il s'arme de son courage, et qu'il exprime tout haut ce qu'il pense tout bas depuis quelques temps déjà. À combien de temps remonte leur rencontre? Une semaine? Deux? Un mois? Riley l'ignore. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il s'est habitué à ces messages intempestifs, envoyés à travers la journée, autant du côté de Yori que du sien. Il trouvait toujours ça particulièrement charmant lorsque le Californien lui envoyait une dizaine de messages pour répondre à son seul et unique paragraphe. Ça semblait plus créatif. Ça lui correspondait bien. Riley, lui, écrivait attentivement et soigneusement ses messages. Il ne savait pas penser sur le tas, écrire sur la volée. Tout se devait d'être planifié. Mais ce narrateur se perd en explications. Oopsie!

« Yori, je dois t'avouer quelque chose. » Son coeur bat la chamade. Il est un peu nerveux, mais il parvient tout de même à rassembler son courage. Ses doigts cherchent de nouveau ceux de son interlocuteur, bien qu'il ne sait pas si sa confession sera bien reçue ou non. « Je crains n'avoir pas été entièrement honnête, avec toi. » Silence. Riley cherche la force de continuer. Heureusement, le regard attentif de Yori est source d'encouragements. « Bon, alors... Je ne saurais pas réellement expliquer comment, ni pourquoi... Mais je sais simplement que je me sens vraiment à l'aise lorsque je suis en ta compagnie. » Il inspire profondément. C'est le moment ou jamais. Il est à deux doigts de se dégonfler, mais il a de la chance que son narrateur ne soit pas une mauviette et qu'il l'oblige donc à poursuivre le fil de ses pensées. « Je ne suis pas exactement comme tout le monde, j'en ai conscience. Mes amis, ma soeur... Même Dash. Rencontrer des gens, avoir des histoires... Ça semble venir naturellement, pour eux. »

Nouveau silence. Son regard, empli d'espoirs, s'ancre à celui de Yori. « J'ai souvent du mal à réellement... Accrocher? À quelqu'un. Je suis peut être trop dans mes pensées, c'est ce que Miles dirait en tout cas, je suppose... Je ne peux pas juste me projeter dans une histoire comme ça, sans savoir où ça peut mener, sans réellement être sûr de ce que je ressens. » Il baisse son regard. Il a presque honte, d'être aussi différent. Pourtant, il sait bien que ce n'est pas de sa faute. Mais il a véritablement peur que Yori le juge pour ses différences. « Désolé, je... J'ai jamais fait ça avant. » Il rit, nerveusement. Inspire de nouveau. Lâche la main de Yori pour passer ses mains dans ses cheveux. Regarde les lumières, au loin. « ... Tu me plais beaucoup, Yori. » Le voilà, son aveu. Il n'ose pas confronter le regard de son ami, par peur d'avoir mal interprété la situation, par peur d'avoir endommagé leur amitié. « Mais je ne suis pas vraiment le type que tu rencontres juste pour passer un bon moment, et après c'est oublié et c'est fini. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je recherche. Je suppose que ce que j'essaie de dire, assez maladroitement... C'est que je crois que j'ai des sentiments, pour toi. Pas depuis le début, si ça peut te rassurer. Mais plus j'apprends à te connaître, plus j'ai envie de passer du temps avec toi... Et j'espère que c'est aussi ton cas. »

Il ne se retourne toujours pas, le visage rivé sur la ville, le dos tourné à Yori. Il a beau avoir eu le courage de dire ce qu'il pensait, il n'a pas celui d'assumer les conséquences de ses actions. S'il le faut, Yori a déjà pris la fuite. Riley préfère ne pas le découvrir tout de suite. Ses mains tremblent, son souffle est accéléré. Et maintenant? Il attend.
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[23]« Tu peux être fier de toi. Tu sauves beaucoup de vies et tu fais en sortes de contribuer au bien-être de nos animaux à quatre pattes. »
[24]Le narrateur saute tout le début de la réponse car il n'a rien de valeur à ajouter et qu'il garde ses mots pour la suite (il a un quota à respecter!)
[25]Colgate, parce que ce narrateur est payé pour son placement de produit[25b]
[25b]Ça, c'était une blague. Mais ce serait tellement cool en vrai, si ce genre de choses étaient possibles, non?
[26]« J'imagine. C'est bouleversant de perdre un proche. »
[27]Yori, quoi!
[28]Pas vraiment, mais tout du moins, c'est ce que Riley ressent.
[29]Il faut dire que le pauvre n'est pas très expérimenté lorsqu'il est question de drague!
[30]Cet autre chose s'avère être un charmant cocktail d'espoir, d'excitation et de nervosité. À jeun, ça décoiffe!
[30b]Mais Riley n'est pas à jeun, donc ça passe encore.
[31]Pour comprendre cette confusion, se référer à la basse quantité d'expériences romantiques passées que Riley avait pu avoir, ainsi qu'à l'absence d'une véritable histoire d'amour dans l'histoire de sa vie.[31b]
[31b]Miley, elle, comprendrait direct et rirait très certainement au nez de Yori en lui disant « j'peux rien te promettre, mon grand » car Miley est comme ça.[31c]
[31c]Par « comme ça », lire « pas très sympa ».[31d]
[31d]Contrairement à Riley, qui lui, est une véritable crème!

Il suffit d’une simple question - qui initialement n’avait pas lieu d’être - pour que Riley se confie à toi. Il te raconte les raisons qui l’ont motivé à devenir vétérinaire. C’est assez glauque quand on y pense et triste surtout. Mais tu trouves ça formidable qu’il ait choisi ce métier pour secourir les animaux en détresse. Il peut en être fier et tu ne manques pas de le lui faire savoir. Surtout que ça doit être compliqué d’arriver là où il en est. Son métier nécessite pleins de connaissances et de longues études. Puis tu imagines que c’est en constante évolution. Il faut se former ou s’informer régulièrement. Il a beaucoup de mérite et c’est vraiment louable. Tes mots semblent le toucher. Il est très humble. Pour le coup, toi t’es un peu ridicule avec ta pizzeria. On ne peut pas vraiment dire que tu fasses ça pour la bonne cause. Cela n’a pas d’autre utilité que de nourrir la race humaine. Et tu sais très bien que ton business n’est pas indispensable. Des pizzerias à LA, il y en a pleins d’autres. Comment tu as su que tu voulais être pizzaiolo ? Car un ami t’a parlé d’ouvrir une pizzeria, t’as assuré que ça marcherait bien et qu’il avait besoin de quelqu’un ayant fait du commerce. Et toi, vu que tu ne foutais plus rien de tes journées depuis des mois, bah t’as foncé. Voilà l’histoire. Pas très glorieuse comparée à la sienne. Mais tu la lui raconteras probablement une autre fois. Tu te contentes de résumer que si tu en es là professionnellement, c’est un peu un concours de circonstance. Ce n’est pas vraiment important comparé à ce qu’il vient de déclarer juste avant. Cela résonne encore dans ta tête. Il estime que ça va mieux dans sa vie depuis qu’il t’a rencontré et qu’il se sent super bien avec toi. C’est vraiment adorable et ça te ne laisse clairement pas de marbre. Tu ne peux pas ne rien dire face à ça. Ce n’est pas le premier compliment qu’il te fait, il a été hyper gentil et élogié à ton égard par messages dernièrement et même toute la soirée, mais là, c’est encore un stade au-dessus. Enfin tu en as l’impression. Tu le dévores des yeux, à défaut de pouvoir le dévorer tout court. Tu n’as jamais ressenti quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un aussi rapidement. Ton palpitant bat à toute vitesse. Tes mains deviennent même un peu moites, c’est aussi pour ça que tu romps le contact. Tu te positionnes face à lui car il est temps de prendre ton courage à deux mains pour lui dire aussi que tu te sens bien en sa compagnie et lui préciser au passage que tu n’as pas envie d’être juste une expérience pour lui, ce qu’il ne semble d’ailleurs pas comprendre. Pas dans le sens où il a un avis divergent sur la question mais il ne percute pas ce que tu as voulu dire par là. Tu ne veux pas être juste un mec de passage pour lui. Tu veux être bien plus. Tu t’apprêtes à le lui expliquer mais faut croire que Riley est plus rapide puisqu’il reprend la parole vu qu’il a quelque chose à t’avouer. - Oui ? - Cela n’annonce rien de bon. Tes mains sont de plus en plus moites. Tes pulsations sont si rapides que tu pourrais t’évanouir d’une minute à l’autre. Ton regard se veut fuyant. Clairement, tu es hyper mal à l’aise. Avouer que t’as des sentiments à une personne, c’est un exercice extrêmement difficile. Cela nécessite beaucoup de courage. Ce dont tu n’as pas forcément tout le temps. Et attendre une réponse en retour, c’est juste un supplice. Surtout quand la personne t’annonce ne pas avoir été honnête avec toi. - Ah. - Tu réponds bêtement stupéfait. La déception te nargue. Ton esprit se met à imaginer aussitôt pleins d’hypothèses peu réjouissantes. La première serait qu’il t’annonce qu’il y a un malentendu et que vous n’êtes pas du tout sur la même longueur d’onde. Il pourrait déclarer qu’il t’imagine comme une sorte de remplaçant du petit frère qu’il a perdu il y a peu. Ce qui serait vraiment terrible et dur à encaisser. La seconde serait qu’il ne veut pas s’engager. Est-ce que c’est ce qu’il essaye de te dire ? Tu ne sais pas trop là où il veut en venir enfin de compte. T’es perdu. Tu l’écoutes poursuivre en silence, ton cœur étant presque à l’arrêt, et tu attends impatiemment la fin de son récit. Ce que tu retiens dans un premier temps c’est qu’il a du mal à s’accrocher à quelqu’un sentimentalement parlant. Il s’estime différent des autres. Cela t’interpelle évidemment. D’autant plus que toi aussi tu as bien du mal à tomber amoureux et à t’attacher à quelqu’un. Ensuite, il s’excuse nerveusement, tu ne sais pas trop pourquoi. Soi-disant il n’a jamais fait ça avant. Mais il fait quoi au juste ? Il est entrain de te foutre un râteau ? Franchement, le suspens est insoutenable. Tu as envie d’appuyer sur un bouton inexistant pour accélérer les choses. C’est alors que finalement il déclare que tu lui plais beaucoup. Tu retrouves directement le sourire et l’espoir. Tu ne t’attendais plus à ça. Faut dire qu’il t’a perdu dans ses explications. Généralement, quand quelqu’un dit « j’ai quelque chose à t’avouer », « je n’ai pas été totalement honnête » et passe par des chemins détournés pour dire les choses, cela n’augure rien de bon. Sauf que lui, c’est tout l’inverse. Il t’annonce même avoir des sentiments pour toi. C’est dingue. Tu ne peux t’empêcher de sourire, faisant presque obstruction du reste. Tu constates tout de même que Riley a détourné son regard. Peut-être a-t-il peur lui aussi de ta réaction après ses révélations ? Tu t’approches en douceur de lui et te permets d’hisser ta main gauche dans sa main droite et de la serrer, avant de l’inciter à se tourner vers toi et de lui susurrer quelques mots avec un sourire éblouissant. - Je crois qu’on est sur la même longueur d’onde sur tous les points. Je n’ai vraiment pas envie que ça se termine. - Tu te contentes de déclarer de manière succincte en espérant que le message soit clair. Tu penses que oui, pour le coup. Et que ça répond aussi à ses interrogations. Tu as envie de lui prouver autrement que par la parole ce que tu ressens pour lui. Tu as envie de concrétiser par un geste symbolique la chose. Cela te semble être la suite logique. Mais tu ne voudrais pas le brusquer. - Et j’ai terriblement envie de t’embrasser, si tu le permets ? - Tu réduis la distance entre vos deux corps pour t’approcher en douceur de son visage et pouvoir enfin goûter à ses lèvres en espérant qu'il te l’autorise.

Les lumières des immeubles scintilles, leur éclat se reflétant dans les yeux humides[32] de notre protagoniste favori: le charmant docteur Lockwood. Il cherche nerveusement à trouver le courage pour se retourner et se confronter à la réaction de Yori. Mais l'appel des lumières est ensorcelant, et la frayeur de se heurter à un rejet douloureux l'encourage à admirer la ville plus longuement. La brise lui caresse les joues, comme pour le rassurer. Le silence de Yori est cependant moins encourageant.

C'est alors que des doigts s'enserrent autour des siens. Un poids se soulève, mais le soulagement n'est pas garanti pour autant. Riley a peur. Il ne saurait pas exactement expliquer de quoi, mais il a peur. Toutes ces choses sont finalement bien nouvelles, pour lui. Il n'a pas l'habitude de tant se livrer. Ni d'avoir l'impression d'avoir tant de choses à faire. C'est rare que le Vancouverite désire réellement quelques chose, pour lui, et non pour d'autres. La main sur le coeur, son existence entière est paramétrée de sorte à répondre aux besoin de son entourage. Il veille sur sa famille. Il soigne les animaux des autres. Il redonne à la société, à travers des dons caritatifs et le bénévolat. Mais qu'en est-il de lui? De ses besoins, de ses envies?

Riley n'a jamais véritablement eu personne avec qui partager son quotidien. Certes, il y avait eu des compagnes... Mais les relations avaient été aussi brèves qu'elles avaient été superficielles, sans substance. Le Vancouverite n'a pour ainsi dire jamais ressenti quelque chose de particulièrement fort, pour personne[33]. Jusqu'à aujourd'hui.

C'est avec réticence que le vétérinaire se retourne pour faire face à Yori. Il trouve la bravoure nécessaire pour planter son regard dans le sien, armé avec l'espoir qu'il pourrait potentiellement y déceler un indice, ou une confirmation, que ses sentiments sont partagés. Les mots qui s'ensuivent rapidement lui provoquent un frisson qui lui parcoure l'échine. Il cligne des yeux. Il a l'impression de rêver. Ému, Riley sourit bêtement, toujours nerveux suite à cette confession intense. La question qui s'ensuit le désamorce légèrement. C'est une invitation à laquelle il ne s'attendait pas, non seulement parce qu'on ne lui avait jamais ainsi demandé la permission par le passé[34], mais également parce que le brun ne vit par ses relations par le prisme du contact physique. L'attirance et le désir sont des choses particulières, pour Riley: une connection psychique doit réellement exister pour que de tels désirs puissent se matérialiser dans ses pensées.

Heureusement pour Yori, un concours de circonstances particulièrement avantageux joue en leur faveur: la douce brise montagnarde qui semble vouloir les emporter vers les nuages, caressant leurs peaux avec toute la tendresse d'une amante. Les lumières étincelantes, ainsi que les étoiles éclatantes qui ornent le ciel, offrant au décor un caractère particulièrement romantique. La soirée merveilleuse qu'ils avaient passée ensembles, à se découvrir, pendant ce qui semblait être une éternité, sans jamais se lasser, ne serait-ce qu'une seule seconde. Cette double confession, tendre et rassurante, où la sincérité de leurs sentiments avait été exprimée, et réciproquée. Cet enchainement de circonstances débloque en Riley ce désir particulièrement rare et précieux: celui de vouloir exprimer ses sentiments par le contact, celui de vouloir partager un moment d'intimité et de tendresse avec Yori. Il répond au rapprochement du Californien en s'avançant à son tour, avec un peu d'hésitation. Ses yeux ne quittent pas ceux de Yori alors qu'il place ses deux mains de part et d'autre de son visage, avant de l'admirer sous les rayons de la lune. Puis, Riley s'avance enfin, fermant les yeux afin de pouvoir déposer un baiser sur les lèvres de Yori. Le contact est étrange. Inhabituel. Très certainement, il ne s'agit pas là de l'œuvre d'un expert. Mais la sincérité et la tendresse de Riley compensent pour son manque d'expérience: à défaut d'être le meilleur baiser de l'univers, il est particulièrement romantique.

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[32]et nerveux
[33]En dehors des liens affectifs familiaux, bien entendu.
[34]Ce qu'il est galant, ce Yori!

Le décor de cette soirée est idyllique et plane dans l’air une atmosphère romantique. Pourtant, ce n’était pas nécessairement voulu. A moins que Riley soit un fin stratège, mais tu en doutes. Il est pur et c’est ça que tu apprécies. Ses confidences te perdent au départ puis finissent par te transporter sur un petit nuage. Ses mots sont touchants. Tu réalises qu’il a déballé toutes ses tripes sur la table pour t’expliquer son fonctionnement, ou plutôt dysfonctionnement en l’occurrence, et combien tu lui plais. Tu ne pouvais pas rêver mieux pour clore ce troisième rendez-vous. Cela fait un moment que tu as envie de passer à la vitesse supérieure avec lui et surtout lui avouer ce que tu ressens. Tu n’es cependant pas aussi éloquent que lui. Mais nul besoin d’en dire trop. Tes paroles sont à la fois percutantes et rassurantes. Et tes gestes aussi. Tu as de nouveau croisé ta main dans la sienne. Mais cette fois, c’était voulu. Puis, ton corps est plus proche que jamais du sien. Tu le dévores du regard. Tu es d’ailleurs assez explicite quant à tes intentions. Tu as terriblement envie de l’embrasser. C’est pour toi la suite logique des choses face à tout ce que vous venez de vous dire. Cela serait une déception de s’arrêter là et de repartir chacun bredouille de votre côté. Plus que ça, une réelle frustration. Ce baiser c’est aussi une manière de t’assurer que ce que tu ressens à son égard ce n’est pas de l’amitié. Non pas que tu en doutes mais tu as besoin de savoir si l’alchimie entre vous sera aussi présente par le physique. En tout cas, tu le trouves incroyablement séduisant. C’est le premier homme qui te plaît autant. Tu as déjà eu des relations charnelles avec la gente masculine mais pas de réelle connexion. Tu prends donc ton courage à deux mains pour approcher ton visage du sien, lui laissant toutefois la possibilité de s’extirper s’il n’en a pas envie. Tu n’oses néanmoins pas imaginer cette option. Tu aurais bien du mal à comprendre et cacher ta déception. Heureusement, les lèvres de Rye viennent timidement caresser les tiennes après qu’il ait placé ses deux mains sur ton visage comme pour l’observer ou le capturer. Tu viens aussitôt fermer tes yeux pour apprécier encore plus ce contact, qui ne te laisse pas insensible. Tu ressens les fameux papillons dont tout le monde parle. Tu réponds délicatement à ce baiser en posant tes mains derrière le dos du vétérinaire comme pour l’encercler et ne plus le laisser repartir. L’instant est magique. L’échange aussi. Tu ne saurais dire combien de temps il dure. Tu apprécies la douceur de sa peau, de ses lèvres fraiches, son parfum enivrant et sa carrure rassurante. - J’aimerai que cet instant dure encore et encore. - Tu murmures à ses lèvres tandis que tes paupières se sont réouvertes un bref instant. Quelques secondes plus tard, tu t’empares à nouveau de sa mâchoire avec un peu plus de fougue mais toujours pas la langue. Tu ne veux pas que ça aille trop vite et tu n’as pas envie de lui donner des informations contradictoires quant à tes intentions. Tu veux pour une fois prendre ton temps et tu as très bien compris que lui aussi. C’est quelque chose d’assez nouveau pour le canadien visiblement. Peut-être même qu’il n’a jamais embrassé d’homme de sa vie. - Merci pour cette soirée magique. - Tu déclares finalement, rompant tout contact, en lui adressant ton plus beau sourire et en ne le perdant pas du regard. Tu constates ensuite qu’il a repris la marche en direction du parking et tu fais de même, capturant à nouveau une de ses mains pour l’entreposer dans la tienne. Tu as généré sans vraiment le vouloir la fin de votre date, car on peut appeler ça ainsi à présent. Tu aurais beaucoup aimé rester plus longtemps ici avec lui mais il se fait tard et tu sais qu’il travaille le lendemain. Tu sais aussi que vos chemins vont se séparer. Il vit chez sa sœur et toi chez ton père, et puis, ça ne serait pas une bonne idée de dormir ensemble tout de suite. Tu ne tiens pas à précipiter les choses. Du coup, quelques minutes plus tard, vous vous dirigez vers ta vespa, qui apparaît la première sur le parking. Tu te positionnes aussitôt face à lui, mains dans les mains. - J’aurai beaucoup aimé passé encore plus de temps avec toi mais je crois qu’il est temps de rentrer. - Tu espères qu’il ne sera pas trop déçu de cette issue. Tu veux aussi lui prouver qu’il peut te faire confiance quant à la suite de votre relation. Tu t’empares de ton casque que tu n’enfiles pas tout de suite. Tu lui offres d’abord un baiser d’au revoir avant de grimper sur ton bolide sous son regard médusé. - On se revoit quand ? - Tu cries presque, casque sur la tête, phares et moteur allumé.

Une tendre chaleur qui se presse contre ses lèvres. Humide. Douce. Agréable. Le baiser est tendre[35], aussi sensible que subtile. Il s'agit d'un de ces baisers timides qu'on fait lorsque l'on doute de la réaction de la personne en face, ou qu'on souhaite ne pas la brusquer. Le contact devient cependant légèrement plus ferme lorsque les bras de Yori s'enlacent autour de sa taille. Riley apprécie particulièrement ce moment d'affection qu'ils partagent. Il trouve les lèvres de Yori absolument irrésistibles, trouvant réconfort dans ce moment merveilleux qu'ils ont le privilège de pouvoir vivre, ensemble. La proximité de leurs corps le réchauffe intérieurement. Il s'imagine déjà passer des journées à tenir Yori entre ses bras, ou à l'enlacer la nuit pour pouvoir le serrer fermement contre lui pendant son sommeil. Et cette idée le remplit de joie.

Il semblerait que les pensées de Yori fassent écho aux siennes, celui-ci affirmant désirer que ce moment dure inlassablement. « Je... Merci. » Une réponse étrange, qui casse légèrement le romantisme de la situation. Riley, pris au dépourvu, peine à trouver les mots pour exprimer tout ce qu'il ressent. Comment expliquer à Yori qu'il dévore chaque seconde passée à ses côtés et qu'il a l'espoir qu'ils pourront passer autant de minutes ensemble que possible? Comment exprimer ce désir qu'il a de le revoir, encore et encore, sans date d'expiration, dans l'intention de construire quelque chose de durable et de concret avec lui? Il a bien conscience qu'ils se connaissent peu, et qu'il leur reste encore beaucoup de choses à apprendre, l'un sur l'autre. Et pourtant, une étrange certitude s'éprend de lui: Riley est persuadé qu'il pourrait être heureux avec Yori. Chaque partie de son être lui affirme cette évidence, qu'il ne cherche pas à nier. Yori le rend heureux. Sa présence l'apaise. Et Riley désire plus que tout pouvoir ressentir ces sentiments euphoriques aussi longtemps que possible.

« ... Moi aussi », finit-il donc par confesser. Il a du mal à gérer le tsunami d'émotions qui se soulève en lui. Il ne veut pas paraître trop enthousiaste, et effrayer Yori par son zèle. Riley a bien conscience que sa façon de concevoir l'amour et les relations n'est pas forcément toujours en adéquation avec celle des autres. S'il est facile de le brusquer et de le précipiter plus rapidement qu'il ne le souhaiterait sur le plan physique, il se sait également capable de pouvoir parfois se montrer trop enthousiaste lorsqu'il en vient aux sentiments. Mais voilà que Yori l'embrasse de nouveau et que Riley se retrouve conforté dans sa conviction qu'il désire intimement que cette relation soit la dernière qu'il n'ait jamais à entamer. Il ne saurait expliquer comment, ni pourquoi, mais quelque chose en lui s'est réveillé, et différemment des fois précédentes. Comme si Yori opérait sur le même champ gravitationnel que lui, ou que leurs rythmiques corporelles étaient en parfaite harmonie.

Riley rougit lorsque Yori le remercie pour la soirée. C'est plutôt lui qui devrait remercier Yori. Il était arrivé en Californie morose et pensif. Quelques mois plus tard, le voilà léger et rêveur. Et c'est notamment grâce à Yori. « Merci à toi. Je n'arrive pas à exprimer à quel point je suis heureux, ce soir. » Il espère que cette phrase parviendra à dessiner les prémices de ses sentiments, à défaut de parvenir à traduire toute leur ampleur. Car Riley est réellement heureux. Et il espère que Yori en a conscience.

Il ne sait pas trop comment ni pourquoi mais il réalise finalement qu'ils sont en direction vers le parking. Leurs doigts, encore entrelacés, préservent momentanément la magie du moment précédent. Mais un noeud se noue dans le ventre de Riley alors qu'il réalise que leur soirée idyllique touche à sa fin imminente. Le brun panique légèrement à l'idée de se séparer de Yori, si rapidement après leur confession mutuelle. La peur irrationnelle de perdre ce qu'il vient tout juste de trouver l'encourage à resserrer ses doigts timidement autour de ceux de son ... De son quoi, d'ailleurs? Un mot existait-il pour décrire ce qu'ils représentaient pour l'autre, à cet instant précis?

Les mots de Yori le ramènent à la réalité. « Je pense aussi. Bien que rien ne me donne plus envie que de te tenir dans mes bras toute la nuit. »[36] Le désir de pouvoir contempler les étoiles, assis sur ce banc avec Yori, son bras autour de ses épaules, reste irrésistible. Mais Yori a raison: ils doivent tous deux travailler, le lendemain. Et puis, il faut bien également savoir rationner les bonnes expériences pour ne jamais les épuiser. Et pourtant, malgré le fait que sa raison insiste qu'il s'agit de la conclusion logique à la soirée, Riley reste légèrement sur sa faim, visiblement déçu par la brièveté de leur moment de tendresse. Yori l'embrasse à nouveau, d'un mouvement si furtif qu'il en devient trop court. Il a l'impression que le Californien glisse entre ses doigts avant même qu'il n'ait le temps de le saisir.

On se revoit quand?

Riley se rend compte qu'il est entièrement perdu dans ses pensées.

« Pardon! Je me demandais justement la même chose. Demain et mardi ça va être compliqué, pour moi, mais je ne peux pas attendre jusqu'au weekend avant de te revoir. » Trop honnête? Il espère que Yori ne lui en tiendra pas rigueur. « Mercredi, ça pourrait le faire pour toi? » Peut être que Mercredi c'était trop tôt pour lui, aussi. Riley espère que non.[37]

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[35]Tout comme Riley!
[36]De façon purement chaste et innocente, voyons! Ne transposez pas vous pensées salaces sur ce pauvre Riley qui n'a rien demandé!
[37]Heureusement pour lui, cette date a déjà été fixée par SMS donc Yori n'a pas d'autre choix que d'accepter. MUHAHAHA.[37b]
[37b]Signé: le narrateur omniscient et omnipotent rendu despotique par tant de pouvoir sur la vie de ce protagoniste imaginaire.