energy — caleb + bane

« GRAAAAH!!!! »

Poing gauche, poing droit, poing gauche, poing droit, poing gauche, poing gauche, crochet droit. Tu t'défends bien, mine de rien, p'tit punching bag. Mais c'est pas moi qui vais me laisser abattre, oh ça non. J'ai la rage au ventre et le feu aux tripes. J'suis d'humeur massacrante donc, désolé, mais tu vas bien trinquer.

Gauche, droit, gauche, gauche. Mais putain, qu'est-ce qu'elle me fait chier, Anastasia. C'est quoi ces manières de venir m'chauffer comme une chaudasse pour ensuite me ghoster pendant des semaines? J'ai le seum. Le pire c'est que j'ai fait l'effort, en plus: je les lui ai envoyés, ces putains de messages qu'elle se plaignait de ne jamais recevoir. Et pour rien, en plus. Quelle emmerdeuse celle là.

Gauche, droit, droit, dr...

BAM.

« PUTAIN SA MÈRE. »

T'as d'la répartie, mon p'tit punching bag en tout cas, mais t'aurais pu éviter de t'en prendre à mon nez. J'tombe à la renverse, j'attrape mon pif pour vérifier qu'il est encore là. Putain sa mère que ça fait mal.

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Spoiler :

Caleb Delmas aime ce message

@Caleb Delmas

La chaîne qui relie le sac de frappe à son crochet grince, et ça me gave. J’essaie d’faire abstraction, honnêtement, d’me concentrer sur l’alternance de mes coups plutôt que sur le bruit répétitif qui les accompagne, sans grand succès. Honnêtement, ça me fait vriller, un peu comme les balançoires grinçantes qui transforment un moment d’plaisir et d’bonheur en une torture pure et simple. Un dernier p’tit crochet et j’arrête là, la mâchoire un peu crispée. J’attrape ma serviette, m’essuie l’visage ; j’ai pas fini ma série et ça m’les brise.

Alors j'me mets en quête d’un nouveau punching-ball, mais une voix m’attire. J’hausse un sourcil et je m’arrête, les bras croisés, en regardant le spectacle un peu pathétique qui se joue sur l'un des sacs. La trogne est familière, bien sûr ; difficile de n’pas reconnaître son coloc. L’esquisse d’un sourire m’fait oublier mon petit épisode de frustration auditive. Caleb fait clairement d’la merde avec son sac, mais il a l’air trop énervé pour s’en rendre compte ; ça donne un p'tit aspect comique à la scène, de mon point de vue. C'est comme les trucs de prank qu'on regarde sur son téléphone pour passer le temps aux chiottes ; c'qui va arriver est ultra prévisible, mais c'est qui rend l'truc drôle. Pourtant, j’sais qu’il sait faire mieux que ça. C’est presque frustrant de le voir flirter comme ça avec le sac. J’sens la connerie arriver, je la sens de très loin, il va s'le manger. Il maîtrise rien, là, encore moins l’retour de sac et… voilà, ça devait arriver. Lui au sol, le punching-ball grand gagnant de la rencontre ; j'aurais dû l'parier pour m'faire un peu de thune. Il se tient l’pif, l’coloc ; j'ai envie d'dire que c'est bien fait, mais j'me retiens. Mais entre nous, il l’a cherché.

J’m’approche de Caleb pour lui tendre la main, histoire qu’il se remette sur pieds. « Si tu cherchais à t’casser un truc, la technique était parfaite. Sinon, l'spectacle mérite juste un p’tit meh. » Son pif risque de lui faire mal pendant quelques jours, mais ça aurait pu être pire. « Sinon, c’est quels démons que t’essayais d’exorciser sur c’punching ball ? Et m’dit pas aucun, un mec qui fait autant d’erreur à la seconde sur un sac est soit ultra con, soit ultra vénère. Et j’sais que t’es pas con, alors il reste qu'une option. » J’suis peut être intrusif, mais je compte pas regarder mon coloc se faire laminer par un sac de frappe juste parce qu’il contrôle pas ses émotions. Sauf si ça l'amuse, hein, j'suis personne pour juger des tendances masochistes des gens, mais j'me dis que ça vaut quand même l'coup d'essayer de crever l'abcès qui a l'air d'le tourmenter.

J'regarde la main tendue avec méfiance, avant de me détendre un peu quand j'vois à qui elle appartient. Ça va encore que c'est toi, poto. Ça m'aurait emmerdé que ce soit une gonze ou un potentiel rival qui se soit amusé à me prêter main forte. Mais comme c'est seulement toi, ça va. Je ne me laisse pas avaler par ma fierté.

J'attrape ta main, non sans réticence, faut pas déconner non plus (et faut certainement pas pousser mémé dans les orties, car elle aimerait pas ça, non non). Mais t'es pas obligé d'être aussi condescendant par contre, tu sais? « Fuck you. » Simple, droit au but, efficace. Tu vois pas que j'traverse un truc, là? J'vis un fucking moment, bro. Faut pas m'tester.

J'me frotte le pif, j'espère que j'ai rien pété. Heureusement, ça pisse pas l'sang. Pas encore, tout du moins. Faut dire que j'ai assez pété mon nez pour une vie, c'est moi qui vous l'dit. « I don't wanna en parler. » Écoute, faut pas trop m'en demander: j'veux bien accepter que ça s'voit que j'suis vénère, mais compte pas sur moi pour te raconter toutes mes émotions. Contrairement à l'autre blondasse, là ... Moi, j'm'appelle pas Anastasia. Et gnagnagni et gnagnagna. Et comment elle me cassait les couilles à me raconter sa vie pour rien dire pour ensuite ne rien dire quand c'était vraiment important.

J'inspire profondément. J'attrape la bouteille d'eau que j'décapsule assez brusquement. J'renverse la moitié de la bouteille dans ma gueule et tant pis pour l'autre moitié qui tombe un peu partout autour. J'avais soif, c'est pas un crime, m'emmerdez pas. Malgré tout, la curiosité l'emporte. « T'as déjà été ghosted par a chick, toi? » C'est pas comme si ça m'était jamais arrivé, non plus, on se calme, ça va. Je suppose que la seule différence c'est que c'est la première fois que ça m'arrive et que je le remarque. Et que je m'en fous pas. Forcément, ça me fout totalement en rogne.

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@Caleb Delmas

J'me dis, parfois, qu'on aurait jamais dû se rencontrer, Caleb et moi. On a tous les deux cette énergie de merde, enroulée dans une fierté mal placée, qui peut faire des putains d'étincelles. Mais j'suis moins susceptible, c'est sûrement c'qui nous sauve. S'il pouvait lire dans mes pensées, il m'en foutrait sûrement une, et j'dois bien retenir le petit air amusé qui menace de pointer l'bout de son nez à cette pensée. J'arrive à le retenir au moins jusqu'à c'qu'il ouvre la bouche, et qu'un petit rictus vienne se cacher dans ma barbe. Ouais, moi aussi j't'aime, bro, t'inquiètes... mais je me la ferme, lève même les mains en l'air en signe de paix, sans réussir à l'masquer, le p'tit sourire mi-amusé, mi-moqueur, là. J'tente d'le camoufler en me passant une main sur le menton, histoire qu'il décide pas de m'en foutre une et que ça parte pas en couilles. J'ai pas la thune pour changer d'toit, ce serait con de tout faire foirer parce que j'arrive pas à camoufler le léger amusement qu'la situation m'provoque.

"T'es pas obligé d'parler, simple curiosité, j'me la ferme." Même si j'suis quasi sûr qu'en poussant un peu, il pourrait s'ouvrir ; j'sais pas si ça lui ferait du bien, mais au moins ça lui éviterait d'se prendre une raclée par un sac de frappe. Voilà qu'il s'asperge la gueule - j'peux décemment pas appeler ça boire à ce stade - et je m'écarte machinalement pour éviter de tremper ces foutues chaussures de sport achetées un peu trop cher dans un élan d'joie d'avoir retrouvé un peu de thunes. Face à sa question, j'éclate de rire, avant d'étouffer ça sous une fausse toux. Merde, j'crois que sa question est sérieuse. "J'sais pas, j'leur laisse pas le temps d'le faire, je crois, et même si ça d'vait arriver, je m'en branle un peu." Franchement, ça pourrait m'faire grimacer de dire ça, j'ai pas envie d'être le connard de base qui tire son coup et qui se barre mais c'est quand même assez proche d'la réalité. L'air de rien, j'vais chercher de quoi me transformer en cible et enfile les pattes d'ours avant d'me mettre face à lui. Je peux pas le laisser se ridiculiser à se faire botter le cul par un sac de frappe. "On s'y remet ?" Allez, Caleb, c'est toujours plus fun de s'entraîner à deux et plus salvateur de défouler sa colère sur quelqu'un capable d'encaisser, nan ?

J'tente une nouvelle approche ; la thérapie par les coups, parait que c'est assez efficace. Et à moins qu'il fasse le couillon avec moi, il risque pas de se péter le pif, au moins. "Tu t'es fait ghoster récemment, du coup ? Ou tu m'demandais ça juste pour le fun ?" Je bloque ma position, prêt à parer. S'il veut pas discuter, ce sera juste un bon entraînement. Sinon, j'suis quasi sûr de pouvoir parer et parler en même temps, j'dois pas être trop rouillé, encore.

J'suis d'humeur massacrante, bro. J't'aime bien, mais teste pas trop les eaux: quand j'suis comme ça, j'fais pas d'quartiers, hein! « Vaut mieux, yeah. It's not against toi, mais j'suis pas in the mood, bro. » J'finis quand même par me livrer un peu, parce que faut croire que ça me pèse, cette histoire à la con. Anastasia, et sa révélation à deux balles. Et sa disparition de merde, là. Putain.

J'compte sur toi et ta maturité, et ton expérience de vieillard, parce que t'es quand même plus vieux, faut pas s'leurrer, pour... J'sais pas. Me rassurer. Me donner un tips, un tuyau, quelque chose. Autant dire que j'suis particulièrement déçu par ta réponse, qui m'avance vraiment pas. « Super, thanks a lot pour cette useless intervention. » Parce que j'm'en branle pas, en fait: j'suis en rogne et j'en ai ras l'cul. « Let's go », j'finis par grommeler. J'me mets en position: on est prêt pour le combat de l'année. Caleb vs. Bane. Le coq vs... T'es quoi, toi, d'ailleurs? Un lion? Mais c'est déjà Ezra, le lion... Mais bon avec ta crinière aussi... Il peut bien y avoir deux lions, non? Ou alors t'es un dragon, sinon. J'sais que ça existe pas mais bon, ça te correspond plutôt bien. Donc le duel de l'année: le coq vs. le dragon.

« T'en as a lot des clever questions comme ça? » j'finis par demande, avant de frapper dans l'air, pour m'échauffer. Gauche-droite-gauche. « Si j'te racontais the whole story, bro, tu m'croirais même pas tellement c'est crazy. » Une meuf m'a dit qu'elle était enceinte, peut être, probablement, même, de moi, avant de dégager, de déménager, et de changer de tél. C'est quoi ce comportement à la con?

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@Caleb Delmas

J'suis pas un fin psychologue, clairement, suffit d'voir comment j'me suis fait mener en bateau par l'autre connard et mon ex-femme - j'ai pas envie de l'insulter, j'l'ai trop aimée pour ça, mais les mots sont quand même pas trop loin - mais là j'vois bien qu'il a un truc coincé dans la gorge. J'réprime un sourire, par respect. Ouais, j'avais bien compris qu'il était pas dans le mood, le bougre. Suffit de voir sa tronche pour l'constater, et j'veux pas forcer, même si ça m'démange.

Il commence à s'ouvrir, j'le sens. Il y a c'truc toujours coincé, qui demande qu'à sortir. Allez, bro, tu commences à m'connaître, tu sais que j'vais pas me foutre de ta gueule ou minimiser la connerie qui te met dans un état pareil. La confiance, c'est rude à donner, j'le sais ; j'm'attends pas à ce que Caleb m'accorde la sienne aussi rapidement que ça, mais c'est frustrant d'le voir bougonner, d'savoir qu'il y a quelque chose qui déconne et de le regarder ravaler l'morceau sans le lâcher. Il m'pose une question à la con à laquelle j'donne une réponse au moins tout aussi à la con. Pour m'faire ghoster, faudrait déjà que j'accorde de l'importance aux femmes qui passent dans mon pieu. J'les dévalorise pas, mais j'peux pas vraiment me vanter de retenir leurs prénoms non plus.

On reprend l'entraînement, il frappe l'air pendant que je me craque le cou, que je relâche un peu les tensions de mon propre entraînement. Et j'explose de rire, en haussant les épaules, à sa question que j'devine purement rhétorique. "Des milliards, ouais." que j'lui rétorque quand même, du tac au tac. J'suis pas susceptible, encore moins aujourd'hui, et son côté un peu bourru m'amuse. J'sais pas, je dois être dans un bon mood, ou un truc comme ça. "Essaie toujours, j'pourrais t'étonner." J'viens lui titiller les poings en même temps, histoire d'le stimuler, qu'il arrête de martyriser c'pauvre air qui lui a rien demandé. "Niveau dinguerie, t'inquiètes, j'ai deux ou trois histoires qui m'aideront à croire la tienne, bro." J'lui raconterais probablement certaines d'entre elles, un jour. Mais on est pas là pour parler d'moi, aujourd'hui. On est là pour lui faire dégueuler ce qui continue à lui retourner le bide.

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i want my innocence back

tw: propos misogynes

Tu m'fais chier, bro. Mais genre... Tellement. Et pis, faut bien avouer que cette situation de merde n'arrange rien. Autant le dire: j'suis d'humeur massacrante. Me teste pas, frère, j'risque de dire ou de faire un truc que j'regretterai sinon. Moi, j'suis un coq: si on froisse mes plumes, j'fonce droit comme c'est pas permis et j'donne des coups de bec secs et fermes. Bon, plutôt des coups de poing, en vrai, mais t'as compris le délire, pas vrai. Anyway...

J'te lance un regard suspect quand tu m'proposes « d'essayer ». T'es un renard, toi, fin et rusé. Tu vas essayer de me faire déballer mon venin avec subtilité. En même temps ce serait peut être adapté: j'veux dire, comment décrire une nana qui t'fait croire que tes rêves les plus oufs vont s'concrétiser avant de s'casser, sans prévenir ni rien, ni vu ni connu? Une vipère. Ou une garce, ça marche aussi. J'assume pas d'être aussi en rogne pour une blonde (littéralement, en plus). Habituellement j'm'en fous de ces conneries, en plus, mais faut croire que j'l'ai dans la peau. Bordel de fuck.

« Fuck it. D'accord, d'accord. » J'espère que t'es prêt, frère, accroche toi bien à tes gants de boxe, parce que ça va chauffer. J'finis par poser mon cul par terre et attraper ma bouteille d'eau parce que pour conter une histoire pareille il faut que j'reste hydraté, tu vois. « There was ... » Bordel de fuck, c'est tellement relou de parler de ses problèmes en vrai. Heureusement que j'suis pas une donze, parce que passer mes journées à chialer et raconter ma vie c'est clairement pas mon truc. « Y'avait une go. A girl. Une blonde. » Bon, c'est bien, ça commence bien, on pose toutes les bases. « Hyper cute. T'imagines même pas. Mais genre pas en mode Marilyn non plus, hein, just like... Un peu comme une girl next door kinda girl. Genre abordable quand même. But elle avait ce little je ne sais quoi. ANYWAY. » Pffft. Il fait chaud ici ou c'est juste moi? Hop, on boit encore un peu d'eau. Ah oui c'est ça le soucis: ma bouteille elle est pleine d'eau. Merde pourquoi j'ai pas ma fiole de 'gnac sur moi quand j'en ai le plus b'soin? Ça va plus cette histoire.

« ... Anyway, donc, on s'est rencontrés pendant le winter dernier. Ça s'est plutôt bien passé, I really felt une connection tu vois. I don't know. Mais genre du jour au lendemain plus de nouvelles, elle me dit qu'elle est trop occupée par le taff, blablabla. Ok, je la believe quoi, j'lui fous la paix. Bref. Et elle revient months later pour me taper une crise soit disant je l'ai jamais rappelée. Mais attends parce que tout ça c'était juste l'intro. Donc finalement on se revoit, on fuck et tout, ça se passe grave bien. Non parce qu'elle était le genre de nana tu sais, là, they look super coincée et snob de loin mais dès que tu les fous in your sheets elles deviennent hyper freaky. Genre meuf perfect et tout. Mais bref. On se revoit et elle m'invite à diner. J'lui emmène une bottle de Hennessy du coup. Et là... Là, elle m'sort qu'elle est... » J'déglutis quand même parce que c'est chaud à dire à voix haute. « ... Pregnant... » Ouais ok j'parle dans ma barbe, mais c'est bon, tu m'as bien entendu. J'me relève enfin. « Forcément moi j'suis sur le cul, donc j'rentre chez oim, et pis... Le temps que je process tout ça, elle a disparu. » J'tape un gros coup dans le punching bag parce que j'ai la rage en vrai. « Pouf. Comme ça. Numéro déconnecté, déménagement... Like she never even existed. Tu vois, I told you que c'était une histoire what the fuck. » Bam, bam, bam. Trois nouveaux coups de poings dans le punching bag. Putain de go British fancy de mes deux. J'aurais dû me contenter des gourdes américaines, ça aurait été bien plus facile à gérer.

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