Brionny avait joué la carte de la nostalgie. Elle voulait se rendre à la colline d'Hollywood. Bien évidemment que je me rappelais de la signification que posséder ce lieux. Nous avions échangés notre premier baiser, puis nous étions restés enlacés, sans mot à contempler le paysage. Après sa proposition, la jeune femme était aussitôt revenue sur ses mots, au cas où je devais aller ailleurs. Mais elle le savait pertinemment, je n'avais pas d'autre endroit où aller. J'enclenchais alors la marche arrière pour me sortir du parking puis je commençais à passer les vitesses les unes après les autres, m'arrêtant à certains feux jusqu'à m'extirper de la ville. Le soleil tapait, j'attrapais alors mes lunettes de soleil pour parer les reflets éblouissants. Je n'avais pas ouvert la bouche depuis notre départ, j'avais simplement souris et acquiescé d'un hochement de tête. J'était plutôt mal à l'aise. J'ouvrais alors la fenêtre, l'air chaud s'engouffra dans l'habitacle, qu'est-ce que j'aimais ce climat. Toujours aussi stressé, je n'arrêtais pas de chercher l'action comme pour masquer le silence si dérangeant qui s'était installé. J'allumais alors l'auto radio. J'osais quelque fois jeter un coup d'oeil sur Brionny, toujours aussi élégante et gracieuse. " On y est presque, t'as perdu quelque chose là-bas ? " demandais-je avec humour. Hallelujah, j'étais enfin sorti de mon mutisme. Après quelques virages serrés nous étions enfin arrivés à destination. J'avançais prudemment dans la terre poussiéreuse face à un gouffre. J'arrêtais enfin le moteur, des insectes chantaient à tue-tête. Nous étions comme seuls au monde. " Nous y voilà, c'est toujours aussi beau, ça fait un bail que je ne suis pas revenu " avouais-je, les mains sur le volant, le regard porté au loin. Je me détachais et finissais par sortir pour contempler le paysage sans le pare-brise.
Je foulais la terre, salissant mes chaussures et m'asseyais à peine sur le capot de ma Ford. J'entendis alors une porte s'ouvrir et se refermer derrière elle. Brionny s'était avancée jusqu'à moi. " J'ai l'impression que c'était hier " je sous-entendais sûrement par là " nous ". Comme si c'était hier que nous nous étions rencontrés, je n'avais rien balayé. Tout était encore là, dans ma tête. " Les choses changent " déclarais-je décontenancé. Mes mains étaient cramponnées à la carrosserie pour éviter de glisser. J'avais quelque part les boules, oui c'était bien ça. Je n'avais rien compris lorsqu'elle s'était volatilisée, j'y avais cru dur comme fer et tout s'était envolé du jour au lendemain. J'étais désormais sur la défensive.
and now we are alive
je t'ai cherchée partout, même ailleurs. je t'ai trouvée, où que tu sois, je m'endors dans tes regards. même sans toi, je ne serai plus jamais seul, puisque tu existes quelque part. @marclévy ≈ vous revoir › alaska.