DARK CHOCOLATE - Styx

Une matinée comme les autres qui semble se profiler à l'horizon... A une exception près : mon passage télévisé. J'ai eu beaucoup de retour par rapport à mon passage, que ce soit du "wow tu passes bien a l'écran !" à "ça va tu as été gentil avec eux, on te connait plus exigent..." Sauf que l'exigence, je l'ai, et elle est très mal placée... Mais elle est surtout pour moi, et l'image de mon entreprise. Tout est calculé, même si j'ai semblé être naturel. Bien sûr que tout ça n'était qu'un numéro de charme pour montrer plus facilement de quoi je suis capable. Et je commence à voir l'augmentation de mes visites et du chiffre d'affaires de la boutique même. Et ça, c'est positif.

C'est donc l'esprit léger et avec l'envie de bosser que je me rend à la boutique avec un peu d'avance, histoire de jeter un oeil à mes commandes, et faire un peu de paperasse. J'suis de bonne humeur, étonnement ! J'en suis même à me dire que je vais tourner une petite vidéo cet après-midi, mon teint est parfait, j'ai pas l'air fatigué, et je ne sais pas si c'est le fait d'être de bonne humeur mais j'me trouve sexy. Cette aura qui se dégage de moi la ! J'me baiserai, je vous jure.

Allez, c'est parti pour une journée de taf ! Je chope les clefs dans ma poche, et vais pour l'enfoncer dans la serrure quand je m'aperçois qu'elle ne rentre pas... Putain, c'est quoi ce merdier ? Je range la clef, et me penche vers la serrure, que je vois abîmée.

- fait chier...

En posant la main sur la poignée, je me rend compte que la porte est déverrouillée. Il faut vraiment que j'investisse dans une alarme, ça devient vital. La peur m'envahit un instant : pitié que je ne trouve pas la boutique saccagée... Je voulais gérer les papiers mais pas à l'assurance ou je ne sais quoi. J'allume la lumière, et sursaute en voyant un homme, face à moi.

- PUTAIN DE M...

Mais je le reconnais. Moi qui pensait que j'étais débarrassé de lui, et bien... Non. Je souffle, ferme la porte, et laisse les stores ouverts. Si jamais un témoin passe par là...

- .... Styx. J'vais pas mentir, c'est pas un plaisir de te voir...

Je ne vais pas évoquer que personne n'est venu me prendre du fric ces derniers mois. Il doit le savoir. Je peux aussi tenter de bluffer.

- t'arrives trop tard, d'autres se sont occupés de moi en ton absence... Alors je ne te raccompagne pas, tu sais où es la porte....

Peut être qu'en me montrant sur de moi, il y croira ?

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Il a choisi de se moquer de ce que les gens, de lui, dirait

Connaître l'ivresse de la vie, aimer au gré de mes envies

KoalaVolant

De retour à Los Angeles. Je ne pensais pas dire ça un jour mais je suis content de retrouver le soleil Californien. Et mon garage. Et mon bar. Et bordel, ça fait du bien de revenir à la maison, surtout en sachant que mon connard de frère se trouve quelque part au milieu de l’océan avec un boulet de plomb au bout de la cheville. Il n’a eu que ce qu’il méritait, à mon tour de monter sur le trône. Et chose improbable, avec une reine à mes côtés. Je ne sais pas ce qu’Alya fout encore avec moi mais elle m’a suivi dans ce nouveau rebondissement. Elle est aussi folle que moi et je crois que c’est pour ça qu’on est aussi bien ensemble. Nos âmes se reconnaissent.

Mais qui dit retour à L.A., dis reprise des affaires. Et certains petits malins ont cru être libérés de leurs engagements car ils n’ont pas revu ma tronche depuis Mars. Peut-être que les gars en place pendant mon absence avait d’autres chats à fouetter que de venir réclamer de l’argent mais je compte bien remettre un coup de pression pour récupérer ma thune. Premier dossier de ce matin, Keyser. Ma clope s’écrase sous mon talon alors que je quitte mon poste d'observation. Le soleil ne s’est pas encore levé et pourtant, la rue commerçante est déjà animée. C’est inhumain de se lever aussi tôt ! Voilà pourquoi les passants tirent des gueules de six pieds de long. J’attends que les derniers badauds disparaissent et je traverse la rue pour me planter devant la boutique de mon nouvel ami. Quelques secondes me suffisent pour faire sauter la serrure dans un soupir exaspéré. Même pas foutu d’installer un système de sécurité.

Je referme la porte derrière moi, pose mes fesses sur le comptoir et attends que tu décides de te pointer. Je t’ai observé ces derniers jours et je sais que tu ne vas pas tarder à te pointer. Et t’as plutôt intérêt de me magner, mon entraînement de boxe commence dans une heure et je déteste être en retard.

Heureusement pour toi, un quart d’heure plus tard, j’entends ta clé tenter de s’enfoncer dans la serrure que j’ai explosé. Je range mon téléphone dans la poche de mon cuir et écrase ma cigarette dans le pot à pourboire où gisent déjà deux autres de mes cigarettes. La lumière s’allume, tu sursautes et un sourire en coin étire la commissure de mes lèvres.

Alors Keyser, c’est comme ça qu’on accueille un vieil ami ?

Tu tentes de me faire dégager et ta pauvre tentative me fait hausser un sourcil. Je me redresse et avance de quelques pas.

Hum, me mentir est une très mauvaise stratégie. Sauf si tu veux finir en petits morceaux dans ton four.

Je me rapproche encore jusqu’à ce que le bout de mes boots de moto soient contre tes chaussures. Mon aura s'obscurcit quand je plante mon regard dans le tien.

A toi de choisir notre activité de ce matin, Keyser. On discute tranquillement ou je passe à une méthode moins sympathique pour toi ? Les deux me vont.

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Putain mais Styx ! Il ne peut pas juste venir me voir quand j’suis au magasin ? Et juste venir me menacer normalement, en bonne et due forme, à me mettre dans l’arrière boutique et basta ? Nan, il a fallu qu’il me pète ma serrure ! J’vais devoir perdre du temps à appeler un serrurier, payer une blinde dans le changement de la serrure, et en plus il risque de me demander du fric en plus! Il casse les couilles.

- Ami ? Ouais. Revois tes termes.

J’vais pas non plus faire le lèche cul, c’est pas mon genre. Puis bon, il sait très bien ce que je pense de lui.

- Bah je tente hein. En même temps tu t’es barré, t’as pas prévenu, j’peux pas deviner.

Je ne bouge pas, hors de question de lui montrer que j’ai peur en reculant. Si il veut marcher sur mes nouvelles doc Martens, bah qu’il le fasse ! Je les nettoierai une fois qu’il sera parti en vitesse… Mais en tout cas, je ne bouge pas, et le regarde. Je maintiens ton putain de regard sombre, comme ton âme. Et ta proposition est… clairement horrible, mais j’ai fais mon choix.

- Je t’écoute. Par contre, faut que je bosse en même temps, je suppose que ça ne te gène pas.

J’allume la tablette que je sors d’un casier, et me connecte sur le site internet pour voir où j’en suis des commandes et des différents devis en attente. J’attends que tout charge, relevant mon regard vers toi.

- Mais je sais ce que tu vas me dire. Que maintenant que t’es là, tu veux qu’on reprenne notre arrangement. Je me trompe ?

Et j’en ai pas, mais alors pas DU TOUT envie. J’ai tellement mis de côté avec ton départ ces derniers mois, c’était génial ! Je peux presque m’acheter le frigo que je veux depuis longtemps, avant d’avoir la chambre froide de mes rêves.

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KoalaVolant

TW : violence & mauvaise humeur

Je n’aime pas ton attitude, ta manière de me défier en relevant le menton. Tu veux me montrer que t’es pas un lâche qui va se mettre à chouiner pour que je l'épargne, c’est ok. Rien ne m’énerve plus que les larmes de toute façon et cette stratégie utilisée par quatre vingt dix pourcents de mes clients pour tenter de faire vibrer ma corde sensible n’a jamais fonctionnée. Je n’ai pas de cœur, il a été arraché et brûlé il y a bien longtemps alors tu peux garder les violons et tout l’orchestre dans ta cuisine. Par contre, te foutre de ma gueule n’est pas non plus ce qui sauvera tes fesses. J’ai pas pris mon sens de l’humour avec moi ce matin alors tu ferais mieux de faire disparaître ton petit sourire avant de je pète tes dents une par une avec ton rouleau à pâtisserie.

La prochaine fois que je quitte la ville, je te ferai parvenir un petit carton d’information.

Mes doigts accrochent la pièce métallique de ta fermeture que je m’amuse à faire monter et descendre. Occuper mes doigts est ma manière de m’assurer qu’ils ne vont pas finir dans ta mâchoire trop tôt. Je relève la tête et tu ne détourne pas le regard. Est-ce que tu peux voir la tempête se lever dans mes orbes ? Parce que là clairement, tu me donnes envie de péter un câble et de tout saccager dans ta boutique pour te rappeler à qui tu t’adresse. Je ne suis pas un de tes potes venu quémander quelques dollars.

Tu te payes même le culot de te mettre à bosser, me laissant seul face à la caisse. Ok, changement de stratégie. Je t’adresse mon plus beau sourire hypocrite et croise les bras sur ma poitrine.

Reprendre notre arrangement ?

Je hoche la tête et laisse échapper un rire acide entre mes dents. Un pas. Puis deux. Puis mon bras est assez près pour choper ta foutue tablette et la balancer contre le mur. Voilà qui fait déjà du bien. Mon sourire se fait plus carnassier quand je me tourne vers toi.

Quand je te parle, tu m’écoutes. Je ne suis pas à ton service et putain, ne t’avise plus de me tourner le dos si tu veux pas te retrouver avec un couteau dans le bide. Premier et dernier avertissement.

Je suis assez près pour enrouler mes doigts autours de ta mâchoire et serrer suffisamment pour faire disparaître ton foutu sourire. J’ai les nerfs et le sang qui bouillonnent. T’es bien le premier à me tenir tête et on va rectifier ton attitude tout de suite.

Ton père me devait un sacré paquet de fric et maintenant, c’est toi qui me le dois si tu tiens à ta vie. On a pas un arrangement, tu me donnes ce que tu me dois tous les mois, c’est tout. J’ai autre chose à foutre que venir jouer les les huissiers dans ta boutique merdique.

Je te relâche et recule pour m’appuyer contre la vitrine en verre qui a pour le moment survécu à ma visite. Nouvelle cigarette pour détendre mes nerfs déjà bien éprouvés pour une heure si matinale.

Tu n’as pas payé depuis mars. Tu me dois 800$ par mois, avec les intérêts de retard et une pénalité pour ton attitude, ça te fait 10 000$ à me filer d’ici la fin de la semaine prochaine.

Je tire sur ma cigarette laissant des volutes blanches de nicotine prendre possession de la pièce.

Je t’épargne le blabla sur ce qui va se passer pour chaque jour de retard, tu le sais déjà.

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Je me doute bien qu’il ne m’enverra rien du tout la prochaine fois qu’il quitte la ville… J’suis pas totalement con non plus. Mais merde, au moins faire parvenir un de ses suppléants, ou j’en sais rien. Mais pas disparaitre comme ça. J’aurai kiffé l’info si jamais il était mort, et que j’avais plus à le revoir. Jamais. Mais c’est le genre de chose qui n’arrive pas dans la vraie vie, ça. Déjà, en y pensait… ce genre de chose devrait pas arriver dans la vie ! Surtout quand on a rien fait.

J’ai un peu peur de lui, on va pas se mentir. Dans ses yeux noirs, j’arrive à capter qu’il est pas là pour rire, et que je lui ai manqué pendant tout ce temps. Pas d’une façon sympathique hein, mais bien financièrement. Une part de moi me hurle de fuir, parce qu’il risque de réclamer ce que j’ai dépensé pour mon business… Bah quoi, faut bien que je vive moi ! Il n’était pas là, donc j’ai utilisé l’argent autrement… La faute à qui, hein ?

- Nan, pas la tab….

Si, la tablette. Putain Styx, tu sais combien ça coute ça ?? Fais chier. J’vais devoir gérer tout ça de mon téléphone et franchement, c’est relou… Mais je ne dis rien de plus, je sens bien que t’es énervé, et clairement je veux pas que ton poing finisse sur mon visage. J’en ai besoin pour mes vidéos… Je sais que tu t’en branles, et que si je te fais par de ça, tu te feras un malin plaisir de me défigurer alors… je ferme ma gueule, pour une fois.

Bien sûr que mon père te devait de l’argent… Par contre, j’comprend toujours pas en quoi c’est mon problème. Merde, j’ai rien fait moi ! Jamais j’aurai été assez con pour te demander de l’argent à toi -pardon papa mais t’as pas été des plus brillants sur ce coup là, même si je sais que c’était entre autre pour moi que tu l’as fait-.

- J’aurai pu payer en temps et en heure, mais personne n’est passé. Et attends, QUOI ?

Putain, en plus tu me casses les couilles avec ta clope là, va crever plus loin…

- C’est toi qui n’est pas venu, et je devrais payer pour ton absence ? Nan, puis je te rappelle que j’suis pâtissier, pas Mac. J’ai pas 10 000$ à sortir quand je veux… J’ai déjà du mal à garder tout mon business à flot… et… si ma boutique coule parce que j’ai des dettes et des tablettes à remplacer tous les quatre matins, je risque pas de te rembourser la dette de mon père…

Non mais c’est vrai, faut réfléchir. J’ai la haine, j’ai du mal à rester calme. Lui non plus. Clairement, ça va peter, c’est sur.

- J’peux pas payer autant, c’est juste impossible, là..

Je soupire, ça me gave comme début de semaine.

- … Il me reste combien de mensualité en tout d’ailleurs ? Que je sache quand est-ce que je pourrais me lever le matin sans me dire que je risque de perdre des doigts…

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Connaître l'ivresse de la vie, aimer au gré de mes envies

KoalaVolant

La pièce se remplit d’une odeur âcre mêlant tabac et peur. L’odeur de clope vient de moi mais la peur, tout est de ta faute. Tu ne peux pas faire comme tout le monde, acquiescer à mes demandes et fermer ta gueule ? Non, bien sûr que non. Tu as toujours quelque chose à dire, faisant grimper ma tension toujours un peu plus. Dans un autre contexte, je t’aurai présenté ma femme, vous vous entendriez bien tous les deux. Dans un autre monde, vous auriez pu faire un concours de qui me ferait exploser le plus vite. Sauf qu’avec Alya, ces provocations se terminent au lit. Toi, c’est juste ta tête qui va terminer dans le même état que la tablette.

Attends, t’es en train de dire que c’est de ma faute ?

Un sourire en coin étire mes lèvres. Putain, t’es vraiment suicidaire. Ou complètement con. J’hésite encore. Je tire sur ma cigarette et souffle ma fumée dans ta direction. Ça a l'air de te gonfler alors je continue. A deux doigts d’enchaîner avec une deuxième clope juste pour te faire rager. Mais j’ai un entraînement de boxe qui m'attend et j’ai déjà perdu bien assez de temps.

Tes dettes ou ta foutue boutique, ce n'est pas mes problèmes. Moi, j’ai prêté de l’argent à ton gentil papa qui a indiqué ton nom comme garant en cas de problème. Lui ne peut plus me rembourser, c’est donc à toi de la faire.

Je pointe ma cigarette dans ta direction avant de l’écraser contre le comptoir et de la balancer dans la poubelle. Tu vois que je peux être civilisé. Je croise de nouveau les bras devant moi et hausse les épaules.

J’ai prêté 25 000$ à ton père. T’as déjà remboursé 4800$. Si tu me files bien mes 800$ tous les mois et en comptant les intérets parce que je suis pas une putain de banque alors tu vas voir ma tronche pendant deux et demi à peu près.

Je hausse les épaules.

Sauf si tu te tiens bien et que tu payes dans les temps. Dans ce cas, je ne serais pas obligé de venir défoncer ta jolie petite gueule et de repartir avec quelques-uns de tes doigts.

Je regarde autour de moi en me demandant qui peut bien venir acheter des trucs dans ce genre d’endroit. C’est typique de Los Angeles, cette ville te vend une fortune des trucs qui valent que dalle. Un peu de paillettes, de la fame virtuelle et tous ces connards se font avoir. C’est clair qu’entre ta boutique et mon bar, on a pas la même clientèle.

Et là, me vient une idée de génie. Je me redresse, fais le tour de la boutique et finis par me planter devant toi.

Si tu veux te débarrasser de moi plus vite, j’ai une petite idée pour augmenter tes profits. C’est pas très légal mais dans six mois je ne serais plus qu'un lointain souvenir.

Je hausse un sourcil provocateur. Alors, osera ou osera pas te frotter à l’illégalité pour faire enfin décoller ta petite affaire ?

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C’est quoi ce montant ? Qui peut sortir 10 000 dollars comme ça, d’un coup ? Okey j’suis peut-être un mec qui a un peu de notoriété, mais quand on a une boutique depuis peu, et bien faut la faire tourner ! Donc je ne suis pas capable de sortir autant d’argent… J’aurais bien aimé, pourtant. En tout cas, je manque pas de te le dire, même si je sais qu’il y a peu de chance que tu m’écoutes, comme d’habitude quoi…

Et bien sur que c’est de ta faute, t’es parti, ça va quand même pas être de la mienne, si ? Après… bon, est-ce que je te redis que ça l’est ? Non, j’ai pas spécialement envie de mourir, puis t’as bien compris ce que je voulais dire. Je grimace juste quand il souffle sa fumée, et l’évapore avec la main. Putain, pitié que l’odeur parte vite, que ça ne s’imprègne pas ici. Je plains mes clients.

- Ouais, enfin j’ai quelle preuve qu’il a mit mon nom ?

Toujours dans la contradiction… Mais putain, deux ans et demi ? C’est chaud…

- T’as vraiment un problème avec mes doigts… ou avec les doigts en général ?

Je souffle, et regarde la porte. Bon, personne encore, tant mieux. Il ne faudrait pas que quelqu’un s’arrête et se demande pourquoi la porte est défoncée. Mais t’as l’air d’avoir une idée, et ça me fait penser à autre chose, d’un coup. Six mois. Tu me vends du rêve… Mais je sais bien que ça ne sera pas aussi facile que je le pense. Alors je garde un regard ferme, et croise les bras devant moi pour te poser mes questions.

- C’est quoi ton idée de génie ? J’te fais le petit déjeuner tous les jours pendant six mois ?

Bon allez, faut que je me calme un peu. Que je l’écoute, avant qu’il s’énerve à nouveau. Mais qu’il fasse vite, j’ai du travail, moi…

- Je t’écoute…

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Connaître l'ivresse de la vie, aimer au gré de mes envies

KoalaVolant

Spoiler :

Tu m’agaces. Genre, vraiment beaucoup. Et j’ai pas encore été à la salle aujourd’hui alors j’ai les poings qui me démangent d’utiliser ta tronche comme sac de frappe. Je ne sais pas pour qui tu te prends mais je vais vite devoir te remettre en place parce que je suis pas l'abbé Pierre, moi. Rien a tapé que tu ne puisse pas payer ou que ta boutique ne tourne pas comme tu veux.

Tu veux une preuve ?

Le rire qui s'échappe de mes lèvres ne contient aucune trace d’humour. Tant pis pour toi, j’ai vraiment essayé d’être calme mais là, tu me prends par les sentiments. Mes yeux se rétrécissent et d’un mouvement, je me retrouve pile devant toi. On pourrait presque croire que je m’apprête à t’embrasser. Enfin, si le flingue que je planquais sous mon t-shirt ne venait pas de trouver sa place entre tes côtes. De la rue, il n’est pas visible mais je compte sur toi pour bien te souvenir de sa présence.

C’est bon ? Ça te va comme preuve ?

J’appuie une dernière fois le canon de mon arme contre tes fringues avant de le ranger et de me remettre à ma place. On va pouvoir parler sérieusement maintenant ou tu vas continuer à jouer au plus malin ? Parce que ma patience s’étiole à vue d’oeil et j’ai une parfaite solution pour que cette histoire se termine là, maintenant. Mais ça risque de ne pas te plaire puisque ça signifie que tu vas finir ta journée en mangeant des algues avec les poissons.

Je grogne entre mes dents et résiste à l’envie d’allumer une nouvelle clope.

J’ai un problème avec les gens en général, pas seulement avec leurs doigts.

Je souffle et balaye ta remarque d’un geste de la main.

J’ai déjà une régulière pour le petit déj, et elle est bien plus sexy que toi.

Si  @Alya Hart-Perey m’entendait, aucun doute que moi aussi j’aurai quelques doigts en moins à l’heure qu’il est. C’est d’ailleurs sûrement elle que j’enverrai récupérer la thune la prochaine fois, elle est plus douée avec ton genre de type. Elle est plus douce, plus patiente mais aussi bien plus mortelle que moi. Mais je te laisserais faire la connaissance de ma femme le mois prochain.

Ok, voilà le plan.

Tu as l’air de te concentrer sur ce que je te dis pour la première fois depuis que j’ai débarqué. On avance dans le bon sens finalement.

J’ai besoin de faire entrer de la came dans certains endroits disons, bien surveillés. L’idée est que je te file ce que je dois livrer, tu planques tout dans des gâteaux, tu livres la cargaison avec quelques mecs à moi, au cas où ça dégénère. En échange, je te file un bon bonus pour le service rendu au SOH.

Je hausse les épaules.

Si tu peux suivre le rythme des livraisons, en six mois ta dette est remboursée.

Je me redresse, prêt à te quitter sur cette proposition.

Et si t’y prends goût, ça peut te faire un bon complément de revenu pour t’acheter des nouvelles tablettes.

Sourire sarcastique uniquement destiné à te mettre les nerfs. J’attrape un stylo sur le comptoir et griffonne sur un post-it.

C’est mon numéro. Ta une semaine pour accepter le plan ou pour trouver l’argent.

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Bien sûr que je veux une preuve, mais qu'elle est la chance pour que tu me sortes de ta poche un quelconque contrat où mon père a noté tout ce dont tu me parles. C'est improbable. Mais bon, pour le coup, j'attends quand même, en espérant que ça soit ça, même si bon, les chances frôlent le néant. Mais à la place, il s'approche de moi, trop proche de moi. Si ce n'était pas Styx, j'aurai trouvé que c'était une approche plutôt osée, mais là... Zéro effet. Juste de la peur, en sentant quelques choses sur mes côtes. Une arme. Je ne baisse pas les yeux pour vérifier, j'en ai pas besoin. C'est Styx que j'ai face à moi, pas n'importe qui. Je me tais, le temps qu'il enlève son arme.

J'ai peur de Styx, mais de la mort encore plus.

- Etonnant...

Mais je n'en dis pas plus, il a une arme. ça me fait perdre mes couilles, mine de rien. Mais je ne ferme pas non plus ma gueule, juste... je le cherche moins. Faut dire que j'suis souvent comme ça : Je parle, et je réfléchis ensuite. Et ma remarque sur sa nana ne loupe pas.

- Régulière... Sexy ou pas, régulière c'est moche comme mot. Surtout pour parler d'une femme.

Après, je sais que c'est leur manière de parler de femme, dans leur milieu, mais bon.. Franchement, y'a mieux pour parler de femmes, de mon point de vue. Je plains la pauvre nana qui croise Styx tous les matins.

Il en vient à me parler de son idée... et putain, c'est risqué. Je me chie dessus, clairement. Je peux tout perdre, en acceptant de faire ses livraisons. Surtout si elles sont à un rythme régulier. Mais c'est tentant... Six mois... Et je serai enfin libre. De toute façon, j'ai pas le choix, vu le budget qu'il me demande pour la fin de la semaine. Il me tend son numéro, et je regarde le bout de papier. Je finis par le froisser, et le jeter dans le cendrier.

- C'est bon, j'vais le faire. Mais pas plus d'un gâteau par semaine pour ton trafic de merde. Si je sors trop de gâteau hors devis, j'vais me faire griller.

J'essaye de mettre des limites, même si je sais qu'il peut les balayer d'un revers de la main.

- Niveau compta, j'veux que ça soit le plus clair possible. Une commande passée, payée, même si tu retires le prix de ma rémunération.

Je préfère gagner un peu moins, mais ne pas prendre le risque de tout perdre. Toute ma vie est là dedans.

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KoalaVolant

Je balaye ta remarque d’un mouvement du menton. Ce que tu penses de ma manière de parler de ma femme ou de mon milieu m’intéresse autant que la marque de ton caleçon. Et si je prends le temps de te répondre, mon poing risque de s’écraser dans ta face et de faire sauter quelques unes de tes dents. Après tu vas encore me dire que blablabla ta tronche c’est ton business blablabla que tu va pas pouvoir faire des vidéos blablablabla que tu vas pas pouvoir me payer. Je m’évite une migraine et je te laisse jouer les grands féministes face au rustre biker. Je m’en tamponne de ce que tu penses. On est pas pote, tu es en vie uniquement parce que tu me dois de la thune. Et tu vas me servir d’exemple pour tes petits copains qui pensent qu’ils peuvent ne pas payer sous prétexte que j’ai dû quitter L.A. quelque temps.

Mon trafic de merde, il va sauver ton petit cul et ta boutique alors un peu de reconnaissance.

J’aime bien te faire chier. Ça risque de devenir un de mes nouveaux passe- temps favoris vu la tête que tu tires. Moi non plus ça ne m'enchante pas de devoir faire appel à toi mais t’as besoin d’argent et moi j’ai besoin d’un service. C’est gagnant / gagnant. Et je suis sûr que d’avoir des caisses bien remplis va vite te faire changer d’avis sur mon petit trafic de merde comme tu dis. C’est toujours la même histoire avec les types comme toi.

Un gâteau par semaine que tu peux facturer au nom de L’Hydromel. Le club est à moi et il est tout ce qu’il y a de plus légal. Si j’ai besoin d’une commande supplémentaire, tu auras un bon de commande en bon et dû forme avec une autre de mes entités pour ne pas éveiller les soupçons.

Je me redresse et te tends la main. Il est temps de signer ton premier contrat avec Les Sons of Hadès, comme l'a fait ton père avant toi. C’est presque émouvant de voir que tu es prêt à te mettre dans la même merde que lui pour sauver ton business. Mais j’ai besoin de toi pour le moment alors vois moi comme un investisseur. Avec l’argent que je vais te filer, tu vas pouvoir faire prospérer ta petite affaire.

En cas de problème, t’as mon numéro. Je t’envoi les détails de la première livraison dans la journée.

Cette fois, je quitte la boutique sans un retour en arrière. Espérons que je n’ai pas à revenir bientôt. Quelque chose me dit que ma prochaine visite pour impayée sera beaucoup moins sympathique.

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De la quoi ? Reconnaissance ? Il connait ce mot, lui ? C'est sûrement que quand ça l'arrange... Puis lui dire merci pour m'embarquer la dedans ? Bien sûr que non, c'est de la survie, j'ai pas réellement le choix, pour le coup. En tout cas, ta remarque est réelle, mais elle me fait profondément chier. Je ne réponds pas, et mon visage reste impassible. Du moins c'est ce que je pense. Peut-être qu'il a perçu que ça me faisait vraiment chier...

En tout cas, il est l'heure qu'on discute de comment est-ce qu'on va mettre ça en place... Commander des gâteau, c'est bien, mais il est hors de question que je fasse ça pour "rien", et je tiens à ce que tu aies un profil de livraison. Un client "lambda", comme une réelle commande. Elle aura juste un petit plus à l'intérieur. Il semble le comprendre, et ça, c'est plutôt cool. Pour une fois qu'il va dans mon sens.

- Parfait.

Je reste ferme, montrant mon côté professionnel. Et montrant surtout qu'il me casse les couilles, et que j'aimerai qu'il se barre. Si je dis oui, il va bien se barrer, non ? il n'a pas que ça a foutre de rester ici, et j'ai besoin de travailler.

- Ouais, si t'as pas changé de numéro, c'est bon.

Je l'ai pas effacé, au cas où un jour il appelle. J'ai eu raison de le faire. Si je lui avais dis que je m'en étais débarrassé, il aurait été capable de me graver son numéro au couteau sur mon bras. Flemme.

- Okey. Je ferai en sorte que le gâteau s'ouvre facilement. Ton gars aura qu'à me donner le paquet au dernier moment.

Hors de question que je stock ici quoi que ce soit qui concerne une poudre blanche autre que de la farine. Il se barre, et ne souffle, appelant un serrurier. Putain de journée de merde.

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