LONG INSLAND || Leilo

Protégé derrière son comptoir de toutes les personnes qui pourraient vouloir forcer la consommation d’alcool en venant lui prendre les verres des mains, Santiago ne cessait de jeter des regards sur la piste de danse depuis qu’il avait pris son service une heure plus tôt. S’il aimait bien ce boulot, notamment parce que cela lui permettait de sortir d’une certaine routine qu’il avait avec sa propre entreprise, il préférerait tout de même être en train de danser au milieu de la foule et de se perdre contre des corps prêts à lui offrir monts et merveilles le temps d’une nuit. Il ne se plaignait cependant pas de ce travail qu’il faisait pour occuper ses week-end, souriant aux jeunes femmes et hommes qui venaient commander des verres en lui adressant leurs plus belles moues. Regardant l’heure, il profita du fait que cela faisait presque une heure et demi qu’il était là pour s’éclipser avant de fumer, quittant alors le bar pour rejoindre l’espace fumeur et s’en griller une. Du haut de son perchoir, il laissait son regard glisser sur toutes les personnes à portée de vue avant de revenir derrière le bar. Souriant fièrement quand une jeune femme s’approcha, il se pencha vers elle, prêt à parler plus fort pour se faire entendre. “Bonsoir belle inconnue, qu’est-ce que je peux vous servir ?” Il pose la question avec intérêt alors qu’il attrape déjà son shaker, prêt à créer tous les cocktails qu’on lui demanderait. “Vous êtes plus sucré ? Fruité ? Alcoolisé ?” Les propositions sont nombreuses alors qu’il lui laisse le choix tandis qu’il laisse son regard se poser sur elle. Elle est belle, la jeune femme qui lui fait face, et il ne peut nier qu’elle pourrait totalement être son genre si cela venait à être réciproque.

@Leilo Per Nur

Santiago Nieva aime ce message

La musique, une douce danse qui emporte tout en son sillage. Les ennuis, les contrariétés, les problèmes, les insécurités. Leilo se laisse disparaître, caressée par les rythmes, bercée par les mélodies. Elle en vient presque à en oublier son nom, vaguant au gré des chansons, profitant de chaque seconde de la soirée. Toujours perdue dans ses pensées, toujours happée par son quotidien, c'est en soirée, lorsqu'elle se permet de relâcher prise, qu'elle trouve l'énergie dont elle a besoin pour continuer à surmonter les obstacles qui lui font face.

Elle était venue avec Maddie — évidemment — car Leilo ne sort jamais en boite seule. Malheureusement pour Leilo, Maddie semble s'être entichée d'un méditerranéen: elle a dansé avec le même homme pendant les cinq dernières chansons. Leilo lui sourit doucement avant de lui faire signe qu'elle part se poser au bar. Elle ne l'abandonne pas encore, elle attend le signal, mais elle ne compte pas s'imposer pour autant. Les jeunes filles ont un système qui a toujours plutôt bien marché: elles se laissent l'espace qu'il leur faut pour explorer une rencontre, tout en restant dans les parages en cas de pépin. La métisse s'installe donc au bar, attendant patiemment son tour, sans chercher à interpeller le barman: le monde fonctionne ainsi, les belles femmes obtiennent toujours de l'attention, qu'elles le désirent ou non. Et Leilo fait objectivement partie de cette catégorie de personnes.

« Hey! » se contente-t-elle de répondre, tout sourire, tout charme. Elle a cet art étrange, Leilo: celui de savoir être aussi froide qu'elle sait se montrer chaleureuse, en fonction des circonstances. Parlez lui sans invitation si vous désirez vous heurter à un mur. Mais lorsqu'elle désire quelque chose, l'atmosphère devient toute autre. Et Leilo désire une boisson.

« Tu as de quoi faire un paloma? » Une question posée avec le sourire, toujours aussi avenante que possible: si elle joue bien son coup, elle peut s'en tirer sans avoir une addition à régler, une astuce qu'elle avait découverte dès l'âge de seize ans et qui lui avait permis de croquer la vie à pleine dents sans avoir à (trop) en payer les frais. À condition que le barman ne soit pas gay, bien évidemment. « Si non, tant qu'il y a de la tequila ça me va! » ajoute-t-elle, au cas où il n'ait pas les ingrédients nécessaires pour son premier choix.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

2018

2023

Tous les week-end se répétait le même rituel dans la vie de Santiago, et ce depuis quelques années déjà, lui permettant alors de reconnaître aussi bien les habitués que les personnes qu’il n’a jamais vu jusqu'à maintenant. Et c’est plaisant cette façon de pouvoir s’intéresser ainsi aux personnes qui viennent dépenser leur argent dans de l’alcool et des soirées qui sont bien trop souvent arrosées et sans limites. Pourtant, cela n’empêche pas le coach sportif de leur servir leurs boissons préférées, saluant parfois avec un grand sourire les client.e.s qu’il a dans son autre domaine professionnel en leur rappelant qu’ils doivent consommer tout de même avec modération. Bien que cette dernière n’est pas très souvent une amie fidèle. Le sourire toujours présent sur les lèvres, il s’était approché de la jeune femme qui venait de s’installer au comptoir, prêt à faire tout ce qu’elle désire du moment qu’il reste le destinataire du sourire qu’elle aborde elle aussi. L’écoutant, il hausse un sourcil à sa demande avant de répondre. “Tu es vraiment en train de me demander si j’ai de quoi faire un paloma ? Un de mes classiques favoris ?” Il affiche un sourire encore plus grand avant d’attraper tout ce dont il a besoin pour préparer le verre de la jeune femme. Si les mouvement sont habiles et maîtrisé, le regard lui ne quitte que très rarement celui de la femme qui lui fait face alors qu’il finit par reprendre la parole. “Alors, dis moi tout. Qu’est-ce que tu viens faire ici, ce soir ? Tu accompagnes une amie ? Ou un ami, peut-être ? Si ce n’est ton petit-ami ?” Il la questionne avec intérêt, désirant s’assurer qu’il ne s’avance pas sur un terrain miné. “Ou tu viens juste t’amuser toute seule peut-être ? Tu as choisi le meilleur endroit, en tout cas.” Parce qu’il n’y a pas meilleur endroit que celui-ci aux yeux de Santiago pour s’amuser et faire la fête, surtout en bonne compagnie. Finissant par lui verser son verre, il l’avance vers elle. “Tiens. Dis moi ce que tu en penses.” Il est confiant en ses talents et ne doute pas un seul instant de ce qu’il a pu faire, mais désire tout de même s’assurer qu’il plaît à la jeune femme.

Un regard amusé se dessine stratégiquement sur le visage de la brune, qui sourit de façon espiègle. Si elle n'avait aucune fierté, Leilo glousserait allègrement à cette réflexion pour obtenir ce qu'elle désire. Mais Leilo est trop fière pour pouvoir autant se perdre dans un jeu. Elle pourrait être complètement déshydratée qu'elle ne s'autoriserait pas réaction plus intense que ce rictus, pourtant charismatique, qu'elle envoie à son interlocuteur. « Dans cette ville, on ne sait jamais », se contente-t-elle de répondre, le regard énigmatique. Il y avait tellement de bars trendys pour hipsters qu'il était chose facile de tomber sur un de ces horribles bars expérimentaux qui servaient de tout, sauf les classiques. Et si Leilo apprécie l'expérimentation et la nouveauté, elle a également trouvé ses références incontournables. Le Paloma en fait partie.

La brune ne décroche pas son regard du barman, profitant de l'attention qu'il lui porte pour maintenir ce contact visuel qui, elle l'espère, se conclura par un verre gratuit (ou même trois). Alors qu'il prépare son breuvage, le barman l'interroge sur la raison de sa venue. Habituellement renfermée et sur la défensive, la jeune femme offre généralement plus facilement sa confiance aux personnes dans l'industrie du service qu'à des inconnus: ayant déjà été caissière et serveuse il y a pas tant de temps que cela, la brune ressent une certaine solidarité et un certain confort parmi ces personnes qu'elle considère comme de véritables camarades.

« Ma meilleure amie » dit-elle alors, en désignant Maddie de l'index, « voulait danser ce soir. » Est-ce qu'elle est crédible? Maddie ne danse pas exactement. C'est surtout sa langue qui semble danser contre celle du méditerranéen. Leilo sourit, mi-amusée, mi-agacée, avant de poursuivre: « Ah oui, le meilleur? » Son regard, doucement séduisant, semble rire aux mots du barman – compensant pour l'absence d'un véritable rire, issu de ses lèvres. Acceptant le verre qui lui est tendu, la brune le porte alors à ses lèvres avant d'en siroter une petite gorgée, le regard toujours fixé sur le barman. « Parfait », se contente-t-elle de souffler. Un compliment simple, mais efficace: aucun besoin d'en faire des tonnes, aucun besoin d'enrober chaque parole dans du miel, aucun besoin d'agrémenter son compliment d'onomatopées insupportables. Un seul mot, deux syllabes. Cela devrait suffire pour flatter son ego, non? « Tu travailles ici depuis longtemps? » Finit-elle par demander.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

2018

2023