Elle se lime les ongles calmement, en attendant lea potentiel·le prochain·e client·e. Les mardis sont toujours particulièrement calmes, une réalité qu'elle accepte avec ambivalence: d'un côté, Leilo est soulagée de ne pas avoir à passer la journée à écouter des idiots et idiotes lui raconter leurs vies insipides alors qu'elle leur sort les premiers bobards qui lui viennent par la tête pour les entuber. Mais de l'autre, elle n'a personne à entuber, ce qui veut dire qu'elle ne touche pas un centime. Ce qui veut dire qu'elle se demande bien comment elle aider sa mère à payer le loyer à la fin du mois. Mais ça, c'est un problème pour la Leilo de demain. Au loin, elle voit un des habitués de la fête foraine, Jerry, faire sa routine de charmeur des bacs à sables sur une nouvelle cible innocente. Leilo la connait bien, la routine: il l'avait tentée sur elle, à son premier jour au stand, avant qu'elle lui dise sèchement de « fermer sa gueule » et de lui « foutre la paix ». Après ce jour, il avait arrêté de l'embêter, et elle l'avait donc laissé jouer son tour de passe-passe sur toutes les idiotes qu'il pouvait bien croiser. C'était toujours un spiel un peu similaire: il faisait semblant d'être perdu, demandait quelques renseignements, et profitant de la distraction pour empocher un porte-feuille, ou un téléphone.
Si Leilo ne disait rien, c'était à la fois par flemme, et aussi parce qu'elle n'avait aucune pitié pour ces touristes aussi riches qu'ils étaient débiles. À ses yeux, ils méritaient tous de se faire racketter. Qu'ils partagent le même lit que leur mère pendant vingt-trois ans, eux aussi, et là, peut être qu'elle les prendrait en pitié. Peut être. Probablement pas. Elle n'a pas un coeur tendre, Leilo: c'est une femme d'affaires, avant tout. Pas le temps de niaiser, et tout ça. Mais aujourd'hui elle s'ennuie particulièrement, à attendre le déluge, et la nouvelle cible de Jerry... Difficile à réellement expliquer ce qu'il se passe dans la tête de Leilo. La jeune femme, au loin, lui dit un truc. Sa curiosité est piquée, et ce n'était pas comme si elle avait mieux à faire de son temps, de toute façon. Vêtue de son ridicule costume de « gitane de foire », acheté uniquement pour pouvoir vendre l'illusion de la Madame Irma à ses potentiels clients, la brune s'avance près du duo.
« ... auriez pas une p'tite minute pour m'indiquer le bon ch'min, ma p'tite madame? »
Leilo roule ses yeux vers le ciel. Elle avait entendu des approches complètement nulles, mais Jerry manquait cruellement d'imagination.
« Dégage, Jerry, elle est pas intéressée. »
Jerry proteste. « Je lui demandais simplement un renseignement! »
Leilo soupire, avant de tourner son attention vers la blonde. « Est-ce que tu as envie de donner ton porte-feuille, ton téléphone, ou ta jolie bague à ce vilain monsieur? Non? C'est bien ce que je me disais. » Elle reporte alors son attention vers Jerry. « Tu préfères dégager maintenant, ou attendre les agents de sécurité? » Le temps qu'elle termine sa phrase, il avait déjà disparu. Leilo claque ses mains de haut en bas, comme pour les dépoussiérer. La voilà, sa bonne action de la journée. Elle espère que le karma lui revaudra ça avec un beau billet de cent dollars dans une bouche d'égouts. Sur ces mots, elle fait demi-tour, pour regagner son stand.
Si Leilo ne disait rien, c'était à la fois par flemme, et aussi parce qu'elle n'avait aucune pitié pour ces touristes aussi riches qu'ils étaient débiles. À ses yeux, ils méritaient tous de se faire racketter. Qu'ils partagent le même lit que leur mère pendant vingt-trois ans, eux aussi, et là, peut être qu'elle les prendrait en pitié. Peut être. Probablement pas. Elle n'a pas un coeur tendre, Leilo: c'est une femme d'affaires, avant tout. Pas le temps de niaiser, et tout ça. Mais aujourd'hui elle s'ennuie particulièrement, à attendre le déluge, et la nouvelle cible de Jerry... Difficile à réellement expliquer ce qu'il se passe dans la tête de Leilo. La jeune femme, au loin, lui dit un truc. Sa curiosité est piquée, et ce n'était pas comme si elle avait mieux à faire de son temps, de toute façon. Vêtue de son ridicule costume de « gitane de foire », acheté uniquement pour pouvoir vendre l'illusion de la Madame Irma à ses potentiels clients, la brune s'avance près du duo.
« ... auriez pas une p'tite minute pour m'indiquer le bon ch'min, ma p'tite madame? »
Leilo roule ses yeux vers le ciel. Elle avait entendu des approches complètement nulles, mais Jerry manquait cruellement d'imagination.
« Dégage, Jerry, elle est pas intéressée. »
Jerry proteste. « Je lui demandais simplement un renseignement! »
Leilo soupire, avant de tourner son attention vers la blonde. « Est-ce que tu as envie de donner ton porte-feuille, ton téléphone, ou ta jolie bague à ce vilain monsieur? Non? C'est bien ce que je me disais. » Elle reporte alors son attention vers Jerry. « Tu préfères dégager maintenant, ou attendre les agents de sécurité? » Le temps qu'elle termine sa phrase, il avait déjà disparu. Leilo claque ses mains de haut en bas, comme pour les dépoussiérer. La voilà, sa bonne action de la journée. Elle espère que le karma lui revaudra ça avec un beau billet de cent dollars dans une bouche d'égouts. Sur ces mots, elle fait demi-tour, pour regagner son stand.