THE TRUST - Ariel

Le retour est rude. Aspen a été une parenthèse incroyable, et sûrement les plus belles vacances de ma vie, pour le moment. Il faut dire que je n'ai pas trop de point de comparaison, j'ai déjà été à l'étranger pour les affaires, ou pour apprendre à parler la langue, mais ça n'a jamais été une totale partie de plaisir. Alors que là ? Aucun moment où j'ai travaillé, mis à part quelques instants après une dispute avec Ariel.

Pareil, Ariel... qui aurait cru qu'on passerait d'une invitation d'un escort de chez Margaux, à Ariel, un homme que j'ai appris à connaitre et que j'apprécie réellement pour ce qu'il est, et pas que pour les orgasmes qu'il m'offre. Toutes les émotions ont envahies le chalet. Le désir, l'envie, la colère, la frustration, rendant ces vacances particulières pour nous deux, je pense.

Aspen a changé quelque chose, je ne peux pas le nier. Je ne peux pas dire quoi, je n'arrive pas réellement à savoir exactement quand et comment ça a changé, mais... En tout cas, j'ai cette envie de revoir Ariel. Pas Storm : Ariel. Cette envie était tellement compliqué à gérer que je n'ai même pas oser revenir le voir chez Margaux, m'orientant vers le fameux Sparke, et... un désastre, réellement. J'ai pris mes jambes à mon coup à la première caresse. ce n'était pas naturel, ni spontané, et franchement, ça ne m'a pas donné envie. Mais ce qui m'a plu la dedans ? C'est le message d'Ariel.. Jaloux, alors ? Et pourquoi ça m'a tant plu ? Je ne sais pas. ça, c'est plus compliqué pour moi, de comprendre.

En tout cas, nos échanges par message ont changés également nos relations... De Charlie et Storm, nous sommes passés à.. Briséïs, un nom de code pour pouvoir me parler en tout anonymat, et Ariel, qui me rejoint parfois dans la nuit, après son travail. Nous dormons ensemble, parfois, après une étreinte passionnée. Sans argent, ni réservation. Mais juste parce que nous le voulons, tous les deux.

Pourtant aujourd'hui, c'est Storm que j'ai réservé, sur le site. Je t'ai promis de le faire, pour passer le cap de l'étrange, et puis franchement, après la journée de merde que j'ai passé, je compte sur toi pour me faire penser à autre chose. J'arrive en première, et entre dans la chambre, comme si c'était chez moi. Je me regarde dans la glace, replace mes cheveux, avant d'aller m'allonger dans le lit, en sous vêtement. Sous vêtements verts, dont nous avons discutés, en parlant de ma couleur préférée. J'ai un grand sourire, je guette la porte, l'heure, la porte. Rien. Tu es en retard. Pour la première fois. Le temps passe, et je croise les bras, tapotant ma peau à un rythme régulier. Ce n'est pas normal que tu sois en retard, et ça m'énerve. Mon visage à clairement changé. Je me place sous la couette, commençant à avoir froid. Et ce détail m'énerve encore plus. Quand tu franchis enfin la porte, mon regard n'est pas des plus accueillant.

- T'es en retard.

Après tout, si ça avait été quelqu'un d'autre, ça aurait été inadmissible. Est-ce que vu que c'est moi, ça devient moins grave ?

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Le retour de vacances est compliqué. Je savais que de retrouver la réalité de mon quotidien allait me foutre un coup au moral mais je ne pensais pas à ce point-là. Je ne pensais pas non plus qu’être Ariel me manquait à ce point également. Dur de remettre mon costume de Storm et de ne pouvoir en sortir que quand je suis seul dans ma chambre. Il faut que je trouve quelque chose pour pouvoir m’évader plus. J’ai longtemps pensé que j’avais uniquement besoin de solitude, de glace et de Netflix pour être heureux mais ce n’était qu’une illusion. Il faut que je sois Ariel plus souvent sinon je risque de me perdre et de complètement vriller un jour. Je ne l’avouerais jamais à la principale intéressée mais ma collègue avait raison, il faut que je sorte plus souvent. Que je relâche la pression pour sauvegarder ma santé mentale.

Mes premières sorties sont des escapades nocturnes pour rejoindre ton lit. C’est risquée et totalement irresponsable mais j’ai besoin de conserver un peu de la magie d’Aspen. Mon planning est hyper chargé depuis mon retour, la maison déborde d’activité et ma cagnotte grossit à vue d'œil. Ca me plaît bien, au moins je suis occupé et j’évite de me poser trop de questions. Et puis, je vais bientôt pouvoir m’offrir une séance shopping alors je fais avec. Mais nos moments à deux, entre Charlie et Ariel, me font du bien et m'aident à tenir le rythme. C’est encore étrange de coucher avec quelqu’un sans être payé mais ça me permet d’être moi, juste moi. Et de m’endormir en te serrant dans mes bras. Ca aussi c’est agréable de ne pas dormir seul. Et d’avoir quelqu’un avec qui discuter, sans avoir à plaire absolument. Je sais qu’on joue à un jeu dangereux… Mais je n’arrive pas à arrêter.

Ce soir, tu m’as réservé chez Margaux. On en a discuté et c’était nécessaire. Il faut qu’on dépasse ce moment étrange, qu’on s’en débarrasse comme d’un pansement. On tire d’un coup sec et rapide et op ! Ce n’est plus qu’un mauvais souvenir. Si ma cliente VIP m’abandonne après une semaine de vacances, Margaux va se poser des questions. C’est trop risqué pour moi alors il faut absolument qu’on maintienne les apparences. Je ne t’ai pas dit tout ça mais je suppose que tu t’en doute. Si Storm n’existe plus alors Ariel non plus… On va par deux, l’un ne peut pas exister sans l’autre.

Alors que je suis en train de me rhabiller, mon client me fait mettre un genoux pour un dernier bonus. Je jette un coup d'œil discret à l’heure et réalise que je vais être en retard. Mais je ne peux pas refuser une gâterie à un client. C’est totalement interdit et si je me débrouille bien, je peux régler l’histoire rapidement. Je donne tout et un quart d’heure plus tard, je suis sous la douche pour effacer l’odeur de parfum bon marché qui colle à mon épiderme.

C’est donc avec 25 minutes de retard que je pousse la porte de la chambre, les cheveux gouttant encore sur mon t-shirt et le souffle légèrement rapide d’avoir traversé la maison au pas de course. La porte claque dans mon dos, tout comme ta voix. Ok, je m’attendais à un accueil disons plus chaleureux. Je hausse un sourcil et m’approche du lit.

Bonjour Charlie. Oui je vais bien, je te remercie. Et toi ?

Ma voix a perdu tout le charme de Storm pour devenir plus dur, plus Ariel. Je t’observe sous la couette et décide finalement de m’éloigner pour me laisser tomber dans le fauteuil du coin salon. Tu veux jouer à la cliente désagréable, très bien.

Mon client a demandé un bonus au dernier moment. Mon retard ne te sera pas facturé et Margaux te fera une réduction sur ma prestation.

Je t’observe depuis ma place ne sachant pas si tu veux que je reste Ariel ou si tu veux que je passe en mode Storm. Si tu veux qu’on s’engueule aucun problème mais si tu me pousses trop loin, on risque de le regretter tous les deux.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

vingt cinq minutes. Presque une demie heure, à attendre presque nue, dans des draps propres mais qui ne sont pas les miens. Le temps est beaucoup trop long, et plus les minutes passent, plus je me dis que je vais me rhabiller, et rentrer chez moi. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais ça me rend vraiment de mauvaise humeur. Encore plus que quand je suis arrivée. Et enfin, la porte s'ouvre, et te voilà encore mouillé, surement sorti d'une douche après une passe. Je serre les dents, et te regarde. Ton ironie me déplait au plus haut point.

- Ne joue pas à ça.

Je sens bien que là, tu n'es pas dans ton rôle de Storm, je l'entends à la façon dont tu ironises. Storm n'aurait jamais dit ça, il se serait excusé en essayant de détourner mon attention. Le client est roi, après tout.

- Et non, ça ne va pas.

Vraiment, ce n'est pas la journée. Après ici, je pense que je vais rentrer directement chez moi, me faire couler un bain, et m'abrutir devant la télé en espérant calmer mes nerfs. Normalement, c'est ici que je me calme après une journée de travail intense. Il faut croire qu'Aspen a également changé ce côté là. Merde. J'écoute malgré tout ton explication, et je ne sais pas si tu comptais me rassurer en m'expliquant ça, mais c'est raté. C'est même pire.

- Je me fous de l'argent, ce n'est pas le problème.

Le problème... Quel est-il, finalement ? Le fait que je n'aime pas l'image que tu m'offres avec tes mots ? Ton retard ? Un peu des deux ?

- Donc si je te demande des faveurs en fin de rendez vous, et cela pendant quatre heures si j'en ai envie, tous tes clients de l'après midi vont se faire voir ou c'est que moi ?

... si tu n'as pas encore deviné que j'ai passé une mauvaise journée, je ne sais pas ce qu'il te faut...

- Tu me demandes de te booker pour qu'on puisse passer mon blocage, et au final j'attends seule dans un lit parce qu'un client a voulu un bonus ? Je suis quoi moi ?

Cette question, elle sort toute seule. Je ne suis qu'une cliente, au final. Mais je trouve que même pour une simple cliente, c'est quelque chose qui ne se fait pas.

- Tu as beau être jaloux de Sparke, au moins lui, il était à l'heure.

Je me lève du lit, j'ai même plus envie de sexe, là. Le bain. De la détente. Me relacher. Parce qu'au final, j'ai un trop plein d'emotion, et il est hors de question qu'il sorte comme ça, devant toi. Puis pleurer pour un retard, c'est idiot, non ? Alors je glisse la carapace de la Charlie que tu as vu, la première fois.

- Un rendez vous est un rendez vous. Pourquoi est-ce que moi j'aurai moins de temps pour que lui ait ce qu'il veut ? Et moi, ce que je veux, on s'en fiche ?

Il faut que je vois avec Margaux pour changer ce système. Le client est roi, mais à ce point là ? Je souffle, essayant de me calmer, en remettant mon haut.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Tes traits se tirent sous la tension que tu distilles dans cette chambre. Je peux presque voir la colère dévaler chacun de tes nerfs pour te faire bondir hors du lit. J’ai l’habitude de la Charlie joyeuse et joueuse. J’ai aperçu la Charlie vulnérable et la cheffe d’entreprise. Mais là, c’est différent. Tu m’en veux vraiment. J’ai vraiment du mal à croire que ta réaction soit seulement due à mon retard. J’avoue que ce n’était pas très cool mais ça arrive. Je me redresse dans mon fauteuil. Tu es sur le nerf ? Tu as passé une sale journée ? Eh ben, on est deux !

Il y a une légère différence entre un quart d’heure de retard et quatre heures, Charlie. Ne joue pas à ça avec moi.

Ma voix claque mais pas autant que la tienne. Et les mots qui sortent ensuite de ta bouche sont autant d’uppercut qui atterrissent en plein dans mon estomac. Je pensais que c’était différent avec toi, qu’on était différent tous les deux. Mais je me suis lourdement trompé. Je me sens con alors que tu as raison. Tu es une cliente, je ne suis qu’un putain de gigolo. Message reçu. La mention de Sparke termine de me remettre correctement à ma place.

Je croyais quoi ? Que j’allais débarquer dans cette chambre et retrouver la Charlie que je rejoins en douce le soir ? Je suis débile. Mes doigts serrent si fort les accoudoirs du fauteuil que mes jointures en deviennent blanches. Non, on ne s’en fiche pas de ce que toi tu veux. Par contre, le temps où tu te souciais de ce que moi je veux est bien loin. Tu as payé pour trois heures et tu auras trois heures.

On serait dans n’importe quelle autre situation, je pense que j’aurais explosé. J’aurai craché ma rancoeur et ma colère comme tu viens de le faire. J’aurai planqué ma tristesse de m’être fait avoir, d’avoir pensé que tu étais différente derrière des reproches et des cris. Mais on est Chez Margaux, et je tiens plus que tout à mon job alors comme un bon escort, je ferme ma gueule. Je ravale tous les mots qui menacent de s’échapper de mes lèvres et je passe en mode professionnel.

Tu veux ton petit escort perso, qui soit bien à l’heure pour te satisfaire, qui soit sage et obéissant ? Pas de problème pour moi. Je fais disparaître la déception de mon regard en un clignement de paupière et je deviens Storm. Tu n’es plus qu’une cliente.

Je me lève et approche doucement de toi.

Charlie, je suis vraiment navré pour mon retard. Ça n'arrivera plus, je t’en fais la promesse. J’ai fait au plus vite pour venir te rejoindre mais j’ai conscience que ce n’était pas suffisant.

Ma voix est douce, séductrice pour pouvoir m’approcher encore un peu de toi jusqu’à pouvoir saisir les bords du haut que tu viens de remettre.

On a tout le temps qu’on veut maintenant, je vais me rattraper.

Je tire sur le tissus pour te rapprocher de moi.

Dis moi ce que tu veux.

J’avance d’un pas pour te faire reculer. Puis encore jusqu’à ce que tes mollets rencontrent butent contre le bord du lit.

Ce serait dommage de ne pas profiter de ces beaux sous-vêtements.

C’est mieux comme ça, Charlie ? C’est mieux quand Storm est à tes pieds ? Ça me file la gerbe mais c’est mieux comme ça. On est dans une maison close après tout, on n'est pas là pour faire du tricot et se raconter nos enfances merdiques.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

Je déteste me retrouver dans ce genre de moment. Déjà, je sais que je vais accélérer la croissance de mes rides, et ça ne me plait pas. Je passe déjà suffisamment de temps dans la salle de bain pour me préparer, ce n'est pas pour rajouter une routine anti ange précoce... De plus, j'ai vraiment du mal avec l'idée que tu puisses avoir repoussé notre petit entretien pour quelqu'un d'autre... ça devait être un moment important, et au final, il passe au second plan. Je n'ai pas pour habitude de passer après quelque chose, réflexe de petite fille gâtée, sûrement. Mais j'ai du mal à encaisser ça, dans un premier temps.

Et dans un second, je crois que moi aussi, je suis jalouse au fond. J'ai beau savoir que tu couches avec d'autres personnes, et que c'est ton travail... j'arrive à passer au dessus la plupart du temps. Quand tu me rejoins dans mon lit, tard dans la nuit, tu ne sens pas une odeur étrangère, et m'endormir dans tes bras est facile. Mais là, entendre de ta bouche que tu étais occupé avec un client... ça me crée ce pincement. Et le meilleur moyen de me défendre, c'est l'attaque, comme me l'a toujours enseigné mon père.

Au fond, je sais que tu n'es pas responsable de se système, et je compte bien en discuter avec Margaux sans t'accuser ou te blâmer, mais c'est vraiment un point sur lequel j'aimerai avoir des explications. Dans ce cas là, autant laisser des demies heures entre chaque rendez vous, histoire d'être sûre de pouvoir répondre à toutes éventualités ? ça doit être mon côté femme d'affaire qui parle... J'essaye de trouver des solutions à un problème que ce n'est pas à moi de gérer.

Je vois dans ton attitude que tu es autant enervé que moi, surtout quand on se fie à ton language corporel. Puis ta voix change... Ton regard aussi... Et autant c'était avec Storm que je devais passer une barrière, autant je me sens mal a l'aise face à lui, quand il me pousse contre le lit.

- ... Arrête.

Je sais ce que tu fais. Et oui, bien que ça soit Storm que je suis venu voir, j'osais espérer qu'Ariel ne serait pas loin. Or, la, ce n'est pas le cas. Et j'ai toujours aussi mal.

- j'ai plus envie, là..

Pour le coup, c'est sincère. Me disputer ne m'excite pas, et la .. j'ai peur de t'avoir aussi blessé. Mais une part de moi me hurle "un partout". Je m'assois sur le lit, les coudes posés sur mes jambes, frottant mon visage de mes mains. Courage, Charlie. Je ne relève la tête qu'après quelques minutes.

- je ne veux pas de tes phrases toutes faites. Ça marchait peut être avant mais la, non.

Parce que justement, je te connais un peu plus.

- ... T'as presque 30 minutes de retard, c'est pas cinq minutes ! Et ouais, ça me fait chier de l'entendre. La j'imagine encore un connard avec son membre dans ta bouche et je ne voulais pas de cette image ! C'est deja compliqué pour ne pas l'entendre de ta bouche.

Je ferme les yeux, c'est plus facile sans que je sente ton regard.

- ... J'aurai pas du venir

Triste constat, pour le coup ça me rend réellement triste. Et le meilleur moyen de ne pas le montrer reste la fuite. A quoi bon vouloir discuter avec toi, alors que je sens bien que tu dresses un mur depuis que je t'ai fais des reproches ?

- j'vais y aller. Et non, je ne demanderai pas de remboursement, t'auras pas a rendre de compte a margaux.

Et je me lève, réfléchissant a chaque mouvement, pour éviter de craquer, m'énerver, ou même laisser place à la Charlie sans carapace émotionnelle.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Je me comporte avec toi comme avec n’importe quel autre client. Le séducteur et bien élevé Storm est de retour et bordel, je ne pensais pas que je serais obligé de l’utiliser face à toi. Mais c’est ce que tu es venu chercher et c’est ce que tu vas avoir. Retour à la case départ. Je te parle doucement, me rapproche de toi, contrôle chacun de mes gestes, chacun de mes mots. Je vois ton visage se décomposer et moi non plus ça ne me fait pas plaisir de jouer cette carte. Mais je ne me vois pas faire autre chose, pas ici, pas maintenant.

Je te surplombe de toute ma taille et mes sourcils se froncent.

Tu n’as plus envie ? C’est pourtant ce que tu m’as demandé. Pouvoir profiter de tout le temps que tu as réservé sans pouvoir accepter de décaler ta réservation de quelques minutes. Je ne fais que répondre à ta demande.

Ma voix mielleuse me donne envie de m’arracher moi-même les cordes vocales. Je suis passé en mode connard sans réussir à revenir en arrière. Ce n’est pourtant pas mon genre mais je suis vraiment blessé par tes paroles et je ne sais plus comment me calmer. La déception me rend aigrie et j’ai parfaitement conscience d’aller trop loin. Surtout quand je m'accroupis pour que nos visages se retrouvent à la même hauteur pour te balancer une horreur.

Mais peut-être que Sparke faisait différemment ? Tu veux qu’on l’appelle ? Je peux lui demander de me remplacer, si c’est ton souhait. Il n’a peut-être pas réussi à te toucher la dernière fois mais il ne faut pas perdre espoir. Et j’en suis sûr qu’il sera très ponctuel, son planning n’est pas aussi chargé que le mien.

Mes sourcils se froncent de nouveau. Est-ce que tu peux voir la douleur briller dans mes pupilles ? Je hoche doucement la tête.

C’est quoi réellement le problème Charlie ? Mon retard ou le fait que je viens de sucer un mec contre 500$ ?

Mes mots rencontrent tes paupières fermées. Tu n’oses même plus me regarder et encore une fois, ça me blesse plus que de raison. Je me sens rejeté et sale… Et c’est typiquement pour ça que je ne baisse jamais mes barrières. Soit les gens connaissent Storm et uniquement lui. Soit il rencontre Ariel et ne sont jamais au courant de mon métier. Deux mondes séparés qui ne se rencontrent jamais. Sauf pour toi et quand je vois le résultat… J’aurai mieux fait de refuser la semaine à Aspen ou de rentrer après notre prise de tête.

Je recule pour m’asseoir à mon tour sur le lit. Je te regarde chercher tes fringues pour te rhabiller. Hors de question de baisser le regard ou de te laisser t'échapper. Tu le sais, quand il y a un problème, je suis du genre à le régler rapidement.

Alors, c’est tout ? Tu viens ici, tu m’en fout plein la gueule et tu te casses ? C’est facile de fuir.. Je te pensais plus combative.

Je hausse les épaules. Peut-être que tu n’as pas envie de te battre pour moi. Je ne suis qu’un jouet finalement. Un jouet qui coûte cher mais un pantin tout de même. Je tente quand même de changer de stratégie et passe à la provocation. Si je veux obtenir des réponses et surtout la vérité, il faut que je te pousse à me la livrer.

Si tu te barres, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Ce n’est pas une menace, c’est juste un constat. Tu es libre de partir mais il faut que tu sois consciente qu’on ne pourra plus se voir.

Je soutiens ton regard. Aller Charlie, bats toi. Si ce n’est pas pour moi, fais-le pour toi. Affirme toi, sois libre et conquérante. Soit une putain de guerrière.

Ou tu peux revenir pour qu’on s’explique et qu’on règle ce… Différent.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

Quand je vois comment tu te complètes, je me sens mal. Ça te plaît de me parler comme ça ? Comme si ma demande était un caprice de Diva. Est-ce qu'il est si difficile de comprendre que j'avais besoin de ce moment avec Storm, et que ça se passe bien. Avoir une preuve que je peux le garder ici... Et voilà le résultat...

Et quand je t'entends me cracher tes mots, je comprend bien vite que la remarque de Sparke t'as fait mal. Sûrement autant que le mal que je ressens en ce moment même. Je voudrais te dire de me l'amener, histoire de voir si tu assumerais si je me mets a jouer à ce jeu là. Mais je n'ai même pas envie de ça.

- ..... C'est petit.

J'aurai pu t'insulter, mais ce sont les seuls mots qui sortent. Je vois bien que tu veux me blesser, dans tes yeux, et dans tes mots. Par vengeance, et parce que je l'ai surement fait aussi. Mais pas comme ça. Là, c'est horrible, et je sens que mes yeux se troublent. Ma voix se modifie naturellement quand j'essaye de te répondre, tout en faisant comme si de rien était, même si mon corps me trahit.

- Message reçu.

Tu voulais me blesser ? Bravo. Tu as réussi à me faire mal, et à me faire taire, jusqu'à ta prochaine phrase.

Alors c'est ça le prix de ton retard ? 500$ ? Ça m'écœure.

- tout comme je pensais que tu comprendrais que je n'apprécie pas de le savoir, ni d'être mise de côté.

Car c'est le cas, au final. Sauf que moi qui pensait avoir touché le fond, je pense que tu réussis à me mettre la tête encore plus loin. Pas de retour en arrière. Tu as beau dire que ce n'est pas une menace, c'est tout comme. Et ça fait mal. Et malgré tout, je ne veux pas te perdre. Alors je nage dans cet océan d'incertitude, m'asseyant sur un fauteuil, complètement perdue et déconfite.

- ... Ça devait être simple.. on devait se voir, et que ça ne soit pas bizarre...

Résultat ? Me voilà au bord des larmes, et toi à la limite de repartir à zéro.

- au final, tu me balances sans pression que tu ne viens pas à l'heure parce que tu as sucer un mec, normal...

Je relève les yeux vers toi. Mon visage est fermé, tentant de cacher la moindre émotions. Devenir une machine.

- tu m'as avoué être jaloux, alors que je n'ai rien fait avec Sparke. Et tu me dis sans pression ça, tu penses que je vais réagir comment ?

Mal. Mon coeur se serre, et j'ai besoin d'espace. Je me rends a la fenêtre, que j'ouvre, pour avoir un peu d'air. Je me sens mal, pour la première fois, dans cette chambre

- ... Et j'ai passé une journée de merde, en plus j'avais peur de venir ici vu la discussion qu'on a eu par message. Et au final regarde...

Ne pas craquer. Visage fermé. Je te regarde, pour éviter que tu ne me fasses une autre remarque cinglante. Je tente de ravaler la boule au fond de ma gorge.

- Alors oui, je suis combative la plupart du temps. Mais parfois, je ne peux pas. Et crois moi ça me bouffe de ne pas réussir à l'être H24, car ça serait bien plus simple.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Je n’aime pas cette situation, je n’aime pas voir les larmes qui s’accumulent derrière tes paupières. Je sais que tu es trop fière pour les laisser couler mais ça ne fait pas moins mal. Je regrette déjà tout ce que je t’ai dis. J’ai réagi comme un con mais tu m’as vraiment blessé et j’ai voulu faire pareil. Ça ne fait pas avancer la situation et je ne me sens pas mieux non plus. Au contraire, je me suis rarement senti aussi mal. Mais comment faire machine arrière quand tu me regardes comme ça ? Je te dégoûte je le vois et putain, c’est difficile à accepter venant de toi. Surtout venant de toi. Néanmoins, mes mots arrivent à te stopper dans ta course vers la sortie et tu reviens t’installer dans la fauteuil en face de moi.

Je crois que je n’aurai pas supporté que tu sortes de cette chambre. J’aurai été capable de te courir après et j’aurai pu tirer un trait sur mon contrat. Margaux n’aurait pas accepté de scandale au sein de sa maison et encore moins une engueulade publique entre une très bonne cliente et un escort.

Ca aurait pu être simple mais tu m’as agressé à peine la porte passée.

Je passe une main dans mes cheveux, la tête basse, un soupir exaspéré entre les lèvres. S’accuser l’un l’autre ne sert à rien. A part nous maintenir dans cet état de colère qui nous maintient chacun derrière nos positions.

Ecoute, je comprends. Je pensais qu’on était assez à l’aise l’un avec l’autre pour ne pas se mettre de filtre. Mais… Ok, je comprends que tu n’avais pas envie de savoir pourquoi j’étais en retard.

Je te regarde rejoindre la fenêtre et me lève à mon tour pour te rejoindre. Mes bras entourent ta taille et je suis content que tu ne balances pas ton coude en plein dans mon nez. Le sang est plus facile à expliquer que les cris mais je ne préfère pas attirer l’attention sur nous. Je pose mon menton sur ton épaule et laisse mon regard balayer la rue en contrebas.

Je suis désolé, ma belle.

Je dépose un baiser rapide sur ton épaule avant de me redresser. Je te garde quand même entre mes bras puisque tu ne me repousses pas.

Je ne me suis pas mis à ta place et j’ai été très maladroit. Je ne voulais pas te blesser, c’est juste sortie tout seul…

Comme quand je rentre à l’étage des employés. Mais je ferais attention à l’avenir. Tu ne veux pas avoir des images de moi avec des clients comme je ne veux pas d’image de toi avec d’autres hommes, escort ou pas.

Tu veux me parler de ta journée ?

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

Planté devant la fenêtre, j’ai trouvé un échappatoire. Si je regarde par dehors, je peux me concentrer sur d’autres choses.. Surtout qu’il n’y a pas de vis à vis, alors je peux être tranquille sans pour autant être visible par qui que ce soit. Et là, c’est ce dont j’ai besoin. M’enfermer dans une bulle, et attendre que tout se calme.

- J’ai juste souligné ton retard…

Je murmure à peine… Tout est allé crescendo. Et nous avons tous les deux jouer à celui qui allait dominer cet échange, et après m’être un peu battue, je te laisse la victoire. Je n’ai clairement pas le courage d’assumer de te perdre. Alors à la place, je regarde au dehors, trouvant un point de repère. Un nid, perché, où je ne vois pas ce qu’il y a dedans. Mais ça attire au moins mon attention, pendant notre échange.

- On est à l’aise pour parler de nos vies perso, pas de tout. Puis imagine un instant que je sois en retard à une réservation en te donnant pour raison que c’est parce que untel m’a offert un cuni dans la voiture en venant. Ça te couperait pas l’envie ?

Moi, ça a été le cas. Immédiatement. Et j’en garde encore des traces. Je vois que tu fais un effort, et que tu te calmes, mais je n’arrive pas à me détendre dans tes bras. Je suis tendue, j’ai toujours un trop plein que je ne peux pas me débarrasser. Je ne fais que de hocher la tête, quand je t’entends dire que tu es désolé.

- Pas grave…

Du moins, y’a plus grave. Et je ne veux pas devoir partir loin. Je vois que tu veux parler d’autre chose, comme pour tourner la page, mais… ça non plus, je n’en suis pas capable, dans l’instant.

- Non, je n’aime pas me plaindre.

Et surtout, tu ne sais pas exactement tout ce qui ressort de ce travail… Tu ne sais pas la pression que j’ai, tous les jours, et encore moins quand je dois me charger du blanchiment. Tu ne sais pas que je touche à ça, et je ne veux pas que tu le saches, ta vision de moi changerait certainement, et pas en bien.

- Je veux juste un bain

Et une présence. Mais un bain. Pas de sexe, pas de faux semblant, pas de mots sortis juste pour me rassurer… Après tout, même si tu as l’air sincère, est-ce que ce n’est pas une stratégie pour marquer d’autres points, me faire croire que ça va, histoire de me donner un dernier coup de couteau pour gagner le combat ? Je ne pense pas, mais je ne pensais pas non plus que notre entretien se passerait comme ça.

- Je sais qu’ici, t’es juste Storm. Mais là… je n’ai vraiment pas envie de ça. Si c’est un problème pour toi ou pour ton travail, je peux prendre un autre rendez vous plus tard.

Je quitte tes bras, pour me tourner, le dos contre la fenêtre. J’ai toujours autant de mal à relever la tête, alors je me concentre sur toi, évitant toujours soigneusement tes yeux.

- Et désolée d’avoir été méchante aussi… Mais quand je me sens attaquée, je réponds x2

Je n’étais juste pas prête à ce qu’un froid s’installe en t’entendant répondre x4. Il faut croire qu’on a un point commun du mauvais côté.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Je pourrais te souligner le fait que non, tu n’as pas juste souligné mon retard. Tu étais déjà énervée et ta voix était pleine de reproches. N’essaye pas de changer ce qu’il s’est passé pour justifier ton comportement. Mais je garde toutes ces réflexions pour moi. Je ne veux pas t’agresser ou envenimer la situation. Je n’aime pas les conflits et je veux vraiment qu’on trouve un terrain d’entente dans cet énorme merdier que nous avons créé à Aspen.

Je hausse les épaules et te retiens malgré tout contre moi. Ca me calme de sentir ton odeur même si c’est… Bizarre ?

J’aurai sûrement été jaloux de savoir qu’un autre mec ait glissé sa langue en toi mais j’aurai tout fait pour te prouver que je suis bien meilleur que lui. L’exclusivité n’est pas une option et tu sais que je suis avec une autre personne à chaque fois que je viens te retrouver alors ça serait hypocrite de ma part de le reprocher.

Ma voix ne contient aucune animosité. Je réfléchis vraiment à ta situation et à comment j'aurais réagi si tu m’avais avoué avoir passé un moment charnel dans ta voiture avant de venir me retrouver. Bien sûr que j’aurais crevé de jalousie et mon esprit de compétition aurait pris le dessus. C’est une réalité de mon métier, je ne suis jamais le seul -sauf en de rares exceptions comme avec toi- alors j’ai appris il y a longtemps à dompter cet aspect.

Mais je comprends. Je n’évoquerais plus mes autres clients avec toi, ni ce qu’il peut bien se passer dans cette maison.

J’aurai aimé avoir quelqu’un pour m’écouter, pour me confier quand le poids ce qui se passe derrière ces portes closes devient trop lourd. Mais je continuerai à aller trouver mes collègues quand j’ai besoin d'extérioriser. Je ne veux plus voir de dégoût dans ton regard ou encore pire, de la pitié.

Alors que je pense que nous allons vers une réconciliation, tu me remets une nouvelle fois à ma place. Tu ne veux pas me parler de ta journée, tu continues de me répondre avec le minimum de mots possibles. La reine des glaces a pris la place de l’amante torride. J’ai fait des efforts, j’ai ravalé tous mes reproches, j’ai fait un pas vers toi. Et tout ça pour quoi ? Pour me faire envoyer chier. Ok.

Tu quittes mes bras et je recule également. Je glisse les mains dans mon pantalon et tente de contrôler les traits de mon visage. J’ai peur de ce qu'il pourrait dire de moi et de mon cœur que tu as piétiné avec tes talons aiguilles.

On a tous les deux dit des choses qu’on ne pensait pas. Pas la peine de revenir dessus.

Ou peut-être qu’on les pensait mais qu’on a plus le courage de les assumer maintenant que la colère s’est apaisée. Toutefois, je t’ai tendu la main et tu l'as refusée. Je ne peux pas ignorer la brique qui vient de tomber dans mon estomac.

Je peux te faire couler un bain mais je pense qu’il serait préférable que tu le prenne chez toi. Je dirais à Margaux que tu te sentais mal et que tu as préféré écourter ta réservation.

Madame la princesse veut un bain, parfait. Elle peut rejoindre son palais et demander à un domestique de s’occuper d’elle. Tu ne supportes plus Storm ? Désolé pour toi mais il fait partie intégrante de mon être, tout comme Ariel. Tu ne peux pas commander ma personnalité comme tu choisirais un plat au restaurant. Un coup Storm, un coup Ariel. Je ne suis pas ta marionnette. Il vaut mieux que tu partes de toute façon, je sens que je vais encore dire des choses blessantes si tu restes dans cette chambre.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

Ariel a cet esprit de combativité que je n’ai pas… Si je sais qu’il a couché avec une femme avant, je serai du genre à ne rien faire, pour ne pas qu’il puisse comparer. J’ai toujours peur d’être contre quelqu’un, et je serai plutôt du genre à m’effacer. Laisser la place à meilleur que moi, à mon sens. C’est peut être pour ça que je suis tant à fond dans mon travail : car j’excelle. Mais dans les relations intimes ou charnelles… pas du tout.

Tu sembles comprendre que ça m’ait blessé de l’entendre, mais… il est vrai que cet aspect ne changera pas. Je passerai toujours après quelqu’un, et cette option ne m’avait jusqu’alors jamais dérangé. Pour le coup, parfois ton métier me rend curieuse, et je peux parfois te poser des questions, mais… je trouve ça différent d’aujourd’hui. Et je n’arrive pas à réellement savoir pourquoi je suis énervée. Le retard, si il dormait, je pense que ça serait passé. Mais.. je crois que c’est surtout une histoire d’égo. Avoir été mise de côté pour un autre.

- Comme tu veux…

Si tu ne veux plus en parler, okey. Au moins, je me suis excusée, et j’espère que tu l’as réellement entendu. Ta position est comme la mienne : simple, mais fermée. Quand je finis par te regarder, j’aperçois une lueur jusque là inconnue, et qui ne me plait pas. Même quand je t’offre une porte de sortie, cette lueur ne te quitte pas. Pourtant, c’est toi qui souhaitait garder « Storm » chez Margaux, pour ne pas risquer de perdre ton travail, non ?

Quand j’entends qu’on peut prendre un bain, un léger sourire déforme mes lèvres, mais… la fin de ta phrase me fait relever la tête d’un coup. Un choc, auquel je ne m’attendais pas du tout. Tu me vires, au final. Et ça fait mal. Je reste immobile, je ne sais pas combien de temps, à te fixer. Attendant un « je plaisante » qui n’arrive pas.

- Je..

Je ne bagaye jamais. Et pourtant, je dois me racler la gorge pour sortir une phrase à peu près correcte.

- Je pensais plus à un bain avec toi, mais…

Qui suis-je pour exiger quoi que ce soit ? La cliente, certes. Mais je ne suis pas comme ça. J’ai détesté ton jeu de tout à l’heure, ce n’est pas pour jouer à la même chose. Même si je ne veux pas quitter cette chambre, et te quitter toi, c’est ce que tu veux. Le constat fait mal. Est-ce la première fois qu’un des membres de cette maison renvoie quelqu’un chez elle ? Je pense, et ça me met encore plus mal. Est-ce que je t’ai blessé et dégouté à ce point ? Les mots résonnent dans mon crâne. Préférable que je le prenne chez moi. Écouter la réservation.

Tu ne veux plus de moi.

- Pourquoi tu m’as demandé de revenir si c’est pour me dire que tu veux que je rentre chez moi ?

L’incompréhension m’envahit, si fort qu’elle me donne le tournis l’espace d’une seconde. Alors quoi, c’est parce que je n’ai pas répondu à ta question ? Tu l’as mal prit ? Ou est-ce mon comportement en général ? En tout cas, comme tu l’as dis, si je pars, pas de retour en arrière possible. Et ça m’effraie. Alors je tente le tout pour le tout.

- J’ai juste envie d’un bain, parce que j’en peux plus de cette journée. Je ne voulais pas me prendre la tête avec toi, parce que t’étais supposé être la seule chose qui me donne le sourire aujourd’hui. Je savais que j’allais voir Storm, mais l’idée de te voir en général m’a fait tenir. Alors oui, j’ai pas supporté le retard, et oui je veux pas savoir ce que tu as fait juste avant de me retrouver.

Je reprend mon souffle, et tente de ne pas craquer.

- Tu veux savoir ? J’ai passé la journée à gérer des mecs qui attendent que je leur donne de l’argent et qui ne sont pas foutu d’entendre des explications, et qui du coup, me menace. J’ai passé la journée à tenter des négociations avec mon ex, tout en espérant qu’il ne joue pas au con. Et j’en parle pas parce que c’est pas légal, et que clairement, je risque la prison pour avoir juste voulu rendre un service un jour à un connard !

Je te crache la vérité, d’un coup. Tu m’as avoué pour Ariel, à moi de t’avouer pour la Charlie de glace. J’ai été contrainte de plonger la dedans, et certains jours, c’est difficile.

- Donc quand je te dis que je veux juste un bain pour me détendre, et que je ne veux pas me plaindre, c’est juste que je ne peux pas. Et je suis là, à crier dans une chambre, alors que ça se trouve, y’a des micros partout par soucis de sécurité !

Et ça me fait paniquer. D’un coup, je réalise que j’ai fais passer mes émotions avant la raison. Tout ce qui ne faut pas faire pour ce genre de problème. Mon coeur accélère encore un peu, si c’est possible, jusqu’à passer les mains sur mon visage. Quelques larmes sont sorties, par réflexe, je suppose. C’est bien la première fois que je dis ça à qui que ce soit. J’espère juste que ça restera ici. La prison m’effraie au plus haut point.

- … Mais t’inquiète pas, je n’insiste pas, je vais partir, si c’est ce que tu penses être le mieux pour toi. Laisse moi juste cinq minutes, et je prend mes affaires. Juste… cinq minutes, s’il te plait..

Pour ne pas m’effondrer dans les couloirs, et que tu aies des problèmes, en plus des questions qui pourraient fuser. J’attrape mon sac, et me rend dans la salle de bain, faisant face au lavabo et au miroir au dessus. Je regarde mon reflet, effrayée et triste. Je fronce légèrement les sourcils à la vue, espérant que ça me donne un air un peu plus… j’en sais rien. Forte ? Je ne le suis pas du tout. Je passe un peu d’eau sur mon visage, et attrape mon nécessaire à maquillage, tentant de rattraper le coup. Peut être qu’avec un peu d’eye liner et mes lunettes, on n’y verra que du feu.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

La bombe est lâchée. Alors que je m’étais attendu à ce que tu me dises d’aller me faire foutre puis à une sortie la tête haute, c’est une tout autre Charlie qui me fait face. Tu as l’ air si fragile à cet instant que je mets à prier très fort d’avoir soudain le super pouvoir de revenir en arrière et reprendre ce rendez-vous depuis le début. Mais le temps ne se contorsionne pas sous la puissance de mon esprit et je me déteste de te rendre si triste. Je n’en mène pas large. J’ai dû mal à maintenir ma poker face, ma voix n’est plus assurée qu’il y a dix secondes. Mais qu’est ce qu’on est en train de faire ?

Je voulais juste passer une bonne soirée, te prouver qu’Aspen n’avait pas tout changé… Mais on est énervé et blessé tous les deux et ça ne sert à rien. On ne va pas pouvoir se pardonner ce soir alors autant abandonner et retenter un autre jour.

Ce n’est apparemment pas les mots que tu attendais parce que ton masque se fissure. Je te vois craquer sous mon regard, déposer la Charlie que je connais à tes pieds et la piétiner avec des vérités qui ont l’air de t'échapper sans aucun contrôle. Tu perds ton sang froid et m'expose tous tes secrets. Je ne comprends pas tout ce que tu racontes, tente de suivre ton cheminement mais c’est le chaos total.

Si je me sentais déjà comme un con, là j’ai carrément envie de sauter par la fenêtre que tu as laissé ouverte. Je te laisse me jeter la vérité crue, brutale, à la tête parce que c’est tout ce que je mérite. Je n’ai pas le monopole de la souffrance. Ce n’est pas parce que tu ne laisses rien paraître que tu ne galère pas. Ce n’est pas parce que tu es à la tête d’une entreprise florissante que tout va bien dans ta vie. J’ai une fâcheuse tendance à l’oublier et ce moment est un dur retour à la réalité.

Je ne sais pas quoi te dire. J’ai l’impression que tout ce qui pourrait sortir de ma bouche à ce moment-là serait forcément déplacé. Alors je hoche doucement la tête et te laisse t'enfuir vers la salle de bain.

Putain.

C’est tout ce que je peux articuler. Je plie mes genoux, laisse ma tête retomber contre mes bras, inspire et expire lentement comme le psy de la maison me l’a appris. Il faut que je retrouve mon calme pour être en mesure de t’aider. Je compte jusqu’à 100 puis me relève, bien décidé à arranger la situation.

J’ouvre un tiroir, en tire plusieurs objets que j’emporte avec moi dans la salle de bain. J’ouvre la porte sans frapper, je ne veux pas te laisser l’opportunité de me maintenir hors de ta bulle, et dépose mon bazard sur la commode dans un coin. Je contourne ensuite la grande baignoire pour y faire couler de l’eau chaude.

Je reviens vers toi, pose mes mains sur tes hanches et te tourne face à moi. Tu as besoin d’aide, tu as besoin que j’arrête de me comporter comme un gamin pour devenir celui a qui tu te raccroche en cas de coup dur. Alors je prends mon air le plus autoritaire et commence à déboutonner ton chemisier.

Tu l’as mérité ton bain, Princesse.

Un léger sourire flotte sur mes lèvres pendant que je laisse tes fringues tomber sur le sol. Je ne te laisse pas le choix, mes doigts experts font sauter boutons et fermetures en un rien de temps. J’attrape ta main pour te guider jusqu’à la baignoire maintenant remplie d’eau et de mousse parfumée. Ton corps disparaît pour s’installer dans le bain et j’en profite pour baisser la luminosité de la pièce. Je place quelques bougies sur les meubles autour de nous pour donner une atmosphère calme à ce moment, en total contraste avec la tornade qui s’est déchaînée dans la pièce d’à côté.

Je me pose près de la porte et te laisse le choix de la suite.

Je te rejoins ou je te laisse tranquille ?

Ca ne serait que justice de me dire d’aller patienter à côté pendant que tu te détends enfin après ta journée.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

J’essaye de me concentrer pour ne serait-ce que tracer un trait droit… L’eye liner est déjà compliqué à poser en temps normal, mais alors là… mes mains tremblent légèrement, je devine que ce sont mes nerfs qui se répercute. Alors j’abandonne après deux tentatives, me rinçant une nouvelle fois le visage après avoir utilisé une lingette démaquillantes. Tant pis, les lunettes suffiront à faire barrière. Si je marche d’un pas décidé vers la sortie, ça devrait aller.

La porte s’ouvre, et tu entres dans le plus grand des silences… Je te regarde à travers le miroir, sans dire un mot. Je te vois poser diverses choses, et faire couler de l’eau dans la baignoire. Peut-être que tu as changé d’avis, au final. Est-ce que le fait d’avoir fait tomber les murs a joué là dedans ? Peut-être, peut-être pas. Alors que je cherche mon étui dans mon sac à main, je sens tes mains se poser sur moi, et effectuer une pression assez suffisante pour me faire me déplacer comme tu le souhaites. Face à toi, me déshabillant. Mais cette fois, je ne sens pas l’homme arrogant qui veut juste se donner une image de tout à l’heure. Là, je te sens sincère. Alors je me laisse faire.

- Pas sûre qu’une princesse ait cette tête là..

Tu m’as connue bien plus jolie et apprêtée, après tout.. Mais c’est aussi un moyen de ne pas laisser un silence s’installer, tout en répondant par un peu d’humour, pour fuir le réel. Je souris faiblement, encore trop prise par les dernières minutes, ayant trop peur d’imaginer que je peux effectivement rester, pour être mise à la porte dans quelques minutes.

Mes vêtements tombent un par un, me dévoilant nue face à toi. Ma main serre la tienne quand tu la saisis, me raccrochant à ce contact, alors que je rentre dans l’eau chaude. Vu l’odeur et la couleur, je devine ce qu’il a ramené, depuis la chambre.. De quoi faire un bain sympathique. Une fois assise, je ramène mes jambes contre le haut de mon corps, attrapant mes genoux, posant mon menton dessus. Une position qui me calme, la technique de la boule, comme je l’appelle. La lumière se baisse, tu allumes des bougies… L’ambiance est différente, et je n’en reviens pas qu’on puisse passer de « sors » à « un bain romantique ». A croire que nous sommes tous les deux lunatiques.

- Je préfère que tu viennes

Quitte à être honnête jusqu’au bout, hein. Puis la baignoire est grande, il y a beaucoup de place derrière moi. Et une fois que tu te glisses à ton tour dans l’eau, je me déplie pour m’allonger contre toi, la tête sur ton torse, écrasant la mousse entre nous. Le calme semble être revenu, bien que je ne sache pas pour combien de temps.

- Merci…

Après tout, tu m’as installé tout ça, c’est super gentil de ta part… J’espère juste que tu ne t’aies pas forcé juste parce que je t’ai raconté une part sombre de moi. Je me colle à toi, mon visage posé contre ton pec, caressant distraitement ta peau avec la mousse.

- … y’a vraiment pas de caméra ou de micro, on est d’accord ? J'ai ma grosse soirée dans deux semaines, si je n'y suis pas, ça risque de faire tâche...

J’essaye de dire ça avec humour, mais c’est malgré tout une vraie interrogation. Un rire nerveux qui s’échappe, mais je préfère ça plutôt qu’un silence gênant après tout ça.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

:

Le chaos reste dans la chambre, la salle de bain sera notre drapeau blanc. Après t’avoir préparé un bain moussant, j’esquisse quelques pas vers la porte. Je ne suis pas sûr que tu sois très enclin à passer ce moment en ma compagnie. On a le don de se dire des choses terribles dès que le ton monte. Nous avons déjà fait cette expérience à Aspen et il faut croire que nous n’apprenons pas de nos erreurs. Quoique. En vacances, j’ai fait l’erreur de te laisser filer après notre dispute et je me suis promis de ne plus laisser une situation pourrir pendant plusieurs heures. Soit on règle les choses maintenant, soit… Je préfère ne pas penser aux décisions que nous aurions dû prendre si tu avais quitté la chambre.

Finalement, je fais un pas vers toi et tu décides d’en faire un dans ma direction. J’entrouvre la porte de la salle de bain juste pour que la musique douce qui recouvre les cendres de notre dispute puisse s’infiltrer jusqu’à la baignoire. Je fais tomber au sol mon t-shirt. Puis mon pantalon. Pour finir par mes sous-vêtements. Strip-tease improvisé qui mène mon corps maintenant nu jusqu’à toi. J’ai rapidement appris à être à l’aise avec mon corps et la nudité alors aucune rougeur ne vient couvrir mes joues quand je sens ton regard sur ma silhouette.

L’eau chaude me brûle agréablement la peau quand je me glisse derrière toi. Nos corps savent parfaitement quelle position adopter pour s'emboîter parfaitement. Je ferme les yeux et profite de ce moment de calme. Ton poids sur ma poitrine a quelque chose de réconfortant. Je te remercie à ma façon, en serrant doucement ta main dans la mienne. Puis un sourire vient prendre possession de mes lèvres.

Aucun micros ou caméras dans cette chambre. Tu es une cliente VIP je te rappelle.

Je tente de jouer une nouvelle fois la carte de l’humour pour chasser le plus loin possible les restes de notre conversation animée. Je resserre mes jambes autour de ta taille pour t’envelopper dans ma bulle. On a pas besoin du monde extérieur pour le moment.

Ton secret est bien gardé, ne t’inquiète pas.

Je fais glisser mes doigts le long de tes bras dans un mouvement de vague régulier. Ma respiration se cale sur la tienne et je peux sentir mes muscles se détendre.

Qu’est ce que tu as préparé pour ta grosse soirée ?

Je ne reviens pas sur tes révélations. Si tu as envie de m’en parler alors tu le feras mais je ne veux pas te forcer à quoique ce soit. Ce n’est pas le lieu idéal pour les confidences. C’est pourquoi, je t’offre une porte de sortie afin d’aborder un tout autre sujet. Et quoi de mieux qu’une fête pour détendre l’atmosphère ?

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

The sunshine trapped in our hearts

it could rise again, but im lost, crushed, cold and confused with no guiding light left inside

by Nathie

Une fois dans l’eau, j’essaye de me détendre, et de profiter de l’eau sur mes muscles. C’est dingue comme l’effet de l’eau chaude me procure un sentiment de bien être, et m’apaise. Puis la mousse, l’odeur apaisante… tout. Pour le coup il a visé juste, et ce bain a beau commencer avec une boule dans ma gorge, je me dis qu’elle va disparaitre, petit à petit.

Je te regarde te déshabiller, d’un regard simple, et un petit sourire. Tu vas me rejoindre, et ça, ça m’apporte encore plus de souffle dans cet atmosphère où j’étouffe. Tu te mets derrière moi, et je m’adosse à toi, ma tête installée contre toi.. sentir tes mains sur moi, et mes doigts contre ta peau… au final, je sens que tu es bien plus apaisant qu’un bain. Alors le mix des deux… C’est avec toi que je me sens mieux.

Tu me rassures, aussi, par des gestes mais également par tes mots. Bizarrement, je sens que je peux te faire confiance là dessus, et que tu ne diras rien.. Bien sûr que j’imagine aussi l’option où tu dis à Margaux ce que je t’ai confié, mais même si c’est l’option la pire à laquelle je pense, je pense également que c’est la moins probable…

- Merci…

Je ferme un instant les yeux, et respire, doucement, pour calmer mon coeur. Je ne sais pas si tu peux sentir à quel point il s’emballe, de par la peur, l’énervement, et maintenant le secret dévoilé. En tout cas, tu sembles comprendre que ce n’est pas quelque chose qui me met à l’aise. Puis c’est une case, dans laquelle je me sens enfermée contre mon gré, et je déteste ça. Alors pour me détendre, effectivement, j’attrape l’occasion de partir d’autre chose.

- C’est un gala où les invités vont venir jouer, pour ceux qui veulent, et toutes les mises sont reversées à une association. Je fais ça tous les ans, et ça permet aussi de se retrouver un peu tous… Un rendez vous à ne pas manquer, il parait.

Ma main glisse le long de ton visage, venant jouer avec tes cheveux, par l’arrière de ta tête. J’ai besoin de te sentir proche de moi, même si nous ne passons pas à l’acte.

- C’est à cette soirée que je voulais d’engager, en tant que photographe. Enfin, que je veux

Car ça, ça n’a pas changé.

- Mais je comprendrais que tu ne veuilles pas. Pour garder une distance, ou juste parce qu’avec ce que je t’ai dis, tu n’aies pas spécialement envie de me fréquenter en dehors.

Ce que je pourrais comprendre.

- … J’te jure que je ne suis pas une tueuse, ou j’en sais rien.. J’ai juste été… entrainée dans des combines, et qu’il est plus facile d’y entrer que d’en sortir…

J’espère que sa vision de moi n’a pas changé, et qu’il me croit. Qu’il ne me considère pas comme quelqu’un de dangereux, à éviter… Je relève le visage, pour la première fois depuis un moment, pour me plonger dans tes yeux, et tenter d’y voir ce que tu penses réellement de moi. Je me colle un peu plus à toi, en passant. Si je pouvais fusionner contre toi, je le ferai.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Parfois j'ai l'impression que le monde m'appartient, puis parfois j'ai l'impression que c'est bientôt la fin.

On s'était dit tant de promesses au début, au plus profond de moi. Mais laisse-moi partir, cette fois.

KoalaVolant

: