INK MASTER - Milo

Mercredi après midi, Kimberley attrape ses cheveux à peine bouclés pour les attacher en une queue de cheval haute, qui va parfaitement avec sa tenue : un magnifique ensemble Lacoste blanc, qu’elle met pour ses leçons de tennis. Un maquillage fin et naturel, quand même, tout est waterproof. Puis ce n’était pas non plus un maquillage de soirée, donc… rien de choquant. Des baskets aux pieds, et son sac de tennis sur l’épaule, elle se dirige vers la porte d’entrée, parlant vaguement à son père.

- J’y vais !

Il sait très bien qu’elle a court de tennis, et elle lui a aussi dit qu’elle allait taper quelques balles avec une de ses copines de court. Pour rendre son mensonge crédible, elle a même réellement réservé le cour, et a laissé à l’entrée l’accusé reception de réservation, pour que son père tombe dessus. Légèrement froissé, pour montrer qu’il trainait dans une poche… Oui, Kim ment à son père. Mais en même temps, @Peter L. Michaels ne lui donne pas envie d’être honnête en ce moment.

Après avoir crié au travers de l’appartement, elle sort, et se dirige jusqu’au bus, qu’elle ne prendra pas. Elle appelle un taxi, ne voulant pas prendre de métro ou autre pour se diriger dans un autre endroit du quartier : le salon de tatouage Senza Fine. Que va-t-elle faire là bas, me demanderez vous ? Et bien… C’est un peu devenu son petit plaisir, de trainer la bas… Elles’y est rendu la première fois pour se faire tatouer, mais il faut croire que le propriétaire s’y connaissait pas mal en faux papiers…

Mais il ne l’a pas dénoncé, au contraire, ça l’a amusé… ils ont discuté un peu, Kimberley s’est montrée intéressée par son talent et par le dessin… une nouvelle passion en train de naître, et bien qu’elle aurait pu demander à son père des cours de dessin, c’était vachement plus interessant d’en apprendre plus au côté d’un bel italien trentenaire. Puis elle se sent utile, ici, elle sent qu’il a confiance en elle, quand il lui demande quelque chose. Aller chercher un colis d’encre, qu’elle déballe et range, et la laisser essayer de gribouiller quelques trucs sur la tablette pendant qu’elle charge.

Ici, elle se sent bien. Alors oui, le tennis ne sera pas pour cette fois. À la place, la voilà en train de se déshabiller à l’arrière du taxi, retirant son jogging pour laisser apparaitre des collant, retirant son haut pour le troquer contre une petite robe, qu’elle avait placée dans son sac de tennis, à côté de sa raquette. Tout ça en surveillant bien que le chauffeur ne matte pas trop. Le résultat est plutôt satisfaisant, se trouvant bien plus joli comme ça, rajoutant du rouge à ses lèvres, histoire d’attirer l’oeil dessus. Peut-être que ça donnera quelques idées au tatoueur ? Car oui, elle le trouve malgré tout, très attirant..

- Salut Milo ! ça va ?

Elle a poussé la porte du salon, et pose son sac sur le côté. Ses baskets ont aussi été mise dedans, la laissant en bottines bien plus sympa avec ce look. Elle continue de trainer dans les parages, regardant la fin du tatouage que Milo est en train de faire, totalement admirative. Kim discute même avec l’homme se faisant tatouer, se montrant agréable, et détournant suffisamment son attention pour que Milo puisse finir le tatouage sans que le mec bouge, alors qu’il semblait agité. C’est quand le mec paye et part que Kim rejoint Milo au comptoir, posant ses fesses sur le bord.

- C’était canon ! J’ai hâte que ça soit à mon tour de passer sous tes aiguilles..

Croisement de jambes, et un beau sourire.

@Milo Sanzari

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Mais que dirait mon père s'il me voyait ainsi, entre l'amour et son contraire.

by Nathie

Mon client du jour est un biker cinquantenaire qui m’a demandé de lui faire un loup devant une montagne. Le genre de truc dégueulasse que je déteste mais il faut bien faire tourner le salon alors entre les tatouages de gamine qui viennent toutes se faire le dernier motif à la mode sur Insta et ce vieux biker, le choix était vite fait. Lui au moins ne passe pas sa séance à se prendre en photo en essayant de gratter mon numéro. Un silence paisible plane dans le salon, seulement perturbé par de la musique qui s’échappe d’une enceinte posée sur mon bureau. J’ai choisi de passer le dernier album de Kvelertak parce que le métal a l’étrange pouvoir de calmer mes nerfs. Et le gros ours que je suis en train de marquer n’a pas protesté sur mon choix, quoiqu’il aurait pu grogner autant qu’il veut, je n’aurais pas changé la musique pour autant. Mon salon, ma musique, c’est la règle.

Comme je suis en plein boulot sur son épaule, j’ai laissé le coin tattoo ouvert pour pouvoir surveiller l’entrée en même temps que je bosse. Si le salon continue à bien marcher, je vais peut-être penser à embaucher une secrétaire pour éviter de devoir fermer l’accueil à chaque fois que je suis avec un client.

Je termine les contours quand la porte s’ouvre sur une tête blonde qui passe de plus en plus de temps ici. Je sais très bien pourquoi tu rodes autour de moi et j’ai très vite compris comment en tirer partie. Et puis, la vue n’est pas désagréable alors je te laisse faire. Mon regard glisse sur tes jambes couvertes par aucun tissu jusqu’à l'ourlet de ta robe. Ma langue passe sur ma lèvre inférieure pour approuver ta tenue et je sais que tu le vois.

Ciao bella ragazza.

Je te laisse évoluer dans le salon que tu commences à bien connaître. Mes sales petits secrets sont en sécurité, tu peux fouiller autant que tu veux, tu ne trouveras rien. Quand je me remets au boulot, je vois que mon client apprécie aussi ton corps moulé dans ta petite robe et je lui fais comprendre d’un signe de tête que je peux facilement lui péter le nez et lui tatouer Cazzo sur le front s’il continue de te mater. On peut en dire des choses avec un simple mouvement du menton, je ne vois pas pourquoi je continue de me faire chier à parler.

Le reste du tatouage se passe dans le calme. J’arrive à donner une tronche pas trop dégueu à la demande de l’ours en dessinant le loup avec des formes géométriques et en ajoutant des dégradés sur la montagne. D’ailleurs, il n’a d’ours que la carrure parce que pour le courage, on repassera. Au bout d’une heure, il se met à gigoter et à se plaindre de la douleur. Heureusement, tu as le réflexe de venir lui parler de tout et de rien en détournant son attention. Grâce à toi, je gagne un temps précieux et boucle le tatouage une demi-heure plus tard. Je nettoie, applique une protection, encaisse son argent avant qu’il ne quitte les lieux, non sans un dernier regard dans ta direction. Je vais vraiment lui péter toutes les dents s’il continue son manège.

Je tourne mon visage dans ta direction, te laissant t’installer tout près de moi.

Un jour, bella.

Je glisse mes doigts sous ton menton pour relever ton visage vers moi. Je me suis redressé et je te dépasse d’une bonne tête.

Par contre, ne te pointe plus en robe quand je suis avec un client. Je vais faire beaucoup moins de chiffre si je suis obligé de tous les butter pour avoir maté ton cul.

Je laisse quelques secondes s’écouler avant de te relâcher. Tu reprends ta respiration et je laisse un sourire étirer mes lèvres en secret quand je me détourne de toi pour aller me chercher une bière dans la réserve.

Tu veux une bière ?

Quand je reviens, je prends le temps de fermer la porte à clé et de tirer le rideau pour faire comprendre aux clients que je suis fermé. J’ai d’autres plans pour toi que de te faire prendre des rendez-vous. Je te fais signe de venir t’installer avec moi dans le canapé de l’entrée, là où les clients s’installent généralement pour feuilleter mes books ou pour attendre l’heure de leur rendez-vous. Nos genoux se percutent quand tu t'installes près de moi et je lance une question l’air de rien.

Tu connais le Black Lilith ?

C’est un nouveau club qui vient d’ouvrir. Clientèle jeune avec pas mal de substances qui s’échangent sous le manteau. Il est tenu par un russe dont j’ai massacré quelques branches de son arbre généalogique. Je ne suis pas le bienvenue là-bas mais toi…

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Unholy

And when you want it, baby, I know I got you covered and when you need it, baby just jump under the covers

On dirait vraiment que quand Kimberley entre dans le salon, elle se sent comme chez elle. C’est bien pour ça qu’elle ne s’annonce pas, et qu’elle entre même si personne ne se trouve dans l’accueil. Puis un coup d’oeil suffit pour apercevoir le tatoueur dans la zone de tatouage. Un deuxième coup d’oeil lui permet de voir sa façon de la regarder… Cette tenue à l’air de lui plaire, si elle en juge à son coup de langue sûrement involontaire, mais qui montre bien ce qu’il peut penser.

Quand il parle italien, elle lui sourit, et sort son téléphone pour traduire, malgré tout. On ne sait jamais ! Mais au final, elle est plutôt satisfaire qu’il assume la trouver jolie. Et hop, son curseur de fierté et de confiance en elle augmente encore un peu, alors qu’elle pose ses affaires, avant de les rejoindre, voyant bien que le regard du tatoueur à changé, semblant tuer son client d’un regard. Et vu le sourire coupable du client, Kim devine rapidement le pourquoi du comment.

Mais elle ne dit rien, et discute avec l’homme de son métier, de sa passion de la moto, et du choix de motif pour son tatouage. Ouais il souffre, mais parler de sa moto semble le détendre, et Kimberley hoche la tête, bien qu’elle ne comprenne pas trop. Mais bon, au moins le temps passe plus vite pour lui ! Tellement que le tatouage se termine quelques minutes plus tard, et la jolie blonde les laisse un peu, le temps qu’il lui donne les dernières infos pour prendre soin de son tatouage. Un dernier sourire, et le voilà parti.

C’est à ce moment précis qu’elle refait surface, revenant vers Milo pour lui donner ses impressions. Bien entendu qu’elle a hâte que ça soit son tour, surtout maintenant qu’elle traine beaucoup ici. Puis en l’entendant dire que ça se ferait un jour, elle sourit encore plus. Jusqu’à ce qu’il lui attrape le menton, pour lui faire redresser la tête. Ce n’est pas violent, mais docile, elle lève la tête, plongeant son regard dans le sien, les lèvres entrouvertes, retenant sa respiration. Est-ce que…

Et non. À la place, il lui donne des conseils, se montrant malgré tout très protecteur envers elle. Pourquoi ? Il ne le dit pas, ce qui laisse à Kim l’opportunité de s’imaginer n’importe quoi. Et le fait qu’il veuille frapper -du moins c’est sa définition de butter- les clients qui la regarde un peu trop, elle s’imagine qu’il souhaite garder ce luxe que pour lui. Quand il l’a relâché, elle hoche la tête, et le laisse se diriger vers la réserve.

- … Je veux bien oui, s’il te plait

Puis du frais, ça va lui faire du bien. Elle trouve quand même ça étrange qu’il ait fait une remarque sur son âge et le tatouage, mais pour la bière, pas de soucis. Tant mieux ! Puis ça va, une bière c’est rien.. Elle prendra un chewing gum avant de rentrer chez elle. Elle le suit du regard quand il ferme le shop. Ah, les rendez vous sont finis ? Et il faut croire qu’il ne veut pas être dérangé… Kim sourit, prenant la bière, s’installant avec lui sur le canapé, le laissant s’approcher à tel point que leurs jambes se touchent. Une proximité plaisante pour la jeune femme.

- Oui, j’y étais ce week end ! Leur soirée d’ouverture a fait un tabac, c’était vraiment sympa.

Kim s’était même laissé aller à fumer autre chose que ses clopes, là bas. Soirée passée avec ses meilleurs amis, et elle était même rentrée relativement tôt pour faire bonne impression à son père. Puis aussi parce que ça commençait à déraper avec toute la drogue qui tournait. Mais ça, ce n’était pas son problème.

- Pourquoi, tu veux y aller ?

En disant ça, elle boit une gorgée de sa bière, et retire ses chaussures, histoire de se mettre un peu plus à l’aise. Elle passe ainsi ses jambes par dessus celles de Milo, se rapprochant du coup un peu plus du tatoueur, le bas de la robe remontant légèrement sur ses cuisses. Bien sûr, ça n’a pas dévoilé autre chose que ses cuisses… Mais pas loin. Mais son regard reste sur celui de Milo, buvant distraitement.

- Je peux t’accompagner, si tu ne veux pas y aller seul.

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Mais que dirait mon père s'il me voyait ainsi, entre l'amour et son contraire.

by Nathie

Quand je suis sûr que nous sommes seuls, je mets mon plan en route. On m’a filé une nouvelle mission ce matin, une connaissance qui est passée au shop avec une requête bien particulière. Je sais que j’avais promis de me tenir loin des emmerdes mais il m’a promis une belle enveloppe. Et comme j’ai quitté l'Italie avec seulement de quoi m’acheter ce salon, il faut bien que je renfloue mes comptes. Et clairement, c’est de l’argent facile qu’on me propose. Il faut juste aller livrer un petit paquet à quelqu’un. Le seul hic, c’est que ce fameux quelqu’un bosse dans cette nouvelle boite de nuit qui est sous la protection des russes. Je ne peux pas me montrer là-bas sous peine de me prendre une balle entre les deux yeux dès que j’aurais passé le sas d’entrée mais je connais quelqu’un qui pourra passer inaperçue. Et qui sera prête à beaucoup de choses pour me faire plaisir.

Mes bières en main, je reviens dans la salle principale pour nous entraîner vers le coin accueille pour te donner ta boisson que je décapsule avec mon briquet. Le but n’est pas de te saouler mais juste de te détendre un peu. J’ai besoin que tu retiennes parfaitement tout ce que je vais te dire. Dans un faux détendu, je t’installe tout contre moi de manière à ce que nos corps soient en contact. Je sais que ton esprit va bloquer sur nos points de contact et que tu réfléchira un peu moins à ce que je vais te demander.

Tu as déjà été au Black Lilith, parfait. Le fait que tu y retournes ne sera donc pas suspect. Ma main libre se pose sur tes genoux quand tu bascules tes jambes par-dessus les mains. Tu es audacieuse ce soir, ce qui arrange ma petite mise en scène. Tu ne seras peut-être pas difficile à convaincre finalement. Je bois une gorgée de bière avant de glisser mon regard du bord de ta robe vers tes orbes braqués sur moi. T’es mignonne de penser que j’ai peur d’aller dans ce genre d’endroit seul. Si tu savais…

Hum, non. J’ai passé l’âge de fréquenter ce genre de club. La clientèle a plus la vingtaine que la trentaine mais…

Ma main caresse ton genou jusqu’à remonter vers ta cuisse quand mon visage s’approche du tien. On pourrait croire que je m'apprête à te confier un secret.

Mais j’aurais besoin que tu y ailles ce soir. Tu penses que c’est possible ?

Ma main quitte ta cuisse pour attraper une de tes mèches de cheveux que j’enroule autour de mon doigt.

T’es canon aujourd’hui, mia cara, je pourrais te déposer là-bas et te donner de quoi t’amuser. Il faudrait juste que tu me rendes un petit service en échange.

Je ne te laisse pas l’opportunité de détourner le regard. Tu n’es plus qu’un papillon coincé dans les phares de mon regard. Aller belle Kimberley, sois une gentille fille comme tu sais si bien le faire depuis quelques semaines.

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Unholy

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Les jambes de Kimberley sur le tatoueur, et sa main posée sur ses genoux, qu’il caresse distraitement… Il n’en faut pas plus pour que Kimberley arbore un petit sourire. Elle ne s’en cache pas, elle aime les hommes plus âgés. De son point de vue, les garçons -car oui, à leur âge, ce sont des garçons et non des hommes...- ne sont pas interessant, et bien qu’elle se laisse parfois aller à quelques étreintes charnelles avec quelques uns d’entre eux, ça n’était en rien égalable avec ce qu’elle veut réellement.

Puis là, Kimberley ne se sent pas comme une gamine, quand elle vient au shop. Alors forcement, ça aide à ce qu’elle se sente à l’aise. Elle l’écoute ensuite parler du club, disant qu’il a passé l’âge… Autant il n’a pas tort pour le fait que ça soit un club pour les jeunes, qui pour la plupart sont encore en pleines études. C’est certain qu’ils y vont pour se détendre, et ça explique aussi les nombreuses substances qui y sont consommés. Certains ne se détendent pas qu’en dansant.

- Ça va, t’es encore jeune, tu dis ça comme si tu étais proche de la retraite ! Tu peux encore danser en étant dans la trentaine.

A moins qu’il ait la quarantaine mais qu’il le cache très bien. Il est vrai que Kimmie ne lui a jamais demandé son âge. Ça ne l’importe pas spécialement, au final. Ça viendra un jour dans la discussion. Sa main remonte sur sa cuisse, ce qui a le don de lui faire augmenter le pouls, et le rythme cardiaque, et sa chaleur corporelle. Du moins, c’est l’impression qu’elle en a. En même temps, il s’approche, comme il ne l’a jamais été avec elle. Et il murmure, presque.

Aller au club ce soir ? Kimberley pense à son père, sur l’instant… Comment elle pourrait faire passer ça ? Une soirée pyjama chez Nastasia ? Elle pourrait lui demander d’être son alibi, et même se préparer pour ce soir chez elle, histoire de faire croire à la mère de cette dernière qu’elle est bel et bien chez elle… Ou alors elle coupe son téléphone, et se fera juste démonter quand elle rentrera car elle sera sortie sans permission. Elle peut aussi demander la permission, mais pour que Peter dise oui… ce n’est pas sûr à 100%.

Sa mèche autour du doigt du tatoueur lui fait penser à autre chose, la tirant de ses pensées. Ses yeux se perdent dans les siens, en écoutant malgré tout son compliment, et le reste de sa phrase. Mais… elle tique un peu, et ça se voit, la belle fronçant légèrement les sourcils.

- Merci, c’est gentil, et… me donner de quoi m’amuser ? C’est à dire ?

Il parle de service… et un petit voyant s’allume dans sa tête. Quel genre de service elle doit lui rendre ? L’entendre dire qu’il peut lui donner de quoi s’amuser contre un service, ça lui fait rapidement penser aux relations de femmes qui se donnent en échange de cadeau, et de meilleur style de vie. Kimberley sent bien qu’il ne s’agit pas de ça, mais elle a du mal à savoir exactement ce qu’il passe par la tête du tatoueur.

Mais… Si il lui dit ça, c’est qu’il a confiance en elle, et ça, elle apprécie grandement… Elle ne peut pas s’empêcher malgré tout de penser que l’attitude de Milo est énigmatique, et s’oblige à ne pas accepter sans en savoir plus. Yeux dans les yeux, Kimberley en oublie sa bière, bien trop occupée par ses yeux noisettes dans lesquels elle se sent belle.

- … C’est quoi, ce service ?

Avant de le juger, Kimberley lui laisse le bénéfice du doute. En savoir plus sur pourquoi il est si important qu’elle aille au club, tellement qu’il propose même de la déposer. Puis… elle ne peut pas nier aimer ce petit moment en sa compagnie… La preuve en est : ses joues rosies, ses lèvres retrouvant le goulot de la bière, histoire qu’elle se rafraichisse. Elle se permet aussi de replacer le col de son haut, le gardant entre ses doigts sans le maintenir.

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Mais que dirait mon père s'il me voyait ainsi, entre l'amour et son contraire.

by Nathie

Je n’aime pas danser.

Je ne te laisse pas le temps de continuer sur cette voie. On s’en fout que j’aille en club pour danser, boire ou passer un moment avec un autre être dans les toilettes. On s’en fout aussi de mon âge, il faut que je te ramène sur le véritable sujet de notre conversation. Ça serait tellement plus simple si je pouvais aller faire la livraison moi-même mais l’heure de ma mort n’a pas encore sonné. Cet enfoiré de russe a dû faire coller ma tronche à l’entrée du club pour être sûr que je n’y mette pas les pieds alors tu es ma seule option. Tu as l’âge et l’apparence parfaite pour te fondre dans le décor, et je après t’avoir testé pendant plusieurs semaines, je suis pratiquement sûr que tu n'essayera pas de me doubler.

Je pensais que tu allais dire oui facilement, que cette discussion ne serait qu’une formalité mais tu me surprends une fois de plus. Et pas dans le bon sens du terme cette fois. Tes sourcils se froncent et un détail de ma demande semble te gêner. Je bois une nouvelle gorgée de bière et hausse les épaules. Je tente de ramener un peu de légèreté à la conversation pour ne pas que la tension qui essaye de s’installer entre nous te fasse flipper.

De quoi tu as besoin pour t’amuser ?

Je fais remonter un côté de mes lèvres pour afficher un sourire en coin taquin. Allez rigole, Kimberley. Ce n’est pas le moment de prendre peur et de retourner dans les jambes de ton père. Continue de te montrer audacieuse.

Vois ça comme un petit boulot. Tu me rends un service et je te rémunère en conséquence. Ton prix sera le mien, mia cara. Tu pourras t’acheter de quoi profiter de la soirée au club ou te payer autre chose demain.

Tu as l’air d’aimer le shopping, tu as toujours des fringues différentes quand tu débarques au shop. Tu dois surement avoir besoin de fric pour aller faire les magasins. Tu as juste à me donner ton prix et l’affaire est scellée. Toutefois, tu as l’air de toujours hésiter, ce qui ne m’arrange pas. Mes doigts lâchent ta mèche de cheveux pour retourner sur ta cuisse. Tu as l’air plus réceptive à ce genre de caresse.

Rien de compliqué, tu dois juste remettre une enveloppe au barman.

Ok, j’abat une nouvelle carte pour te faire flancher en ma faveur. Si j’arrive à créer une fausse proximité entre nous, tu pourrais te dire qu’on partage quelque chose tous les deux et que me refuser ce service pourrait tout foutre en l’air. C’est ma dernière option avant de passer aux menaces, ce qui sera nettement moins agréable pour toi. Alors je me rapproche encore un peu de toi, et laisse ma voix grave vibrer entre nos deux visages.

Je ne suis pas en très bons termes avec le patron du club.

C’est l’euphémisme de l’année. Mais te dire qu’il n’a pas apprécié que je descende son père, son frère et sa femme ne va pas vraiment aider dans cette situation.

Alors ça me rendrait vraiment service que tu puisses faire cette livraison à ma place.

Mes doigts accrochent le bord de ta robe, me rapprochant d’une zone qui m’est interdite.

Tu as juste à filer l’enveloppe à ce type, je peux même t’attendre à l’extérieur si tu ne veux pas t’éterniser la-bas.

Okey, ne pas aimer danser est une bonne excuse. Peu de personnes sont à l’aise sur la piste de danse, et même si Kimberley aurait pu imaginer danser avec une grosse proximité avec Milo, elle sait que le forcer ne servira a rien du tout, mis à part le braquer. Alors à cette simple réponse, elle hoche la tête, avec un petit sourire.

- Dommage… T’aurais été sexy sur une piste de danse, je pense.

Non pas qu’il ne le soit pas en règle général, mais… C’est histoire de ! Kimberley a balancé son petit compliment comme si de rien était, et continue d’être ultra attentive à ce qu’il lui raconte. Son histoire d’amusement, apparemment il est prêt à lui donner tout ce dont elle a envie… Et ça l’a fait bugué. De quoi elle a besoin pour s’amuser ? Bonne question…

- Habituellement, j’ai juste besoin de quelqu’un pour danser avec moi. J’embarque souvent ma copine Nas en soirée.

Avec un petit peu d’alcool et hop, le tour est joué. Mais là… Vu comme il lui parle de la soirée, elle n’a pas spécialement envie d’embarquer Nas la dedans. Alors… Elle réfléchit quand il lui parle de petit boulot. Au final, ouais, c’est juste un énième service, sauf que clairement, elle n’a pas encore tous les tenants et les aboutissant. Elle voit vite à quoi ça ressemble, et la peur monte doucement. Mais malheureusement pour elle, une peur assez excitante.

- Donc si je te dis que je veux des milliers de dollars, tu dis oui sans rechigner ?

Une vanne, mais bon… elle commence déjà à réfléchir à ce qu’elle pourrait demander en échange. En tout cas, elle écoute ce qu’il lui dit, et surtout : en quoi consiste ce fameux service qu’il lui demande. Une enveloppe, au barman… Bon, la mission est simple, mais Kimberley est loin d’être idiote. Elle se doute bien que si il ne va pas au club, ce n’est pas juste parce qu’il n’aime pas danser. Et il valide ses idées quand il avoue ne pas être en bon terme avec le patron.

Bizarrement… Cette révélation rassure un peu Kim, qui se dit qu’il se confie, et qu’enfin, il lui dit la vérité. Pas de cachotterie… Elle hoche la tête, l’écoutant toujours avec attention.

- … Okey.

Elle même ne sait pas trop pourquoi elle accepte comme ça. Est-ce que la main posée au bord de sa robe y est pour quelque chose ? Peut-être. Kim dirait que non, mais la vérité est que malgré tout, ça ne l’aide pas à garder pied. Elle se colle même un peu plus à lui, par réflexe, essayant de chasser un instant ses pensées pour continuer de discuter de l'affaire.

- … et pour le prix, comme tu dis, j’te dirais ça une fois que je l’aurai fais…

Comme si, si jamais elle changeait d’avis au dernier moment, elle n’aurait pas besoin de rembourser. Mais… Ce n’est qu’une enveloppe, après tout ? Au pire quoi, elle lui donne une liasse de billet, ça reste le problème de Milo et de ce mec, pas celui de Kim… Et puis avoir le pouvoir sur la récompense lui donne l’impression de maitriser un minimum ce qui pourrait se passer.

- Je veux bien oui… Si je peux juste y faire un tour pour boire un verre et repartir avec toi ensuite, je préfère…

Après tout, si jamais cette histoire d’enveloppe n’est pas très nette… Elle n’allait pas rester sur place si on l’a vu donner ça…

- … Il y a quoi dans cette enveloppe ?

Qu’elle tente, tout en glissant ses doigts derrière son oreille, essayant de dresser une mèche rebelle. Elle laisse rapidement tomber, posant la bière au sol. Elle l’a gène plus qu’autre chose, là.

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Mais que dirait mon père s'il me voyait ainsi, entre l'amour et son contraire.

by Nathie

Vas-y, flirte petit oiseau. Montre moi que tu es une grande fille qui n’a peur de rien. Montre moi que j’ai bien fait de miser sur ton joli minois et que je ne te laisse pas traîner ici depuis des semaines pour rien. Dès que tu m’as montré ta fausse carte d’identité, j’ai su qu’on était pareil tous les deux. Toujours cette envie de montrer qu’on est plus fort que ce que les autres peuvent penser. Toujours se besoin de repousser ses limites. Mais on a pas été élevé dans le même milieu alors il faut que je fasse attention de ne pas te pousser trop vite au bord du précipice.

Tu entres dans mon jeu, tu me parles de ta copine que je n’ai pas encore rencontrée. Tu as l’air de te projeter dans la soirée que je te propose, ce qui est un bon point pour moi. Parfait, tu as arrêté de reculer, maintenant il me suffit de te donner une petite tape dans le dos pour te pousser à avancer dans mon sens.

Si tu veux des milliers de dollars, il va falloir faire plus pour moi que remettre une enveloppe, Bella.

Je laisse un léger rire secouer mes épaules avant de reprendre.

Pour ce soir, si tu veux de l’argent en échange de ce service, on peut partir sur cent dollars. Qu’est ce que t’en penses ?

Si on entre dans des négociations, c’est qu’on touche presque au but. Je termine ma bière d’une seule gorgée et me penche pour poser ma bouteille vide sur la table. J’en profite pour te lâcher une demi-confidence qui devrait t'emmener pile poil où je veux que tu sois. A aucun moment, je ne romps notre contact physique parce que j’ai bien compris que c’est ta faiblesse. Je te plais, c’est assez facile à deviner. Et te laisser penser qu’il pourrait se passer quelque chose entre nous peut jouer en ma faveur.

Un sourire s’étire sur mes lèvres quand tu acceptes finalement la mission.

Parfait. Le club ouvre dans deux heures ce qui nous laisse un peu de temps. Tu veux repasser par chez toi ou on y va direct ?

Je me redresse, te laissant à nouveau assez d’espace pour respirer correctement. Maintenant que tu as dit oui, plus moyen de revenir en arrière.

Je te déposerais à quelques mètres du club. La suite est simple, tu entres, tu prends un verre au bar et tu t'arranges pour que ce soit Dimitri qui te serve. Tu le reconnaîtra à l’aigle qu’il a tatoué dans son cou. Quand il te donne ton verre, tu lui fais glisser discrètement l’enveloppe. Ensuite, tu prends le temps de finir ta boisson pour ne pas avoir l’air suspecte et quand tu es sûr que personne ne te surveille, tu sors me rejoindre.

Mes doigts glissent sous ton menton pour relever ton visage vers mon regard.

Tu as des questions ?

Je reprends avant de te laisser l’opportunité de me répondre.

Pour ta sécurité, il vaut mieux que tu ignores ce qu’il se trouve dans l’enveloppe.

Clin d'œil pour brouiller les pistes et surtout pour emmener ton cerveau sur un tout autre détail que le contenu de cette enveloppe.

Tu me fais confiance ?

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Unholy

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Pas étonnant qu’il dise non, pour les milliers de dollars, Kimberley ne s’attendait pas à ce qu’il accepte sans rien dire, bien entendu.. Puis si réellement il acceptait, c’est que le contenu de. L’enveloppe était extrêmement important, et elle aurait tiqué. Hors de question de faire ça si c’est compliqué… Mais il en rit, elle sourit également. L’ambiance est cool, et légère.. du moins, un peu plus qu’il y a deux minutes…

- Cent dollars… ? Non mais l’argent ne m’intéresse pas…

Après tout, elle avait la chance d’être fille d’un grand romancier… clairement, l’argent de poche n’était pas un problème… elle avait même son propre compte, avec sa carte liée… Donc niveau argent, aucun problème.. Le jour où son père lui coupera les vivres, peut-être que là, elle trouvera de l’intérêt à des petites missions rémunérées.

- On trouvera un moyen de me rémunérer autrement qu’avec de l’argent, si ça te va…

Sur le moment, elle pense plutôt à un espèce de mi temps, au shop, même si sa phrase peut largement porter à confusion avec un éventuel besoin sexuel… Mais non. Pour le coup, elle se voit plutôt prendre des cours de dessin avec le coté artiste, car si elle est très forte dans le dessin de mode, le dessin des corps humains et les vêtements qu’ils peuvent porter, le reste est vraiment d’un niveau moyen…

S’en vient aussi tout le déroulé… la mission semble simple, effectivement… entrer, aller boire un verre, glisser une enveloppe à l’homme tatoué… Il ne devrait pas être difficile à identifier, et je suppose que l’enveloppe ne sera pas très grosse… Son menton est relevé, et de nouveau, leurs visages se retrouvent au plus proche… tellement qu’elle peut sentir son souffle contre ses lèvres, quand il lui demande si elle a des questions.

- Non, c’est plutôt clair

Par contre, quand elle entend qu’elle ne peut pas savoir ce que contient l’enveloppe, elle hésite, un léger instant. Oula… Est-ce qu’il peut s’agir de papier extrêmement compromettant… Est-ce qu’elle prend un risque à ne pas exiger de savoir ce qu’il y a dedans ? Mais le clin d’oeil… et cette phrase, qui l’emporte… Est-ce qu’elle lui fait confiance ?

La réponse est oui, à 85 pour-cent… suffisamment pour qu’elle n’en rajoute pas.

- Je vais y aller comme ça, cette tenue suffira largement pour entrer… je laisserai juste mon sac ici, si ça ne te dérange pas… Je prendrais juste le sac à main, pour l’enveloppe.

Parce qu’une fille bien habillé qui arrive avec un sac de tennis en plus… ça se fait remarquer.

- … Et oui, allons y dans deux heures… Est-ce que tu comptes rouvrir le shop ou… ?

Ou est-ce qu’on va rester, toi et moi, sur ce canapé… pendant deux heures, avant qu’on aille dans ta voiture…. Les pensées de Kimberley s’embrouillent un peu, mais forcement… avec sa main… ses caresses… sa proximité, et son regard… Trop d’éléments qui peuvent permettent de penser que le shop ne rouvrirait peut-être pas jusqu’à ce soir… Rien qu'à y penser, elle se pince les lèvres, par pur réflexe, emportée par ses envies du moment, bien que peu catholiques, au vues de la situation.

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Mais que dirait mon père s'il me voyait ainsi, entre l'amour et son contraire.

by Nathie

Va pour une faveur en échange de ce petit service.

Je ne sais pas ce qui trotte dans ta jolie tête mais je suis prêt à prendre le risque. Tu ne pourras rien me demander qui me fasse faire machine arrière. Et puis, si je me fis à la couleur de tes joues, tu n'oserais jamais me demander de te baiser sur ce canapé ou d’aller enfouir ma langue dans des endroits trop osés. Je ne risque pas grand chose à accepter tes conditions.

Quand je suis sûr que tu feras bien la mission de ce soir, je me décale légèrement de toi, te donnant assez d’espace pour respirer sans que nos souffles s'entremêlent. C’est bas de ma part de profiter de ton attirance pour moi mais t’as l’air du genre têtue, à en faire qu’à ta tête alors mieux vaut moi qu’un autre. Enfin, je crois.

Je me redresse sur le canapé et attrape ma bouteille de bière qui repose au sol à côté de la tienne. Je garde tout de même tes jambes sur mes cuisses pour y laisser courir mes doigts. T’es trop jeune pour qu’on finisse nu tous les deux mais assez vieille pour que je profite tout de même des avantages que tu me mets sous le nez. T’es assez grande pour dire stop quand ça ira trop loin.

Tu peux laisser tes affaires ici, on repassera par le shop pour les récupérer.

Je t’adresse un sourire en coin, bienvenue dans la cour des grands Bella. Je termine ma boisson, sentant qu’il va me falloir un peu plus pour entrer dans le mood de notre soirée. Je n’ai pas l’impression que tu saches dans quoi tu mets les pieds, il va falloir que je te brief sur pas mal de trucs. Du genre, comment réagir si Dimitri décide de te kidnapper pour demander bien plus d’argent que ce qui se trouve dans l’enveloppe. Mais pas besoin de t’effrayer plus que de raison. Ce soir, la mission est simple et Dim a besoin qu’on soit en bon terme tous les deux.

Non, je n’ai plus de rendez-vous pour aujourd’hui.

Je repose tes jambes sur le sol pour aller me chercher une nouvelle bière. Je reviens avec deux blocs de dessins et une trousse qui contient mes crayons. Je les laisse tomber sur la table et me replace à côté de toi.

On va profiter de ces deux heures pour revoir les bases de l’Old School. Faut que tu bosses tes traits.

J’ai des dessins à préparer pour mes prochains clients alors autant rentabiliser le temps qu’on va passer ensemble.

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Unholy

And when you want it, baby, I know I got you covered and when you need it, baby just jump under the covers

Et bien parfait ! Il accepte la proposition de la jeune femme, ce qui l’a fait sourire. Maintenant, il ne reste plus qu’à formuler son souhait, mais elle attendra un peu pour ça. Elle souhaite d’abord monter comme un dossier, avec les pour, les contre, et pourquoi est-ce qu’il devrait dire oui. Gagner sa confiance, au final. Comme si des deux, c’était elle qui manipulait Milo… Si seulement elle savait.

- Je te tiens au courant de ce que je veux alors

Bientôt, Milo… Mais là, elle ne pense pas aux termes, elle pense aux faits. Et les faits, c’est qu’ils sont bien trop proche, mais que ça ne lui déplait pas. Les instructions pour ce soir sont claires dans sa tête, et les risques semblent être contrôlable… Un simple service, qui pourrait lui ouvrir des portes pour le futur. Puis une dose d’adrénaline n’est pas ce qui l’a stoppe, à son âge, au contraire. Ça la galvanise.

L’histoire du sac est réglée, maintenant ils ont deux heures de libres avant de penser à cette histoire. Et les doigts du tatoueur glissant sur ses cuisses éveillent en Kimberley une envie de tout, sauf d’enfiler des perles, si vous voyez ce que je veux dire. Dans le film de sa tête, c’est très naturel et extrêmement sexy, mais dans la réalité… Il a vu sa pièce d’identité, et même si il a l’air de s’en foutre, elle est persuadée que ça met des freins. Pas un instant elle se dit qu’elle peut ne pas l’intéresser, simplement.

Malheureusement pour elle, ses jambes retrouvent le sol, et son esprit avec. Elle saisit le bloc de pages blanches, et passe en mode « élève et son professeur ». Un grand sourire étire ses lèvres, et elle replace sa robe correctement sur ses cuisses, maintenant qu’ils se séparent, bien qu'elle remonte à chaque croisement de jambes. Mais cette fois, ce n'est pas fait exprès.

- J’ai bossé un peu chez moi ! Mais j’avoue que les traits épais, c’est pas du tout mon point fort.. ils ont jamais la même épaisseur !

Mais décidée à bosser ça, Kimberley se penche pour attraper les crayons de l’artiste, et en sélectionner quelques uns. Des couleurs vives, qui pourront donner du peps à la pin up qu’elle tente de dessiner. Les proportions des corps, elle a. Mais faire passer le motif en old school, c’est plus dur pour elle. Bon exercice, du coup. La pointe du crayon dans la bouche, elle se reprend plusieurs fois, gommant certains traits, demandant parfois l’avis de Milo pour certains traits et idées… Les deux heures passent vites, trop vite. Mais sa pin up est terminée.

- T’en pense quoi ? J’ai un peu foiré mes couleurs au niveau de ses fringues mais j’ai du mal à rester dans le style old school, et en restant joli..

Qu’elle demande, en montrant son croquis, fière d’elle, avant de reposer le carnet sur la table basse, pour préparer son sac à main. Elle en profite pour remettre un peu de rouge sur ses lèvres, retouche maquillage avant d’aller voir ce barman.

- Bah alors, qu’est-ce que t’attends ? On ne fait pas attendre une femme, ça fait mauvais genre!

Bien sûr qu’elle s’habille d’un voile de confiance en elle. C’est ce qui lui permet d’aller au bout de son appréhension. Puis bon, elle aime jouer, surtout avec les hommes plus âgés. Merci papa, il parait. Elle l’attend, adossée à la porte du shop, prête à partir.

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La table basse se remplit de crayons et de canettes de bière. Je bosse sur papier au départ avant de reprendre ma tablette graphique. C’est plus simple pour envoyer les motifs aux clients et faire des retouches. Ça n'a pas le charme des dessins fait avec un crayon mais il faut vivre avec son temps à ce qu’il paraît. Malheureusement, je n’ai pas encore le luxe de choisir mes clients alors j’enchaîne deux tribals merdiques qui me font pousser des soupirs exaspérés. Je n’en peux plus de tatouer des motifs que les gens trouvent sur Pinterest ou Instagram. Je jure de foutre une balle entre les deux yeux à la prochaine nana qui me demande un signe infini. Mais il faut bien faire tourner le salon alors je serre les dents et continue mes dessins, tout en jetant des coups d'œil à ton travail de temps en temps. Je te donne des conseils, attrape parfois un crayon pour corriger une courbe ou un ombrage. En vrai, c’est agréable de bosser avec toi. Tu ne jacasses pas pour ne rien dire et t’es plutôt douée.

L’heure tourne au fur et à mesure que mon état d’ébriété augmente. Je fais tout de même attention à rester en état de conduire. Si je nous tue sur la route, tout ce que j’ai sacrifié jusqu’à maintenant n’aura servi à rien. Je laisse tomber mon stylet au milieu de nos affaires étalées partout et m'affale dans le canapé pour regarder la pin up que tu brandit fièrement devant toi.

C’est pas mal.

Je ne vais certainement pas te dire que t’as géré de ouf pour une première pin up. Faut pas déconner. Mais je peux sentir ta déception vibrer jusqu’à moi alors je me racle la gorge et fais un effort. Tu me rends service ce soir alors je peux bien me montrer sympa. Ou au moins essayer de l’être.

Tu t’es amélioré sur les ombrages. Et tes traits sont carrément mieux que la dernière fois. J’ai un bouquin sur le style old school chez moi, je te l’apporte la prochaine fois pour que tu puisses choper des idées pour les couleurs.

Tes lèvres remontent vers le plafond et je me lève avant de me mettre aussi à sourire comme un idiot. L’heure de partir pour le club à sonner. Pendant que tu ranges ton matos et fait dieu sait quoi dans ton sac, je vais jeter les canettes dans la poubelle. Le reste du bordel pourra attendre notre retour, voire demain si je passe en mode grosse flemme.

Je chope ma veste en cuire dans l’arrière boutique, mes clés sur le bourreau de l’accueil et te rejoins dans l’entrée. Ta réflexion me fait rire et je m’approche assez pour pouvoir glisser mes doigts sous ton menton et ainsi verrouiller nos regards.

Je suis mauvais genre, mia cara.

Sourire en coin qui fait rosir tes joues. Tu es prête pour ce soir. Pour t’éviter de paniquer et de t’enfuir, j’entremêle nos doigts et te guide jusqu’à ma voiture qui nous attend dans une rue parallèle. La radio se met en route et Freedom de Rage Against The Machine se met en route. Parfaite bande son pour notre soirée. La route se fait dans le calme, mon regard est braqué sur la route et le tien sur les lumières de la ville qui défile. Quand nous ne sommes plus qu’à quelques minutes de notre point d’arrivée, je décide de te reconnecter à la réalité.

Nerveuse ?

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Unholy

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Pas mal ? Juste pas mal ? Elle fronce les sourcils un instant, regardant de nouveau son dessin… Kimberley ne comprend pas vraiment, franchement son dessin n’est loin d’être moche… Les proportions correspondent au style old school qui semble lui tenir à coeur, alors oui les couleurs ne sont pas folles, mais quand même… au point d’avoir un « pas mal ? » Elle a l’impression d’être face à un prof relou, mais… Il semble comprendre qu’elle, ne comprend pas, et finit par donner un peu plus d’explications.

Et bien voilà ! Elle a retrouvé son sourire, en prenant bien entendu les critiques, une fois qu’elles sont expliquées… et il y a de l’amélioration, et ça c’est cool ! Pour les bouquins aussi, ça montre qu’il a aussi à coeur de l’aider dans son amélioration.

- Je veux bien, merci ! J’m’entrainerai chez moi avec comme ça

Mais il n’est plus l’heure de dessiner, mais bien de se préparer. Ça ne lui prend ma longtemps, et est rapidement prête à sa mission du soir. Elle sourit en l’entendant dire qu’il est mauvais genre… Il est vrai qu’elle n’a aucun mal à imaginer ce que les autres peuvent penser d’un homme comme lui. Les joues légèrement rosées par ses doigts sous son menton, elle en vient à s’imaginer comme les filles qu’elle voit sur instagram, les fameuses book girls et leurs mises en scène de livres très… sexy, y’a pas d’autres mots. Etrangement, elle a l’impression d’y être, et que dans cinq secondes, elle va finir dominée par le tatoueur de par sa taille dans un encadrement de porte.

À la place, il lui prend la main, comme un couple.. Les doigts mêlés. Kimberley ne peut pas s’empecher de regarder la scène avec étonnement, et se demande de quoi ils ont l’air, depuis un regard extérieur. Le contact dure quelques instants, histoire d’aller à la voiture, et les voilà rapidement partis. Bientôt, ça sera son moment. Bientôt, elle va devoir lui montrer qu’elle n’est pas qu’une gamine.

- Un peu, forcement. Mais je sais que ça va le faire.

Elle ne souhaite pas lui mentir, mais ne veut pas non plus qu’il pense qu’elle panique, ou qu’elle ne veut plus. Alors, d’un sourire, elle le rassure -c’est ce qu’elle pense du moins-, et attrape son sac à main avant de descendre de la voiture. Pas de regard vers Milo, au cas où elle serait déjà regardée.. elle entre dans le club, et va se placer au bout du bar. Première tentative, ce n’est pas le fameux Dimitri qui arrive, Kim ne voit pas l’aigle dans son cou. Elle fait mine de ne pas avoir choisit, et hèle Dimitri qui n’est pas loin une fois que son choix semble fait…

- Un mojito, s’il te plait

Exactement ce qu’elle aurait prit à la base. Et quand ce dernier revient avec sa boisson, elle le remercie, et lui donne comme prévu discrètement l’enveloppe, avant de prendre son verre, et d’aller quelques instants sur la piste de danse. Deux chansons, avant qu’elle ne sorte, fouillant dans son sac pour sortir une cigarette. Bonne excuse pour sortir ça, non ? Elle garde également son verre, le posant sur une petite table haute devant le club, tout en fumant sa clope. Elle en profite pour envoyer un SMS à Milo pour lui dire qu’elle fume, et qu’elle arrive.

C’était sans compter sur un mec qui vient l’aborder, et avec qui elle se met à discuter le temps de sa cigarette. Il lui demande son feu, qu’elle lui prête avec un léger sourire. Par politesse quoi ! Son verre terminé, elle écrase sa cigarette dans le cendrier, et s’excuse auprès de l’homme, mais qu’elle doit partir. Une fois, deux fois. L’homme la suit, proposant de la raccompagner.

- J’suis une grande fille hein, je peux le faire toute seule, merci !

Putain, qu’est-ce que c’est insistant les mecs. Voyant qu’il ne compte pas lâcher l’affaire, elle se met à avancer, tentant de ne pas répondre au jeune homme qui pourtant, lui donne des dizaines de surnom différents comme si passer de « bébé » à « grosse pute » allait la faire changer d’avis. Tout ce qu’elle espère, c’est que la voiture de Milo est bien là où elle l’a laissé. Tournant dans la bonne rue, elle accélère le pas, luttant pour ne pas se retourner. Le mec finira par se lasser. Ou alors... elle imagine que ça se trouve, c'est quelqu'un qui a vu l'enveloppe, et là, elle panique un peu, et passe du pas rapide à la course jusqu'à la voiture, cherchant la voiture du tatoueur.

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Le grand moment est arrivé. C’est l’heure de faire tes preuves, ragazza. Tu m’affirmes que ça va le faire et je n’ai pas d’autre choix que de te faire confiance. Tu sors de la voiture et je te regarde t’éloigner. Machinalement, j’attrape le pendentif qui pend autour de mon cou et le frotte entre mon pouce et mon index, vieux réflexe d’une autre vie. Quand je m’en rend compte, je fais disparaître le collier derrière mon t-shirt où il demeure en secret. Puis vient l’attente. Les minutes passent difficilement, les secondes deviennent des heures et je grille clope sur clope pour apaiser mes nerfs. Conformément à notre plan, je t’ai déposé à quelques rues de l’entrée du club. Je n’ai donc même pas l’assurance que tu es bien à l’intérieur. Tu aurais aussi bien pu te barrer en courant dans la direction opposée que je n’en saurais rien. Tu me force à devoir te faire confiance et ça me gonfle. Je ne fais confiance à personne et encore moins à une gamine qui a débarqué au shop pour ne plus en repartir. Putain, ça se trouve t’es gracement payé par la Camorra pour me coller au cul et leur filer des infos. C’est parce que t’es un rat infiltré que t’as pas eu l’air intéressé quand je t’ai proposé du fric. Cazzo, je suis en train de virer parano, il faut que je me calme.

Nouvelle cigarette, nouveau coup d'œil à l’heure. Ca fait vingt minutes que t’es partie et je vais bientôt exploser mon volant à force de taper dessus. Je prend une bouffée de nicotine quand mon portable vibre dans sur le tableau de bord. Je suis tenté de l’ignorer mais ton nom qui s’affiche me fait l’empoigner plus vite que mon ombre. Tu fumes et tu arrives. Bon, la bonne nouvelle c’est que tu as rempli la mission et que tu n’es pas une traître finalement. La mauvaise c’est que mon supplice n’est pas fini. Je te réponds avec seulement quelques mots pour te pas que tu devines que je stresse de te savoir là-dedans toute seule “Ok, je t’attends”.

Les minutes se remettent à s’égrainer et il est de plus en plus difficile pour moi de rester sans rien faire. C’est tout ton paquet de clopes que t’es en train de t’envoyer ! N’y tenant plus, je donne un dernier coup contre mon volant et sors de la voiture en lâchant quelques insultes en italien dans ma barbe. Quelques pas dans la ruelle et tu arrives en plein sur moi. Mais ton air ne me dit rien de bon et je comprends la raison de tes traits crispés quand j’entends un mec te héler depuis l’angle de la rue. On va peut-être s’amuser un peu finalement.

Le mec entre dans la ruelle et son regard passe de toi à moi, de ton air apeuré à mes mains sur tes bras. Je te fais passer dans mon dos et envoi valser ma clope loin de nous.

C’est ma copine que tu traites de sale pute ?

La peur change de camp et ça m’envoie une décharge d’adrénaline. L’ancien Milo est de retour et ça me fait bizarrement du bien de l’accueillir. Le mec se fige complètement alors qu’il aurait mieux fait de se mettre à courir pour sauver sa peau. Je fais un pas en avant et chope le couteau que je garde toujours bien planqué dans mon dos. La lumière des réverbères se reflète sur la lame et le type blanchit tellement que je paris qu’il va nous faire un malaise avant d’avoir pu sortir un seul mot.

Eh ben alors, on a plus rien à dire ?

Malheureusement pour moi, le type se souvient qu’il a des jambes et se met à courir vers le club dont vous sortez tous les deux. Un soupir m’échappe et je range mon couteau en me retournant face à toi.

Dommage, on aurait pu s’amuser un peu.

Coup de menton en direction de la voiture pour te dire de grimper.

Dépêche toi, ce stronzo est capable de prévenir les flics. Faut qu’on bouge.

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Unholy

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Alors qu’elle accélère le pas, les pensées de Kim volent vers cette triste réalité : les mecs sont vraiment des porcs. Bien entendu, elle n’inclue pas tout le monde dans cette catégorie, mais il est plus rapide de dire « tous les mecs » plutôt que « tous les hommes qui ont un peu bu, qui se sentent seuls et qui ne savent pas comment aborder une fille, peu importe si c’est de la faute de la mère ou un mauvais exemple donné à l’enfance ». Le fait est que ce n’est pas la première fois que Kimberley se fait héler dans la rue, et la triste réalité : ça ne sera pas la dernière.

Les insultes continuent, et ce qui rassure Kimmie, c’est qu’elle entend à peu près où se trouve l’homme, au son de sa voix, et il n’est pas immédiatement derrière elle. Il ne peut pas juste accepter le « non » et repartir draguer lourdement quelqu’un d’autre ? Est-ce que ces hommes ont réellement une fois où une relation consentie en utilisant ces méthodes là ? Ça m’étonnerait. En tout cas, c’est le coeur palpitant à toute hâte qu’elle finit par arriver devant Milo, s’arretant enfin. Elle n’est plus seule.

Tout se passe vite. Elle sent à peine ses mains sur ses bras, et le fait qu’il l’a mette derrière elle. Une protection immédiate que lui offre le tatoueur, et un mensonge qui semble être crédible aux yeux de l’homme qui ne fait pas le fier. Kimberley ose jeter un coup d’oeil sur le côté, pour être sûr que l’homme parte bien, et ne fasse pas un coup de pute à Milo en revenant à la charge une fois qu’il a le dos tourné. Elle ne remarque que lorsqu’il se retourne qu’il a un couteau. Heureusement, il le range bien vite.

- J’trouve pas ça amusant… j’ai cru qu’il avait capté l’enveloppe et qu’il me suivait pour ça…

Doucement, elle réalise que ce qu’elle a fait est sûrement… important. Peut-être plus que ce qu’elle imagine. Mais elle se raccroche au fait que malgré tout, la situation est maintenant sous contrôle. Même si il ne lui avait pas dit qu’il fallait bouger, Kimberley l’aurait fait d’elle même, ne voulant pas rester une minute de plus dans cette rue. Alors elle monte dans la voiture, posant son sac à main au sol, et allumant directement le chauffage dans l’espoir de faire disparaitre la chair de poule apparue sur ses bras.

Les flics. Bizarrement, l’idée d’une course poursuite lui donne un sentiment de peur mêlé à de l’excitation… On dirait un film, donc elle aurait le rôle de quoi… la James bond girl ? Non, plutôt Bonnie… Elle secoue la tête, ne voulant pas penser à tout ça, et encore moins à l’homme qui l’a fait chier, et aux insultes qu’elle s’est prise. À la place, elle se cale contre le siège, orientant les chauffages sur elle, et regardant Milo.

- Au final, une fille seule là dedans, c’était pas une bonne idée…Et… Merci, mais.. les menaces n’étaient pas nécessaires…

Elle sourit un peu, tournant la tête vers le tatoueur.

- C’est à moi de lui couper les couilles, pas à toi

Elle tente un trait d’humour. Pour échapper à la peur et au stress de cette dernière demie heure.

- Fonce... j'avoue que là, j'prendrais bien un autre verre et une clope. Mais au shop. Un lieu tranquille.

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